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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Suzie, pas mal de printemps au compteur, est une figure locale à Tharcy. Tenancière du Café du bal, elle est le témoin muet des transformations vécues par le village. Depuis quelques mois, influencés par une émission de téléréalité qui prône le retour à la terre, beaucoup de jeunes idéalistes achètent des terres aux alentours. Bien avant eux, Monsieur Peck a eu un coup de foudre pour le vieux presbytère. Aujourd'hui il vient au café accompagné de son assistant de vie électronique, un robot programmé pour être son homme de compagnie. Au village, cette arrivée ne laisse personne indifférent, elle pourrait bien réveiller les vieilles histoires...

Comment qualifier Trop humain ? Est-ce un roman de littérature générale ? Un roman du terroir ? Un roman d'anticipation ? Un peu tout cela sans doute. En tout cas il s'en dégage un charme désuet allié à une modernité étonnante. Anne Delaflotte Mehdevi ne craint pas les contrastes ! A la lire, on se représente très bien le personnage de Suzie, vieille femme un peu hors du temps, vivant avec ses souvenirs, perpétuant ses habitudes, vaille que vaille, dans son café de village un peu poussiéreux. Et qui un peu malgré elle se prend de passion pour un robot… Parfois on se croirait dans un tableau de Vermeer : « «(…) elle est gracieuse en cet instant, prise à rêver, le regard rivé au tableau qu'offre le cadre de la fenêtre sur le jardin. » A d'autres moments, l'incapacité de Tchap, le robot, à saisir le second degré, fait sourire. Ailleurs encore, la description des habitués du café vaudrait presque une étude sociologique…
Trop humain est un roman très riche, que je vous recommande.

Je remercie Netgalley et les éditions Buchet Chastel pour le service presse.
#Trophumain #NetGalleyFrance
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Au centre du village de Tharcy, il y a une institution, le Café du Bal, le café de Suzie, la vieille femme le tient seule depuis toujours... Malgré son âge avancé, elle sert encore au bar et prépare chaque jour douze repas pour midi. C'est chez elle que se côtoient tout le village, les natifs comme les néoruraux venus s'installer dans les fermes des alentours. Parmi eux, il y a Monsieur Peck, un ingénieur à la retraite, qui a acheté l'ancien presbytère, il est accompagné d'un Assistant de Vie Électronique (AVE) connecté, de son invention, nommé Tchap.
L'arrivée de l'AVE au Café du Bal suscite des interrogations, des moqueries ou de la défiance... Perplexe lors des premières rencontres, Suzie apprécie de plus en plus la présence du robot, il est très poli, il sait se mettre en retrait, il lui propose de faire quelques pas de danse. Lors de longues soirées, Suzie va finir par se confier et lui raconter son histoire familiale et celle du village. Tchap va alors corréler le témoignage de Suzie avec les données informatiques auxquelles il a accès. 
J'ai beaucoup aimé ce roman pour la description de ce village où les anciens et les nouveaux arrivants se jaugent... L'arrivée de Tchap invite à la réflexion sur l'Intelligence Artificielle dans notre monde.
Malgré son grand âge, Suzie fait preuve d'ouverture en étant prête à apprendre à connaître Tchap et tous ses mystères électroniques. On oublie souvent que Tchap n'est qu'un robot... Malgré tout, il aura réussi à fissurer la carapace que Suzie, si sensible et attachante, s'était construite autour d'elle pour survivre à un drame survenu dans son enfance...
Merci Babelio et les éditions Buchet Chastel pour cette lecture coup de coeur !
Lien : https://aproposdelivres.word..
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Superbe roman, mais difficile d'en parler.
Ce titre ne m'aurait sans doute pas donné envie de l'ouvrir, mais un roman d'Anne Delaflotte Mehdevi, je n'hésite pas. J'étais tombée en amour pour son écriture Avec La Relieuse du Gué, et les suivants que j'ai lus m'ont emportée aussi.
Celui-ci est plus étrange, mais je l'ai aussi dévoré en quelques jours.
Deux thèmes qui s'entremêlent : L'arrivée dans un village d'un AVE : assistant de vie électronique, et les souvenirs des horreurs du temps de guerre, les souvenirs de la vie qui passe aussi.

