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lu en 2018
Dans ma liste des auteurs à lire, Charlotte Delbo y figurait. Premier tome de sa trilogie. Difficile de trouver les mots exacts pour définir son style et pour qualifier le contenu. C'est percutant. Un concentré de Primo Levi, George Semprun et Robert Antelme réunis. La description de l'horreur sous toutes ses formes : la soif abominable, le froid, la peur, la faim, la douleur, la mort, l'amitié. Par la force de ses mots, on est avec elle (elles), on vit les situations à l'identique et on se demande comment on a fait pour survivre !
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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Il y a des années, j'ai lu, le coeur lourd, Aucun de nous ne reviendra de Charlotte Delbo. En février cette année, j'ai fait un voyage émouvant et éprouvant à Birkenau et Auschwitz dans le cadre de mon métier d'enseignante. Après le Mémorial dela Shoah à Paris, nous sommes partis à Cracovie découvrant l'ancien ghetto de la ville et faire devoir de mémoire à Auschwitz-Birkenau. Depuis, une partie de moi est toujours là bas, ne cessant de penser à l'horreur humaine, à cette barbarie sans nom.
Il m'aura fallu quelques mois pour relire des écrits parlant d'Auschwitz… j'ai décidé de relire Aucun de nous ne reviendra de Charlotte Delbo . La plume de Charlotte Delbo est une plume brisée, une plume de la douleur. Pas de narration dans ce livre car l'histoire s'est arrêtée en arrivant dans ce camp de la mort mais une souffrance présente, omniprésente qui vous prend aux tripes… En relisant cette oeuvre, des images des lieux se superposent et plus que jamais je pense à ce devoir de mémoire que nous devons faire pour ne jamais oublier, pour ne jamais les oublier et pour que cette horreur, cette barbarie ne s'écrivent plus qu'au passé.

Lien : https://dubonheurdelire.word..
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C'est Valentine Goby qui m'a fait découvrir Charlotte Delbo lors d'une rencontre sur Kinderzimmer, elle récidive avec "Je me promets d'éclatantes revanches". On a moins parlé d'un essai qui a obtenu le Femina...mais il semble qu'enfin C.D. soit connue et reconnue; le centenaire de sa naissance n'avait pas suffit. C'est en CD (dans le cadre du Prix Lire dans le noir) que j'ai découvert Aucun de nous ne reviendra. Son évocation des camps est d'une écriture étonnante, magnifique.
Lien : http://cafelitterairedelambe..
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Ecrit dès 1946, ce livre n'a été édité pour la première fois qu'en 1970. J'avais vraiment découvert sa vie lors de la visite de l'exposition Autour de Charlotte Delbo à Poitiers. Ce livre est organisé en chapitres assez courts, avec des alternances de phrases longues et de phrases courtes, qui rythment la lecture. Si le sujet n'était pas aussi tragique, je dirai que l'écriture est très agréable! Certaines pages sont organisées comme des poèmes terribles, par exemple « Jusqu'à cinquante », page 93 de l'édition de 2013, lorsqu'un kapo, surveillé par un SS avec son chien, donne cinquante coups de bâton à un prisonnier. Au fil des pages, on voit ces femmes qui ont la hantise d'être transférées au bloc 25, dont on ne sort pas vivant, les longues marches pour aller travailler dans les marais immondes, les interminables appels dans le froid, la survie, le soutien mutuel, les liens qui s'établissent par nationalité, l'abandon de la volonté de vivre par certaines, les odeurs immondes du four crématoire. Un témoignage à découvrir absolument!
Lien : http://vdujardin.com/blog/de..
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Aujourd'hui, 27 janvier (date anniversaire de la libération d'Auschwitz), c'est la journée mondiale de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'Humanité. J'avais envie de commémorer cette journée à ma façon, sur mon modeste blog. Aussi, j'ai relu Aucun de nous ne reviendra de Charlotte Delbo. En ces temps un peu difficiles, je pense qu'il est plus que nécessaire de ne pas oublier ce qui s'est passé !Charlotte Delbo est une rescapée du camp d'extermination d'Auschwitz. Dès 1946, elle écrit Aucun de nous ne reviendra. Dans cet opus, l'auteure décrit le quotidien d'Auschwitz. Elle évoque les différents moments de la journée qui ponctuent la vie du camp ! Elle raconte la déshumanisation des déportés avec beaucoup de précision. Elle dit tout sans exception : la peur, la maladie, la faim, la soif, le froid… L'auteure a un style très épuré et poétique à la fois. Elle ne s'étend pas dans de longues descriptions, chaque mot est pesé et explose à nos yeux avec autant d'images horribles !
Lien : http://lesbavardagesdesophie..
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Je n'avais lu aucun de ses livres.
Une voie personnelle parmi les témoignages sur Auschwitz.
Une écriture qui rend sensible les sensations, douleurs, absence de sensations des corps, qui nous plonge dans l'horreur... sans autre commentaire que l'aveu de sa propre faiblesse et de l'entraide qui a permis pour certaines, dont elle a fait partie, que le désir de vie se maintienne - la pitié pour celles qui ne l'ont pas pu.
Aucune philosophie affichée, juste la force des faits, et le soin mis à rendre la langue assez souple pour coller au réel, le rendre dans la mesure du possible.
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Passionnée par les récits de vies et autres témoignages de rescapés de la Shoah et des camps de concentration, voici plusieurs mois que j'avais entendu parler des livres de Charlotte Delbo, sans vraiment parvenir à les trouver. C'est aujourd'hui chose faite avec ce tome 1 de la trilogie Auschwitz et après (trouvé à l'espace culturel Leclerc, aux Editions de Minuit, collection double).

