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EAN : 9782330081560
304 pages
Actes Sud (06/09/2017)
2.92/5   124 notes
Résumé :
Choisir de mourir pour prendre la mort de vitesse, décider de se transformer en créature-éprouvette dans l'attente de jours meilleurs afin de revenir au monde en être humain augmenté et radicalement inédit, telle est l'offre de "Zero K", un centre de recherches secret. Son principal actionnaire, le richissime Ross Lockhart, décide de faire appel à ses services pour son épouse, atteinte d'une maladie incurable, et convoque son fils unique pour assister à la fin progr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Parfois, je me dis que certains auteurs (même parmi les plus grands) gagneraient à présenter leurs romans de manière anonyme à leurs éditeurs. Ainsi, ces derniers hésiteraient moins à critiquer les histoires qu'on leur propose et, éventuellement, à faire en sorte qu'elles deviennent meilleures. Je me dis que c'est ce qui aurait dû se produire avec cette étrange histoire que celle de Zéro K. Pourtant, le résumé qu'on retrouve sur la quatrième de couverture parait simple et intéressant. Un milliardaire décide de faire appel à la technologie (cryogénisation) pour « sauver » sa deuxième épouse qui se meurt d'une maladie incurable. Son fils Jeffrey, né d'un premier mariage, assure la narration, se déplace pour l'occasion. Un début prometteur. Malheureusement, à partir de là, l'histoire s'embrouille entre les souvenirs et les considérations philosophiques. Beaucoup des questions soulevées étaient pertinentes mais la manière dont elles étaient amenées (à travers un célibataire milliardaire, pas vraiment une référence pour moi) et le style de Don Delillo (lent et ardu, plein de circonvolutions) m'empêchaient de m'y pencher sérieusement. Je n'arrivais tout simplement pas à rester concentré. Pendant que mes yeux lisaient, mon esprit voguait ailleurs constamment. À plus d'un moment, je me suis ressaisi sans pouvoir reprendre le fil de ma lecture, sans pouvoir comprendre ce qu'il se passait dans le roman. le pire : je n'étais pas intéressé à revenir en arrière. Une lecture décevante.
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Malgré le grand nombre de livres que j'ai pu chroniquer, je dois l'avouer, je n'avais jamais lu de Don DeLillo, honte sur moi ! Heureusement, j'ai pu corriger cette anomalie et enfin découvrir ce maître de la littérature américaine.

Dans ce nouvel opus, Don DeLillo s'attaque au futur proche. Même si, à première vue, le thème semble éculé dans le domaine de la science-fiction, je ne pense pas qu'il a déjà été traité de cette manière. Dans ce texte, il n'est pas question de créer une dystopie où tous les évènements servent de prévenir l'avenir du monde. L'auteur ne cherche pas non plus à donner des leçons, à imaginer le pire ou à poser des questions. Il met juste la cryogénisation au centre de son roman, comme une évidence. Ensuite, il fait évoluer ses protagonistes dans ce nouveau monde sans jamais apporter de jugement. Cette mise en scène rend l'univers plus réel et de fait plus effrayant.

En confrontant les acteurs à une fin de vie que l'on peut contrôler, ce livre traite simplement du rapport à la mort et par ricochet du rapport à nos existences. Chaque personnage appréhende son rôle dans la société de manière diverse et imagine donc sa destinée sous un angle différent. On remarque alors que les inégalités dans la vie se retrouvent dans la mort.

C'est un roman philosophique sur la déshumanisation qui se définit plus par son atmosphère que par son scénario. On entre dans cet univers comme dans une bulle et on laisse divaguer son esprit. Par son ambiance spirituelle et assez sinistre, il ne plaira pas à tout le monde. Mais l'écriture somptueuse et exigeante de Don DeLillo nous offre un texte visuel et poétique qui m'a hypnotisé de bout en bout.

Dès leur fermeture, j'oublie souvent certains romans, pourtant bourré d'action et de péripéties, alors que « Zéro K », beaucoup plus méditatif, a hanté mon cerveau durant plusieurs jours. Belle expérience métaphysique par un grand écrivain.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Don DeLillo (Donald Richard DeLillo), né en 1936 dans le quartier du Bronx à New York, est un écrivain américain. Auteur de nouvelles, de pièces de théâtre, de scénarios, et d'articles, il est surtout célèbre pour ses romans. Dernier paru, Zéro K date de 2017.
Dans la version courte, j'annonce d'emblée la couleur, je n'ai rien compris à ce roman. Dans une version plus longue je vais tenter d'en parler quand même.
Jeffrey, le narrateur âgé d'une trentaine d'années, est invité par son père milliardaire Ross Lockart à assister à la fin de vie de sa seconde épouse, Artis, atteinte de sclérose en plaques. L'opération doit se dérouler aux confins du monde, entre le Kirghizistan et le Kazakhstan, dans un bunker en plein désert, La Convergence, mi-communauté mi-laboratoire scientifique où sont envisagés avec un autre oeil, le vieillissement et la mort, ou pour le dire autrement, ici on congèle (Zéro K désignant le zéro absolu en température) les cadavres en attendant que les progrès scientifiques permettent de les ramener à la vie et leur offrent de vivre plus longtemps.
