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Je continue mon exploration de ces ouvrages dits de développement personnel avec ce livre de Boris Cyrulnik, Autobiographie d'un épouvantail.

L'auteur dissèque le processus de résilience après des traumatismes dans l'enfance à travers des événements forts: la seconde guerre, le génocide rwandais, les catastrophes naturelles, les attentats terroristes, l'adoption.

On y comprendra ici combien la prise en charge psychologique après un drame est primordial afin de sécuriser le sujet. Que l'imagination, la rêverie, le déni sont autant de palliatifs pour panser la souffrance.

« En pleine épreuve, la recherche de soutien social, l'humour, le déni, la foi et l'action ont été considérés comme des facteurs fiables de résistance. »

Les exemples de l'auteur sont très éloquents, ça en apporterait presque un soulagement psychique à travers l'espoir qu'il véhicule. Réaliser que notre terre a vécu des chaos et cataclysmes sans précédent mais en renaissant chaque fois de ses cendres sous d'autres formes insuffle une envie de croire que l'humain détient lui aussi cette force de renaître du chaos.

« Le pouvoir de la vie est si puissant que, tel un énorme torrent, il repart sous d'autres formes après un fracas. »

Boris Cyrulnik déculpabilise ses lecteurs également. Il nous offre la possibilité de voir notre existence sous d'autres formes, de raconter notre roman avec d'autres mots afin de supporter l'impensable.

« Supposons qu'il n'y ait jamais de chaos dans notre existence, nous vivrions dans une routine anesthésiante, une non-vie avant la mort. Par bonheur, quelques moments de fracas existentiels jalonnent notre mémoire. Nous en souffrons, bien sûr, mais après le coup, quand nous y repensons, ils charpentent notre identité narrative : « je suis celui a qui est arrivé une blessure incroyable. Je suis devenu le héros intime du roman de mon existence. Je sais mieux que quiconque ce qui m'est arrivé et comment j'ai combattu cette souffrance infligée. Je suis passé de la confusion à la clarté. » »

J'ai aimé cette mise en lumière de ces petits riens qui nous permettent de tenir debout, déni ou résilience, cette compréhension de la société, de l'humain, de la transmission qui nous fragilise.

J'ai passé quelques pages concernant les attentats terroristes qui m'ont moins intéressée.

En conclusion, j'ai envie de terminer avec ce passage qui offre à mon sens une bouffée d'air frais qu'il faudrait saisir de toute urgence là où la souffrance continue de suinter douloureusement.

« Avec une seule existence, on peut écrire mille autobiographies. Il n'est pas nécessaire de mentir, il suffit de déplacer un mot, de changer un regard, d'éclairer un autre aspect du réel enfoui. »

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Un livre réconfortant qui nous prouve que des êtres brisés par des drames profondément violents voire cauchemardesques peuvent être sauvés et se reconstruire s' ils rencontrent une personne qui leur permettra de tisser les fils de la résilience.
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Boris Cyrulnik est allé à la rencontre, ici et ailleurs dans les différentes cultures du monde, des blesses de la vie, de ces « épouvantails » dont il se fait le biographe et dont il raconte comment ils ont su réparer leurs blessures et faire de leurs fragilités une force de vie.

Le thème privilégié de B. Cyrulnic revient ici, « la résilience », d'autres livres y sont consacrés, celui-ci développe dans des circonstances multiples, guerres internationales, Shoah, attentats, les événements multiples dont le contexte va influer sur la vie des individus, enfants et adultes. Des événements plus rapprochés, qui sont ceux de la vie quotidienne, d'une souffrance que l'adulte malgré lui transmet à ses enfants. Enfin, il s'agira ici de toute sorte de blessures infligées à chacun. Comment s'en guérir ? là est le problème crucial : battre quand on a été battu ? s'enfermer dans le noir de la dépression pour ne pas faire face… ou fabriquer un récit de soi pour remplir le vide laissé par une non-identité ou une identité volée ? Pour Cyrulnic s'est se re-construire par la résilience, par cet effort sur soi qui permettra de trouver le moyen de s'en sortir.

On retrouve les mêmes développements que dans « Les vilains petits canards », où l'on faisait connaissance avec le passé tumultueux des artistes et autres « grands de ce monde ». Ici, la résilience est « proposée » aux blessés du XIXe siècle.

On est un peu submergé par tant de citations qui font référence à beaucoup d'ouvrages, mais le style de Cyrulnic nous permet de tout avaler, encore faut il de temps en temps se poser, pour digérer la masse d'informations. Un très bon livre pour ceux qui s'intéressent à la psychologie, mais il faut approfondir et prendre le « crayon » car parfois on a presque l'impression de contradictions tant les différents sujets, contextes et situations personnelles sont diverses. Il s'agit donc de « résilience » mais dans la lecture.
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La quatrième de couverture nous promet un livre tranquille sur la résilience… Âmes sensibles, passez votre chemin ! Boris Cyrulnik, en fait de manuel de développement personnel, plonge aux tréfonds vaseux du fonctionnement humain, de son intégration sociale et de leurs dérives.

La première partie, foutraque, sans suite dans les idées, épouvantablement mal construite, comme on avait malencontreusement mélangé les phrases, est à éviter. Elle semble ne tenir lieu que d'introduction nécessaire et référencée aux développements ultérieurs. le livre ne commence véritablement qu'un peu avant le chapitre 2.

