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Critique de Denis_76


Boris revient sur son traumatisme d'abandon : son père disparu à la guerre, la mère déportée à Auschwitz, il est arrêté à 6 ans et mis en prison, il apprend qu'il est Juif. Bien placé pour en parler, Boris revient aussi sur beaucoup d'enfants traumatisés : François Villon, Jean-Jacques Rousseau, Sade, Tolstoï, Mary Shelley, Alice Miller, Primo Lévi, Jean Genet, Jean-Paul Sartre, Romain Gary, Simone Veil, Gérard Depardieu.
Chacun à sa manière, a subi un traumatisme plus ou moins précoce : perte d'un parent ou autre carence affective, Boris essaye de dégager un modèle.
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Cependant, malgré la richesse des informations collectées, malgré la masse de références sur lesquelles il s'appuie, La nuit, j'écrirai des soleils reste à l'état d'analyse : il n'a pas fait la synthèse.
La nuit, j'écrirai des soleils : dans la souffrance, je créerai des oeuvres d'art.
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Je vais essayer de dégager ce qu'il a voulu dire.
Que l'on soit carencé, orphelin, qu'on subisse un manque, une perte, un deuil, que l'on grandisse dans un milieu pauvre verbalement, on peut réagir de plusieurs façons.
-- On se laisse aller à l'isolement, on se renferme sur soi, et c'est une petite mort psychologique ;
-- on se révolte, mais on rumine en boucle dans sa prison psychologique, on écrit un réquisitoire, mais on s'enferme encore en vase clos ;
-- on a un projet, on part de la blessure psychologique pour rebondir sur un projet, une création artistique, poèmes, peinture, romans, et on crée une fiction avec plus ou moins de réalité, pour se libérer du trauma, et se réaliser : c'est la résilience.
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On sent que le pauvre Boris, qui n'est plus à plaindre puisque médecin des neurosciences reconnu, a du mal à sortir de sa boucle de souffrance, et c'est à peine s'il glisse quelques mots de ce qui lui est arrivé ( ce qu'il ressent comme une brume ) au milieu des multiples biographies de compagnons d'infortune, qu'il réalise très bien.
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Bref, non abouti, mais très riche : )
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