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Je poursuis mon voyage dans l'univers d'Evanégyre, dans le désordre vu que j'ai lu le cycle principal en premier^^ Ce qui intéressant avec un recueil de nouvelles qui s'inscrit dans un univers plus vaste, c'est que ça permet d'explorer des idées ou des évènements complémentaires, mais qu'il serait difficile d'exploiter dans un format plus long. Il n'est par ailleurs pas obligatoire de les lire pour comprendre le cycle, mais elles apportent de nouveaux éclairages.

Ce recueil comporte six nouvelles de différentes longueurs (dont deux inédites), toutes différentes les unes les autres dans leurs intrigues ou leurs points de vue, même si on observe une certaine toile de fond dans les thématiques, la mémoire et les différences culturelles revenant à plusieurs reprises. La vision proposée de l'Empire est également très intéressante et ambiguë, avec des gens persuadés en toute sincérité d'agir pour le bien de tous, mais qui s'interrogent sur les moyens mis en oeuvre pour atteindre cet objectif, et nous mêmes nous demandant si cette assurance est véritable ou s'ils ont été trompés, d'autant que l'on assiste surtout aux conséquences néfastes de cette expansion, à la fois pour les peuples que l'Empire conquiert ou pour ses propres soldats.

Malgré leur format, elles se révèlent souvent complexes, loin de tout manichéisme, toujours sensibles et humaines, tout en donnant envie de plonger toujours davantage dans cet univers.

L'avis étant un peu long, vous trouverez mon avis sur chacune des nouvelles directement dans l'article, sur mon blog.
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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C'est une découverte de l'auteur pour moi au travers six nouvelles. Une manière pour moi de m'initier à l'univers d'Evanégyre que l'auteur développe depuis plusieurs années (Port d'âmes, Les dieux sauvages, La volonté du dragon). Ce fut une très belle découverte de mon côté qui me pousse à découvrir d'autres titres de cet écrivain.

Ci-dessous les points qui m'ont marqués dans cette lecture:

- les différentes nouvelles balaient un large spectre d'histoires où chacun pourra trouver son compte, le fil conducteur étant l'histoire et la conquête entreprise par l'Empire d'Asreth à différentes époques. Dans l'ensemble, j'ai apprécié la totalité des textes mais certains m'ont plus marqué que d'autres. Je n'en citerai que deux que j'ai littéralement dévorés. Tout d'abord, « bataille pour un souvenir » relate l'histoire d'un guerrier mémoire résistant à l'envahisseur Asreth. Elle m'a profondément marqué tant par la manière dont le guerrier tire ses pouvoirs (de ses souvenirs) que par l'intrigue courte mais intense. Dans « le guerrier au bord de la glace », je me suis retrouvé aux commandes d'un grand Mécha avec une IA comme assistante contre une faction rebelle de l'empire. Grand fan d'Evangelion, ce texte m'a tenu en haleine du début à la fin avec de magnifiques scènes de combat.
- le point commun de tous ces textes, c'est la plume de l'auteur extrêmement riche et parfaitement à l'aise dans des textes plutôt descriptifs et lent comme la première nouvelle éponyme du livre. Mais également dans des scènes de combat comme les deux textes mentionnés précédemment. Cela se lit très bien et cela montre un petit bout de l'iceberg qu'est l'univers d'Evanégyre. J'avoue qu'avec ces 6 textes, on découvre un world building et des thèmes très variés qui contenteront la majorité des lecteurs: IA, mechas, guerriers, planet opéra, magie, conquête. Tout cela donne vraiment envie.
- La multitude des thématiques et les messages délivrés en font un livre à part. On parle de colonisation, de droit des peuples qui souhaitent conserver leurs traditions et leurs conditions de vie face à une nation qui impose le progrès diplomatiquement mais aussi par la force. La guerre est un sujet prégnant dans ce recueil de nouvelles. Pas de parti pris ici ! On se retrouve tour à tour du côté de l'empire d'Asreth et du côté des nations qui sont assimilées à cet empire. La généralissime Korsova illustre parfaitement cette thématique dévouée à son objectif mais souhaitant l'atteindre pacifiquement. L'auteur nous rappelle bien également que derrière chaque belligérant se cache le membre d'une famille.