Suzie tient le Café du Bal, et c'est toute sa vie. Bien qu'elle ait largement dépassé l'âge de la retraite, elle n'envisage pas d'arrêter. Une routine, de plus en plus difficile, mais qui lui permet de garder contact avec les vivants.
Quand M. Peck, un habitué du café, très "gentilhomme", amène avec lui Tchap, l'AVE qu'il a patiemment créé avec d'autres scientifiques, on ne peut pas dire que les avis sont partagés. Quasiment tout le monde est "contre", pour des motifs plus ou moins logiques et réfléchis.
Mais Suzie va s'y habituer, son rôle est d'accueillir tous les clients, quoiqu'elle en pense. Et puis, Tchap la fait danser, elle qui avait tant aimé ça, et n'avait plus dansé depuis la Libération.
Puis, il souhaite enregistrer la mémoire de Suzie, et va, soir après soir, lui demander de fouiller dans ses souvenirs pour les lui raconter.
Ce qu'elle va faire, dans le désordre, parce que certains souvenirs sont trop douloureux pour les faire remonter. Mais peu à peu, elle accepte d'en parler. Et si c'était ce qui la libérera ?
Pendant ce temps, le village, bien calme jusque là, s'anime soudain, avec l'installation de communautés, et l'arrivée d'un jeune routard un peu paumé. qui se laissera apprivoiser par Suzie, ou est-ce l'inverse ?

Voilà un résumé qui ne donne aucune idée du bonheur de cette lecture. Et j'ai l'impression de ne pas avoir dit l'essentiel. La mémoire, le numérique, l'humain et la machine, et les horreurs de la Libération qui ont succédé aux horreurs de la guerre. La peur qui rend les gens méchants et stupides.
Un roman qu'il ne me serait sans doute même pas venu à l'idée d'ouvrir, en cette période où je ne supporte que des lectures très légères.
Mais c'est Anne Delaflotte Mehdevi : Quelle élégance dans l'écriture, jamais affectée mais toujours précise.
Ce n'est sans doute pas mon roman préféré d'elle, mais à lire absolument.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Ayant beaucoup apprécié le précédent Livre des heures, j'ai ouvert Trop humain avec pas mal d'attentes.
Et je n'ai pas été déçue. Suzie, petite mamie d'environ 90 ans, travaille toujours dans le café familiale. Elle est un de piliers de ce petit village de Thercy.
Le jour où M. Peck arrive au café avec un assistant de vie électronique bluffant de ressemblance avec les humains, tout va changer dans le village.
Un roman plein d'humanité, de rencontres et de questionnements sur le devenir de l'être humain.
Beau, émouvant, bref très réussi.
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Émouvant, d'une beauté infinie, tremblant de sentiments, « Trop humain » est irrésistible.
Le portrait d'une femme, Suzie, âgée et souveraine, dont on aime les gestuelles, les regards et ses pas feutrés.
Elle vit dans le village de Tharcy depuis toujours. Elle gère et affectionne l'unique café, au préalable l'hôtel-restaurant le Bal.
Chacun connaît l'autre. Les petites manies, les heures ajustées aux persiennes qui s'ouvrent subrepticement. le village est pleine mutation, par de nouveaux arrivants : jeunes.
Suzie est le point du centre de ce récit sensible et palpitant. Habillée de rituels, de calme et de constance, rien de bouscule son quotidien. Elle est réfléchie, seule et son pragmatisme est l'arbre que cache la forêt.
Jusqu'au jour où monsieur Peck qui vient d'acheter le presbytère, est intriguant et source de conversations à voix basse. Il faut dire qu'il y a une raison à cela, ce dernier vient de concevoir un AVE : un assistant de vie électronique prénommé Tchap.
Ce dernier va semer la zizanie. C'est une machine capable de suivre une conversation « un ressort de l'étrangeté ». Atypique, dans le rythme pavlovien du café, Tchap ne passe pas inaperçu. Il faut dire que monsieur Peck ne se déplace jamais sans lui. C'est un symbole générationnel. La solitude est comblée par une machine. Serait-ce le fléau de notre siècle ?
Anne Delaflotte Mehdevi avance les pions. le récit est voluptueux, sociétal et mélodramatique. Tchap, le robot, capable d'anthropomorphisme. Peu à peu, il devient complice de Suzie qui ne se sent plus seule. Il reste dans le café jusqu'à plus d'heure. Il est le confident, une bouée de sauvetage , l'exutoire.
Attachant, subtil, perspicace, l'intelligence fine, il va briser la carapace de Suzie. « Monsieur Peck l'a aussi programmé pour alimenter la conversation en matière de sciences, littérature, musique, robotique, programmé pour argumenter, avancer dans une discussion. »
Le village palpite. L'évènementiel d'un quotidien tiré au cordeau est bousculé. Tchap est le point de mire. Suzie s'attache à ce robot. « Parce qu'on finirait par la faire pleurer encore une fois. Une dernière, pour la route. Suzie aurait le temps de composer avec Tchap, avant de le conjuguer, même lui, au passé. »
Tchap, peu à peu, comprend son rôle. Loin des carcans d'une simple machine, il est programmé pour apaiser les doutes, faire remonter la sève du passé de Suzie.
Comprendre que la salle de bal est ornée de secrets. Suzie ne s'est jamais mariée.
L'écriture éclate et étincelle sur les lignes. L'envolée tendre d'une trame, à l'instar de rais de lumière. Pétri d'humanité, ici, les rencontres sont sincères. Marius, un jeune homme cabossé par la vie. Il prend racine dans le café, cherche ses repères et la connivence entre Suzie et lui est du baume au coeur. La rémanence des sentiments, une noria d'oiseaux en plein vol.
Tchap fait danser Suzie. La rédemption boréale. « Trop humain » est tendre comme du bon pain. Judicieux, et sous ses faux-airs, la gravité des grandes importances. Suzie a des faux-airs de la concierge dans « L'élégance du hérisson ».
Intergénérationnel, comme le café du Bal qui va prendre un nouvel élan. Un livre qui accroche ses bras autour de votre cou.
« Trop humain » est le génie littéraire. Publié par Éditions Buchet-Chastel.








