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EAN : 9782203280809
200 pages
Casterman (10/01/2024)
3.79/5   35 notes
Résumé :
Un accident et tout bascule ! Un polar dans l’Allemagne des années 70.

1977, sur une route de campagne à proximité de Bonn, alors capitale de la RFA, l’Allemagne de l’Ouest, un accident de voiture entraîne la mort d’une jeune femme et de son enfant.
Ce drame bouleverse un vieil employé de la morgue locale, dont le traumatisme de la guerre ressurgit lorsqu’il est confronté aux corps des victimes de cet accident. Il décide de se lancer à la rech... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Nous sommes en 1977 en Allemagne de L'ouest, et M. Martin est le premier témoin des ravages de l'alcool au volant, il voit ses victimes tous les jours à la morgue où il travaille comme photographe. Ca ne l'empêche pas de sortir sa flasque de Schnaps ou de faire des parties de carte arrosées et d'ensuite sillonner les routes de campagne...

En dehors du message contre l'alcool au volant, nous avons un tronçon de vie dans cette Allemagne divisée. M. Martin est un monsieur tout le monde, qui fait des erreurs, qui doute mais qui essaie de se racheter. Rongé par la culpabilité, quand il reçoit Miriam et son fils à la morgue, il va chercher à prouver la culpabilité d'un tiers dans son accident de voiture.
L'enquête n'est pas très développée, ça aurait pu être plus étoffé. Surtout que l'auteur incorpore des militants politiques et aurait pu insister un peu plus sur cette période trouble, nous donner plus d'explications. J'ai plus eu l'impression d'un groupe d'étudiant faisant une bêtise qu'une revendication politique de fond. C'est dommage car je pense que l'auteur voulait aussi brosser un portait de l'Allemagne des années 70. La psychologie de M. Martin ressort beaucoup plus à travers ses pages, pourtant souvent taiseuses et c'est au final le point fort de la BD.

Le dessin est particulier. Il a du caractère, je lui concède un certain charme avec son absence d'encrage et ses aplats de couleur. Il a lui aussi un coté minimaliste qui colle bien au récit.
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Karl Martin est photographe à la morgue. Ancien soldat durant la seconde guerre, il a une famille, il a quelques amis et des collègues et des traumas qui perturbent ses nuits. Nous sommes en 1977 en RFA. Mais son plus gros trauma est à venir et il va le découvrir dans sa morgue. Une jeune femme, Miriam et son enfant. Un accident de voiture. Mais son visage l'interpelle. Il se souvient partiellement d'une soirée avinée lors d'une partie de cartes. Il a des flashs mais rien de bien cohérent. Si ce n'est un sentiment de culpabilité et une certitude, il l'a vu à un moment donnée la veille. Sans être persuadé de n'y être pour rien, il décide d'enquéter de son coté. Sur la victime. Qui pouvait lui en vouloir? Une mère célibataire, une idéaliste, une militante qui cette nuit là devait aider des amis à fuir après avoir menée une action pour la libération d'opposants politiques affiliés à la RAF. Sauf que les garçons se sont fait prendre. Miriam est partie seule finalement. Karl va finir par se souvenir de cette soirée et de la découverte de la jeune femme près de sa voiture abandonnée. Et du fait qu'ils n'étaient pas seuls, il y avait quelqu'un qui se cachait.
Une histoire tirée des souvenirs du grand père de l'autrice, qui par son dessin parfois doux, parfois peu aimable, rend particulièrement l'atmosphère de cette société allemande, rigide, où les jeunes gens reprochaient aux générations précédentes de ne pas avoir lutté contre le nazisme. Une époque où l'alcool et la conduite de voiture n'étaient absolument pas incompatible. Une époque où la culpabilité régnait dans certains esprits de justice. Ce qui est le cas de Karl, persuadé que Miriam est son petit garçon ont été victime d'un délit de fuite...
Une intrigue passionnante par son contexte fort bien documentée et par les différents problèmes sociétaux qu'ils révèlent. A lire.
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Bonn, 1977. Karl Martin est assistant à l'institut de médecine légale. Il photographie les cadavres, les éléments de preuve. Miriam, elle, est une jeune femme engagée dans la Fraction Armée Rouge. Ils n'ont rien en commun et pourtant, leurs chemins vont bientôt se croiser sur une route de campagne.

C'est dans une malle de son grand-père que Jennifer Daniel a trouvé l'inspiration pour créer ce roman graphique. A partir des photos qu'elle y trouve, elle invente ce polar à la fois intime et politique car solidement ancré dans un contexte particulier. Ce Monsieur Martin est un personnage complexe, attachant, marqué par sa présence à l'âge de 18 ans sur les plages de Normandie lors du débarquement et il va se muer en enquêteur pour retrouver une dignité et défendre des valeurs auxquelles il croit.

L'auteur qui voit sa première BD éditée en France mène ce récit de main de maître. Et son univers graphique ne laissera personne indifférent. Graphiste, illustratrice, elle parvient, inspirée par les photos prises par son grand-père, à redonner vie à l'Allemagne de la guerre froide, ses voitures, ses vêtements, dans un style semi-réaliste très adapté.