Une très belle découverte de mon côté portée par une superbe plume. Cela promet pour la suite je pense. N'hésitez pas à vous lancer.
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Je commencerai cette chronique par parler de la magnifique couverture de ce livre. C'est elle la porte d'entrée dans ce nouvel univers que je vais découvrir… Après lecture je peux vous dire que cela représente bien Korvosa en armure.

Une grande armée commandée par « La Faucheuse » en personne, la généralissime, entre en scène. Elle est à la tête d'une armée qui détient des armes technologiques puissantes, une armée en structurée, qui agit en fonction de stratégies étudiées, qui vise la soumission ou la destruction. Elle m'a fait penser à l'armée romaine rasant tout sur son passage et annexant au fur et à mesure. La première scène est la description d'une hécatombe. J'avoue que je ne m'attendais pas à entrer direct au coeur d'un massacre. Je peux vous dire que le lecteur en prend plein la vue ! Fasse à se rouleau compresseur je me suis demandé dans quoi que je m'engageais…

Mais très vite cette armée semble se heurter à un vide. Il n'y a pas d'ennemi en face. C'est assez déstabilisant pour ces conquérants. Face à eux pas de résistance, car il n'y a qu'un immense espace dégagé avec des gens qui vivent en harmonie avec ce milieu quasi désertique. Ce peuple n'a rien de belliqueux.

Les machines de guerre contre des Wekas (herbivore inoffensifs)… On n'est pas au bout des paradoxes. On visualise bien la scène car cela m'a fait penser à l'arrivée des européens armés face à des amérindiens.

Les négociations entre la faucheuse et le patriarche de se groupe de Umsaï, vont être du même acabit. Il n'y a aucun moyen de prendre possession de cet être qui porte le « titre de « déjà-port ». Les Umsaïs n'ont pas de notion de territoire, de possession et tous les arguments de l'Asreth n'ont aucune prise sur eux.

L'empire veut s'étendre dan une but d'emprise et de possession mais aussi avoir accès à la danaclase matière dont dépend leur technologie. Là on aborde le sujet de la magie. Elle est omniprésente dans ce roman mais très différente selon si on se met du côté des Asreths ou des Umsaïs… Là aussi il ya confrontation de deux philosophies et donc de deux besoins et utilisations complètement opposées. Ceux qui aiment cette thématique y trouveront leur compte, le sujet est bien développé.

Je ne vais pas vous en dire plus je voulais juste vous montrer qu'en à peine trois scènes plus ou moins longues Lionel Davoust nous tisse la grande toile de son récit.

Nous avons un décor fabuleux « l'océan vert », cette vaste plaine des Umsaïs. Deux sociétés diamétralement différentes, donc deux façons de penser incompatibles.

On a toute une thématique sur la grandeur. Lionel Davoust nous parle d'espace assez vaste pour que tout le monde puisse vivre en harmonie. L'armée prend aussi beaucoup de place, les individus qui la forment portent des armures qui les grandissent encore plus. Tout est fait pour la grandeur de l'empire…

Les plateformes roulantes où vivent les Umsaïs son grandes et hautes. Les wekas sont des animaux assez gros.

Ce qui m'a plu c'est le mouvement de l'oeil du lecteur, je m'explique. Quand je lis j'imagine les scènes… comme vous je suppose. Et bien si vous êtes sensible à cette façon de faire vous voyez que certaines scènes vous avez le regard perdu vers l'horizon, vers l'avant etc… ici vous commencez par avoir une scène panoramique, donc horizontale. Puis lorsqu'on arrive sur les personnages de Korvosa (la Faucheuse) et Vascay (commandante) on va avoir le regard qui monte à cause de leurs armures et engins militaires, Puis de l'océan vert on va lever les yeux vers les hauteurs de la plateforme, puis des wekas (sol) on ira vers les aigles (ciel)… du vaste empire au petit peuple Umsaï… Ces mouvements donnent une dynamique à la narration. Si vous ajoutez cela aux mouvements des protagonistes cela donne une cohérence et cela accompagne les propos tenus, les actions réalisées. Il ya des échanges entre les groupes et au sein des deux groupes, cela fait monter les tensions puis retomber. On est bien sur « la route de la conquête », je ne sais pas si je suis claire… qui dit route dit avancer, bouger, bifurquer etc… qui dit conquête dit batailles et négociations.

