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EAN : 9782367850320
480 pages
Yoran Embanner (30/11/2020)
4.5/5   4 notes
Résumé :
Neuf siècles séparent la conquête de l'Armorique par les Romains de l'émergence du Royaume de Bretagne. A cette époque, les terres de l'ouest et les Îles Britanniques ont connu une succession d'événements, souvent tragiques. Avec en toile de fond, l'émigration des Bretons insulaires qui prendront la mer pour venir s'établir en Armorique.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un livre reçu dans le cadre de la masse critique Babelio. Je remercie Babelio et les Éditions yoran embanner pour la découverte de cet essai historique et de son auteur Jean Danzé.

L'auteur retrace ici 9 siècles d'histoire de -56 à 851. C'est captivant, parsemé d'anecdotes, de légendes, de recherches archéologiques récentes, de photographies des vestiges de cette époque si lointaine. C'est l'Histoire de l'île de Bretagne et de la terre d'Armorique qui vient jusqu'à nous, pleine de bruit et de fureur.

Trente-six chapitres, de "César et l'Armorique" jusqu'à "Nominoë, la paix en Bretagne", pour découvrir cette longue épopée qui a donné la couleur à cette vieille terre d'Armorique, sa richesse, sa diversité. Une couleur tenace, une volonté forte face aux nombreux envahisseurs venus par terre et par mer, une identité.

Une lecture faite avec Gouelan (babelionaute), dont nous n'avons pas encore parcouru toutes les étapes. Parfois on survole, parce que certains détails fourmillent un peu trop et attirent moins notre attention. D'autre fois on s'attarde, les noms des localités éveillent quelque chose, on sent remuer notre Histoire, et celle de nos cousins sur l'île de Bretagne, comme si c'était aujourd'hui. On se fait aussi la réflexion que nos ancêtres viennent de partout, des pilleurs, des sauvages, des un peu plus sages, des courageux. Et donc nous aussi on est d'ailleurs.

Cinq cents pages de trésors, il faut prendre son temps pour les découvrir, le passé n'est pas pressé.



Korrigan et Gouelan

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« Bretons insulaires, bretons armoricains : 9 siècles d'Histoire (-56/851) » est un essai historique écrit par Jean Danzé. C'est dans le cadre d'une opération « Masse critique » que j'ai pu découvrir et apprécier cet essai.

L'auteur nous fait traverser et approfondir 9 siècles d'histoire des bretons en mettant en dialogue les Bretons insulaires avec les Bretons armoricains, montrant leurs filiations, la façon dont ils se rejoignent au fil de l'Histoire ou dont leurs destinées divergent, à l'occasion.

Le propos est bien construit, décliné en 36 chapitres, et très bien documenté avec des notes de bas de page et une bibliographie récapitulative en fin d'ouvrage. L'auteur s'est appuyé sur de nombreuses sources : des textes d'époque, écrits par des auteurs qui ont pu être témoins des événements relatés ; des recherches archéologiques conduites tant en Bretagne, qu'Outre-Manche (par exemple, celles qui ont révélé des trésors, constitués de pièces de monnaie datées) ; des publications scientifiques. Des illustrations, photos, cartes, schémas, illustrent les propos. Par contre, des annexes auraient été bienvenues, notamment une frise chronologique synthétique qui permettrait de résumer visuellement les longs développements historiques.

Car le contenu est dense, tant la matière est riche : faire revivre 9 siècles d'Histoire des Bretons insulaires et continentaux n'est pas une mince affaire ! Nous remontons dans le temps en débutant en -56 avec César à la conquête de l'Armorique et de ses peuples : Osismes, Coriosolites, Vénètes, Redones et Namnètes. Après son apogée, l'Empire romain d'occident s'effondre peu à peu. le christianisme conquiert les territoires, les moines créant des monastères. Les royaumes bretons vont émerger, après la victoire de Badon (6e siècle). le temps des premiers rois de Bretagne viendra et avec Nominoë, la paix s'installe – pour un temps – en Bretagne. Et tout du long, de multiples guerres font rage, alternant avec de fragiles temps de paix, quand le climat ne se dérègle pas. Des mouvements de population se font aussi entre Bretons insulaires et d'Armorique. Pourtant, malgré le tumulte des armes et du temps, les Bretons, pugnaces, résistent, et c'est bien ce que veut montrer aussi l'auteur : leur volonté pugnace, chevillée au corps, de rester maîtres de leur destin sur leurs terres d'Armorique.

« Bretons insulaires, bretons armoricains : 9 siècles d'Histoire » est un essai historique passionnant, bien que touffu. Il plaira aux étudiants dans le domaine, ou à tout lecteur curieux de l'histoire de la Bretagne, continentale et d'Outre-Manche.

