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Je ne ferai pas un grand billet, je dirai juste que chaque fois que je lis Boris Cyrulnik, j'ai beaucoup de plaisir et il a l'art de vulgariser certaines données de psychologie ou psychiatrie afin de nous les rendre plus digestes !
Il est parfois décrié, d'aucuns le trouvent trop télévisuel, ou n'approfondissant pas toujours ses avancées, mais moi, j'aime son style, et sa voix !
J'ai lu aussi son histoire personnelle, et il est la preuve qu'écrire sauve, non ?

Alors, écrivez vos maux, vos blessures, et si vous êtes enfermés, évadez-vous par les mots, vous en sortirez plus apaisés ! C'est lui qui le constate, au travers d'écrivains célèbres dont il a analysé le parcours, depuis leur enfance traumatique jusqu'à leurs livres.

Art thérapie par l'écriture, tout est bon pour créer et se « recréer », la résilience au bout du chemin.
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Boris revient sur son traumatisme d'abandon : son père disparu à la guerre, la mère déportée à Auschwitz, il est arrêté à 6 ans et mis en prison, il apprend qu'il est Juif. Bien placé pour en parler, Boris revient aussi sur beaucoup d'enfants traumatisés : François Villon, Jean-Jacques Rousseau, Sade, Tolstoï, Mary Shelley, Alice Miller, Primo Lévi, Jean Genet, Jean-Paul Sartre, Romain Gary, Simone Veil, Gérard Depardieu.
Chacun à sa manière, a subi un traumatisme plus ou moins précoce : perte d'un parent ou autre carence affective, Boris essaye de dégager un modèle.
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Cependant, malgré la richesse des informations collectées, malgré la masse de références sur lesquelles il s'appuie, La nuit, j'écrirai des soleils reste à l'état d'analyse : il n'a pas fait la synthèse.
La nuit, j'écrirai des soleils : dans la souffrance, je créerai des oeuvres d'art.
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Je vais essayer de dégager ce qu'il a voulu dire.
Que l'on soit carencé, orphelin, qu'on subisse un manque, une perte, un deuil, que l'on grandisse dans un milieu pauvre verbalement, on peut réagir de plusieurs façons.
-- On se laisse aller à l'isolement, on se renferme sur soi, et c'est une petite mort psychologique ;
-- on se révolte, mais on rumine en boucle dans sa prison psychologique, on écrit un réquisitoire, mais on s'enferme encore en vase clos ;
-- on a un projet, on part de la blessure psychologique pour rebondir sur un projet, une création artistique, poèmes, peinture, romans, et on crée une fiction avec plus ou moins de réalité, pour se libérer du trauma, et se réaliser : c'est la résilience.
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On sent que le pauvre Boris, qui n'est plus à plaindre puisque médecin des neurosciences reconnu, a du mal à sortir de sa boucle de souffrance, et c'est à peine s'il glisse quelques mots de ce qui lui est arrivé ( ce qu'il ressent comme une brume ) au milieu des multiples biographies de compagnons d'infortune, qu'il réalise très bien.
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Bref, non abouti, mais très riche : )
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J'ai longtemps eu du mal avec Boris Cyrulnik, pas envie de le lire, ses interventions fréquentes sur France Inter m'agaçaient. Autour de moi, les propos sur celui qu'on qualifiait d'inventeur du concept de résilience m'exasperaient. Mais non, disais je, Sharko parlait déjà de résilience ! Effectivement, mais ce n'était pas une raison pour le bouder.
Et puis il y a eu le premier Confinement et j'ai entendu un homme qui disait des choses très justes et qui a été l'un des premiers, l'un des rares à prédire ce qu'allait engendrer la privation du droit fondamental d'aller et venir.
Et puis il y a eu l'avc et la découverte de cette science qui se cherche encore : la neurologie.
Alors j'ai lu ce livre et j'ai découvert un soleil, celui que tout le monde aime, qui fait danser et chanter quand il revient, qui donne le sourire. Qui transforme les non en oui, ce soleil qui créé la vie aussi la nuit.
Un soleil qui m'a dit que j'étais un imbécile et qu'il était urgent de changer d'avis.
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Ils s'appellent Jean Genet, Victor Hugo, Balzac ou Rimbaud, et face à la tragédie, la nuit, ils écriront des soleils… Comme nous le dit si bien Boris Cyrulnik dans son dernier livre, un essai magnifique et très pertinent sur les pouvoirs de l'imagination pour combattre l'affliction…
Dans "La nuit, j'écrirai des soleils", Boris Cyrulnik aborde à nouveau de la théorie de la résilience, et montre qu'on peut l'appliquer à nos chers écrivains.
Tous les passionnés de littérature ( et je les crois nombreux sur ce site ) aimeront cette analyse intelligente, sensible et pertinente de ce qui fit de certains des plus grands écrivains qui soit, des auteurs si grands…
"La nuit, j'écrirai des soleils" propose une analyse à la fois accessible et savante, permettant de s'initier à nombre de notions de neurologie/psychologie, etc.
Un essai brillant, sur une thématique fascinante !!!