Le récit ne se contente pas de guerre, d'armes et d'action. Il y a d'autres enjeux. Il y est question de l'âge. Parmi les différences entre les deux civilisations qui sont face à face il y a les conceptions autour de l'âge. Nous avons du côté des Asreth, Korvosa face à Viscay. L'une à atteint son apogée et on attend qu'elle décline pour prendre sa place. du côté des Umasaï , nous avons « le déjà-mort » Hesle qui est un sage qui vit en marge en attendant de mourir et qui joue un rôle de médiateur dans sa société et son fils représente l'avenir de son peuple au même titre que les autres jeunes. Dans un cas (Asreth) on est dans la compétition et dans l'autre (Umsaïs) on est dans le passage de relais...
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Merci aux Editions Critic pour cette belle découverte proposée lors du premier confinement. Ici, un recueil de nouvelles se plaçant dans le monde d'Evanégyre, à différents moments de son histoire. Certaines nouvelles sont brillantes (mention spéciale aux deux premières nouvelles du recueil), d'autres bonnes. le style de l'auteur est très évocateur, on voyage avec plaisir dans ces différentes contrées, auprès des différents protagonistes.
Encore merci pour ce beau voyage (que je continuerai avec Les dieux sauvages).
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La Route de la Conquête réunit six novellas qui ont fait l'objet de publications antérieures dans différentes anthologies.

En les rééditant dans un seul recueil, les éditions Critic donnent aux lecteurs le recul nécessaire pour comprendre les grandes étapes par lesquelles est passé le Saint Empire d'Asrethia pour conquérir Evanégyre. Or, quand on s'est lancé dans la saga des Dieux Sauvages, la lecture de cette anthologie devient très éclairante.
C'est avec la novella éponyme de "La Route de la Conquête" que démarre ce livre. On y retrouve Stannir Korsova, trente-quatre ans après la difficile assimilation du petit royaume de Qhmarr lorsqu'elle accompagnait, en tant qu'aide de camps, le généralissime D'éolus Vastech (La Volonté du Dragon). Depuis lors, les choses ont évolué pour elle. En effet, celle que l'on surnomme aujourd'hui La Faucheuse, débarque dans la steppe dite de L'Océan Vert. C'est la dernière étape qui va marquer l'achèvement de la conquête de tout le quart sud-ouest du Grand Sud d'Heoga après une campagne militaire réussie pour cette commandante aux états de service irréprochables. Seulement, Stannir Korsova accuse les années et est lasse des guerres qu'il faut toujours mener. Or, la rencontre des nomades qui peuplent ce lieu mystérieux pourrait éclairer sous un jour nouveau ce qu'elle accomplit depuis si longtemps pour l'empire. Belle entrée en matière qui fait le lien avec un autre de ses romans phare, tout en en nous informant de la doctrine véhiculée par l'empire : "Conquérir et unifier pour le bien de tous".

