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Citations sur Fugue (12)

Les amitiés meurent : même la leur ?
Elles meurent souvent de mort naturelle, rarement ravalées par de grandes fâcheries. Elles meurent parce que le chemin inconscient et singulier qu'empruntait telle amitié est soudainement coupé, par un éboulis, une veine de terre étrangère au chemin qu'elle recouvre.
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Les cris de Clothilde montaient en crescendo au fur et à mesure que le flair du chien les guidait vers le lit de la rivière. Il courait droit vers l'eau quand elle voulait qu'il la mène à l'enfant. Les deux chemins paraissaient irréconciliables. Elle n'y voyait pas à vingt mètres. Ses chevilles se tordaient dans les ornières, ses chaussures se chargeaient de terre luisante et noire. À la terre, elle abandonna un soulier. À chaque pas, elle était plus lourde, elle arrachait des sillons frais du labour ses jambes happées par la glaise.
Désarroi. Comment garder en ligne de mire le blanc immaculé du pelage de Beau et assurer ses pas dans cette boue ?
Un instant son âme s'échappa. Le pied nu se chaussa de terre. Les yeux et les jambes de Clothilde suivaient le chien blanc mais elle scandait : « C'est un rêve, je ne cours pas, Madeleine est là. Les fugues se jouent, ne se font pas, Madeleine est là. »
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Elle, qui, pendant sa première grossesse, n’avait pas eu la moindre envie de fraises, avait décidé au cœur de la nuit, son premier enfant à peine né, qu’elle aurait un chien, qu’il serait le plus grand et le plus blanc possible. "

Le lendemain de sa sortie de l’hôpital, le bébé dans une poche façon kangourou calé entre ses seins, elle était partie en chasse de chien. Le soir même, un chiot des Pyrénées intégrait la famille, un pastou, un berger. Il était « Beau ».
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Existait-il une musique constituée d’une seule note égarée entre deux plages de silence illimité ? N’était-ce pas cela une photo ? Une image comme une brèche où l’imagination engouffrait drames, joies, expériences vraies ou fabulées. Un puits sans fond, une note hors mesure, sans tempo et sans clé.

Une photo, de ce qu’elle révèle, ne dit rien ou trop ?

Pourtant si la maison brûlait, Clothilde sauverait les photos et les films de ses enfants avant leurs papiers d’identité ou ses partitions. Elle sauverait les photos de ses enfants et le portrait de sa mère à l’entrée de sa chambre.

Déraison ?
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Dans mes rêves il y a des rires d'enfants, des enfants que j'entends mais que je ne trouve jamais. Je les cherche sous les serres comme pour aller les cueillir mais rien n'a poussé. A trente-trois ans, je ne me vois pas comme le Christ en croix, je ne suis pas au seuil de l'éternité : j'ai des hommes mais pas d'enfants. Il me faut le contraire. Comment est-ce que quelque chose qui paraît si simple à obtenir pour certains reste inaccessible à d'autre ?
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Ce qu'elle voulait c'était "faire" de la musique et comme l'amour, et comme l'écriture peut-être pour qui écrit, ce n'est pas quelque chose à propos de quoi on parle. On le fait justement parce que la parole ne suffit plus. p.291
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Les amitiés meurent : même la leur ?
Elles meurent souvent de mort naturelle , rarement ravalées par de grandes fâcheries. Elles meurent parce que le chemin inconscient et singulier qu'empruntait telle amitié est soudainement coupé, par un éboulis, une veine de terrain...
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Le temps du corps changeait. Ici, elle écoutait autrement. Sans doute ces voûtes gothiques étaient-elles plus propices au plain-chant, à la chorale, qu'au solo vocal ou instrumental. Mais quel son! Dont les vibrations, absorbées puis renvoyées par la pierre, pénétraient la peau comme un baume.
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N'était-ce pas intrigant que ce lieu consacré au silence soit aussi celui où se révélait le mieux le chant de l'Homme et son cri magnifié par la pierre?
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Le temps était redevenu précieux et plus seulement parce que c'est lui qui mûrissait, devant les yeux de la mère, les traits de ses enfants au fil des jours. Il était redevenu une mesure pour lui-même. Clothilde ne le passait plus à attendre que ses enfants aient besoin d'elle ou l'interrompent. Il lui arrivait aussi souvent qu'avant de ne pas dormir à cause d'un souci, d'une peine de l'un ou de l'autre que "même elle" la mère ne pourrait pas soulager mais, lorsqu'elle était au chant, elle était libre, elle était ailleurs, partout, omnipotente. p.237
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