Jusque là tout le monde, moi compris, voit très bien de quoi il s'agit et le sujet fort intéressant ouvre la porte à de passionnantes réflexions sur la mort, la vie éternelle, est-elle possible ? Est-elle souhaitable ? Philosophie, morale, se mêlent au concert et l'on pourrait discuter des heures sans épuiser le sujet du transhumanisme, ce mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer la condition humaine notamment par l'augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains. Voilà pour le fond du bouquin. Donc, vous voyez que si je n'ai rien compris au livre, le thème ne m'a pas échappé pour autant… ne me prenez pas pour plus niais que je ne suis.
Là où je tique, c'est sur la forme, la narration quasi hermétique ou ésotérique. Dans le bunker, Jeffrey erre comme une âme en peine à travers des couloirs déserts où apparaissent des écrans diffusant des images du monde faites de violences, de guerres, de cataclysmes, à moins qu'il ne croise des mannequins figés dans des poses ; il fait aussi des rencontres avec des personnages tout aussi étranges, le Moine, un type qui se la jour vieux sage taiseux dans sa cape à capuche usée jusqu'à la corde ou encore Ben-Ezra, un vieux qui semblait né ainsi, en babouches et calotte. Tout est très mystérieux et l'ambiance pesante. Tout cela doit être métaphores très futées mais tellement futées qu'on n'y comprend rien. Si ce n'était pas écrit par Don DeLillo, je dirais que c'est n'importe quoi, et d'ailleurs… ?
Ajoutons que le narrateur fait une fixette sur les mots et le langage (« déterminé à trouver la signification plus ou moins précise d'un mot, d'en extraire des dérivés pour en localiser le noyau. ») ; que Ross décide d'accompagner Artis dans la mort avant de se raviser et qu'enfin, pour bien obscurcir le truc, une seconde partie du roman, deux ans plus tard à New York – quasiment une autre histoire ( ?) – voit Jeffrey fréquenter Emma, mère adoptive de Stak, un adolescent pas bien cuit dans sa tête….
Autre thème abordé dans le roman, les liens familiaux complexes, père/fils mais aussi couples séparés, enfant adopté, mère biologique décédée etc.
Alors ? Une grande fresque de notre monde devenu fou, voire dangereux, où certains hâtent leur mort dans l'espoir qu'un jour futur, les choses s'arrangent et que la science leur permette de reprendre le cours de leur vie, là où ils l'avaient laissée ?
Il faut sacrément s'accrocher pour suivre tout cela…
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Décevant. En d'autres temps, j'avais adoré Bruit de Fond et Body art. Mon esprit s'est-il à ce point allégé que ce soliloque pré-apocalyptique lui est rendu si pénible ? Suis-je trop vieux pour le post-modernisme ?
Les mots et la vie raclés à l'os, pourquoi pas. J'aime la densité et l'écriture sobrement existentialiste. Ici le style est visuel, la narration vaporisée et cataleptique et les sujets stylisés, réduits à de simples enveloppes de discours et d'identités en lambeaux. Le héros, si l'on peut dire, figure du Fils, adamique aussi bien que métaphysicien nominaliste, est projeté malgré lui dans cette quête des origines et de la vie d'après par un Père pas si tout-puissant que cela. Dans une ambiance de Génèse techno-prophétique, l'"action"(il paraît qu'une série est en projet de production, on se demande sur quelle base narrative vu qu'il ne se passe quasiment rien) se déroule en grande partie dans un phalanstère transhumaniste terré dans quelque part dans les sables d'Asie centrale post-soviétique, poste avancé de l'Utopie, vigie transfigurée dressée à coups de milliards de dollars par des donateurs qui cherchent à donner un sens à leur mort, n'ayant pu en donner un à leur vie, tandis que le monde se défait autour d'eux.
Bref, un opus essentiellement destiné à des étudiants de 3eme cycle en philosophie, option sciences du langage.
Restent les rares satisfactions d'images ou de formules aussi minimalistes que les décors du roman. Cette mise en abyme de la réalité et de ses miroirs, toujours en lisière de l'intelligible, comme la mort transhumaine l'est de la nature et du langage humain, rend exsangue tout espoir certes mais peut procurer au coeur navré certains moments d'empathie pour le destin humain.