Or, comme toute guerre, elle essaime son lot de violence et de morts. Justement, "Bataille pour un souvenir" et "Au-delà des murs", qui évoquent l'effroyable bataille des Brisants du point de vue des deux camps, forment un parfait témoignage des traumatismes engendrés et du questionnement sur la légitimité de cette guerre. Les soldats sont comme lobotomisés, sous l'influence de drogues, pour mener à bien leur sombre action. Lionel Davoust met le doigts sur l'envers du décor de tout conflit armé. Il nous immerge dans la tête d'hommes sûrs de leur fait, au point de commettre les pires ignominies et d'oublier jusqu'à leur identité.
La Route de la Conquête, c'est une succession de récits de batailles armées ou diplomatiques. Lionel Davoust nous plonge dans la politique intérieure menée par l'empire. On suit tour à tour des hommes et des femmes embrigadés dans une soumission par la force, pas toujours bien acceptée. Sous le couvert de ne plus jamais revivre la guerre qui a entaché Evanégyre par le passé, un royaume décide, que pour le bien collectif, ils ne formeront plus qu'une seule entité, - et peu importe, les cultures et les désirs de chacun.
Une série de novellas qui lève le voile sur la construction de cet empire, mis à mal par Wer, et dont il est question dans le cycle des Dieux Sauvages... plus d'infos sur Fantasy à la Carte
Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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"La Route de la Conquête" c'est des peuples qui se heurtent à un Empire, des fossés d'incompréhensions impossible à combler entre eux, des combats pour des destins tragiques. C'est un peu trop de fins ouvertes et de mystères irrésolus à mon goût (...) Ces récits étaient intéressants sur leurs fonds, touchants, et bien écrits. C'était très intéressant aussi de parcourir le fil de l'Histoire sur des siècles. Et puis de la Fantasy originale et réinventé comme ça, moi j'en redemande. Une excellente découverte donc, que je conseille. (...)
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Pour résumer, j'ai adoré découvrir ce recueil que je qualifie sans hésiter de brillant. La plume de Lionel Davoust est maîtrisée et réfléchie. Il pèse bien ses mots, peu importe les circonstances et décrit très bien les moments d'action. Rien n'est laissé au hasard ! Son univers est incroyablement visuel, on n'a aucune difficulté à se projeter dedans. L'ensemble dégage une profonde mélancolie et constitue, je trouve, un plaidoyer poignant pour la diversité culturelle. Si le recueil complet n'est pas un coup de coeur, l'une des nouvelles l'est totalement et je ne peux que vous conseiller la découverte de ce talentueux auteur. Pour ma part, je vais continuer à explorer sa bibliographie !
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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Six histoires pour brosser le portrait d'un puissant empire dont la légende perdurera à travers les siècles. Six histoires pour nous dévoiler les origines de ce soudain appétit d'expansion, l'âge d'or d'Asreth et de ses machines de guerre, et le déclin de cette civilisation pas comme les autres.
J'ai déjà lu Port d'Âmes, qui se passe dans le même univers, mais bien après. Port d'Âmes qui nous dépeint une société dont certaines légendes parlent d'un empire colossal, d'un livre saint, le Vayd Asrethia, dont certains mythes décrivent des Anges sans tête dispensant la justice divine. Quelle était la nature de ces Anges destructeurs ? Pourquoi l'empire s'est écroulé ? Comment ont-ils acquit tant de technologie alors que le reste du monde restait au niveau du Moyen-Âge ? Ce roman me permettait enfin de répondre à toutes ces questions.

On commence avec « La Route de la Conquête », qui se passe pendant l'âge d'or d'Asrethia. Stannir Korvosa est la généralissime de la Septième Légion – la meilleure, dit-on. Celle qui conquiert les peuples comme un paysan fauche son champ de blé. Cette femme d'une cinquantaine d'années a perdu toutes ses illusions quant à la cause qu'elle soutient, mais elle est plus disciplinée que le meilleur des robots. Jamais il ne lui viendrait à l'idée de trahir son camp. Et pourtant, la voilà arrivée au bout de l'Océan Vert. La mer l'attend, toute proche. Avant de l'atteindre, et de dominer toute Le Grand Sud, un dernier peuple : les Umsaïs. Des nomades qui ne comprennent pas les notions de possession, de cupidité, de domination et pour qui la mort est une fatalité, certes, mais une fatalité souhaitable puisque tout ce qui meurt permet de nourrir ce qui vit. Un peuple qui ne souhaite pas changer ses traditions et qui ne voit pas l'intérêt de faire partie du Saint Empire puisque l'Océan Vert pourvoit déjà à tous leurs besoins.
Comment convaincre un tel peuple ? Comment lui déclarer la guerre au nom de la paix alors qu'ils ne font qu'affirmer leur indépendance ? Pourquoi transformer leur culture, qui est pourtant une richesse ?

