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3,14

sur 116 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A cinquante ans, Marie vient d'être quittée par son mari et se retrouve déboussolée. A l'occasion d'un voyage en Bretagne, où elle pense se ressourcer et retrouver goût à la vie et à l'écriture, elle va faire la rencontre de jeunes théâtreux qui ne semblaient attendre qu'elle pour monter un spectacle … L'occasion rêvée de montrer qu'elle vaut encore quelque chose, qu'elle peut rebondir et que sa vie n'est pas finie … Alors que Philippe Delerm nous avait plutôt habitué à des textes courts, voire très courts (cf. « Je vais passer pour un vieux con »), il renoue ici avec la forme romanesque, plus longue, plus fournie. On m'avait d'ailleurs mise en garde, en me disant que la qualité n'était pas au rendez-vous, et pour moi qui n'était pas une spécialiste de Delerm, qu'il ne fallait pas que je juge sur ce seul texte. Or j'avais été plutôt sévère avec son précédent recueil, et pour le coup je tends plutôt vers l'indulgence pour ce roman !

En effet, je me suis laissée lentement embarquer dans cette histoire de théâtre, et surtout j'ai poussé Marie de toutes mes forces à faire ce qu'elle avait envie de faire. Même si parfois ses efforts semblent dérisoires aux yeux de ses proches, son courage est salutaire. Et l'acte final (que je ne dévoilerai pas ici) le montre : Marie est un Personnage romanesque par excellence, qui ne peut transiger avec la littérature, l'amour et la beauté. Un Personnage de cinéma aussi puisque Philippe Delerm démarre son texte en évoquant une musique de film. Comme il le dit lui-même « beaucoup de vies sont accompagnées ─ ou pourraient l'être ─ par une musique de film. »

Personnage romanesque donc, tout au long du roman, Marie marche sur un fil, comme nous tous, au jour le jour et envers et contre tout … un fil qui mène au bonheur ? Peut-être oui mais alors le vrai bonheur, pas celui dont on parle partout à la télévision, à la radio, qui fait l'objet d'un véritable phénomène éditorial, comme veut nous le faire comprendre l'auteur …

« Partout dans les journaux, les publications, sur les chaînes de télévision on ne parle que du bonheur. Je pense que le bonheur n'est pas une morale applicable en toutes choses. Aujourd'hui il y a une inflation du bonheur. Lorsque je suis à Paris, comme Pierre, je n'entends que des gens qui parlent fort et expriment leur bonheur de travailler, de vivre, de partir en vacances… Ils parlent trop fort pour parler vrai. Tout le monde est ivre d'un faux bonheur, les autres doivent se taire. «

Sans être un grand livre, c'est donc un texte agréable à lire, doté de quelques réflexions très justes sur la littérature, le théâtre, sur l'édition (l'éparpillement étant peut-être du coup son principal défaut, qui peut déranger.)
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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Un roman qui me laisse un avis mitigé. J'ai apprécié la plume, un délice de parcourir tant de beaux et grands mots mais l'histoire ne m'a pas passionnée, j'ai eu beaucoup de mal à suivre Marie, à la cerner ainsi que son univers. Dommage que le fond et la forme ne se sourient pas dans ce roman.
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L'écriture de Philippe Delerm est comme toujours très agréable. Par un style sans prétention, il nous fait vivre des instants de vie. Dans Elle marchait sur un fil, nous partageons les doutes et les incertitudes de Marie, une quadragénaire dont le mari et le fils sont partis et qui se doit de trouver un nouveau sens à sa vie. Loin des tumultes de Paris, cette attachée de presse freelance trouve à l'occasion des vacances ce qui l'anime : des jeunes gens qui préparent le concours — celui pour rentrer au Conservatoire National des Arts Dramatiques — comme son Étienne, son fils, il y a des années de cela. Lui, qui — au regret de sa mère — avait renoncé à cette, à sa vocation, comprendre ici celle de Marie. le hasard fait bien les choses et Marie va donc aider ces jeunes gens pendant les vacances, mais aussi de retour à la capitale. Elle leur écrit une pièce — faite pour eux — et va vibrer avec eux.

