Le cheval qui galopait sous terre

Ce n'est pas la longueur des textes qui fait leur qualité... ce très bref texte -jeunesse en est l'exemple parfait. ...

Un concours de circonstances m'a offert cette petite pépite, et la
découverte de cet auteur-illustrateur Jeunesse, Thierry Dedieu... Invitée en Vendée par une amie, en ces journées du Patrimoine, nous avons été nous immerger dans le musée- centre minier à Faymoreau [extraction de charbon de 1827 à 1958], et après une visite très variée, arrêt à la boutique; où je suis tombée sur ce "petit-poche" des éditions Thierry Magnier...

Lu le soir même, avec émotion et tendresse...

" Jusqu'à ce mercredi où le pré n'était que vert. Alors, Petit-Jean vint à Félix:
-Il est où grand-gris ?
-Descendu à la mine, je l'ai vendu à la Compagnie des Charbons.
cette phrase fit l'effet d'un poignard dans le dos de Petit-Jean. Alors très bien.
Dans ce cas Petit-Jean aussi s'enterrerait. " (p. 13)

Petit-Jean a treize ans, comme son père avant lui, il se fait engager à la mine... pour rejoindre avec fierté ce dernier... mais en réalité, son idée fixe c'est de retrouver Grand-Gris, son ami, son cheval ,qui a été vendu depuis plus d'un an à la Société des charbons... et qui est condamné au noir et à la fosse numéro 6... On lui a même changé son nom...
Avec la perte de la lumière et de la liberté, Grand-Gris a perdu aussi son nom originel...aété "renommé" Gaillard."..

Petit-Jean a enfin retrouvé son ami... il se creuse la tête pour le soulager... mais lorsqu'il doit prendre quelques jours de congé, il est désespéré, il ne veut pas abandonner son cheval, dans la nuit des galeries de la mine ...Il déploie alors toute son imagination pour trouver une "échappée" pour Grand-Gris...et qu'il remonte avec lui, quelques jours...retrouver Liberté,
Lumière , et les prés bien verts!...

Il trouvera... je n'en dis pas plus !!!
Un texte tout en sensibilité, émotion et poésie !! Un grand cadeau...pour les Petits et les Grands !

Un récit-fable qui dit avec excellence l'amitié, la tendresse infinie entre un tout jeune garçon et son animal... mais aussi en filigrane, il y a les durs métiers de la mine, le travail des enfants...

Il ne faut jamais négliger les textes dits pour enfants... Par exemple, ici, même avec de la brièveté, la connaissance de trois nouveaux mots spécifiques à l'univers des "gueules noires":

"Toucheur" : ouvrier chargé de guider les chevaux dans les galeries.

- "Galibot" :jeune apprenti mineur. Autrefois, les jeunes garçons étaient chargés, au fond, d'apporter des lampes de rechange aux ouvriers et d'effectuer de menus travaux.

"Hercheur" : un ouvrier qui fait circuler les wagons chargés de minerai, avant la mécanisation. Métier pénible, il était exécuté aussi par des enfants ; il disparut progressivement, l'homme étant remplacé par le cheval, puis le cheval par la machine

Une lecture éclatante... qui me fera réagir à la prochaîne rencontre visuelle du nom de l'auteur... Je retiens donc bien attentivement le talent de Thierry Dedieu ...!!

Décidément, je suis toujours autant partagée avec les titres de la collection Petite Poche ! Avec « le cheval qui galopait sous terre », on est sur des thématiques fortes, touchantes et intéressantes, mais difficilement abordables ou compréhensibles en lecture autonome… J'ai découvert cette lecture dans le cadre de mon travail : ce roman serait destiné aux CE1 et CE2 cependant, je crains que le récit exige un échange avec un adulte. En effet, on parle du travail des enfants (galibots), du monde oublié des mines, des « gueules noires », des métiers d'antan (toucheurs) et des congés payés, … Ce qui est certainement une totale découverte pour les jeunes lecteurs ! Heureusement, d'autres sujets comme l'amitié, la liberté et la maltraitance sont plus compréhensibles et constituent plusieurs piliers de cette histoire.