« Au-delà des murs » raconte la psychothérapie d'un soldat de l'empire après une bataille terrible. Cette bataille est évoquée dans le précédent récit comme étant la plus difficile de toute la Conquête. Car cette fois, l'empire s'est attaqué au Hiéral. Ce pays possède un corps d'élite, les guerriers-mémoire, dont la force, la rapidité et l'endurance rivalisent inexplicablement avec celle des armures. le protagoniste, dont on ne connaît pas le nom, s'efforce, avec l'aide de son psychagogue, de se rappeler de cette bataille. Et surtout, d'un acte terrible qu'il aurait commis là-bas. Par flashs, il retrace son parcours. Les morts, le sang, les guerriers-mémoire, tous ayant moins de la vingtaine. Et puis, la jeune fille aux fleurs venue les accueillir…
Comment séparer le vrai du faux ? le soldat commence à douter de tout. Les guerriers-mémoire manipulent les souvenirs ; auraient-ils pu changer les siens ? le décor dans lequel il se tient est-il vrai ? Son psychagogue fait sans doute partie du complot. À moins qu'il ne soit paranoïaque ? Peut-être qu'on le retient ici alors que la guerre n'est pas encore finie ? Que faire ? Simuler la rémission puis la guérison. Ne croire personne – surtout pas soi-même. La seule solution : s'enfuir pour mettre fin à l'illusion.
Qu'a-t-il fait, bon sang ? Et que voulait cette jeune fille aux fleurs sur un champ de bataille ?

« La Fin de l'histoire » raconte la Conquête du point de vue des conquis. Ou plutôt d'UN conquis : le peuple Isendrais. Après l'assimilation de leurs voisins des plaines, le Saint Empire tourne son regard bienveillant vers leurs forêts tropicales. Mais les Isendrais sont déterminés à ne pas se laisser faire, et tandis que les chars d'assaut et les fantassins tailladent profondément la forêt, ils se réunissent une dernière fois dans leur capitale. Afin de se raconter leurs histoires. Celles de leurs vies.
Car les Isendrais vouent un culte à l'histoire ; et lorsqu'ils se racontent, ils s'approprient les expériences d'autrui d'une façon quasi-fusionnelle. Leur principal problème avec Asrethia ? L'immobilisme qu'il veut imposer au monde et qui n'est pas du tout naturel. Quand aucune évolution n'est possible, c'est la mort de tout.
Et plutôt mourir que d'affronter cela.

« Bataille pour un souvenir » revient sur la guerre contre le Hiéral, mais cette fois du côté des Hiéraliens. le narrateur est le dernier guerrier-mémoire à avoir dépassé les trente ans. Comme tous les autres, il se prépare, dit adieu à sa femme et à son fils, promet de revenir. Mais comment retrouver le chemin de la maison quand on se bat jusqu'à tout oublier ? Qui est cet homme que le Général Erdani affronte ? le sait-il lui-même ? Pour quelle raison le général (pourtant d'origine hiéralienne) est si déterminé à mettre le Hiéral à genoux ? Pourquoi tient-il tant à mettre à mort dans un duel le dernier guerrier-mémoire ?
Une chose est sûre, ce texte ne peut pas fonctionner sans « Au-delà des murs ».

« le Guerrier au bord de la glace » est le récit qui vous expliquera tout, tout, tout sur les Anges des mythes d'Aniagrad. C'est la dernière grande bataille : une guerre civile qui prendra des proportions si grande qu'elle détruira l'empire. Les armures sont tellement perfectionnées qu'elles ont une Conscience et qu'elles peuvent voler. J'ai été sidérée de voir un dragon monumental se battre à leurs côtés. Cette espèce ne pouvait exister avant, on l'aurait su. Est-ce une créature de laboratoire ? Des extra-terrestres ? D'où viennent ces dragons ? Pourquoi les appelle-t-on « seigneurs » ? Quel statut ont-ils dans la société ? Qui sont-ils par rapport à Dame Mordranth, l'Oracle-Dragon ?