Charlotte Delbo (née en 1913) a été déportée (par le convoi du 24 janvier 1943 dont seules 49 femmes sur 230 reviendront) pour son appartenance au Parti Communiste Français et pour faits de Résistance. Son mari (Georges Dudach), lui, a été fusillé au Mont-Valérien le 23 mai 1942. Elle restera à Auschwitz jusqu'au début de l'année 1944, date à laquelle elle est transférée à Ravensbrück jusqu'en avril 1945 (soit 27 mois de déportation).

Ce livre, elle l'a écrit à son retour, dans un cahier. Sans doute pour ne rien oublier des images qui la hantaient. Elle ne le publiera qu'en 1970 sans doute après avoir retravaillé à sa rédaction afin de le rendre plus supportable pour qui n'a pas connu de tels faits et après l'avoir complété de textes plus "poétiques" mais néanmoins très réalistes.

Car, faut-il le dire, cette lecture n'est pas une partie de plaisir !
De la même façon que l'a fait Alain Resnais avec son film documentaire Nuit et Brouillard sorti en 1956, Charlotte Delbo contribue, avec ce témoignage qui n'est pas un récit mais qui a néanmoins une valeur universelle, à informer sur ce qui a été et la façon dont elle l'a vécu, à faire un devoir de mémoire vis-à-vis des victimes et, peut-être, en l'écrivant et en le partageant, faire oeuvre de catharsis.

Sur le fond, Charlotte Delbo met des mots et des images insoutenables sur ce qui a fait son quotidien à Auschwitz et la façon dont celui-ci s'est imprégné dans son esprit, son corps et son coeur : la durée interminable des appels ; le froid qui tétanise ; la poussière qui assoiffe ; la faim qui dévore ; la soif inextinguible ; les nuits très courtes et agitées dans la vermine et les poux ; la peur au ventre de faire, de ne pas faire, de mal faire ; l'hygiène déplorable quand le corps ne peut plus rien retenir ; les travaux harassants ; l'omniprésence de la violence et de la barbarie ; la mécanique bien rôdée de l'extermination de masse... Mais aussi, la déshumanisation, la délation, les mécanismes de survie qui se mettent en place et tendent à ne plus se défendre ni protester, à ne plus aider, à ne plus agir et réagir quand, à son côté, l'une des leurs se laisse tomber et finit par mourir. Et également, cette peur insidieuse chronique qui, tel un linceul, colle à la peau au point, à un moment donné, de penser préférer la mort à la vie.

Sur la forme, ce témoignage est particulièrement atypique. D'une part, car il ne s'agit pas d'un récit linéaire mais d'une succession de courts textes, de formes et de tailles différentes, qui s'impriment dans l'esprit du lecteur comme autant d'instantanés pris sur le vif. A plusieurs reprises, l'auteure écrit qu'elle est au café en écrivant ses textes... Il y a là comme une distorsion entre une réalité heureuse et une narration particulièrement macabre, comme pour témoigner de la déchirure (voire la culpabilité) qu'elle continue de ressentir face à ce retour. Elle dit d'ailleurs, à un moment, qu'elle n'est pas tout à fait revenue.
Et puis, d'autre part, il y a ce rythme des phrases et des mots. Des phrases pas toujours ordonnancées comme on l'attendrait : entre autres "Aucun de nous ne reviendra" qui reviennent comme un leitmotiv témoignant qu'elles ne se faisaient plus trop d'illusions sur leur prochaine libération, mais aussi, là encore, que celles qui en sont revenues, ne seront plus jamais les mêmes.
Les mots : la description du froid ressenti sur les corps, la soif ressentie par Charlotte qui l'obligera à prendre des risques, les ordres aboyés par les Allemands et les kapos, la description des "fantômes" du block 25 et des cadavres dénudés qui s'amoncellent et qu'il faut charrier, les odeurs... des mots choisis, concis, pesants, crus même, répétés, martelés, accompagnés d'adjectifs précisant encore plus les choses... contribuent à ancrer dans les yeux et l'esprit des lecteurs des images insoutenables... comme pour dire, nous allions à marche forcée vers la mort...
Faites en sorte, lecteurs, de ne jamais oublier ce qui a été fait là !