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J'ai aimé la lecture de ce livre si riche et si touffu que j'aimerais en citer presque toutes les pages ! C'est un écrivain dont j'apprécie les convictions profondes et sa théorie de la résilience dont il nous a déjà maintes et maintes fois parlé dans tous ses écrits.
En Avril 2019, dans la Grande Librairie, François Busnel avait invité Boris Cyrulnik pour la sortie de son dernier livre La nuit, j'écrirai des soleils. A l'époque, j'avais aimé cette brillante confrontation et pris quelques notes que voici.
Dans ce livre il y est question de littérature et de résilience. Combattre la perte, le manque, la souffrance grâce aux mots. On y croise Romain Gary, Jean Genet, Jean-Paul Sartre, Balzac, Victor Hugo et bien d'autres.
François Busnel demande à Boris Cyrulnik : « Qui est Jean Laborde ?
- C'est le nom qui m'a protégé pendant la guerre. C'est le nom qui m'empêche de mourir mais ça n'est pas moi. A la Libération, j'ai été pressé de reprendre mon nom. »
Le silence communique beaucoup, même dans la musique. Quels souvenirs fixe-t-on à l'âge de six ans ? La mémoire traumatique est paradoxale. Il y a une trace presque toute la vie, un effet de sidération.
« Qu'est-ce qui se passe dans notre cerveau pour que la mémoire et les souvenirs soient si différents du réel. Dans la mémoire traumatique, elle n'évolue pas. La mémoire saine est évolutive. Elle dépend des récits collectifs. C'est la parole parlée et la parole écrite qui nous permettent d'évoluer. La psychothérapie et l'écriture. le mot écrit c'est la littérature, le roman, la fiction. La parole écrite agit sur la matière. »
« Quelles sont les conditions précises auxquelles l'écriture devient un facteur de résilience ? Parce qu'on redevient maître de son monde. le mot écrit est l'invention d'une réalité. le mot parlé, une intervention. »
Il a évoqué les écrivains résilients : les abandonnés tel Jean Genêt placé à l'âge de sept mois. Il faut distinguer l'orphelinage de l'isolement affectif. Genêt, enfant, se réfugie dans les livres, dans la rêverie. « Est-ce que la lecture nous ouvre un continent protecteur ? Oui, le monde actuel est en train de se séparer entre ceux qui lisent et ceux qui ne lisent pas. On possède chacun un monde mental différent. C'est une grande richesse, un large épanouissement. »*Est-ce qu'on voit la trace de la lecture dans le cerveau ? Oui. Les livres, c'est ce qui nous fait sortir de la prison, de l'ennui. C'est la nuit que nous pouvons le mieux rêver de liberté.
Le philosophe, Jean-Paul Sartre, perd son père à l'âge d'un an et demi. « N'ayant pas eu de père, j'avais toutes les libertés ». Il a écrit une trilogie : Les mots, La Nausée, les mains sales. Pour lui, le monde est sale, visqueux. Les chemins de la liberté, il les gagne.
A l'âge de 24 ans, Flaubert se sent délivré par la mort de son père.
Le manque invite à la créativité. La perte invite à la créativité immédiate.
Y a-t-il un rapport entre la perte, le manque et le génie ? Tolstoï, Gérard de Nerval, Rimbaud, Victor Hugo, Alexandre Dumas, Stendhal, Maupassant, ces grands écrivains ont tous lutté contre la perte, le manque en écrivant.
Un autre exemple : John le Carré, qui fut l'écrivain de la résilience, a été abandonné par sa mère à l'âge de 5 ans. A 80 ans, il écrivit son autobiographie dans le Tunnel aux pigeons. Il s'agit de la question du pardon. Qu'est-ce que cela évoque cette persistance du traumatisme, cette incapacité durable de pardonner ? La mémoire de travail s'efface à partir de 40 ans. Avec l'âge, cela révèle les empreintes de la mémoire traumatique : l'abandon de la mère.
Le philosophe et poète français qui annonça le siècle des Lumières, Fontenelle meurt à 100 ans et il a beaucoup écrit. Après « Ne prenez pas la vie au sérieux ; de toute façon, vous n'en sortirez pas vivant », sa dernière phrase fut « Maman, pourquoi m'as-tu abandonné ? »
Tout n'est pas aussi simple. On pourrait croire que toute littérature est résiliente mais non, bien au contraire ! Il y a eu après guerre une littérature de témoignage, de vengeance ce qui indique un syndrome post-traumatique. Pourquoi l'écrivain italien Primo Levi s'est-il suicidé ? Son ouvrage « Si c'est un homme », il ne l'a pas écrit pour remanier la représentation du passé.
La résistante, femme de Lettres et ethnologue française, Germaine Tillion (panthéonisée) a écrit ses souvenirs de guerre dans plusieurs livres dont Une opérette à Ravensbrück – le Verfügbar aux Enfers.
Les archives mentent aussi parfois. En France, on ne parle pas du bombardement de Dresde qui a plus tué qu'à Hiroshima. En Allemagne, on en parle.
François Villon, assassin, proxénète, coquillard (voleur dans une bande des plus féroces) a écrit en prison ses plus belles complaintes. Pour quelles raisons sommes-nous fascinés par les voyous littéraires ? Ils transgressent. On ne peut pas vivre dans l'eau tiède. Il nous faut des évènements pour nous rendre compte de qui nous sommes. Pour que résilience, il y ait, il faut métamorphoser le réel, accepter de faire ce long détour par une forme de fiction, que le langage soit énigmatique afin de laisser plus de place à l'interprétation. Les mots désignent non des choses mais des représentations de choses.
René Char – Pourquoi le chant de la blessure est-il de loin le plus prospère ?

