AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,88

sur 46 notes
5
8 avis
4
12 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai bien apprécié ce roman d'Anne Delaflotte-Mehdevi « Trop humain » qui, habillement, aborde le débat sur l'intelligence artificielle.
Le petit bourg de Tharcy renaît de son exode rural avec l'arrivée de néo-ruraux qui forment une communauté au hameau du Buisson.
Subsistent quelques commerces, la boulangerie mais surtout l'hôtel restaurant « le Bal » tenu par Suzie, l'ancêtre du village et véritable « arbre de vie ».
Malgré son âge avancé, elle sert encore au bar où les conversations vont bon train et cuisine, le midi, pour une douzaine d'habitués soit un ragoût ou les oeufs de ses poules à la fameuse sauce meurette.
Mais tout ce petit monde va bientôt être ébranlé, l'ancien presbytère vient d'être racheté par un ingénieur, Monsieur Peck, qui l'habite avec son invention un assistant de vie électronique connecté, très beau et véritable clone humain.
Les langues se délient et l'hostilité des anciens et des nouveaux fait la quasi-unanimité. Lorsque Tchap, le robot, et son inventeur s'aventurent au bar ils subissent les sarcasmes mais doivent aussi répondre à quelques questions voulues embarrassantes pour tester cette foutue machine.
Suzie, si attachante et sensible, perplexe lors des premières rencontres va se laisser attendrir par le robot et finit par se confier lors de veillées, racontant son histoire familiale et celle du village que l'appareil, après accord, corrèle aux données informatiques qu'il reçoit. de quoi faire naître de nouvelles craintes de divulgations d'anciens secrets.
Notre héroïne pourra compter sur l'appui de Marius, un globe-trotter atterri dans le village, qui s'imposera pour seconder Suzie dans sa gestion du commerce mais aussi de Clara, descendante d'Alfrédine la marraine de Suzie, qui vient d'acheter la maison mitoyenne pour rouvrir la salle de bal attenante, fermée depuis la libération à la suite de sombres événements.
L'auteure nous restitue très bien l'esprit des petits villages avec sa petite histoire, ses « qu'en dire-t-on », ses ragots et sait, également, pour suivre l'exemple de cette sympathique vieille dame, nous influencer à adopter un regard un peu moins méfiant sur ces nouvelles technologies.
Commenter  J’apprécie          503
Dans la petite bourgade, le Bal, unique café tenu par Suzie n'a plus la splendeur du temps passé. Mais il accueille les habitués auxquels se mêlent parfois ces exilés de la capitale qui pour diverses raisons se réfugient à la campagne. L'un deux a acheté le presbytère et se rend au Bal accompagné d'un étrange compagnon, un AVE, version électronique d'un auxiliaire de vie, prêt à parer à toute défaillance de son propriétaire. Avide de connaissances qui amélioreront son fonctionnement Tchap le robot recueille les confidences de Suzie…

Très loin de la période historique décrite dans le livre des Heures, ce roman s'ancre dans notre univers contemporain, avec ses progrès étonnants, et les théories du complot qu'ils ne manquent pas d'engendrer.
On pense bien sûr au roman de Ian McEwan Une machine comme moi. Mais la démonstration est différente. Même si les réactions de la population à la présence de ce robot reflètent bien nos craintes devant l'inconnu, une grande partie de l'intrigue est consacrée aux confidences de Suzie. Ce qui donne l'impression de flotter entre deux fils narratifs au risque de ne plus savoir auquel s'accrocher.

Beaucoup de dialogues et un style d'écriture qui donne la priorité à l'oral, ce qui rend la lecture facile, mais si différente de l'élégance du Livre des heures !

Un bon moment malgré tout, et une autrice que je ne manquerai pas de suivre.

Merci à Netgalley et aux éditions Buchet Chastel.

368 pages Buchet Chastel 11 janvier 2024
#Trophumain #NetGalleyFrance


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          461
Anne Delaflotte Mehdevi, après le solaire Livre des heures, invite son lecteur à un tour de valse. Nous sommes à Tharcy, petit village endormi de la France profonde. Seul encore en vie le café de l'ancien hôtel- bar restaurant le Bal. Derrière le comptoir Suzie .. une femme sans âge toujours active de la salle au fourneau, chaque jour elle prépare douze repas ... Pourquoi douze? parce que c'est la taille de son faitout pardi!