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Tharcy un petit village de 298 âmes a vécu dans une certaine léthargie jusqu'à ce qu'une émission de téléréalité, rendant compte de l'installation d'une communauté de jeunes néo ruraux dans le hameau voisin, provoque un mouvement migratoire faisant passer la population à 401 âmes. Un renouveau pour les uns, une invasion pour les autres. Suzie, qui n'a plus d'âge, tient « le Bal », l'unique café, autrefois hôtel restaurant. Elle a toujours vécu à Tharcy est en est la mémoire vive , elle, pour qui le temps s'est arrêté il y a de nombreuses années . C'est encore elle qui se retrouve aux premières loges pour constater ce changement. Toutefois, c'est l'excentrique Monsieur Peck, ingénieur à la retraite qui a acheté le presbytère qui fait le plus parler car il est accompagné d'un incroyable Auxiliaire de Vie Electronique (AVE) ,un androïde dernière génération, nommé Tchap qui sème le trouble dans les esprits.
Suzie, tout d'abord désarçonnée par l'arrivée de Tchap, se laisse convaincre par ce robot à la voix numérisée envoutante et déroutante.
Le soir, après la fermeture du bar, s'engage un dialogue entre Suzie et Tchap. Il entraîne la vieille femme dans des veillées où elle va devoir, en plus de retracer l'histoire du village, interroger un passé qu'elle avait hermétiquement scellé.
En remontant ainsi le temps, c'est après sa propre mémoire perdue que court Suzie, qui, grâce à l'AVE, va pouvoir la réinscrire sur la frise du temps.
Mais dans le village tout le monde sait que Suzie raconte sa vie au robot. Certaines familles se sentent menacées par ce qu'elle pourrait lui raconter. de même, certains jeunes de la communauté voient d'un mauvais oeil ce représentant de Big Brother dans une campagne perdue où ils prétendent repartir de rien.
L'auteure, dans ce huit clos entre la vieille dame et le robot, aborde le sujet très contemporain du regard de la société sur l'intelligence artificielle et de sa méfiance, voire de sa peur à son égard. Est également abordé le sujet de la transmission, mais aussi le poids des secrets et des non-dits qui peuvent souder aussi bien que diviser une communauté.
C'est d'une plume poétique, saisissante et délicate que l'auteure nous fait vivre cette histoire pleine d'humanité aux personnages percutants, habillement construits.
J'avoue m'être laissée happée par la narration addictive et les personnages forts, attachants et bienveillants de ce roman prenant, lu d'une seule traite, que l'on a envie de partager et qui résonne en nous encore longtemps après l'avoir refermé.
Anne Delaflotte Mehdevi est une écrivaine française. Elle suit des études en droit international et diplomatique et pratique le piano et le chant lyrique. de 1993 à 2011, elle vit à Prague où elle apprend et exerce le métier de relieur, parallèlement à son travail d'écrivaine.
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Trop humain ? Tellement humain, étonnamment humain, dangereusement humain ?

