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3,9

sur 2144 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le coté SF politique, utopiste, vaguement expérimentale des années 70 revisitée est fort sympathique ma fois. le surf sur la vague black mirror, luttes de zad et autres mouvement alternatifs actuels prends quand même un peu moins, en tout cas est fort maladroit même si Damiaso prétends être allé se renseigner à la source... Quand on arrive aux personages tous plus artificiels les uns que les autres ça se gâte fort mais jamais jusqu'à en arriver au point de lourdeur, d'alambication inutile, et d'agacement que peut provoquer son style ainsi que ses tentatives (plutôt réussies dans La Horde du Contrevent) d'expérimentations typographiques.
Dommage tout ça car la métaphore des furtifs, (seuils vrais) éléments humains, poétiques et libres dans cette société rationalisante à l'extrême, hyper-contrôlée, coercitive et totalement marchandisée aurait vraiment pu donner un excellent bouquin si l'appel du "too much" n'avait pas été le plus fort :)
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Dans un avenir proche, un ancien sociologue, Lorca, réussit l'épreuve ultime pour intégrer le Récif, une équipe de l'armée française chargée de la chasse des furtifs, des êtres invisibles extrêmement rapides qu'on ne parvient à attraper qu'en les regardant. Son but est de retrouver sa fille, mystérieusement disparue dans sa chambre lorsqu'elle avait 4 ans. Son ex femme, Sahar, une proferrante, l'a quitté parce qu'elle ne croit pas aux furtifs. Avec son équipe du Récif, bientôt enrichie par des linguistes et des hackeurs, Lorca parvient un jour à un contact avec sa fille...
Un beau roman qui aborde nombre de nos préoccupations actuelles - IA, pistage de nos données, réseaux sociaux 2e pouvoir, ultracapitalisme...- mais que j'ai lu sans plaisir à partir du « retournement » (3/4 du livre) : les batailles et les jeux de langage/de mots m'ont lassée et j'ai lu ce dernier quart un peu en diagonale.
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"Les Furtifs" donne beaucoup à lire et beaucoup à penser. La description d'un futur proche sécuritaire, ultra connecté et ses zones de résistances libertaires est vraiment bluffante de réalisme. La notion poétique de "Furtifs" qui vivent en parallèle de la société et qui s'introduisent par intermittence est plutôt bien pensée.
Ce qui peut gâcher un peu l'ensemble, ce sont les vélleités culturelles, philosophiques, lithographiques de l'auteur qui semble prendre un malin plaisir à s'ériger en grand penseur visionnaire omniscient. D'un point de vue stylistique, certaines phrases en deviennent purement et simplement inintelligibles (enfin, si, on comprend très bien que Damasion est très très intelligent), l'invention d'un langage hybride est mignon mais sans grand interet à mon avis.
Pas étonnant que l'auteur est un statut un peu "culte". Sans doute que certains prennent plaisir à avoir l'impression de faire partie d'un petit clan élitiste et réduit. Quand à moi après avoir vraiment accroché à une bonné moitié du livre, j'ai parfois survolé des paragraphes entiers, avec l'impression un peu bizarre de regarder par la fenetre pendant qu'un professeur très doué nous fait une leçon magistrale un peu chiante.
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Une analyse critique (qui n'est pas de moi, lien dans la suite) des mécanismes sexistes à l'oeuvre dans le roman. J'ai adoré rencontrer les fifs, mais pour un roman qui trace dans les marges (fantasmées), il y a tout de même beaucoup de rappels à la norme qui ne construisent pas un imaginaire futuriste transgressif, ce que je recherchais.
J'ai lu ensuite Bâtir aussi, de l'Atelier de l'Antémonde, dont les plumes m'ont davantage convaincue.

https://xn--drivation-b4a.fr/furtifs/

"Cette analyse se déroule au prisme de nos idées et pratiques politiques : féminisme matérialiste et queer, anarchisme, communisme libertaire, hacktivisme et défense des libertés numériques. Nous ne jugeons pas ici de la qualité littéraire des Furtifs, mais de ce que produit le texte. Nous ne cherchons pas à répondre à la question « Qu'a voulu dire l'auteur ? » mais bien « Quel sens fabrique le texte ? ». Il n'est pas non plus question de porter un jugement sur les personnes qui ont apprécié cette oeuvre. Il nous semble tout à fait possible d'aimer une histoire tout en reconnaissant ses limites et ses défauts.[...] Tentons donc d'analyser quels peuvent être les impacts des Furtifs, ce que produit politiquement le livre.[...]