Tharcy va sortir de sa léthargie, un hameau voisin accueille depuis peu des communautés de néo-ruraux venus se ressourcer .. Dire que les autochtones les regardent de travers c'est peu dire, alors lorsque Mr Peck s'installe dans l'ancien presbytère avec l'AVE qu'il a conçu spécialement pour lui, c'est le tollé . AVE je traduis assistant de vie électronique. Suzy a du mal à s'y faire et puis un jour Tchap l'invite à danser et là tout est dit Suzy ouvre les vannes de sa mémoire. ..il y a fort à parier que les anti vont réagir.

Une fois encore Anne Delaflotte Mehdevi change de registre et d'époque. Cette fois-ci le monde connecté , l'IA , la robotique s'invitent . et avec eux les questions sociétales. le débat est ouvert.

J'ai retrouvé avec plaisir la plume d' Anne Delaflotte Mehdevi. le style est rapide, incisif , beaucoup de dialogues, n'oublions pas que nous sommes au café du commerce.
Une suggestion: les premiers romans d'Anne Delaflotte Mehdevi , la relieuse du gué , le portefeuille rouge valent le détour.

Un grand merci aux éditions Buchet Chastel pour ce partenariat via Netgalley #Trophumain #NetGalleyFrance !
Commenter  J’apprécie          290
Suzie aurait pu prendre sa retraite depuis belle lurette, mais qu'aurait-elle fait de ses journées sans les clients du bistrot qu'elle ouvre matin après matin ?
Elle en a vu passer des clients Suzie, une vraie galerie de portraits !
Mais, au fil du temps tout a changé.
Il y a eu la désertification dans les années 199O / 2000, et ça, ça lui a fait peur à Suzie de voir la jeunesse partir vers la ville.
Et aujourd'hui, les voilà qu'ils reviennent, en quête d'une vie meilleure, les néo-ruraux, on les appelle.
Les piliers du bar « le bal » ont vu arriver de nouvelles têtes comme Monsieur Peck accompagné de son fidèle AVE, assistant de vie électronique. Après avoir construit pendant des années des robots pour les autres, il s'en est offert un, rien que pour lui, ce qui lui fut d'une grande aide après son attaque.
Entre autres qualités, ce petit robot prénommé Tchap sait danser et surtout, il sait écouter.
Et Suzie se confie, elle part dans ses souvenirs heureux ou douloureux qui mis bout à bout font une vie et Tchap semble comprendre, souvent il hoche la tête, demande une précision.
La relation qui se lie entre Suzie et l'AVE me fait songer à celle que nous entretenons avec nos smartphones. Et si notre avenir était de parler à des machines ? Avouez qu'on ne l'aurait pas volé, à force de préférer pianoter sur nos écrans tandis que nos amis sont face à nous avec la même occupation.
J'ai beaucoup aimé ce roman doux- amer plein de nostalgie.
Anne Delaflotte Mehdevi restitue aussi à merveille l'ambiance de ces petits villages de campagne où des drames surviennent, où des secrets et des non-dits longtemps protégés éclatent au grand jour et où les rumeurs ont tôt fait de circuler et d'enflammer les esprits.
Un très agréable moment de lecture pour lequel je remercie Les Editions Buchet-Chastel.
#Trophumain #NetGalleyFrance