Je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions fouesnantaises Yoran Embanner pour cette découverte riche et très instructive.
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Dans le cadre de Masse critique, j'ai reçu ce livre historique passionnant sur la Bretagne insulaire (actuel Royaume uni) et l'Armorique (actuelle Bretagne) de -56 avt J.-C. à 851 ap. Extrêmement bien documenté, l'auteur, Jean Danzé, cite de nombreuses sources écrites et archéologiques qui confirment tel ou tel argument de cette fresque historique de 9 siècles. Il a tellement le souci du détail que j'ai failli décrocher à la première moitié du livre! Dans cette partie, l'auteur mène de front l'histoire de la Bretagne insulaire et de l'Armorique sous l'Empire romain. La seconde moitié m'a semblé plus facile à lire et m'a aidée à mieux comprendre l'histoire de ma région et de mes ancêtres bretons et... armoricains. Moi qui suis une inconditionnelle des enquêtes de soeur Fidelma, l'héroïne de Peter Tremayne, j'ai pu retrouver l'origine (l'Irlande) et l'évolution du christianisme celtique, qui a perduré en Bretagne continentale jusque Nominoë. Ce livre m'a permis de réviser ma géographie bretonne mais aussi du Pays de Galle, du Cornwall, de l'Angleterre et de l'Irlande... et de clairement situer les différents peuples qui ont fondé l'Europe occidentale (Bretons, Scots, Pictes, Francs, Frisons, Angles, Saxons, Vikings, etc.). Un éclairage historique très instructif.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
LES PICTES
Leurs adversaires, ce sont les remuants Pictes, maîtres des hautes terres de la Bretagne, et qui entendent bien le rester. Non seulement ils s'opposent farouchement à toute intrusion des Romains, mais ils n'hésitent pas à les attaquer sur les territoires qu'ils ont soumis à leurs lois et à leurs armes.

En fait, l'appellation"picte" pour désigner les habitants de l’Écosse actuelle n'est qu'un surnom. César avait rapporté que les Bretons de l’intérieur s'enduisaient le corps de pastel comme peinture de guerre. Aussi le nom de ce peuple, "picti", avait été traduit par "peints" par la plupart des auteurs latins de l'époque. Le poète Martial, qui écrivait vers 70-80 de notre ère, parle en effet de "Picti Britanni" pour désigner les habitants du nord de l'île. De même, le poète grec Oppien de Syrie évoque vers 210 "les peuples sauvages de Bretagne qui se peignent le corps de couleurs variées". En fait, tous les combattants Bretons qui s'opposaient aux conquérants romains avaient recours aux tatouages ou aux ornementations de couleur. Ce n'est donc pas une caractéristique propre aux peuples d’Écosse. Il s'agit en réalité d'une mauvaise transposition en latin du mot gaulois "pict", qui veut dire rusé. Effectivement, les Pictes montreront leurs capacités à mener des embuscades, à se dérober aux troupes supérieures en nombre, à surprendre leurs adversaires, et à ourdir des coalitions secrètes.

p.70
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Carhaix, au cœur du réseau routier armoricain

La cité portait alors le nom de Vorgium, dérivé du celtique "verg-berg", proche du germanique "burg" et du français "bourg". Son nom actuel, néanmoins, est une réminiscence d'une longue présence romaine. C'est en effet la seule ville de Bretagne à porter un nom dérivé du bas-latin : "quadriforcum", évolué en "carrofes", puis "carouge", la fourche, les quatre routes, l'embranchement, le carrefour. Une graphie du IXè siècle donne effectivement "Corophesium". Ce n'est que bien plus tard, le sens initial s'étant perdu, qu'on appellera "Kaer Aes", par assimilation à "caer" le lieu fortifié, dédié à Ahès, divinité pré-romaine. On évoque également la forterese, "kaer", des Oestii ou Aestii, en référence à l’ancien nom du peuple des Osismes.

La ville de Carhaix doit son essor aux Romains. Entre les années 10 et 15 de notre ère, elle est organisée selon un plan régulier où les rues se coupent à angle droit. Un schéma caractéristique de l'urbanisme des conquérants. De plus, à une époque où, en Armorique, les maisons étaient bâties en bois ou en torchis, les scientifiques ont découvert en 1977, dans le quartier de Poulpry, une trentaine de pierres de construction soigneusement taillées et sculptées. Elles constituaient une corniche, qui avait décoré un édifice de prestige. Le style des ornementations, très élaborées, permet de les situer dans les dix premières années de notre ère. Cette datation est confirmée par des trouvailles associées de céramiques et de pièces de monnaie romaine.

p.42
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La Bretagne au tournant de l’an mille.
Au moment où s’annonce en Europe le temps de la chevalerie, du roman courtois, des universités et des cathédrales, le Royaume de Bretagne sera maître de son armée, de ses finances, de sa justice et de sa diplomatie. C’est l’aboutissement d’un long processus tumultueux qui s’est étalé sur plus de mille ans. Mais c’est sans doute au cours de cette longue période que s’est forgée l’âme de cette contrée du bout du monde, l’ancienne Armorique, devenue le pays des Bretons. (p. 452. )
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Le vocabulaire breton figurant sur le manuscrit de Leyde constitue un cas unique: ce témoignage écrit, vieux de plus de mille ans, fait du breton la plus ancienne langue européenne encore en usage de nos jours.
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