On pourra toujours évoquer le pourquoi du comment des écrivains et ce sera toujours aussi passionnant. Un magnifique moment de lecture. Puisse-t-il continuer ainsi à refaire vivre tous ces disparus, ces moments tragiques et raconter encore et encore sur le phénomène de la résilience ! J'adore.
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Avec ce titre somptueux, « La nuit, j'écrirai des soleils », Boris Cyrulnik nous entraîne sur les chemins de la littérature ! Où plutôt sur les traces des écrivains ! A partir de sa propre histoire et de la capacité de certains de pouvoir dépasser leurs traumatismes, Cyrulnik, neuropsychiatre, décortique l'enfance troublée, abimée de certains auteurs et dissèque leurs processus de création littéraire.
Le concept de résilience qu'il a largement contribué à concevoir et vulgariser en France à partir des travaux de psychiatres américains spécialistes de la petite enfance est analysé ici à partir de l'histoire orpheline ou maltraitée ou abandonnique d'un certains nombres d'écrivains. de la perte ou du manque sort la créativité à condition d'accepter de griffonner encore et encore pour éponger et mettre du sens sur cette souffrance.
A chaque ligne, à chaque mot, on croit entendre sa voix grave et sereine qui murmure en mots si simples qu'on finit par croire qu'il se répète, digresse et s'éparpille… Car, il se mérite, le bougre ! On le lit semblant radoter encore et encore! On pourrait se lasser. Mais d'un coup, les quelques mots couchés sur la ligne font sens et nous emmène vers une explication comme une évidence…Et, au détour de l'histoire de Genet, Sarthe ou Gary, c'est vers notre intime que Boris Cyrulnik nous plonge. Loin de moi, l'idée de me comparer à ces écrivains, mais leur mise en mots me concerne puisque je passe tant de temps à me perdre dans leur lecture ! Car, je ne serai pas la première à m'interroger sur ce qu'un auteur nous dit de son histoire personnelle même si nombres d'artifices viennent en cacher l'accès !
Je passerais sous silence les explications psychologiques des différents processus qui conduisent à la résilience par l'écriture! Je n'expliquerais pas la reconnaissance temporelle de l'enfant, la niche sensorielle et autres stades ! Je n'entrerais pas dans les pourcentages d'orphelins et les déportations juives ! Non ! Je me refuse de réduire une pensée si complexe, si riche en quelques phrases réductrices !