Commenter  J’apprécie          190
Deux mémoires, l'une froide, emplie d'informations corrélées par des algorithmes, l'autre pleine d'émotion et de souvenirs plus ou moins enfouis, tronqués par des non-dits. Quand les deux se rencontrent, l'histoire d'une famille reprend forme et se complète. Ainsi en est-il des mémoires de Suzie et de Tchap, le robot conçu par Monsieur Peck.
Deux mémoires auxquelles il faut en ajouter une troisième, celle d'Anne Delaflotte Mehdevi, qui se souvient de sa tante épicière et tenancière du café du village et de sa salle de bal, qu'elle ressuscite dans le personnage de Suzie.
Trois mémoires pour une histoire de vies pas si simples, ni limpides, mais touchantes. Trois mémoires pour une fiction qui permet de ”considérer le temps d'un roman la tension insoluble qui nous constitue, nous autres, qui vivons un pied sur terre, avides de déchiffrer ce monde physique que nous ne savons pas habiter autrement qu'en fabriquant des outils pour entrer en contact avec lui, le dominer, le façonner, nous arrimer à sa réalité, et l'autre pied, ailleurs, un ailleurs fait de représentations, de subjectivité, de fantasme et d'illusion”.
Un roman plus profond qu'il paraît, un robot que l'humanité de Suzie rend très humain. Humain, qui l'est réellement ? L'est-on jamais trop ?
Commenter  J’apprécie          70
A Tharcy, le Café du Bal réunit les habitués auxquels se mêlent, depuis quelque temps, des "pièces rapportées" qui ont déserté la ville. Parmi eux, l'excentrique monsieur Peck promène son élégante nonchalance. Derrière le comptoir, Suzie officie depuis 70 ans. Indéchiffrable Suzie, qui a arrimé son existence à son café-restaurant, à sa cuisine et à son jardin et qui voile son histoire tragique sous une limpidité avenante. L'irruption de Tchap, l'Assistant de Vie Electronique de monsieur Peck, conçu par lui-même pour l'aider après une maladie grave, va troubler l'assoupissement du café, du bourg et de Suzie jusqu'à provoquer le drame.

Le roman de Anne Delaflotte-Mehdevi est à l'image de Suzie, son personnage principal : sa lumineuse transparence permet de dissimuler des secrets enfouis au creux des mémoires. En instaurant dépositaire d'une tragédie personnelle, elle-même inscrite dans l'histoire du bourg, un robot, un "non-humain", le récit entrelace passé et présent et interroge de manière lancinante la définition de l'humain. Quelle place pour l'humain dans les actes cruels ? Paradoxalement, Tchap, une machine, montre une humanité dont ne font pas preuve les habitants de Tharcy. La bonté de Suzie, qui nourrit ceux qui lui ont fait du mal, n'est pas synonyme d'oubli, ni de pardon. Immuable dans son café, lieu de vie et de rencontre des habitants, elle demeure le reflet implacable des indignités commises dans le passé. Sa présence même empêche tout oubli, mais elle ne peut empêcher non plus la répétition d'évènements presque similaires. A quoi, alors, sert la mémoire si nul ne prend en compte les erreurs du passé ?


"Trop humain" tisse un maillage serré de thématiques, elles-mêmes générant de passionnantes réflexions, stimulées par une écriture très fluide. Comme une boîte de Pandore, le récit s'ouvre sur le meilleur et le pire de l'âme humaine, sur toute sa complexité, ses méandres et ses linéarités. Un roman épatant qui m'a fait passer par un bouillonnement d'émotions, de poésie et de plaisir.


Commenter  J’apprécie          60
De l'auteure, j'avais aimé le livre des heures et adoré La relieuse du gué.

Je retrouve sa plume avec plaisir et suis étonnée qu'elle situe son récit dans un futur proche dans lequel les humains peuvent acheter des AVE, des Assistant de Vie Electronique pour les aider.

J'ai aimé Suzie qui tient la Maison du Bal, hôtel-restaurant qui ne sert plus que 12 repas les midis. J'ai aimé qu'elle raconte à l'AVE nommé Tchap ses parents, sa vie et le cruel décès de sa mère à la Libération.

J'ai aimé que les souvenirs de Suzie soient épars, qu'ils viennent en fonction de ce qu'elle a envie de raconter à ce moment.

J'ai aimé Tchap, ainsi nommé en hommage à Capek, écrivain tchèque inventeur du mot « robot ». Et puis, « a good chap » en anglais veut dire un bon gars.

J'ai aimé la conjugaison du verbe corréler : Tchap doit corréler les informations que lui donne Suzie.

J'ai aimé les leitmotivs : Suzie adore cuisiner les oeufs que lui donnent ses poules ; les veillées pendant lesquels Suzie raconte ses souvenirs ; le champ de foire en face du restaurant de Suzie.

J'ai aimé que Tchap devienne plus humains que les hommes, lui qui pouvait dire sans se tromper l'humeur de Michel ou si la boulangère avait assez dormi. Les hommes eux, ne veulent que du pain frais.

J'ai eu de la peine pour Michel qui ressasse sans cesse ce qu'on fait ses parents contre la mère de Suzie. Ce souvenir reste vivace pour lui, au point que les mêmes causes produisent les mêmes effets.