L'analyse qui suit a été divisée en plusieurs articles. Dès le premier, nous résumons l'intégralité de l'histoire des Furtifs, et nous faisons ensuite de nombreuses mentions de passages du livre. [...] Par ailleurs, nous abordons des sujets potentiellement sensibles tout au long de ces articles : sexisme, racisme, homophobie, transphobie, validisme, violences conjugales, agressions sexuelles, viols, morts violentes."

Première partie parue : Une histoire patriarcale
Parties suivantes à paraitre.

https://xn--drivation-b4a.fr/furtifs/
Lien : https://xn--drivation-b4a.fr..
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A vrai dire très peu familier et friand des romans SF ou d'anticipation , tant je n' y trouve guère de littérature et ou la fiction au cinéma comme sur papier n'est le plus souvent qu'une illustration énumérative , à base de gadgets technologiques et d'un discours pseudo scientifique , des aspects les plus spectaculaires et folkloriques de notre futur plus ou moins lointain. Pourtant la sortie du livre de Damasio à piqué ma curiosité par sa promesse de contenu politique en résonance avec la brutalité croissante actuelle de l'ordre dominant.
Autant dire que le livre n'échappe pourtant pas aux écueils et impasses évoqués plus haut.
Pourtant l'incontestable mérite et réussite du livre c'est la très ambitieuse élaboration de tout en univers , d'une très grande inventivité parfois poétique , d'une impressionnante richesse de détails et que l'auteur prends le temps de déployer pour le faire exister réellement, sur un récit au long court. Malheureusement c'est presque avec soulagement que l'on achève le livre tant le niveau d'écriture s'avère laborieux entre les scènes dynamiques ou l'on a l'impression d'avoir atterri dans une salle de gamers jouant à CS go et les scènes ou les personnages échangent affects et réflexions, tout juste du niveau d'une littérature pour adolescents, tant ils se réduisent à n'être que des éléments romanesques fonctionnels. Tout cela pourtant ne saurait empêcher ce livre d'une grande ambition , d'être en ces temps d'oppression panoptique, d'une lecture fort recommandable.
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Énorme boulot sans doute, tout cet univers (pas si loin du nôtre, on en frémit en imaginant possible cette privatisation assumée de nos villes) construit patiemment, avec tous ses détails qui le rendent crédible. C'est sans doute justement ce qui plaît aux fans, cette accumulation de détails. Mais bon sang que c'est long ! N'était-il pas possible de dire la même chose en moins de mots, de pages ? le message n'en serait-il pas plus fort ? Je l'ai fini par curiosité, mais en sautant pas mal de pages, pardon.
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Les Furtifs nous racontent l'histoire d'une dystopie où des créatures, les Furtifs, se cachent dans les recoins de notre monde. L'histoire s'attache notamment à un couple Lorca et Sahar qui cherchent leur fille disparue dans un monde dystopique où les lobbies ont pris le contrôle des villes.

La trame principale est envoutante et on pourrait se satisfaire de cette quête si ce n'est pour l'écriture de Damasio qui finit par se perdre dans ses jeux personnels et ses propres a priori. On se retrouve donc avec une dystopie binaire (le bien vs le mal, la nature vs la technologie), sans une réflexion plus poussée qui aurait mérité d'être creusée.
Les jeux de mots et digressions sont de plus en plus présent au fur et à mesure de la lecture, si bien que ça finit par être imbuvable.
Pourtant l'idée était là, et le style littéraire à un sens dans l'histoire. Mais l'auteur a choisi de s'amuser avec plutôt que de le rendre lisible et agréable, cassant par la même occasion le lyrisme même des furtifs et donc de son histoire. En conséquence, il ne faut donc pas hésiter à sauter des passages car l'histoire de base est là, celle des Furtifs ainsi que la quête de ces deux parents à la recherche de leur fille Tishka.