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Zero K, le zéro absolu, symbole de la cryogénisation, la conservation par le froid des corps dans ll'espoir que les progrès de la science permettront de ramener à la vie un individu nouveau, guéri, éternel et d'une intelligence supérieure.De Lillo ne parle pas de morts mais bien de vivants , toujours très riches, souvent en mauvaise santé. Tout se passe dans une clinique secrète de l'Asie Centrale.Cette clinique , totalement originale , est une oeuvre d'art où oeuvrent les plus brillants cerveaux de la planète à la recherche d'un avenir idéal. L'auteur nous parle de la vie , de l'art ,de la mort,pose beaucoup de questions philosophiques et métaphysiques avec , très souvent , un vrai sens de la formule juste. le sujet a été maintes fois traité.Ici, il l'est de façon complexe et philosophique. La lecture n'est pas facile. Mais , si de Lillo pose beaucoup de question, il n'apporte pas beaucoup de réponses et on sort un peu frustré de cette lecture.
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critiques presse (3)
LeJournaldeQuebec
06 novembre 2017
Même si Zero K n’est pas à la portée de tout le monde, impossible de faire l’impasse sur ce nouveau roman de Don DeLillo, dont l’œuvre a déjà été couronnée par le prix littéraire du Congrès américain et le National Book Award.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Bibliobs
13 septembre 2017
Dans “Zero K”, l'extinction de l'espèce est vue comme l'ultime avatar du capitalisme triomphant. Dans un style sinistre et pesant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
31 août 2017
Se faire congeler dans l’espoir de ressusciter. Avec « Zero K », le grand romancier américain s’attaque au transhumanisme et réinvente l’art de mourir. Impressionnant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
- Quand nous aurons maîtrisé l'allongement de la vie et la possibilité d'un renouvellement éternel, qu'en sera-t-il de nos énergies, de nos aspirations?
- Des institutions sociales que nous avons bâties?
- Projetons-nous une future civilisation de léthargie et de laisser-aller?
- La mort n'est-elle pas une bénédiction? Ne définit-elle pas la valeur de nos vies, minute après minute, année après année?
- Et bien d'autres questions.
- N'est-ce pas suffisant de vivre un peu plus longtemps grâce à une technologie avancée? Avons-nous besoin de continuer encore et encore?
- Pourquoi corrompre une science innovante par un abus de sentimentalisme?
- L'immortalité littérale réduit-elle à néant nos pérennes accomplissements artistiques et nos merveilles culturelles?
- Sur quoi écriront les poètes?
- Qu'arrivera-t-il à l'histoire? À l'argent? À Dieu?
- Et bien d'autres questions.
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"— Tu sais qu'elle m'a donné un coup de couteau, un jour ? Non, tu ne le sais pas. Elle ne te l'a jamais dit. Un coup de couteau à viande, dans l'épaule. J'étais à table, je mangeais un steak, elle s'est approchée de moi par-derrière et ma planté un couteau dans l'épaule. Pas un couteau à viande de type restaurant quatre étoiles méchamment dentelé non, mais ça ma quand même fait un mal de chien. Sans parler de ma chemise neuve, toute couverte de sang. C'est tout. Rien de plus. Je ne suis pas allé aux urgences, je suis allé dans la salle de bains, la notre, et je me suis très bien soigné. Je n'ai pas non plus appelé les flics. Juste un désaccord familial, quoique je ne me souvienne pas de quelle nature. Mais perdre une belle chemise neuve, ça, je m'en souviens. Peut-être qu'elle m'a poignardé parce qu'elle détestait cette chemise. Peut-être que c'était pour s'en débarrasser. [...]
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Un tableau vivant, pensai-je, sauf que les acteurs étaient morts et leurs costumes des tubes en plastique hermétique. Le guide nous annonça que ces personnes étaient de celles qui avaient choisi de partir tôt. Il leur restait peut-être dix ans à vivre, ou vingt, ou plus. Elles avaient été vidées de leurs organes essentiels, lesquels étaient conservés séparément, cerveau inclus, dans des récipients hermétiques appelés nacelles à organes. « Ils ont l’air en paix », dit Ross. Les corps n’étaient pas dans une pose classique. Les yeux étaient ouverts dans un étonnement vitreux, les bras ballants, les genoux naturellement noueux et plissés, aucun poil, nulle part. « Ils sont juste debout pour attendre, dit-il. Tout le temps du monde.
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Qu'est-ce que le moi ? Tout ce que vous êtes, sans les autres, sans amis ni étrangers ni amants ni enfants ni rues où errer ni nourriture à manger ni miroirs où vous regarder. Mais êtes vous quelqu'un sans les autres ?
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Mais assistons-nous aux prémices d'un enfer volontaire? Et en sommes-nous à compter les jours avant que les nations évoluées, et moins évoluées, commencent à déployer les armes les plus diaboliques? N'est-ce pas inévitable? Toutes ces caches secrètes dans les diverses parties du monde. Ces agressions planifiées seront-elles anéanties par une cyberattaque? Les bombes et les missiles atteindront-ils leurs cibles? Sommes-nous en sécurité ici dans notre souterrain?
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Vidéo de Don DeLillo
White Noise | Teaser officiel VOSTFR | Netflix France. Inspiré du roman "Bruit de fond" de Don DeLillo, WHITE NOISE (2022) est un film de Noah Baumbach avec Adam Driver et Greta Gerwig.
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