Cette dystopie nous plonge dans un univers quasiment similaire au nôtre : même période (que sa date de publication : 1985), même fonctionnement de la société, mêmes technologies (voiture, radio, télévision, téléphone fixe)… Mais avec quelque chose « en plus » : tous les défauts de notre société actuelle sont poussés à l'extrême. Les média sont omniprésents, à tel point que les habitants de la petite ville américaine de College-on-the-Hill ne savent plus différencier les vraies informations des fausses, le consumérisme est tellement poussé à l'extrême qu'acheter frénétiquement au supermarché semble être le seul moyen de se sentir bien, la déconnexion de l'homme avec la nature est telle qu'un accident industriel provoque une fuite de gaz toxique dans l'atmosphère et l'évacuation des habitants… le tout avec des personnages qui se sont mariés quatre ou cinq fois, ont des enfants éparpillés à travers le monde, enseignent à l'université des disciplines comme les études hitlériennes ou dédiées à Elvis Presley, et surtout sont obsédés par leur peur de la mort.
Le concept de ce livre est très intéressant, tout comme l'univers décrit, qui nous renvoie vraiment à nos propres défauts – si l'on compare par exemple à d'autres dystopies dans lesquelles il y a plus d'anticipation : ici les personnages sont très proches de nous.
Don DeLillo a été visionnaire, particulièrement sur les questions environnementales ou de ce qu'on appelle aujourd'hui les « fake news » !
Cependant, j'ai eu du mal à accrocher en raison du mode de narration. Il ne se passe pas grand-chose : mis à part la deuxième partie et certains chapitres de la troisième, le roman se compose d'une succession de scènes de la vie quotidienne sans grand rapport pour nous imprégner dans cette société dystopique. L'écriture est en plus très sobre, elle dit explicitement peu pour suggérer beaucoup ; en temps normal cela ne me gêne pas, mais rajouté à la quasi absence d'intrigue cela ne m'a pas aidée à apprécier entièrement ce livre.
C'est donc avec un sentiment mitigé que j'ai refermé
Bruit de fond ; mais je ne suis pas une grande lectrice de dystopie, et je ne doute pas qu'il plaise à d'autres lecteurs plus habitués à ce genre littéraire !