- Oh, Manu, tu descends ?
- Ben pourquoi ?
- Z'y va, descends !
- Alors d'abord, tu m'appelles M'sieur le président de la république ou M'sieur !
Jeune gueux révolutionnaire, apprends déjà à avoir des diplômes et à te nourrir toi-même, dacodac ?
- Heuuu, j'ai douze ans, mec. Descends !
- Peux pas, j'ai piscine à Brégançon.
- Bon, ben, gaffe à pas toucher l'fonds d'la piscine, dans ton p'tit pull marine, hein...
Boire la tasse dans une porcelaine de ce calibre, ça la foutrait mal...
"CE QUE JE VEUX, C'EST QUE VOUS, PARTOUT, VOUS ALLIEZ FAIRE GAGNER NOTRE PROJET !!!!!! "
Et ils le firent...
Jupiter pour les Nuls.
Bien plus qu'un portrait serré, Macron ou la démocratie de fer se veut l'image d'un homme amateur de concours de circonstances et d'un entourage à la souplesse intellectuelle et idéologique élastiquement irréprochable.
Loin de nous réconcilier avec une classe politique élevant l'opportuniste de Dutronc au rang de sacerdoce, Michaël Darmon décrit le portrait d'un homme déterminé qui aura su percevoir l'incommensurable lassitude des français à l'égard d'archaïques professionnels de la politique n'ayant plus qu'un seul objectif pour leur pays, la pérennité de leurs prérogatives et des quelques émoluments y afférant. Dixit Richard...
Entouré d'une jeune garde prétorienne rompue aux moyens de propagande de son temps, il faut reconnaître à notre Manu un plan com' 2.0 particulièrement efficace dans la méthode, à défaut de l'être dans le fond.
Un fond croquignolesque que touchera sa principale opposante lors d'un débat télévisé totalement improvisé, offrant ainsi sur un plateau d'argent un quinquennat à l'image présidentielle ultra contrôlée.
Car oui, Emmanuel Macron se rêve en Napoléon, version Austerlitz, et gare à tout opposant affiché, fût-il de la presse écrite, télévisuelle ou bien encore radiophonique. De mémoire de journaliste, onques ne vit un tel dédain à l'égard d'une presse ouvertement en désaccord avec notre grand mamamouchi.
L'homme se veut une nouvelle incarnation de la fonction à l'opposé de son prédécesseur. Pourtant, lorsque l'on apprend qu'à la veille d'être nommé à la fonction suprême et dans un souci de discrétion absolue, il aurait sollicité une entrevue avec Edouard Philippe alors déposé en voiture devant son siège de campagne, parfaitement caché sous une couverture pour échapper aux journalistes, l'on est en droit de se demander qui des énarques ou des guignols nous gouvernent?
Ce livre se lit donc en déroulant son cortège d'infos pas follement surprenantes, saupoudré ici et là de quelques anecdotes ébaubissantes sur une Macronie en Marche, habile et intrigante, qui n'en finit pas, désormais, de NOUS faire marcher, et au pas s'il vous plaît.
Bref, Emmanuel Macron, véritable visionnaire ou poudre de perlimpinpin idéalement survendue , l'avenir nous le dira même si quelques éléments de réponse permettent déjà de se faire sa p'tite idée.
Pas prêt de redescendre, le Manu...
Signé un mafieux Breton! ;-)
Merci à Babelio et aux éditons l'Archipel pour cette ipséité présidentielle riche en fer.
Commenter  J’apprécie         5914
Si je n'ai pas toujours adhéré au style de ce livre, cela reste tout de même une enquête très intéressante sur notre nouveau président. L'auteur sait étayer sont propos de multiples références et anecdotes et nous offre une vraie analyse de l'évolution du candidat vers le président.
Je pense que pour les gens amateurs d'un second regard sur la politique, ce livre est une lecture à recommander.
Merci à Babelio et aux éditons l'Archipel
Commenter  J’apprécie         20
Les citations sont toujours intéressantes :
"Il y a dans cette société (Gad) une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup, illettrées"
« Une gare, c'est un lieu où l'on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien »
E. Macron
Commenter  J’apprécie         00
Un livre sur MAM mais le petit Mickael est un spécialiste de la Sarkozie...