Citations sur La passe-miroir, tome 2 : Les disparus du Clairdelune (446)
Ça restera à jamais la plus grosse erreur de ma vie. Ophélie se sentit déchirée entre la détresse et la fureur. Il n'avait pas le droit ! Il n'avait pas le droit d'entrer dans son existence ainsi, de toit mettre sans dessus dessous, puis de s'en aller comme si de rien était.
- Êtes-vous fâché contre moi parce que je vous ai repoussé ?
- Non, répondit Thorn sans la regarder. Je suis fâché contre moi parce que j'ai eu la prétention de croire, un instant, que vous ne le feriez pas.
Le passé n'était pas toujours beau à regarder, mais les erreurs des personnes qui l'avaient précédée sur Terre étaient aussi devenues les siennes. Si Ophélie avait retenu une chose dans la vie, c'était que les erreurs étaient indispensables pour se construire.
Vous voulez toujours de mes opinions et de mes conseils, mademoiselle ? Voici mon opinion : vous avez urgemment besoin d'être conseillée. Et voici mon conseil : écoutez toujours mon opinion.
Ophélie était consciente qu’ils jouaient ensemble sur les planches d’un théâtre, devant un public qui n’attendait qu’une fausse note pour les huer. Chaque mot, chaque intonation, chaque expression corporelle avait son importance. Mais sur cette scène, Thorn restait son plus grand adversaire. À cause de lui, on ne retiendrait d’elle que l’image d’une femme tapie dans l’ombre de son mari.
La vieillarde semblait dans l’expectative, comme si elle attendait de voir la jeunette faire ses preuves. Ophélie s’aperçut qu’elle avait elle-même envie de gagner l’estime de cette femme brillante, de cette personnalité insoumise, de cette étrangère qui s’était accomplie à travers sa profession.
Je suis la maman d’Ophélie. J’admets être sensible à l’intérêt évident que vous portez à ma fille, mais j’aurais quelques observations à vous faire. Pour commencer, je ne suis pas certaine d’apprécier la façon dont les femmes sont considérées dans votre petite réunion, dit-elle avec un geste significatif pour l’assemblée exclusivement masculine qui la jaugeait du regard. Ensuite, je vous trouve excessivement sévère avec vos plus jeunes descendants. Et enfin, conclut-elle, à l’intention cette fois des favorites, vous devriez apprendre à vous habiller convenablement, mesdames. À votre âge, on ne cache pas ses parties intimes derrière des diamants. Quel exemple déplorable vous donnez à ma fille !
Vous ne semblez pas bien mesurer l'effet déstabilisant que peut produire quelqu'un comme vous sur quelqu'un comme moi.
C'est de votre cœur qu'il a réellement besoin, pas de vos mains.