Pourtant, Boris Cyrulnik refuse de parler de thérapie par l'écriture, car il n'y a pas soin. Il a juste création à un moment donné dans une situation précise pour transformer le vide en vie !

Je souhaite aux prochains lecteurs autant de plaisir que j'ai pris à découvrir cet essai !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Je n'achète que rarement des livres neufs et sortis récemment, mon portefeuille peu enclin aux folies m'obligeant souvent à trouver mes livres d'occasion. Là, j'avais vu une assez bonne interview de l'auteur dans La Grande Librairie, et je me suis dit pourquoi pas ? Je trouvais que le lien entre résilience et écriture était intéressant à creuser.

Je ressors assez déçue. L'ensemble forme quelque chose d'assez brouillon, avec des idées assénées ça et là, sans argumentaire vraiment convaincant. Les exemples donnés ne sont pas très approfondis. On a l'impression que Cyrulnik est en roue libre.

Finalement, l'interview était bien plus intéressante que le bouquin. Dommage.
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Je suis emballée par ce livre. On peut le mettre dans le rang des essais, mais je ne saurais lui donner un genre. L'auteur parvient à mélanger sciences, littérature, psychologie, histoire…
Le sujet de ce livre m'intéressait et je m'attendais à trouver un plaidoyer pour l'écriture. J'ai trouvé bien plus! J'ai appris beaucoup de choses: sur le bébé, l'enfance, les liens parentaux, sur les écrivains, sur le fonctionnement de notre cerveau. C'est vraiment très enrichissant, tout en restant parfaitement accessible.
Boris Cyrulnik a une écriture très fluide et j'ai lu cet essai, comme un roman, en enchaînant les chapitres, curieuse d'en apprendre toujours plus.
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Sérieusement, quand les gens font une quasi unanimité, je ne peux m'empêcher d'oser et de chercher les failles et les défauts, ou l'imposture.
Cyrulnik fait une quasi unanimité.
Et je dois concéder, avec plaisir, que ce type et ce livre-ci particulièrement (j'en ai lu plusieurs et certains me semblent plus "faibles") sont juste bons et... justes.
Dans ce livre, je trouve beaucoup de ce que j'aime et qui me touche et Cyrulnik lui-même écrit bien et... le choix de ses mots et références transpirent la sincérité et la justesse (oui encore).
Boris Cyrulnik quand il partira - le plus tard possible, on l'espère - manquera.
Profitez donc un max. de ce bon homme.
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Boris Cyrulnik serait le neuropsychiatre le plus connu en France et si le médecin devient philosophe et vulgarisateur de la science, il risquerait de se brûler les ailes aux feux de la célébrité.
Mais il semble qu'il soit un homme sage et solide, encore marqué par son enfance difficile, un petit garçon juif poursuivi par les nazis.
Il analyse le comportement de quelques personnalités de l'histoire, des écrivains, des artistes, des hommes et des femmes connus. Nous ne pouvons pas nous défendre de nous impliquer dans cette étude. Quel est celui qui peut prétendre n'avoir jamais eu des moments difficiles et que Boris pourrait aider en les analysant.
Encore faudrait-il ne pas se laisser abuser par des raccourcis trop faciles et dignes du café du commerce.
C'est un livre difficile dont il ne faudrait lire que quelques pages à la fois pour mieux l'apprécier.
"Un livre bouleversant, de témoignage et d'émotion, où Boris Cyrulnik convoque les déchirures d'écrivains célèbres, les conjugue à l'aune de ses propres souffrances pour mieux convaincre chacun de nous des bienfaits de l'imaginaire, de la puissance du rêve, des pouvoirs de guérison que recèle l'écriture" (note de l'éditeur)
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