J'entre dans les librairies de tout pays où je me trouve même si je n'en parle pas la langue. Elles donnent une impression de l'état intellectuel, émotionnel, esthétique du lieu.
de Duras, je garde, entre autres : la vie matérielle, la douleur, l'Ete 80
Action : Et me voici, dans le fauteuil sur le dossier duquel mon nom est inscrit, un porte-voix au bout de ce bras qui pend avec nonchalance, regardant l'infanterie des écrivains qui discute, rit, fume, déambule en attendant la première prise. Je la lancerai par ce mot désignant une chose bien légère, mais enfin cela variera notre superproduction. Je crois que je vais les prendre comme ça, sur le vif, marcheurs, aimables. Action !
L"unique profonde raison de lire: provoquer la mort en duel. [....] tout est perdu depuis toujours, mais on fait en sorte de ne pas céder. L'écrivain et le lecteur marchent en équipe vers l'échec, car la mort gagne toujours, mais l'art est ce qui résiste le plus longtemps. On ne connait plus le nom d'empires disparus, il nous reste des œuvres de poètes millénaires. La mort est un oubli, bien sûr, mais surtout une simplification. La lecture nous restitue les complexités adorables de la vie contre les marionnettes de la mort. La bibliothèque est le seul concurrent des cimetières. (p.242-243).
[Le rythme] du lecteur n’est jamais exactement celui ,de l'auteur, car il y met son interprétation, laquelle comprend une part de contestation intérieure. (p.206).
La littérature n'est-elle pas une forme d'imagerie? (p.194).
Les visages, hélas, sont les seuls livres réalistes. (p.172).
Tout ce qui évoque les dessous dans un titre, métaphoriques ou réels, est entaché de démagogie. (p.147).
Plus je lis, moins j'ai l'impression d'être civilisé. La lecture des grands auteurs me montre que je n'ai jamais cessé d'être un barbare, un ignare, un imparfait de la plus grande imperfection. (p.99).
On lit pour voir chez les autres les défauts que nous nous cachons à nous-mêmes. (p.81).