Et Charlotte Delbo de préciser en exergue de son livre : "Aujourd'hui, je ne suis pas sûre que ce que j'ai écrit soit vrai. Je suis sûre que c'est véridique."

Pour ma part, au-delà de l'aspect informatif que je connaissais déjà, j'ai été bouleversée la concision de ses écrits, par le poids de ses phrases, de ses mots, et des images très (trop ?) réalistes qu'ils génèrent.
Une fois de plus, je reste pantoise face à l'indicible qu'elle parvient ici, avec le recul, à mettre en mots et je n'arrive toujours pas à comprendre comment ce peuple de gens éduqués qu'étaient les Allemands ont pu en arriver là. Comme j'ai pu le ressentir face au visionnage de Nuit et Brouillard, cela dépasse mon entendement. Et je suis encore plus abasourdie lorsque j'entends dire, ici ou là par d'habiles révisionnistes, que cela n'a jamais existé. Mais peut-on inventer de telles images ? de tels ressentis ?

J'ai été aussi particulièrement touchée et émue aux larmes de voir comment des femmes fortes, responsables et courageuses (elles étaient pour la plupart politisées et résistantes) ont pu, du fait des privations, des travaux exigés et des mauvais traitements, devenir cette masse soumise, indéterminée et nauséabonde, sans plus aucune dignité ni individualité, souvent plus désireuses de la mort que de la vie.
Et je suis encore plus abasourdie par cette extrême capacité de résilience qui a permis à certaines d'entre elles de s'en sortir et de continuer, bon an, mal an, à avancer dans la vie tout en assumant d'importantes responsabilités.
Qui aurait aujourd'hui le courage de ces femmes ?

Les tomes 2 de la trilogie Auschwitz et après sont :
Une connaissance inutile (1970)
Mesure de nos jours (1971)
Dans un autre livre publié en 1965, l'auteure évoque le convoi du 24 janvier.

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Charlotte Delbo, rare rescapée d��uschwitz, témoigne de cet enfer vécu et de son incapacité à oublier toutes les atrocités subies.

Ce rouleau compresseur nazi qui déshumanise chaque être dans une totale incompréhension.

Dans la lignée de « si c��st un homme » de Primo Levi, voici un ouvrage nécessaire et important pour ne surtout pas oublier.
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Ce livre est un récit autobiographique de l'auteure sur Auschwitz.
▪️
Charlotte Delbo est une déportée juive à Auschwitz dont j'ai entendu parler pour la première fois dans un livre de Valentine Goby "Je me promets d'éclatantes revanches". Une lecture bouleversante, qui m'a beaucoup touché.
Les textes sont plus ou moins courts, certains sont des poèmes.
Il n'y a pas de temporalité chronologique mais ce sont plutôt des successions de souvenirs, de ressentis.
Elle traite des besoins élémentaires comme la faim, la soif mais aussi des saisons, du rapport au(x) corps.
Elle interpelle parfois le lecteur notamment dans le très beau texte Ô vous qui savez : "Essayer de regarder, Essayer pour voir".
Elle nous montre la cruauté à l'état pur, sans pathos.
Elle parle au final peu d'elle, de sa vie d'avant, ce sont des textes sur ce qu'elle voit, ressent, à Auschwitz.
Autant vous dire que j'ai hâte de me procurer les 2 autres tomes.
Il est toujours délicat de parler de coup de coeur pour ce genre de témoignages, néanmoins je n'ai qu'un conseil, lisez le !!
▪️
Bref, j'ai beaucoup beaucoup beaucoup aimé!
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Un livre témoignage mêlé à de la poésie, une lecture bouleversante qui oblige parfois à s'arrêter, à poser le livre et à jeter un coup d'oeil par la fenêtre pour regarder le ciel. Une réalité qui paraît si lointaine et que beaucoup n'ont pas connue que Charlotte Delbo nous supplie de ne pas oublier.
Une envie, une nécessité de dire ce qui ne peut pas s'exprimer en mots, une "prière aux vivants pour leur pardonner d'être vivants". Une lecture à couper le souffle.
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