Ce mois de janvier n'est pas avare en bonnes surprises. "L'expert" en est une. Jennifer Daniel réussit un brillant polar, tendu et complexe, dans un univers graphique marqué et marquant !
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Bonn, RFA, été 1977, Karl Martin se rend à son travail à l'Institut Médico Légal, il est assistant photographe. Nous sommes en Allemagne de l'Ouest, son chef le professeur Friederich Erhart, est invité à la fête de la Chancellerie où il cotoiera le secrétaire Général du parti gouvernemental, la classe dirigeante.

A côté de cela, Miriam essaie de caser son fils Marek, elle cotoie elle d'autres jeunes, militants réclamant la liberté des opposants de la Fraction Rouge (RAF). Souvenez-vous du contexte terroriste de l'époque, de ce que l'on appellera un peu plus tard, la bande à Baader. C'était une période de tensions entre les classes dirigeantes et les jeunes membres de la RAF.

Ironie de la BD, Friederich Erhart donne des conférences parlant de l'alcoolémie, de ses méfaits, de la perte de contrôle sous influence de l'alcool et nous sommes dans une époque très alcoolisée.

Karl ne fait pas exception à la règle. En rentrant d'une partie de cartes un peu arrosée, il est témoin d'un accident, une jeune femme et son fils viennent de périr dans un accident de la route avec délit de fuite. En voyant ce corps, le lendemain à la morgue, remontent son passé sur le front et son sentiment de culpabilité.

Il va mener l'enquête, découvrir la vérité et devoir faire face à ses choix.

Une enquête policière qui met en avant la société allemande de l'époque, qui confronte son passé et la conséquence de certains actes sur le présent. L'envie de réparer et de faire émerger au grand jour des faits et vérités de la société allemande.

J'ai beaucoup aimé le graphisme dans un style aquarelle et les couleurs choisies illustrant bien la fin des années 70.

Un album qui comporte pour moi différents niveaux de lecture. Sujets abordés : la culpabilité, le sens de la justice, l'alcoolémie, les choix et conflits de générations et le contexte historique et le poids du passé.

Plaisir de lecture : 9/10


Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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On m'a mis ce roman graphique entre les mains en me le recommandant vivement mais rien ne me tentait franchement dans ce récit : un dessin pas forcément ma tasse de thé, une quatrième de couverture qui me décrivait une histoire morose…Mouais…
Et puis j'ai ouvert cet ouvrage et j'ai été happée par l'histoire de cet homme travaillant à l'institut médico-légal de Bonn à la fin des années 70. le climat de l'époque y est (on retrouve l'ambiance de la Vie des Autres, avec ces conflits politiques et cette chape de plomb qui semblent peser en permanence sur les citoyens), le dessin est finalement plutôt efficace et l'intrigue est pleine de surprises.
Une petite heure de terrible dépaysement de l'autre côté du Mur.
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critiques presse (3)
Auracan
02 février 2024
Si le récit s’inscrit bien dans une période des années 70, il en est de même pour le dessin de Jennifer Daniel qui s’est attachée à rendre l’atmosphère pesante d’une Allemagne qui, trente ans après la fin de la guerre, se cherche. Cela se ressent notamment dans le traitement de ses couleurs numériques particulièrement froides, voire austères.
Lire la critique sur le site : Auracan
BDGest
01 février 2024
Œuvre totalement aboutie et passionnante à décortiquer, L’expert est un ouvrage d’une force et d’une tenue incroyable. Sous couvert d’un tout petit fait divers quasi anecdotique, Jennifer Daniel a trouvé les bons mots et les bonnes images pour raconter une page critique de l’histoire de tout un pays. Impressionnant.
Lire la critique sur le site : BDGest
Bedeo
30 janvier 2024
Croisant thriller politique et drame intime, L’Expert évoque une part de l’Allemagne comme une part de son autrice, qui en profite pour créer une œuvre hybride avec une touche d’originalité graphique bienvenue.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Si l’argent avait une odeur, cette ville vivrait en pleine puanteur…
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Toute ma vie, j’ai fait ce qu’on attendait de moi. Mais au final, nous devons porter la responsabilité de décisions que d’autres ont prises pour nous.
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- Les hommes n’ont-ils pas tous un faible pour les jolies voitures ?
- S’il ne s’agissait que de voitures… !
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Video de Jennifer Daniel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jennifer Daniel
Dans le 168e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Bobigny, 1972 que l'on doit au scénario de Marie Bardiaux-Vaïente, au dessin de Carole Maurel et qui est édité chez Glénat. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Deux soeurs que l’on doit au scénario d’Isabelle Sivan, au dessin de Bruno Duhamel et qui est édité chez Grand angle - La sortie de l’album Les dinosaures du paradis que l’on doit à l’auteur Mazan ainsi qu’aux éditions Futuropolis - La sortie de l’album Vingt décembre, chroniques de l’abolition que l’on doit au scénario d’Appollo, au dessin de Téhem et que publient les éditions Dargaud - La sortie du cinquième et dernier tome de Saint-Elme, un titre baptisé Les thermopyles que l’on doit au scénario de Serge Lehman, au dessin de Frederik Peeters et aux éditions Delcourt - La sortie de l’album L’expert que l’on doit à l’autrice Jennifer Daniel ainsi qu’aux éditions Casterman - La réédition dans une version collector de La bombe que l’on doit aux cénario conjoint de Didier Alcante et Laurent-Frédéric Bollée, au dessin de Denis Rodier et qui est publié chez Glénat dans la collection 1000 feuilles
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