L'histoire s'attache aussi aux thèmes des ZAC et des nouveaux modes de penser qui plaisent si bien à l'auteur, mais semblent ici forcés et ont du mal à se trouver une place. Tout comme cette dystopie ambiante qui au final n'est là qu'en trame de fond et tellement rejetée par l'auteur, qu'on n'y rentre vraiment jamais. Il aurait été plus malin de réutiliser et transformer la technologie pour la merger avec la nature et ainsi faire écho aux furtifs, mais malheureusement l'histoire se brise sur le mur de pensée de son auteur, qui n'arrive pas à s'effacer tout au long de la lecture.

Malgré ces points négatifs, un charme assez intéressant ressort de ces personnages auxquels on finit par s'attacher et qu'on a plaisir à retrouver tout au long de l'histoire.

Avec 200 pages de moins, et des coupes dans le style littéraire survitaminé, on aurait pu éviter l'overdose et avoir à faire à un vrai chef d'oeuvre qui serait resté graver longtemps dans la littérature française et peut-être mondiale. Dommage que l'auteur ait fini par desservir son oeuvre avec cette tentative ô combien culotée, mais qui finit par tomber à l'eau.
Peut être qu'il aurait mieux fallu doser la recette, ou faire deux recettes différentes, une avec l'histoire des Furtifs et une autre mieux adaptée aux exercices de style... On salue toutefois cette tentative, mais on ne peut s'empêcher d'être déçu car il y avait là une histoire à fort potentiel.


A lire en conséquence de cause au moins une fois pour ceux qui serait intéressés par ces petites créatures qu'on dénomme Furtifs, qui au delà de la trame parentale, ont le mérite de naître d'une idée si créative et bien décrite qu'on finit par y croire.

