Un jour, j’ai lu une remarque spirituelle d’une écrivaine américaine qui reconnaissait qu’elle se parlait à elle-même, en expliquant qu’elle appréciait une bonne auditrice avec qui mener une conversation intelligente.
Q. Permettez-moi de vous citer un vers de Phèdre de Racine :
Ma vengeance est perdue s’il ignore en mourant que c’est moi qui le tue.
R. Il y a eu une époque, dans ce pays, où ma génération politique a été traitée comme une ennemie publique. Des magistrats se consacraient entièrement à notre répression. Ils employaient tranquillement le terme de lutte. Ils s’asseyaient sur la chaise des juges en continuant à être des ennemis. Il n’est question d’aucune inimitié personnelle ici. Il en a existé une publique et elle nous concernait tous.
R. Une personne qui dénonce ses propres camarades dans le but d’obtenir une réduction de peine, une remise en liberté, pour moi c’est quelqu’un qui trahit.
(…), la montagne est un mobile suffisant. Drôle de jeu de mots, n'est-ce-pas ? Ma montagne, immobile par nature, est un mobile. C'est exactement ça : elle attire à elle. Chacun a ses propres raisons d'y aller. La mienne est de tourner le dos à tout, de prendre de la distance. Je rejette le monde entier derrière moi. Je me déplace dans un espace vide et aussi dans un temps vide. Je vois comme était le monde sans nous, comment il sera après. Un endroit qui n'aura pas besoin qu'on le laisse en paix.
J'ai toute une variété de bonheurs avec toi, tu ne m'en as pas privé, tu en as même inventés que je ne pouvais imaginer. Ils sont faits sur mesure pour moi et ne pourront se reproduire avec aucun autre.
Il en va ainsi des bonheurs.
Pour moi, la liberté n'est pas de pouvoir aller me promener, mais de garder ensemble les mots pour toi et leurs conséquences. Je te dis que je t'aime et je le fais continuellement. La liberté c'est de nous garder ensemble même là-dedans. Aucune cellule ne peut m'enlever cette liberté.
Je n'imagine même pas de mortification plus forte que celle d'un enfant qui fait de son mieux et qui reçoit en échange un fou rire d'adultes.
La motivation politique ne protège pas les nerfs des participants des conséquences à long terme.
Le temps est une lèpre qui le fait tomber par petits bouts.