Tout à ma (re)découverte des différents versions du mythe de Phèdre, au théâtre, de l'antiquité à nos jours, je me faisais une joie de rencontrer une version parodique, qui plus est due à Pierre Dac en personne dont j'apprécie la folie douce.
Si parodie il y a, elle est principalement potache et ne brille pas par sa finesse. L'argument de la tragédie lui-même est très résumé et seuls les personnages de Phèdre et Hippolyte gardent de l'importance. Si l'essence du caractère de ces deux personnages est préservé, la caricature n'apporte pas de nouvel éclairage. Hippolyte s'attache à parler comme dans les tragédies classiques mais se révèle excessivement niais. Quant à Phèdre, c'est une nymphomane dont le langage vulgaire, en décalage avec la tradition, devient un élément comique. Ce langage permet également de se passer de toutes les précautions morales et bienséantes des versions classiques du mythe de Phèdre. Pour le reste, c'est un festival de calembours à la limite du graveleux (voir citations) ou capillotractés (la retraite d'Aricie).
Je regrette vraiment de n'avoir même pas souri !
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HIPPOLYTE
Certes il eût mieux valu que vous l'sussiez, madame ...
PHÈDRE
Mais je n'demande que ça !
HIPPOLYTE
De grâc' relevez-vous ...
PHÈDRE
Voyons tu n'y pens's pas, je n'peux pas fair' ça d'bout!
HIPPOLYTE
N'insistez pas, madam', rien ne peux m'ébranler.
PHÈDRE
Si t'aim's pas ça non plus, j'ai plus qu'à m'débiner !
HIPPOLYTE
Divinités du Styx, je succombe, invaincu, le désespoir au cœur...
PHÈDRE
Et moi le feu au cul !
En 1943-1944, la guerre se déroulait aussi sur les ondes. Un duel radiophonique a opposé le célèbre humoriste Pierre Dac, l'une des voix de la Résistance sur la BBC, à Philippe Henriot, secrétaire d'Etat à l'Information et à la Propagande du régime de Vichy et chroniqueur sur Radio Paris, pro allemand.