Le nouveau roman de Anne Delaflotte Mehdevi nous questionnera longtemps. Une immersion dans cette réalité virtuelle qui est en passe d'advenir, une cohabitation avec cette dérangeante "Intelligence artificielle", une apparente maîtrise de ces machines nouvelles censées nous aider, nous faciliter le quotidien, voilà ce à quoi l'autrice nous confronte dans cette histoire passionnante.

Suzie est une vieille dame qui tient un café - restaurant, autrefois hôtel, dans le village isolé de Tharcy. Son café possède une salle de bal, métaphore des temps heureux, qui matérialise par sa renaissance la volonté de Suzie d'aller enfin de l'avant, elle qui se contente depuis la mort de ses parents de maintenir l'établissement. Depuis quelques temps des néo-ruraux viennent s'installer à Tharcy, avides de créer des communautés qui repartiraient de zéro. Un retour au source qui se réjouit de l'isolement de ce village tout en recherchant de nouveaux modes de vie plus en accord avec la nature, les savoirs oubliés, le souci d'un bien-être sain et débarrassé des scories de la modernité technologique.

Monsieur Peck, un ingénieur à la retraite, versé dans le domaine de la robotique, a racheté le presbytère pour y passer une retraite paisible, aidé de son AVE (auxiliaire de vie électronique), qu'il a baptisé Tchap. Quelle n'est pas la stupéfaction des habitants de ce petit village, devant cette machine à l'aspect humain, capable de parler avec nuance et courtoisie, de répondre à tellement de questions, de s'occuper avec délicatesse de son propriétaire, lorsque Monsieur Peck prend ses quartiers du soir au café de Suzie. Et peu à peu, Suzie, bien différente des habitants du bourg, se laisse aller à échanger avec Tchap, au grand dam des villageois qui demeurent campés sur leur réserve.

Le lecteur va lui aussi se laisser séduire par Tchap dont la courtoisie, la patience, la curiosité dont il semble faire preuve vont amener Suzie à raconter l'histoire de sa vie, de son village, des secrets enfouis qui traversent les histoires de famille, les rancoeurs causées par les deux guerres qui ont laissé des traces indélébiles dans les mémoires et dont Suzie a dû subir toute sa vie les conséquences.

Au fil des pages, nous apprenons à nous familiariser avec le questionnement inévitable imposé par ces machines "intelligentes", à nous interroger sur les limites qu'elles nous forcent à dépasser, à imaginer comment raison garder tout en mesurant l'impact qu'elles ont inévitablement sur notre comportement. Nous savourons aussi la profonde générosité de Suzie qui trouve sa résilience dans la qualité des plats réconfortants qu'elle sert depuis tant d'années à ceux qui viennent déjeuner au Café du bal.

Un roman fascinant où l'humanité de Suzie, sa curiosité, sa modernité en dépit de son grand âge, confrontée à la volonté de l'AVE d'augmenter sa mémoire, de corréler ses connaissances, laissent le lecteur en proie à des interrogations nuancées d'une affection invraisemblable qu'il ressent pour Suzie et Tchap. Une fois encore un grand moment de lecture que nous offre Anne Delaflotte Mehdevi.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Véritable coup de coeur pour ce roman.
Un livre que je n'aurai jamais ouvert en lisant la quatrième de couverture, et qui s'est pourtant révélé être une très belle découverte.
Nous découvrons peu à peu l'histoire de Suzie, femme âgée tenancière du café de son village depuis son adolescence, qui voit, comme le reste du village, s'immiscer dans son quotidien un AVE (auxiliaire de vie Électronique) auquel elle va peu à peu confier ses souvenirs. Les personnages principaux, et en particulier Suzie, sont très riches, complexes, attachants et c'est avec regret que nous les quittons en refermant le livre.
L'histoire de Suzie, de ses parents, à l'époque de la première et seconde guerre mondiales, tout comme les interactions des différents personnages du village avec l'AVE, cet être nouveau et inconnu "humanoïde" illustre l'humanité dans ce qu'elle peut avoir de meilleur mais aussi de pire. On se questionne sur l'héritage de la mémoire, le rapport du monde avec le progrès et notamment de l'intelligence artificielle, et la peur qu'il peut entrainer conduisant parfois à une violence dénuée de toute tentative de compréhension.
Ce roman est riche en dialogues, et l'écriture m'a évoqué une piece de théâtre, à huit clos dans le café tenu par Suzie, avec laquelle j'aurai aimé rester plus longtemps !
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