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EAN : 9782875054302
196 pages
maelstrÖm reEvolution (01/05/2022)
4.5/5   6 notes
Résumé :
Mon cœur est pavé
Mon cœur est trottoir
Mon cœur est intersection
Rond-point en perpétuel mouvement
Mon cœur est piétiné sous les talons bien-pensants
Le mot liberté est une expression
Mon cœur est un clavier AZERTY sur l'absurdité d'un bitume

Marie Darah, artiste de Charleroi vivant à Bruxelles, est Champion•ne d'Europe de Slam.
Âmes froissées, corps abusés ; freaks, toxes, bitches, gosses, bêtes, tous... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout d'abord je tiens à remercier les éditions Maelstrom Reevolution pour leur envoi et leur rapidité de. Je remercie aussi Nicolas-Babelio ainsi que Babelio pour leur confiance et pour le plaisir d'avoir pu lire et faire ce retour de lecture de Sous le noir du Tarmac.

Tout d'abord, quand je l'ai reçu, je dois dire qu'en ouvrant l'enveloppe j'ai eu une surprise. En effet je l'avais ouvert côté “en anglais” c'est-à-dire avec le titre : Beneath black tar, et forcément écrit tout en anglais. Ne lisant que très peu ou jamais la langue anglaise et la parlant encore moins, je me voyais mal faire mon retour de lecture…
Mais, ouf ! soulagement quand je l'ai retourné ! Il était bien en français dans sa seconde partie.

Ceci est donc très original et permet une lecture en deux langues, simultanément ou va aider au perfectionnement de l'anglais. Voilà quelque chose de très astucieux et cela me permet d'en faire mention ici, car c'est, je pense, important.
Un plus, donc, et ce n'est pas le seul.
En ce qui concerne la qualité du livre, la texture des pages est de très bonne qualité. A la lecture, cela compte aussi.

Je vais maintenant parler du contenu. Je n'ai pas pour habitude de lire du slam, c'est donc une première pour moi. Alors, quelle surprise !
Dans ce livre j'ai reçue une claque !
Marie Darah sait choisir les mots qui percutent, pour décrire le présent, la vie, les difficultés, la haine, la violence, la vie, le monde actuel…
Chaque poème est à lui seul un coup de poing sur la société dans ce qu'elle contient de plus secret et de plus difficile.

Les mots choisis tombent exactement pile sur ce qui fait mal ou blesse, et malheureusement sur ce qui peut tuer, aussi.

Beaucoup de sujets sont abordés, noirs, sombres, menaçants.
De cette lecture, on peut en sortir avec un petit peu de vertige. Ce fut mon cas.
Je termine en disant que c'était ma première lecture en slam et que je ne suis pas déçue. Je ne savais à quoi m'attendre, j'en sors aussi un peu bouleversée par certains passages.

Je le recommande vivement à ceux qui veulent changer de style de lecture.
Dans le noir du Tarmac est un livre à lire et surtout à relire…
Je le conseille absolument.
Amicalement, Dominique.
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Un grand merci aux éditions maelstrÖm reEvolution et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique Littératures de janvier 2023.

Très intéressée par le slam et la poésie, je ne connaissais pourtant pas Marie Darah. Mea culpa.
C'est en lisant le résumé que j'ai appris qu'il s'agissait d'une pointure du Slam.

Et à la lecture de Sous le noir du tarmac, j'ai vite compris pourquoi.

Des mots qui dénoncent,
Des mots qui annoncent
Des mots sur la défonce,
Des mots comme légitime défense
Face au silence
Face à l'indifférence
Face à la violence
Environnante, omniprésente, indécente, incessante, fracassante

Viol, inceste, addictions, prostitution, racisme, déracinement
Des mots indigestes, triste quotidien de beaucoup de gens
Marie Darah sait taper là où ça dérange
Là où la colère démange
Où la misère étrangle
Où la débrouille s'arrange
Où la routine donne envie de se pendre
Où la drogue amène la peur de se faire descendre
Où l'alcoolisme n'est pas tendre
Où un géniteur en tant que père se fait attendre
Sous le Noir du tarmac

Beneath black tar
Yes, car ce livre est en version bilingue
français/english
comme pour montrer
que la douleur est universelle
que les plaies n'ont pas de frontières
that the pain is everywhere
everybody hurts everywhere at any time
sometimes
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Voici un livre que je ne saurais appeler sous une autre dénomination, sans doute est-il mieux de ne pas le rentrer dans une case comme nous aimons tant faire. de la poésie, loin du lyrique, des faits plus que réalistes et une modernité plus que contemporaine, je suis loin de mon domaine de prédilection mais j'ai aimé ces textes, poignants, marquants par le choc qu'ils causent. Aimer n'est pas le terme le plus approprié, mais là-haut, dans notre cerveau, ça cogite, ça réceptionne la peine qui transparait dans les mots, ça réalise ce qui est imprimé sous nos yeux.

Quelques mots ont suffis, des termes durs, violents, rudes, peut-être grossiers et sans délicatesses, vulgaires mais par conséquent plus que réels. Comment parler de prostitutions, viols, pauvreté et autres aspects sombres et cachés de notre société sans user de ce vocabulaire tranchant, marquant et puissant.

Ici on décrit sans autre forme de procès, on ressent dans notre bestialité sans vouloir romancer, on vit sans se voiler la face, on affronte la réalité, on ne la détourne pas, on aperçoit son malheur et on le vit au plus profond de son âme.

