"L'incandescent", comme le raconte sa quatrième de couverture, est l'affrontement de deux sociétés secrètes au milieu duquel se trouve disputé le destin du jeune héros que les lecteurs ados découvriront.
Le cadre choisi est anglais, nous sommes à Londres.
Nous sommes probablement dans les temps présents, ceci suggéré par l'accoutrement des personnages en 1ère de couverture.
Le Smog est un élément naturel typiquement londonien, ce brouillard épais est si caractéristique des ambiances inquiétantes et angoissantes des intrigues policières Holmesiennes. le crime s'y terre.
Glenn Dakin en a fait aussi un élément ostentatoirement inquiétant dans sa fiction fantastique.
Tout semble étrange dans son Londres chronologiquement indéfini, mais pas pas angoissant. Son univers est définitivement promis à une cible ado. le roman est signé sous le signe de la bizarrerie non de l'horreur.
Dans cette brume épaisse évolue de drôles de créatures difformes à la peau translucide, ce sont des limiers Smoglodytes.
Ces fameux pisteurs recherchent un jeune garçon qui a été arraché à la surveillance de leur maître, pour sa propre sécurité.
Théo, le héros, a vécu toute sa jeunesse confiné dans une maison cossue, tenue sous la responsabilité du majordome Monsieur Bon, la domestique sourde Clarisse et sous l'autorité de son tuteur le Docteur Saint. Il vit, nous le comprenons, sous le sceau du secret. Théo n'est pas malheureux, il n'étouffé pas sous une grosse chaleur humaine apportée au quotidien mais n'est par pour autant maltraité.
Son existence est un peu limité, ne pouvant jamais sortir soit disant pour sa santé. le Docteur Saint passe pour un homme de bien, il dirige la Société caritative des Bonnes Oeuvres. Il adopte, élève un adolescent généreusement et pense au confort d'autrui. Quel grand homme!
Théo ne connaissait pas la vie extérieure avant d'être enlevé par la toute aussi mystérieuse Société de Vigilance Permanente.
Il avait une vie très réglée d'enfant à la santé fragile, un régime stricte de gruau et légumes verts et des examens dits médicaux dans une drôle de cuve soit disant indispensable, surnommé le Tube de la Compensation.
Les événements qui suivront bouleverseront son quotidien fait des certitudes du Docteur Saint et de la réalité des livres à sa disposition, ses croyances voleront en éclat avec sa rencontre du monde extérieur.
Dans le terme "extérieur", nous parlerons surtout de réseaux souterrains, bâtis par les deux Sociétés ennemies afin de se fuir ou s'affronter à l'insu des londoniens.
Même à ce stade, le monde de Théo est plus que jamais une boîte de secrets.
Il se verra confié par la Société de Vigilance des révélations qu'il devra accepter comme une vérité, que ce qu'il croyait n'est pas, que ses "bienfaiteurs" ne sont que de dangereux roublards qui pervertissent mendiants et autres personnes dans le besoin, les contraignant à tuer et voler pour leur compte.
C'est une terrible organisation criminelle qui d'ailleurs fit émerger naturellement sa némesis, une contre-partie résistante secrète, qui adopta une couverture à son égal.
Officiellement, le Société de la Vigilance Permanente veille et contrôle les organismes caritatifs tels que la Société des Bonnes Oeuvres. Un brin d'humour ne nuira pas à l'ensemble, chers lecteurs, mais il sera pour nous car notre Théo ne comprend pas tout.
Théo est un jeune ado intelligent mais assez naïf, son domaine d'expérience de vie se limite à ce qu'il a appris dans l'enceinte de la maison et les livres, il en est amusant car tout lui est presque étranger.
Il en apprendra donc plus sur les choses, les légendes qui le concerne et l'âme humaine.
Glenn Dakin joue des vérités car nous sommes dans un univers fantastique de légendes inédites dans un monde ordinaire qui n'en a pas connaissance, de nouvelles créatures fantastiques à la solde d'un groupe ou un autre ne manqueront pas et heureusement pour la Société de Vigilance Permanente, Théo se révèle un vrai spécialiste. Vive les livres!
Il y a un autre personnage important qui servira d'appui au héros, Chloé, la jumelle de la domestique Clarisse et membre de la SVP. Elle contribuera à son "sauvetage" et l'aidera dans cette voie personnelle de la découverte de la vraie vie, ainsi qu'à fuir son tuteur.
Leur mission, il y en a une tout de même.
Ils doivent rejoindre les dirigeants de la SVP afin d'en apprendre plus sur la légende du héros disparu surnommé "l'Incandescent", dont le nom et les faits d'armes prononcés étaient interdits.
Théo en vit un portrait, caché dans un des bureaux interdits de son ancien logis. C'est son image trait pour trait.
Dans sa fuite, il comprit aussi enfin pourquoi on l'obligeait à porter des gants, juste après avoir fait fondre un scélérat de ses mains illuminés.
Nous devrons découvrir l'enjeu dont il fait parti, ce entièrement en sa compagnie sur tout le volume et nous gagnerons en éclaircissements seulement à son allure, pas plus, pas moins.
Nous avons envie de le pousser, de lui dire "allez, enfin Théo, soit curieux, secoue toi". Sa candeur est aussi ce qui créera l'attachement.
Nous naviguerons, métaphoriquement, à vue dans une purée de poix étendue par un auteur qui ménage son intrigue pour ne jamais trop en dévoiler, peut-être trop parfois.
Nous espérerons de là être surpris à la mesure de notre attente.
Ca sera l'étrangeté et la drôlerie de certains noms, créatures ou situations qui nous feront régulièrement réagir en patientant, page après page, que la lumière soit faite sur la véritable nature du jeune Théo et peut-être sur son aventure familiale.
Il faut vraiment avouer que la plupart des personnages seront gratifiés de noms étranges tout aussi paradoxaux que leur profession de foi, donnant dans la noble secte, Ajamait, le Docteur Saint, Baron Patience, Lord Colombe, Lady Bénédiction.
C'est une série qui pourra être jugée comme manquant d'une petite étincelle pour faire flamber l'excitation même si elle reste très honnête et devrait trouver probablement un public à sa mesure.
À découvrir.