Tout en haut du ciel, dans l’air le plus épuré, un ange s’envola du jardin du paradis avec une fleur. En y imprimant un baiser, il fit tomber une feuille.
Elle arriva sur la terre, au milieu d’un bois. Aussitôt elle prit racine et poussa
au milieu des autres plantes
.
Celles-ci ne voulurent pas la reconnaître pour une des leurs
. «Quelle singulière pousse !» disaient-elles. Les chardon et les orties étaient les premiers à se moquer d’elle «D’où cela vient-il ? C’est quelque graine potagère,» disaient les chardons avec dédain. «A-t-on jamais vu pousser si vite; est-ce convenable, et croit-elle que nous sommes ici pour la
soutenir quand elle fléchira ?
Voyons, nous commençons. Quand nous serons au bout de notre conte, nous en saurons bien plus que maintenant, car nous avons parmi nos personnages un vilain merle, le plus méchant de tous, le Diable.
Un jour, il était de bien bonne humeur ; il venait de confectionner un miroir qui avait une merveilleuse propriété : le beau, le bien qui s’y réfléchissaient, disparaissaient presque entière-ment ; tout ce qui était mauvais ou déplaisant ressortait, au con-traire, et prenait des proportions excessives. Les plus admirables paysages, par ce moyen, ressemblaient à des épinards cuits. Les hommes les meilleurs et les plus honnêtes paraissaient des monstres ; les plus beaux semblaient tout contre-faits : on les voyait la tête en bas ; ils n’avaient presque plus de corps, tant ils étaient amincis ; les visages étaient contournés, grimaçants, méconnaissables ; la plus petite tache de rousseur devenait énorme et couvrait le nez et les joues.
« Que c’est donc amusant ! » disait le Diable
I - QUI TRAITE DU MIROIR ET DE SES MORCEAUX
Tout en haut du ciel, dans l’air le plus épuré, un ange s’envola du jardin du paradis avec une fleur. En y imprimant un baiser, il fit tomber une feuille. Elle arriva sur la terre, au milieu d’un bois. Aussitôt elle prit racine et poussa au milieu des autres plantes.
Celles-ci ne voulurent pas la reconnaître pour une des leurs. « Quelle singulière pousse ! » disaient-elles. Les chardons et les orties étaient les premiers à se moquer d’elle. « D’où cela vient-il ? C’est quelque graine potagère, » disaient les chardons avec dédain. « A-t-on jamais vu pousser si vite ; est-ce convenable, et croit-elle que nous sommes ici pour la soutenir quand elle fléchira ? »
UNE FEUILLE DU CIEL
Maintenant tu la sais aussi, et ne l’oublie jamais:
"Ce que fait le vieux est bien fait"
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— Le plus sage serait de le mettre en apprentissage, dit le père. Il faudrait lui choisir un bon métier. Comme cela, nous ne l’aurions plus à la maison.
— Il faudrait toujours qu’il couchât à la maison, répondit la mère ; on ne trouve guère de maîtres qui logent leurs apprentis. Nous serions toujours obligés de l’habiller. Autant vaut donc le garder tout à fait chez nous. Nous trouverons bien le peu qu’il mange : quelques pommes de terre, et il est satisfait. Les leçons de dessin lui sont données pour rien. Laissons-le suivre son chemin ; tu verras qu’il fera notre joie. C’est ce que dit son pro-fesseur. »
II - LE FILS DU PORTIER
Lauréate du prix Hans-Christian-Andersen, Marie-Aude Murail est notamment l'autrice du succès Oh, boy ! (école des loisirs), mais aussi de la série Sauveur & Fils.
Des confidences sensibles de créatrices et créateurs jeunesse sur leurs souvenirs de lecture et leurs sources d'inspiration.
La pause Kibookin est une production du Salon du livre et de la presse jeunesse avec le soutien de la Sofia et du Centre Français d'exploitation du droit de Copie.