"Avec une seule existence, vous pourriez faire cent récits et ne jamais mentir." (11)

Nous sommes tous désespérément en quête de sens, nous dit Boris Cyrulnik. En quête d'un récit cohérent qui structure notre identité et notre intégration au sein de l'environnement extérieur. Mais cohérence ne veut pas dire adéquation avec la réalité de cet environnement. le délire logique, les mécanismes paranoïdes, le recours à l'irrationnel, remplissent très bien cet office et apportent « un énorme bénéfice immédiat, très protecteur ». Il nous emmène dans le monde des narcissismes souffrants qui prennent les embranchements secondaires ne menant pas à la résilience mais à des colmatages, rassurants pour eux, périlleux pour leur entourage.

Puis c'est toute la structure de l'organisation sociale basée sur une exigence de normalité qu'il finit par nous démonter. La réussite sociale prend soudain un aspect malsain qui nous consolerait presque de notre médiocrité !

Boris Cyrulnik doit être doté d'un coeur solide pour soutenir une telle lucidité ! le pendant de cette tendance à la facilité de notre cerveau, c'est sa capacité tout aussi grande à la restructuration. Cette même recherche de sens est aussi la porte vers un « néodéveloppement résilient » pour peu que l'on ait le courage d'être « tenté par la douleur de vivre » et de regarder en face notre chimère authentique.

Extraordinairement riche et foisonnant, mais nécessitant une empoignade assez musclée, cet essai donne de multiples pistes selon les questionnement qui nous habitent.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Hormis le chapitre 1 quelque peu clinique dans la démonstration du propos et qui nous a moyennement “parlé”, Boris Cyrulnik nous dévoile les méandres complexes qui nous constituent, nous « Frères Humains », “si pitié de nous pauvres avez”, pour reprendre François Villon.
Empreint d'un langage tout en compassion mais sans concession, de notre structure gravitationnelle nécessaire et cependant chimérique, qui si l'on se laisse prendre à ses “jeux de rôles” nous entraînera à la catastrophe, la nôtre et celle des autres !
La “cartographie” de la résilience par touches successives, discrètes mais d'autant plus significatives, nous livre à notre propre responsabilité et habileté, pour que nous puissions nous “débrouiller” à donner à notre existence sa complétude dans une “oeuvre d'art” miséricordieuse qui sera la nôtre en notre intime Humain.
Ce livre est un rayon de lumière dans nos nuits tourmentées, qui encourage à prendre à bras le corps sa propre existence, dans un partage avec la Vie qui nous est octroyée, devenant “créateur de sens” à partager.
D'aucun pourrait y trouver à redire, mais je ne crains pas de l'exprimer de mon vécu, j'y ai trouvé là de l'esprit du “Dzo-tchen” , du “Tchà-djà tchen-po” , du “vipassana” du Zen ! Que les “puristes” ne m'en tiennent pas rigueur !
Lien : http://www.versautrechose.fr/
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Une très belle analyse du processus de résilence à travers des témoignages des blessés de la vie, ces "épouvantails" qui ont su réparer leurs blessures et se refaire une force de vie.
Boris Cyrulnik, neuropsychiatre et directeur d'enseignement à l'université de Toulon, est l'auteur aussi de "un merveilleux malheur", "les vilains petits canards", "de chair et d'âme"..
(édition odile Jacob)
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Un livre très instructif, et très touchant. L'auteur y parle des blessures, des traumatismes qui nous transforment.
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Boris Cyrulnik par son histoire, par ses mots réussit à éclairer une part du mystère face au traumatisme. L' "épouvantail" est cette apparence qu'il convient de panser des blessures d'un passé douloureux. Riche de sens, d'espérance, à lire.
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Chacun peut puiser dans cet ouvrage de quoi se faire du bien. J'ai mieux compris ce à quoi peuvent servir les "chimères". Mais il nous aide aussi à mieux comprendre ceux qui souffrent.
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Comment la construction de l'enfant se joue face à la présentation d'un récit, d'une phrase, comment l'imaginaire de l'enfant fait de cette phrase ce dont il a besoin pour survivre, même vivre tout simplement.
Une femme née en 1944 part dans la quête de ses origines à l'arrivée de la cinquantaine et l'enfant pu se faire une représentation aimable de ses parents. Sa vision de l'histoire changea quand vue sous le prisme de l'amour elle eut une nouvelle représentation de ses origines. Et la honte laissa place à la fierté.
"Ce travail de fourmi effectuait un remaniement de la représentation de soi puisqu'il remplissait le gouffre des racines avec des classeurs et des archives."
Neuropsychiatre de renom, l'auteur nous guide avec toute sa pédagogie grâce à des exemples clairs. Il nous décortique le concept de résilience, le phénomène du bouc-émissaire, le cas des kamikazes...
"Le retour de l'existence après une agonie traumatique passe par un moment de vie psychique où l'autre est encore une ombre. Ce moment pervers prend un goût étrange."
Dans ces temps troubles, tant d'épouvantails, tant d'enfants ne peuvent parler... Font-ils peur ? Ces blessés de la vie "réparent une injuste blessure."
Chaque mot de Boris Cyrulnik parle aux âmes blessées.
Je recommande vivement.
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