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Citations sur Meurtres pour mémoire (41)

Le litre de bière fit sentir ses effets dans le train qui roulait vers Paris. Je compris pourquoi ce peuple affable avait choisi le Manneken-Pis pour emblème. (p.103)
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Le lendemain, mercredi 18 octobre 1961, les journaux titraient sur la grève de la S.N.C.F. et de la R.A.T.P., pour l’augmentation des salaires. Seul Paris Jour consacrait l’ensemble de sa Une aux événements de la nuit précédente :

LES ALGERIENS MAITRES DE PARIS PENDANT TROIS HEURES

Vers midi, la Préfecture communiqua son bilan et annonçait 3 morts (dont un Européen), 64 blessés et 11538 arrestations.
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Au petit matin il ne restait plus sur les boulevards que des milliers de chaussures, d'objets, de débris divers qui témoignent de la violence des affrontements. Le silence s'était établie enfin.

Page: 69.
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Les premières phrases : La pluie se mit à tomber vers quatre heures. Saïd Milache s'approcha du bac d'essence afin de faire disparaître l'encre bleue qui maculait ses mains. Le receveur, un jeune rouquin qui avait déjà son ordre de mobilisation en poche, le remplaçait à la marge de l'Heidelberg. Raymond, le conducteur de la machine, s'était contenté de ralentir la vitesse d'impression et il revenait maintenant à la cadence initiale. Les affiches s'empilaient régulièrement sur la palette, rythmées par le bruit sec que faisaient les pinces en s'ouvrant. De temps à autre Raymond saisissait une feuille, la pliait, vérifiait le repérage puis il glissait son pouce sur les aplats pour s'assurer de la qualité de l'encrage.
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A dix-neuf heures vingt-cinq, le mardi 17 octobre 1961, Saïd Milache et Lounès Tougourd montaient les marches du métro "Bonne-Nouvelle". Au grand "Rex" on jouait les "Canons de Navarone" ; plusieurs centaines de parisiens attendaient, eo*n ordre, la séance de vingt heures.
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Certains avaient intérêt à donner une image négative du peuple de la zone. Ils ont utilisé le thème du rejet pour les chasser de la périphérie immédiate de la ville. Ça continue avec l'utilisation actuelle du thème de l'insécurité. On tente d'assimiler les couches sociales les plus durement touchées par la crise, à des groupes présentant des dangers pour le reste de la société. Un véritable tour de passe-passe! Les victimes sont transformées en épouvantails. Et ça marche!
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Je vais vous dire une chose, ce qui importe, déjà à ce moment, c’est la photo. Vous ne voyez pas réellement ce qui se passe mais seulement la lumière, les masses, le cadrage. Le photographe n’est pas un témoin ; son film est là pour jouer ce rôle. Au moment d’appuyer sur le bouton, on fixe une image mais on ne la comprend pas.
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Comme à leur habitude, les femmes prirent la tête. On voyait même des landaus entourés d’enfants. Qui pouvait se douter que trois cents mètres plus bas, masqués par la nuit, les attendait une escouade de Gendarmes Mobiles épaulée par une centaine de Harkis. A cinquante mètres, sans sommations, les mitraillettes lâchèrent leur pluie de balles. Omar, un jeune garçon de quinze ans, tomba le premier. La fusillade se poursuivit trois quarts d’heure. 
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Dans ma courte carrière, j’étais déjà tombé deux fois amoureux de témoins ou de victimes. Et dire que certains trouvent que la police manque de cœur !
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Un détachement de Gendarmes Mobiles encerclait une poignée de manifestants. Des autobus de la RATP stationnaient plus loin vers la rue du Sentier. Les Algériens y furent conduits sans ménagement. Les bus quittèrent l'arrêt un à un, au maximum de remplissage. Certains corps penchaient dangereusement de la plate-forme arrière. Le machiniste était seul avec sa cargaison humaine. Cent, cent cinquante prisonniers. Pourtant, aucun d'eux ne songeait à s'enfuir, à libérer ses camarades. Paris était bouclé, toute fuite semblait d'avance vouée à l'échec.
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