J'ai aimé que Marius cherche sa place dans le village puis force la porte de Suzie, devenue trop fragile pour continuer de servir en salle.

J'ai aimé cette salle de bal qui renait au fur et à mesure du roman.

J'ai aimé le mot de l'auteure en fin de roman : il ne reste que la mémoire forcément défaillante, celle qui oublie des détails. Et parfois, c'est mieux.

Un bémol : certains débuts de paragraphes qui commencent avec le nom du personnage qui va parler. Puis à la ligne le dialogue commence. Un procédé assez déroutant mais qui évite les « Suzie dit – Tchap répond… »

Quelques citations :

un royaume doué d'extraterritorialité, « fiction juridique » dit le dictionnaire Petit Robert.

L'enjeu suprême sera toujours d'être aimé par un semblable ou d'abuser un semblable. Nos relations avec les AVE se placent à un autre niveau.

Même de l'invention de la roue, une forme parfaite, on s'est démerdé pour faire un instrument de torture !

L'image que je retiendrai :

Celle des veillées de Suzie et Tchap, seuls dans la salle de bal vide.
Lien : https://alexmotamots.fr/trop..
Commenter  J’apprécie          50
Dans le village de Tharcy, la vie de Suzie va être réveillée par Tchap, Assistant de Vie Electronique de M. Perck. Cette Intellignece Articificiel bouscule les clients du bar le Bal tenu par Suzie. Il bouscule, interroge tout le village comme il interroge notre société. Suzie, après avoir accepté une puis plusieurs danses avec Tchap, va se confier peu à peu à l'oreille de Tchap. Tchap, qui sait beaucoup de choses. Faut-il s'en méfier?
Commenter  J’apprécie          40
Nous suivons Suzie, une dame déjà d'un certain âge, qui tient l'unique café du village de Tharcy. Elle continue de s'occuper du café alors qu'elle pourrait largement être à la retraite dans une sorte de routine immuable. Un jour, un habitué du café, M Peck, débarque avec son nouvel AVE… Mais qu'est ce qu'un AV.E ? Un assistant de vie électronique, sorte d'humanoïde issue d'une nouvelle technologie qui ne laisse personne indifférent ! Si beaucoup d'habitant regardent L'AVE, nommé Tchap par son propriétaire, avec méfiance voire défiance, Suzie, sans a priori, retirera beaucoup de son contact avec Tchap... Il la fait danser et surtout elle se remémore des souvenirs enfouis plus ou moins douloureux qui remontent à la seconde guerre mondiale. A son contact, nous voyons Suzie évoluer, s'ouvrir aux autres.
J'ai trouvé l'histoire originale, intéressante et bien écrite, le bémol que je mettrais dans cette lecture est que je ne me suis pas attachée aux personnages…du coup cela en à fait une lecture un peu froide, ce qui est dommage. Mais cette lecture m'a donné envie de lire d'autres romans de l'autrice que je ne connaissais pas.
Commenter  J’apprécie          30
Anne Delaflotte Mehdevi nous raconte la vie d'une femme d'un âge certain, tenancière du dernier bar d'un petit village de province, comme elle sait si bien le faire, avec délicatesse et réalisme. On a le sentiment d'être un client attablé au fond du bar, qui observe avec intérêt la vie de Suzie et des habitants de Tharcy.
La vie de ce petit village va être bouleversée par l'arrivée d'un assistant de vie électronique, détesté par les nouveaux venus au village, qui veulent un retour aux sources, et par les anciens, qui ont peur que ce dernier ne dévoile des secrets d'un autre temps. Mais Suzie semble s'être entiché de cet assistant de vie qui la fait valser et parler comme elle ne l'a jamais fait!
J'aime cette autrice qui raconte très bien la vie dans les petits villages et ces métiers d'un autre temps. Je n'étais pas emballée qu'elle s'attaque à ce sujet car elle a l'habitude de nous raconter des histoires plutôt ancrées dans le passé, mais cet assistant de vie plutôt charmant est surtout prétexte à nous raconter la vie de Suzie, parfois avec certaines longueurs je dois dire.
On est loin du roman futuriste, et c'est tant mieux! Elle réussie à allier passé et présent.
Merci aux éditions Buchet Chastel et à NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (121) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1431 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}