« Quelques grammes d'oubli sur la neige » (parce que la question de la mémoire et de l'oubli semble être prépondérante pour Lionel Davoust) parle d'un petit pays au passé incroyablement glorieux qui paye à présent le prix de leur gloire. Les Anomalies envahissent tout et menacent les hommes. L'hiver approche et les greniers sont déjà vides. Sans ressource, le roi Childe Karmon se décide à une tentative impie : accompagné de ses plus puissants prêtres, il part en quête de la sorcière Irij Wolfran, dont on dit qu'elle peut voir le passé et le futur. Peut-être saura-t-elle les raisons de la chute ? Peut-être trouvera-t-elle une solution pour lutter contre les Anomalies.
Les hommes ont oublié Dame Mordranth, qui n'est plus qu'une icône du péché, de ce temps ou « la femme frayait avec le dragon ». Désormais, ils vénèrent le dieu de Vérité, Wer, qui, dit-on, est venu purifier le monde de sa souillure et placer les Anomalies en punition. Un clergé rigide, hiérarchique, masculin, s'est instauré. C'est d'ailleurs un jeune prêtre affecté à la garde de la sorcière (tant pour surveiller ses moeurs que pour s'assurer qu'elle ne s'enfuie pas du château pour retourner dans ses marais) qui raconte le récit. Les mois passant, il réalise que la jeune femme semble être tout à fait normale. Serait-il possible que le culte weriste puisse être dans l'erreur ?

Un beau recueil, fascinant et complet.
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J'ai découvert Lionel Davoust il y a quelques années aux Imaginales, et lui avait acheté La Volonté du Dragon que j'avais apprécié et auquel je repense de temps en temps. Forcément, j'ai voulu voir ce qu'il avait écrit d'autre et nous voici avec l'un de ses recueils de nouvelles (dont deux inédites, les autres étant parues dans diverses anthologies).

Ces six nouvelles se situent toutes dans le même univers, Evanégyre (celui de plusieurs de ses romans et nouvelles), mais en différents endroits, à différentes époques et en suivant divers personnages. L'idée commune à toutes ces nouvelles est la conquête, la réunification de l'Empire.

Dans l'une de celles-ci, on suit une généralissime en fin de carrière, dans sa dernière mission de conquête. On assiste en spectateur à une opposition entre deux cultures radicalement différentes qui ne se comprennent pas car elles ont des systèmes de valeur, de fonctionnement et des visions du monde diamétralement opposés (ça me fait un peu penser à l'émission Rendez-vous en terre inconnue, notamment la dernière avec Thomas Pesquet où plus d'une fois la tribu a du mal à comprendre ce que veulent dire nos deux français, et vice versa parce que leur perception du monde et leur mode de vie sont tellement différents).

On assiste à une remise en question d'un système de pensée, à une confrontation entre la pensée supposément dominante et l'inconnu de la simplicité et du respect, au conflit moral que ça inflige et aux réalisations qui en découlent sur ce rapport de force. C'est assez puissant je trouve, et c'est quelque chose qui me touche, d'autant que ça s'encre pertinemment dans le réel, l'histoire (coucou la colonisation) et l'actualité (coucou la planète qu'on détruit).

Mais à travers les autres nouvelles, essentiellement sur fond de guerre, avec un soupçon de magie ou beaucoup de machineries lourdes, on explore aussi la perte de soi dans les combats des autres, l'intelligence artificielle, les bonnes intentions qui font parfois plus de mal que de bien, la responsabilité, le fanastisme, l'exploitation des ressources à tout prix,... le tout à travers des personnages faillibles et crédibles, des réflexions passionnante et des textes percutants et intelligemment écrits. J'en ressors rarement indemne.
Lien : http://listesratures.over-bl..
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J'ai toujours du mal à donner un avis sur un recueil de nouvelles, car celles-ci peuvent être de qualité inégale. C'est le cas dans ce recueil qui regroupe plusieurs récits se déroulant dans le monde d'Evanégyre, l'univers créé par Lionel Davoust.

La première nouvelle, la plus longue et qui donne son titre au recueil, m'a beaucoup plu. Les suivantes m'ont semblé moins réussies ou en tout cas moins mémorables. J'ai lu ce recueil en trois jours, c'est encore tout frais normalement dans ma tête, mais je dois dire que je serai incapable de citer le titre et le synopsis de chacune des nouvelles que j'y ai lues, tant certaines m'ont semblé en-deça des autres.

C'est tout de même un recueil plaisant à lire et qui enrichit considérablement la vision du monde imaginé par Lionel Davoust.
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