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Alain.....
Alain.....
J adore ton style! J'adore tes histoires. Je suis un grand grand fan de la Horde du Contrevent que j'avais lu dès sa sortie et que j ai recommandé à tout mon cercle d amis. Donc j attendais une bonne claque avec ces Furtifs.
Quelle déception.... ( à ta décharge et à la mienne, ces 2 bouquins n ont rien à voir l un avec l autre)
Je suis tellement désolé de ne pas avoir pu/su apprécier ce livre.
Des moments magnifiques? Il y en a! Beaucoup!
De l action? À fond !
Des réflexions profondes et de la matière à penser? À foison!
Le style Damasio? Assurément!
Une histoire, du suspens, des rebondissements? Oui, oui et oui!
Alors qu'est ce qui a foiré?....
Des longueurs? Assurément
Des moments un peu ennuyants? Oui
Des difficultés de lecture? Certainement
Des moments où j'ai pensé " c'est bon, c'est bon on a compris, passe à la suite"? Oh oui y en a.
Et puis arrive une lassitude.... l'envie de voir finir cette histoire... plusieurs fois l envie de lâcher le livre et d abandonner.....
Finalement je l ai pas lâché... et, c'est triste à dire, mais je suis content de l avoir fini.
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On ne peut dénier à A. Damasio son incroyable inventivité, qui prend source dans notre quotidien pour développer un "possible" numérique inquiétant.
Une inventivité qui s'étend à la langue, et même qui y prend sa source.
On ne peut non plus lui dénier un don pour installer en quelques phrases précises une atmosphère, une scène, et un suspens qui rendent le livre difficile à lâcher.
Et pourtant... j'ai eu la sensation en lisant ce livre d'une succession de scènes ("la première chasse", "la rencontre au café"... etc) sans lien/liant entre elles.
La psychologie des personnages n'est pas non plus très développée: Tishka (l'enfant disparue ) se résumant à deux traits de caractère positifs: sa joie de vivre et son parler enfantin sans aucune contrepartie réaliste.
L'utilisation de signes diacritiques et autres symboles pour distinguer les personnages, invention merveilleuse de "La horde du Contrevent" devient un peu systématique ici.
D'autant plus systématique que la fin du roman tourne au "virelangue" fastidieux (notamment lors de l'assaut de Marseille, ou les monologues intérieurs des différents personnages "contaminés" par les furtifs deviennent proprement illisibles et ennuyeux). On a un peu la sensation que l'auteur a soigneusement recopié une liste de jeux de mots ou de slogans (cf les très très nombreux slogans "mantras" sur Porquerolles) sans trop se demander si cela servait son propos.
vient je trouve gâcher l'intérêt de cette dystopie.
Dommage pour cette oeuvre dense, qui aurait pu être un sans faute..
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« Faire usage de la farce » (p.669)
Voilà un roman qui va partager. Et c'est peut être en cela qu'on reconnaît les livres, disons, « remarquables ». Il y a ceux, acquis à la cause damasienne, forts de leur précédentes lectures donc coutumiers du style boquare – pardon : baroque –, qui vont peut-être se régaler de ce très copieux cake anticipatif, dont on sent qu'il est une catharsis, une accumulation enfin exprimée. Et les autres, imperméables au chants polyphoniques, aux arabesques typographiques, aux facéties sonores et autres trouvailles langagières – aux jeux de mots –, que ce torrent polysémique risque de fatiguer, voire d'harasser (je suis de ceux-là, malgré mon envie de terminer l'opus). le pari est toujours un peu risqué, pour un auteur, de se dire « Voila. Voilà ce que j'ai à vous dire. Voilà ce lac de rétention qui attend depuis si longtemps, là j'ouvre les vannes ! » (sens propre ET sens figuré…). On accepte le cake, ou on le refuse dès les premières bouchées. Il n' y a, je crois, pas d'entre deux.
L'idée de base est plutôt séduisante, le concept de furtivité, cette vie dans les interstices qui échappe aux regards. Les Furtifs seraient une espèce de chauve-souris qui se métamorphose, qui métabolise sans arrêt son environnement ; et qui par effet de frissons sonores (et probablement d'un peu de physique quantique, enfin pas loin) peut s'hybrider à l'humain… Pourquoi pas. le problème c'est que tout le livre – et 700 pages serrées ce n'est pas rien à avaler – est construit sur cette hypothèse aussi poétique qu'invraisemblable : Si on accepte d'y croire, on peut y voir de l'intérêt ; sinon on s'ennuie et le roman apparaît dès lors deux fois trop long. Outre qu'il faille goûter volontiers du langage slam revisité caillera du « neuf-trois » (ou l'inverse), car quelques protagonistes ne s'expriment que rigoureusement ainsi (alors qu'on est quand même en 2041…) On peut y voir un peu de démagogie, ou d'hommage incantatoire, c'est selon.
Pourquoi ne pas être resté dans le fantastique pour plus de cohérence interne ? (un univers proche des Fantastiques des comics, justement). Non : Damasio préfère broder une théorie (forcément) fumeuse où l'évolution aurait omis, dès le départ, de considérer les furtifs. Ils existent depuis que le monde est vivant, mais personne jusque là, jusqu'à ce qu'une unité secrète de l'armée, une poignée de balinais, une unité de recherche en langues anciennes et un philosophe un brin misanthrope ne les débusquent. Sans rien dire à personne. Et si vous ne les avez pas vus, vous simple lecteur, eh bien ouvrez les yeux : ils sont là ! peut-être juste sous votre chaise de bureau, bien planqués ! Bon.
Se voulant donc réaliste, cette histoire de traque aux furtifs (car il s'agit tout de même de retrouver la petite fille disparue d'un traqueur, Lorca, le narrateur principal – c'est le fil rouge) se déroule dans un contexte pré-insurrectionnel face à un capitalisme hypertrophié et vorace, pour corser l'affaire, et où, évidemment, toute la technologie des vingt prochaines années est déployée ad nauseam (mini-drones, bots un peu partout, hologrammes, etc.). Ça commence à faire beaucoup dans un sandwich. Trop. Alors on va me dire oui, mais mon cher tout cela est lié, tout cela est habilement tressé ! et toute l'histoire est une parabole métaphysique sur la liberté, la créativité, l'amour filial, le vivre-ensemble, l'altérité, le sens du combat, etc. ! Les furtifs sont très potes avec les Gilets Jaunes, ne saviez-vous pas ? Vous n'y avez pas vu ça ? En film, peut-être, et encore… faudrait élaguer, élaguer… Ou peut-être faire une série en quatre saisons de quinze épisodes…

Bref, je mets trois étoiles. Deux pour ce que j'en retiens, + une parce que le boulot est tout de même considérable, c'est un fait. Et qu'il y a quelques bonnes idées, mais noyées dans beaucoup trop de pages à mon sens, surtout si on n'y croit pas vraiment.
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