C'est mon 6ème Delacourt et le même plaisir, toujours.
Cet auteur par son style très personnel bien qu'universel a pour moi, inventé un langage : l'Espéranto émotionnel.
Ses écrits intrusifs distillent des horreurs comme des merveilles avec des phrases courtes sans pareilles.
Il raconte nos vies avec ses mots, notre bonheur avec délicatesse et avec justesse nos maux.
Nous sommes ses instruments et ça fait de la musique sur tous les sentiments.
Sublime, urgent comme un médicament, ses phrases addictives nous collent à la peau comme un tatouage sensible dont il maîtrise tous les rouages possibles.
Il dépiaute toutes nos manies que l'on peut appliquer sur nos vies comme des décalcomanies.
Bravo M. Delacourt, vous avez su éclater en mille petits miroirs les boules à facettes du destin de trois générations qui m'ont ébloui de sincérité. La compassion pour passion, l'émotion comme hameçon. Vous avez suspendu le temps.
Vos romans ne sont pas des leçons de vies, ce sont des catalogues de sentiments, à chaque page ses réclames, ses promotions de rêves et ses lots d'emmerdes.
Chaque phrase a un poids, de la légèreté du bonheur à la pesanteur de nos erreurs.
Au fond, il ne manque rien et surtout pas l'indifférence.
Merci encore M. Delacourt pour vos mots qui attachent comme des liens affectifs mais qui se détendent parfois par la fibre élastique de la compréhension.
Antoine, j'ai fait ta connaissance, celle de tes enfants, Joséphine et Léon, de tes remords, de ta femme Nathalie, de tes tensions, de tes rejets, de ta soeur Anna, de tes reproches et surtout de tes lâchetés.
Comme tu dis si bien : « Il ne reste de ceux qui nous manquent que le manque justement que nous avons d'eux. »
A peine refermé, le temps inéluctable est retombé, vous me manquez déjà M. Delacourt.
Un jour viendra couleur d'orange… A bientôt.