La plume de Thierry Dedieu est vraiment belle, mature, onirique, riche et fluide. Il y a beaucoup de vocabulaire pour un roman jeunesse, ce qui est très appréciable. Cela change des livres où l'écriture est simple. Par ailleurs, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de poésie dans sa façon de narrer ainsi que dans le dénouement de ce récit. J'ai été très émue par ce lien qu'il y a entre Petit-Jean et Gaillard/Grand-Gris, un cheval de trait vendu à la mine par son ancien propriétaire. Les chapitres sont courts et intenses… Mais peut-être trop brefs ? J'aurais souhaité que cette aventure soit plus développée afin de m'attacher aux personnages ou découvrir un peu plus l'univers des mines. Néanmoins, cela ne semblait pas être le but de l'auteur qui a préféré rester sur l'émotion à travers cette superbe ode à la vie et à l'amitié. Force de reconnaître qu'il a réussi : c'est très beau et on ne reste pas indifférent ! Un roman jeunesse sensible et efficace, mais qui doit s'accompagner d'échanges, de recherches et d'explications.
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On dit que les plus courte sont les meilleures.
C'est vrai plus que jamais dans ce cas-ci (et en général dans cette collection « Petite Poche » de Thierry Magnier. de toute façon il n'y a pas besoin de plus de mots pour exprimer l'horreur de ces déracinements (idem pour les réquisitions – d'hommes et de bêtes – durant la guerre).
Je m'attendais à ce que l'histoire soit émotionnellement dure. Malgré tout j'ai pris la décision de la lire dans le bus ce matin. Mes larmes ont coulé toute seule alors que je me trouvais dans un lieu public (évidemment je connais et j'aime les chevaux). Mais heureusement Thierry Dedieu a pensé à nous et a écrit un « happy end » afin que nous puissions passer une bonne journée.
Cet ouvrage est bouleversant. C'est un incontournable ; oui je sais, il y a beaucoup d'incontournables. Par contre ce peut être une bonne manière d'amener les enfants à connaître cet aspect de notre histoire, les conditions de travail dans les mines, encore présentes dans bien des parties du globe, et de là, le départ à un nouveau questionnement/intérêt.

Issu de la collection petite poche, et donc petit récit par la taille mais grand par la portée, nous assistons à l'amitié entre un jeune adolescent, Petit-Jean et un cheval, Grand-Gris. Cet enfant a décidé de devenir pour suivre l'animal au fond des mines.

Un roman qui parle de liberté, de contraintes, d'amitié et d'attachement. L'auteur apporte un vrai souffle épique à ce court roman, nous sommes plongés à l'intérieur de la mine avec les personnages, nous souffrons avec eux, nous ressentons la peur avec eux, nous sommes des mineurs. Et ceux sur une trentaine-quarantaine de pages !

Encore une réalisation sans faille d'un grand auteur qui parvient très souvent à toucher le lecteur. Sobre et efficace, cette lecture vaut le détour !

C'est une belle histoire, intéressante et facile à exploiter en classe car il s'agit d'un petit roman. On y découvre l'utilisation des chevaux dans les mines du nord de la France au XIXè siècle.

C'est également une belle histoire d'amitié entre un garçon de 13 ans, Petit-Jean et un cheval, Grand-Gris. La relation homme-animal est intéressante. Petit-Jean décide de s'engager comme mineur car Grand-Gris vient d'être vendu à la Compagnie de Charbons. Il n'a de cesse de penser au bien-être de ce cheval et toutes ses actions ont pour objectif d'améliorer ses conditions de vie car Grand-Gris vit désormais entérré.

L'écriture, très poétique, nous fait découvrir deux mondes en confrontation (la surface et les galeries des mines). Petit-Jean est témoin de cette confrontation qui prend forme à travers les personnalités du cheval. Il y a d'abord Grand-Gris, le cheval libre, heureux (et même assez naÏf) qui vit à la surface, puis il y a Gaillard, le cheval enterré, au pas mesuré et au corps écorché.