Revue Dada, n°227 : Delacroix

Au mois d'avril, la très bonne revue Dada a choisi de mettre à l'honneur Eugène Delacroix dont la peinture, jugée vulgaire lors des salons, fait scandale mais est achetée par l'Etat.

Revenant sur la carrière d'un peintre privilégiant l'émotion et la passion à la raison, Dada explique en quoi ses tableaux déplaisent au jury des salons et au public... et séduisent les officiels. Avec des exemples à l'appui, la revue livre une analyse fine sur ce paradoxe de l'oeuvre du chef de file du romantisme, et sur l'orientalisme qui a contribué à son succès.

Un propos éclairé et accessible que complètent une belle iconographie, des articles et des ateliers ludiques pour les enfants (et les autres), et l'actualité culturelle du moment (avec une sélection d'expositions). Assurément, un nouvel opus de la revue d'art pour toute la famille à ne pas manquer. Merci à Babelio et aux Éditions Arola.

« Le premier mérite d’un tableau est d’être une fête pour l’œil »
(Eugène Delacroix)

Je ne participe habituellement pas à la « Masse critique jeunesse » car je ne m'y sens pas vraiment à ma place… j'ai passé l'âge. Alors une fois de temps en temps, je jette un coup d'oeil, histoire de connaître les tendances du moment… Est-ce plutôt des mangas, des romans « young adult », des petits artisans éditeurs qui sont mis en avant ? Et j'essaie de suivre l'évolution du design des couvertures… voilà sans participer, je m'intéresse… et là, je trouve proposé à la critique un livre sur Delacroix avec, en couverture, un détail de « La mort de Sardanapale »… sujet on ne peut plus tragique… Abusivement, peut-être, j'ai considéré que je pouvais demander à participer à cette « Masse critique » et j'ai bien fait car je me retrouve avec 52 pages très instructives sur l'apport de Delacroix à la peinture française…

Nous est expliqué sa volonté de bousculer les codes établis : dans les sujets traités, dans le choix des couleurs, dans la technique utilisée… et comment « l'establishment » de l'époque le lui rend bien par des critiques sévères… Sans être totalement ignorant de son oeuvre, j'ai appris par exemple que c'est lui qui a décoré le plafond de la bibliothèque de l'Assemblée Nationale… On apprend également comment il s'est imposé comme le leader des romantiques, comment il a influencé les orientalistes, les pointillistes, les fauves… C'est bien fait, enrichissant et toute la famille peut y trouver son compte…

Il s'agit du N°227 de cette revue… que je ne connaissais pas jusqu'alors… pourquoi laisse-t-on dans nos librairies autant de place au sport et aux commérages verbeux ?

La revue Dada est consacrée à l'art sous toutes ses formes. Il peut aussi bien s'agir d'un artiste en particulier, d'un courant artistique...

Dans chaque numéro, un dossier de 30 pages concerne la thématique du mois. Ensuite, on trouve également un glossaire, deux ateliers plastiques ainsi qu'une sélection de sorties culturelles (expos, livres, bandes dessinées...)

Chaque revue met également à l'honneur un illustrateur.

La particularité essentielle de Dada est de vouloir se rendre accessible à un jeune public et d'employer un langage simple et clair.

Le numéro que j'ai reçu était consacré à Delacroix. Comme beaucoup je pense, ma connaissance de ce peintre se limitait à son plus célèbre tableau : La liberté guidant le peuple. J'ai donc pu aborder le dossier Delacroix sans a priori et j'ai beaucoup aimé l'approche de la revue.

En effet, la trentaine de pages consacrée à l'artiste est une mine d'informations. A travers des articles bien découpés et illustrés par de nombreuses oeuvres du peintre, on a à la fin une vue d'ensemble assez complète.

J'ai apprécié les différents thèmes abordés ainsi que les touches d'humour. Par contre, même si la présentation internet de la revue précise qu'elle s'adresse à tous de 6 à 106 ans, pour moi c'est une échelle un peu large.

Le vocabulaire n'est certes pas celui d'une revue qui s'adresse uniquement aux adultes, mais je vois mal un enfant de moins de 10 ans la lire sans aucune difficulté.

Les deux ateliers proposés sont très intéressants et bien détaillés, et la rubrique Artualités est également très bien menée.

Quant à l'illustratrice invitée pour ce numéro, j'ai énormément aimé son travail (il s'agit d'Aurélia Fronty).

En résumé, la revue Dada a été une découverte très agréable et enrichissant. J'étais très curieuse de la recevoir et j'ai appris beaucoup de choses sur Delacroix, ce qui était le but !

Je conseille donc bien sûr sa lecture, plutôt à partir de 10 ans.
Lien : http://racontemoilalecture.o..