Aurélie, la narratrice et auteure du livre est une Parisienne qui décide de s'installer à la campagne pour redonner du sens à sa vie, retrouver le paradis perdu de l'enfance.
C'est dans ce lieu magique qu'elle se retrouve et trouve l'inspiration pour écrire des livres dont celui-ci, aux éditions Jouvence.
Il s'agit d'un témoignage réel de son vécu dans le trou du C*** du monde, c'est l'expression qu'elle emploie pour désigner le lieu dans lequel elle vit désormais avec son compagnon et qu'elle ne quitterait pour rien au monde.
C'est avec un ton enjoué et un grand enthousiasme qu'elle interpelle le lecteur en lui livrant son expérience parsemée de bonnes et mauvaises surprises et en l'avertissant afin de lui éviter les déconvenues de la vie à la campagne.
Il faut savoir qu'elle travaillait à la défense, qu'elle était une parfaite citadine qui aimait les soirées, les bars, les restaurants et tout ce que la vie parisienne peut offrir en festivités, culture et autres gourmandises. Autant dire un grand saut dans l'inconnu avec un élastique extensible à l'infini.
Elles se retrouve désormais dans un petit village de 500 âmes, malgré son fort désir de nature, un temps d'adaptation lui a été nécessaire, car comme elle nous l'explique les choses ne se font pas du jour au lendemain, on passe d'un monde à un autre, ceci d'autant plus qu'elle change complètement d'activités, qu'elle restaure une très vieille maison avec peu de moyens financiers (elle a parfois vécu avec le RSA) et qu'elle vit désormais en mode écolo ; elle utilise les toilettes sèches, crée un potager, utilise le compost, évite le plastique autant que possible, etc.
Ce qui est également fondamental pour elle, c'est de savoir créer du lien, ceci fait partie de sa quête de sens, lorsque l'on arrive dans un tel lieu où les préjugés sur les Parisiens vont bon train, il ne faut pas débarquer en conquérant, il faut faire l'effort de s'immerger dans la culture et respecter les mentalités du lieu, s'intégrer dans des actions associatives et fédératrices, ce qui ne se fait pas toujours sans heurts, d'autres rats des villes sont repartis peu convaincus par ce mode de vie.
Elle a reconstruit sa vie pierre par pierre, avec une patience et une grande réceptivité à l'humain, la nature, son lieu de vie, la faune et la flore, les insectes envahissants, le regard ouvert, toujours tourné vers l'autre et l'ailleurs.
C'est ainsi qu'elle nous fait entendre sa voix mais aussi celle de toutes les personnes qu'elle a côtoyées ou côtoie au quotidien dans cette campagne qu'elle a désormais adoptée.
C'est un témoignage fort intéressant d'une femme qui nous livre des solutions à de nombreux problèmes qui se présentent lorsqu'on veut s'installer à la campagne. Elle a suivi son intuition, son instinct et ceci lui a bien réussi. La narratrice a su aussi jouer sur la solidarité.
Elle nous livre des réflexions intéressantes sur un nouveau mode de vie au croisement de l'écologie, l'entraide, les actions coopératives, la décroissance, un nécessaire changement économique et politique, en mettant la nature et l'humain au coeur du système, tout ceci avec humour et optimisme. Elle nous met cependant en garde contre les préjugés, les difficultés d'assumer un tel changement de vie car tout le monde n'a pas le haut potentiel d'adaptation de la narratrice et ce qu'elle nous raconte parfois peut rebuter.
C'est une lecture qui m'a intéressée car je souhaite comme la narratrice sauter le pas, ses idées, citées plus haut, sur la construction d'un autre monde, différent de celui dans lequel nous vivons correspond bien à mes aspirations, il ne reste plus qu'à mettre les choses en oeuvre, alors courage !
Je présente mes remerciements à l'équipe de Babelio ainsi qu'aux éditions Jouvence qui m'ont permis de lire ce livre. Ce fut une année où j'ai été bien gâtée en livres sur les opérations Masse critique. Merci encore à Babelio pour toutes ces découvertes et ces beaux cadeaux ! Un grand merci aussi à Nicolas pour les messages qu'on attend avec impatience qui font toujours chaud au coeur quand on les reçoit.
Commenter  J’apprécie         330
Ici, je me suis rencontrée. Et mon cœur me dit qu'il peut t'arriver la même chose. A condition d'y aller pas à pas, de faire des apprentissages de ne pas rebrousser chemin dès que tu te casseras la figure (car il va y en avoir des chutes).
Ce livre n'est ni un témoignage ni une vérité, il est le fruit de voix de la campagne, la mienne parfois, mais aussi celles d'autres, que j'ai glanées çà et là.
Oublie ce que disent ou pensent les autres. Une chose est sûre : quand t’auras trouvé ton bonheur, plus personne n’aura rien à y redire.
Tu connais cette phrase, qui dit que l’idéal serait que l’on s’invente une vie qui nous plaise, et grâce à laquelle on n’aurait plus besoin d’attendre avec tant d’impatience les vacances ? Eh bien, la vie à la campagne, c’est un peu ça.
L’évidence me sautait aux yeux de plus en plus : je ne pouvais pas déployer mes ailes, puisque le quotidien me les coupait.
Aurélie Delahaye | "Bianca" : invitation à la lecture, à l’échange et au partage