Sous mon regard, je lis la peine, le déchirement que cause la monstruosité humaine et le vol de mon insouciance, je découvre des supplices que je ne connais pas et ne voudrais jamais connaître, je vois quelqu'un qui a bien trop enduré et qui vide dans la forme la plus primitive et vitale le sac que contient son âme.

J'ai retourné le livre, j'y ai vu l'universalité des problèmes, des textes qui se liront et seront compris dans l'univers dans son entièreté; c'est là que j'ai compris la mondialisation des faits, que ces peines et cette vision du monde, ce ne sera pas la première, ni la dernière personne à les avoir.

Mais en réalité, dans certains textes, mon monde, je l'ai reconnu, j'ai constaté l'exactitude des mots; je vis dans cet univers, je ne distingue pas tout ce qu'il s'y passe mais quelques lignes ont repris ce que je voyais ou entendais en précisant tout ce qui ne m'est et ne me sera jamais accessible; comme je vous le disais, retournez ces pages et vous verrez le même dessein s'y dessiner; preuve que ce que vous vivez ou voyez, vous n'êtes pas seul à le traverser.
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Belle découverte que le recueil Sous le Noir du Tarmac de Marie Darah.
Après Eunice de Lisette Lombé je continue la découverte des slameuses belges francophones.
La poésie slam proposé par la slameuse originaire de Charleroi et championne d'Europe de slam nous emmène dans les méandres des plaies laissées par le racisme, là discrimination, l'exclusion.
Une langue taillée au couteau pour démonter privilèges et préjugés.

Nous voulons régner sur l'autre
Qu'iels soient espèce, race, sexe
Ou simplement différent du vôtre
Tout assujettir : bon, innocent, libre
Et tout cela au nom de quoi ?
On tient debout encore, on déambule
La vie reste la mort qui lentement recule
Elle obnubile
N'y a-t-il que la mort des vôtres qui vous brise-venti
Attristés, si elle touche vos aïeuls, vos parents, vos bébés
Quand elle jaillit du poste sur vos rétines troubles
Niant qu'au dedans et dehors de vos maisons
La mort est un marché géant
Dont vous êtes souvent le patron
Fuir ce que nous faisons subir
Quoi de plus schizophrénique.

Une excellente découverte.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
EXPLOSÉE

[...]
L'homme animal pensant
Victime, bourreau, justicier
N'est qu'un vertébré
Incendie le monde, kérosène à brûler
Tombe sous notre bûcher
Poussières, parasites, éphémères

Observez-la, la Terre, meuble sous nos pieds nus
Qui donne, jamais ne s'étonne, s'empoisonne, cratère, subsiste, continue
Respirez-la, la Mer, sentez ses embruns inconnus
Et le Vent qui souffle dans des cheveux qu'on aime, emporte un ballon
[...]
Le Feu appartient aux volcans, brûle la mèche de nos vies

[...]
La peur engendre la haine
Graine souveraine dans nos systèmes de pensée

[...]
La mort est un marché géant
Dont vous êtes souvent le patron
Fuir ce que nous faisons subir
Quoi de plus schizophrénique
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PAPA

L'enfant à personne et à la soularde
Pourtant, porte bien ton nom : Darah
T'appelle mon géniteur
Ça les fait rigoler
Tu veux dire, ton père ?
Non. Ma mère était père, sœur
Bourreau parfois, profondeur abyssale
Toi, t'es juste mon géniteur

[...]
Je t'ai demandé un jour
Dégage ou raconte-moi qui on est
Jamais plus revu ta face

[...]
Raconter aux gens de là-bas mon puzzle inachevé
Fouiller dans leurs visages, leurs mains
Pour retrouver ce qui se cache
Sous le Noir du Tarmac
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LA VILLE

[...]
Sur le pavé, le reflet des épaves de l'hiver, les Sans-Chez-Soi sentent l'alcool, puent l'atroce société.
[...]
L'en faut en masse pour constater que la crasse-croûte collant aux dos ds bonnes gens.
Qui vivent pliés, mi-dehors mi-grateurs, gratte le moisi sur le coin de ton sandwich.
[...]
J'examine la ville et je distingue des câbles pour m'y pendre
[...]
Les heures sombres sont devenues blanches à force de ne pas faire leurs nuits.
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BRAVO

[...]
Mais il y a des soirs et des réveils surtout des réveils
Où tu penses que si t'avais reussi ta mort, ton taillement de veine ou ton OD
T'aurais pas à te réveiller avec un putain de pédophile dans tes pensées
T'aurais pas à te faire soigner
Parce que tu violes en fantasmes des petites filles pour te masturber
C'est le seul lien qu'on t'a appris, qui dure pour l'éternité
Valeur sûre : le viol, c'est mieux qu'aimer
L'amour ça dure un temps, le viol c'est à jamais

Tu marches violée, tu penses violée
Tu manges violée, tu parles violée
Tu chantes violée, tu chies violée
Tu ris violée, tu vis violée
Tu jouis violée. Enfin ! Quand t'y arrives
Quand tu zappes que ta première jouissance
Était un viol dans ton enfance
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ROMEO + JULIETTE

[...]
J'ai dû mourir dans ce canapé et sortir de mon corps
Pour réaliser que NE PAS vivre sa vie, c'est pire que la mort
[...]
Les flics ne shootent plus sur les PDs, plus de jour en tout cas
Ils tirent encore sur les bronzés. Je t'apprends rien, c'est pire in America
Mais les mitraillettes des regards ça, ça n'a pas changé
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