Lorsqu'on lit on tue le temps. Pas dans le sens" passer le temps" ça c'est quand on lit en bâillant pour vaguement couper un après-midi à la campagne, non, mais quand on fait une lecture sérieuse, une lecture où on est absorbé par le livre. Elle donne l'impression que le temps n'existe plus. On a même, confusément, une sensation d'éternité. Voilà pourquoi les lecteurs sortant de leur livre ont un air de plongeur sous-marin, l'oeil opaque et le souffle lent. Il leur faut un moment pour revenir au temps pratique. Et voilà pourquoi les grands lecteurs ont le sentiment d'être toujours jeunes. Ils n'ont pas été usés de la même façon par un emploi du temps.
J'ai rencontré beaucoup moins de grands lecteurs amers de n'avoir pas écrit que de petits écrivains amers de n'être pas lus.
Penchés sur des livres, le nez dans des pages. L'orgueil individuel baisse le front devant la pensée ; la solitude cherche une soeur. D'où la beauté recueillie des tableaux représentants des lecteurs.
La lecture nous extrait.....La lecture est cet instant d'éternité simultanément ressenti par quelques solitaires dans l'espace immatériel un peu bizarre qu'on pourrait appeler l'esprit.
“Mon contradicteur, mon frère. On pourrait imprimer un avertissement au dos des livres : «Attention ! Les lectures qui vont trop dans le sens de vos pensées ou de vos goûts peuvent être dangereuses. » ”
Toute lecture est, disons, recréatrice.
- Passivité supposée du lecteur-
Le lecteur oublie souvent que, quand il reproche quelque chose à un auteur, c'est peut-être lui le responsable. Il peut avoir lu dans de mauvaises conditions. Etre de mauvaise humeur. Ne pas réellement lire, mais chercher à conforter des préjugés.(Livre de Poche, 2011, p.41)
Pourquoi continuer à lire un livre? C'est un des effets dévastateurs de l'espoir. Si un livre est mauvais, il ne devient jamais bon.
Les bons lecteurs, on devrait les enfermer pour lire ! On leur verserait un salaire et ils ne feraient que ça, sauver la littérature en la lisant !
Quand Stockhausen dit que la chute des tours le 11 septembre était le plus événement esthétique, c'est à juste titre qu'il s'est fait engueuler par le monde entier.
Fausse intelligence, manque de coeur.
Il se donnait donc un défaut de plus que G.W.Bush, qui n'a jamais prétendu à l'intelligence.
La beauté de la catastrophe n'existe que dans les films