D’ailleurs, ce principe de ne jamais coucher deux fois avec la même femme est l’un de ceux auxquels je suis demeuré fidèle toute ma vie, et je le recommande à tous les hommes d’action qui aiment la diversité.
Je n’ai rien de particulièrement éblouissant à raconter sur la séquence qui succéda, sauf que Son Excellence l’ambassadrice me stupéfia par son adresse sur un canapé. Jusqu’alors, je considérais le canapé comme un excécrable terrain d’exercice, bien que, le ciel m’en est témoin, j’eusse été contraint à maintes reprises de l’utiliser avec des débutantes londoniennes pendant que les parents ronflaient à l’étage. Le canapé représentait pour moi un meuble barbare et inconfortable, entouré sur trois côtés de parois capitonnées, et dont l’unique surface plane était si étroite que l’on risquait à chaque intant de rouler sur le sol. Mais Lady Makepiece était une acrobate du canapé. Pour elle, le canapé ressemblait plutôt à un canapé. Pour elle, le canapé ressemblait plutôt à un cheval d’arçons sur lequel on sautait, rebondissait, pirouettait, exécutait des culbutes et toutes sortes de figures des plus remarquables.
"Vous n'avez jamais été professeur de gymnastique ? lui demandai-je.
- Fermez-la et concentrez-vous !" répliqua-t-elle, me roulant dans tous les sens et me pétrissant comme si j'étais une boule de pâte feuilletée."
Même à ce stade précoce de ma carrière, j’avais déjà établi que seules les nouvelles femmes m’intéressaient. Passer à l’attaque une seconde fois ne servait à rien. C’était comme si on lisait un roman policier deux fois de suite. On savait d’avance ce qui allait se produire. […] ce principe de ne jamais coucher deux fois avec la même femme est l’un de ceux auxquels je suis demeuré fidèle toute ma vie, et je le recommande à tous les hommes d’action qui aiment la diversité.
Personnellement je suis très scrupuleux sur les méthodes que j’emploie. Je refuse toute entreprise susceptible de me rapporter de l’argent si elle n’obéit pas à deux règles d’or. D’abord, cela doit me divertir énormément.
Nous savons tous que les gens de pays différents possèdent chacun des caractéristiques nationales distinctes et un tempérament aisément identifiable. Ce dont on se doute moins, c’est que ces divers traits de personnalité deviennent encore plus marqués dans les rapports sexuels que dans les rapports sociaux. Je ne tardai pas à acquérir les connaissances qui firent de moi un expert en matière de caractéristiques sexuelles nationales.
Sens-moi ce parfum ! Respire ce bouquet ! goûte-le ! bois-le Mais n’essaie jamais de le décrire ! Impossible de rendre compte d’un tel délice avec des mots ! Boire un Romanée-Conti équivaut à éprouver un orgasme à la fois dans la bouche et dans le nez.
Le succès fut énorme. Les ventes doublèrent, triplèrent même. A la fin de mes douze mois à Paris, j’avais en banque environ deux millions de francs ! C’est-à-dire cent mille livres ! J’avais maintenant presque dix-huit ans. J’étais riche. Mais pas encore assez riche. Mon année en France m’avait montré on ne peut plus clairement le chemin que je souhaitais suivre dans la vie. J’étais un sybarite. Mon existence devait se dérouler dans le luxe et l’oisiveté. Je ne m’ennuierais jamais, non, ce n’était pas mon genre. Mais je ne serais vraiment satisfait que si le luxe se doublait d’une intense volupté, et si le loisir demeurait sans limites. ». « Il m’était impossible de tolérer un champagne médiocre ou le plus léger manque de confort dans un domaine quelconque. Selon ma propre vision des choses, seul le luxe le plus raffiné – et par là j’entends ce qui se faisait de mieux dans le monde entier – était à peu près digne de moi
A sept heures du soir, nous nous assîmes à table pour le dîner. Le menu consistait en tripes à la mode de Caen. Ce plat est celui qui occupe la seconde place sur ma liste des préparations culinaires les plus immondes de la planète. La première place revient à quelque chose que mangent avec délectation les bergers d'Australie, dans les vastes élevages qu'ils ont là-bas
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Voilà qu’à nouveau j’éprouve le besoin de rendre hommage à mon oncle Oswald. Je veux parler, bien entendu, du regretté Oswald Hendryks Cornelius : le connaisseur, le bon vivant, (…) le séducteur de ces dames, et sans nul doute le plus grand fornicateur de tous les temps. Je sais, d’autres personnages, célèbres ont prétendu à ce titre de gloire, mais ils se retrouvent simplement couverts de ridicule quand on compare leurs prouesses à celles de mon oncle Oswald. Je songe en particulier à ce pauvre Casanova. Il sort de la confrontation avec l’allure d’un homme atteint d’une grave déficience de son organe sexuel.