Ce n'est pas nous dans les livres qui nous fait juger que les livres sont bons, c'est le talent. Ce n'est pas aux personnages, aux idées qu'on veut ressembler . On veut ressembler au talent (p.29).
"même si on lit beaucoup, la quantité de lectures n'anéantit pas leur qualité".
Lire pour la vertu oh oh : Lire ce n'est pas bien. Grande erreur de dire que ça l'est aux enfants et même aux adultes. Ils sont aussitôt convaincus de ne pas le faire. L'idée d'accomplir un acte ostensiblement vertueux répugne à l'être de qualité
“Je retournai au bonheur des bonheurs, lire. Ah, voilà une autre raison de lire, sans doute. Lire, c’est beaucoup plus intéressant que se distraire.”
Victor Cousin, le philosophe, disait : "Je monte à l'échafaud, quand je me couche." Enfant, adolescent, jeune homme, j'étais comme lui. Je le suis encore. Arrêter d'écrire, de lire, de s'amuser, pour ça ! Il faudra me pousser vers la tombe, mon squelette freinant des talons dans le gravier pendant que mes métatarses tourneront les pages d'un livre et que, claquant des mâchoires, je protesterai : " je n'ai pas fini ! Je n'ai pas fini ! Ah, quel vice
Une expérience rassurante et désolante à la fois consiste à comparer ses annotations dans les livres qu'on relit.
Le relativisme a du bon. C’est lui qui empêche les guerres. Le relativisme est l’affirmation discrète que ce qu’on pense n’est pas la vérité. Les antirelativistes sont souvent des forcenés qui pensent sans (se) le dire que ce qu’ils pensent doit être le critère absolu. Et ça fait des gens qui inventent ce chantage. Il y a Joyce, il y a Galsworthy. Il y a moi, il y a les autres. La lecture apprend cela, si on lit un peu contre soi.
p. 133
Il faut être un peu voleur, sans quoi la lecture serait trop de vertu. (p. 28)
Passivité supposée du lecteur
Le lecteur oublie souvent que, quand il reproche quelque chose à un auteur, c'est peut-être lui le responsable. Il peut avoir lu dans de mauvaises conditions. Etre de mauvaise humeur. Ne pas réellement lire, mais chercher à conforter des préjugés. Il ne le pense jamais. C'est toujours l'auteur le coupable. Or, parfois, il faut le dire, il se peut qu'il arrive que le lecteur soit moins fin que l'auteur. (p. 47)
Lire, ce n'est pas bien. Grande erreur de dire que ça l'est aux enfants et même aux adultes. Ils sont aussitôt convaincus de ne pas le faire. L'idée d'accomplir un acte ostensiblement vertueux répugne à l'être de qualité.