L'occasion pour le lecteur de découvrir le monde de l'édition mais surtout celui plus pernicieux et plus secret du théâtre, l'importance dans ce milieu du talent, du travail et du réseau. L'occasion pour l'auteur d'évoquer les changements de la vie. Marie est en pleine crise de la quarantaine, et se retrouve seule et sans repère… jusqu'à sa rencontre avec les adolescents. Mais pour leur part, ils grandissent et les aléas de la vie finissent par mettre de la distance entre eux, des tensions voient ainsi le jour. Et Marie marche désormais sur un fil, et ce, jusqu'à la chute… Celle du roman qui en laissera plus d'un dubitatif.
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" Il n'y a que des destins singuliers, au théâtre et partout. Elle remet ses écouteurs. Chaque vie mérite sa musique. La mélodie du Roi de coeur est sa musique. Elle dit que tout est beau quand la folie commence. Mais la folie ne gagne pas. "

Marie, la cinquantaine dynamique se retrouve seule, son compagnon de vie est parti avec une femme plus jeune, leur fils Etienne et son épouse ont leur vie, elle s'occupe de sa petite fille Léa mais tout est à reconstruire et tel un funambule, elle oscille sur ce nouveau fil tendu devant elle.

Entre sa maison de Bretagne et son appartement parisien, elle ne sait trop où se réfugier. En Bretagne elle a son amie de toujours, Agnès, comme elle séparée de son conjoint, avec qui elle travaille dans le restaurant galerie, ainsi qu'André, son voisin qui l'âge venant a décidé de s'installer en maison de retraite pour regarder venir sa fin. A Paris, Marie a son travail d'attachée de presse dont elle se détache peu à peu fuyant les succès fabriqués, et surtout sa petite-fille, Léa, dont elle est très proche.

Alors qu'elle séjourne dans sa maison bretonne, Marie fait la connaissance des enfants des nouveaux propriétaires de la maison d'André venus, avec des compagnons de travail, préparer le concours du Conservatoire. Pour Marie, c'est un retour en arrière, un retour à l'époque où Etienne préparait le même concours, une époque où il souhaitait devenir acteur et où sa mère rêvait pour lui avec l'espoir de lui écrire un texte qui le conduirait au succès.

Grisés par l'attention qu'elle leur porte, les jeunes comédiens se laissent guider et Marie se lance dans l'écriture de ce spectacle qu'elle porte en elle depuis si longtemps. Elle s'immerge totalement dans ce projet au point d'en perdre le contact avec la réalité, de couper le fil qui la relie au monde des vivants.

Dans un style à la fois poétique et fluide, Philippe Delerm nous invite à emboîter le pas à Marie nous offrant de progresser avec elle sur ce fil tendu à l'extrême. Et ce sont en effet vers des extrémités que ce chemin nous entraîne, les extrémités du coeur, de l'engagement, de la vie tout simplement.

Avec de nombreuses références à Proust et à sa Recherche du temps perdu, Philippe Delerm offre ici un roman plein de délicatesse et de souffrance. Les personnages nous laissent à distance, on ne sent pas d'empathie pour Marie qui vit par procuration, ni pour Etienne qui refuse d'avouer son échec à poursuivre ses rêves mais on se sent entraîné vers ces rêves que chacun porte en lui sans être certain de pouvoir jamais les atteindre.
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Philippe Delerm est-il fait pour l'écriture de romans ? Celui-ci donnerait certainement quelques arguments à ceux qui en doutent. Même si je goûte toujours autant le style si délicat de l'auteur, j'ai en revanche moins apprécié l'histoire un rien plan-plan de Marie, cette attachée de presse quinquagénaire quittée par son mari et qui se reconstruit en s'entichant d'un groupe de jeunes comédiens et du spectacle qu'ils créent, "Le fil". du contenu de ce Fil, on ne saura rien ! Cela ne relèverait-il pas plutôt de la paresse du romancier que d'une démarche délibérément choisie ? Pour donner davantage de consistance à son intrigue, Philippe Delerm y greffe des personnages au boboïsme criant tels le fils de Marie architecte d'intérieur après avoir été aspirant comédien au Conservatoire ou son amie galeriste-restauratrice à qui elle prête un coup de main. Il tire encore à la ligne en ajoutant aux faire-valoir le vieux voisin parti dans l'Ehpad "La Petite Madeleine", quelle belle fin pour cet admirateur de Proust !
Un ouvrage dispensable qui atteste que le regard "impressionniste" de Delerm sied bien mieux à ses textes courts qu'à ses romans.
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Je n'avais jamais eu l'occasion de lire un livre de Philippe Delerm. Je ne connaissais donc pas son style. J'avais simplement entendu parler de ses nouvelles qui racontaient de courts instants de la vie quotidienne, et qu'il magnifiait avec talent, selon les critiques.
A la fermeture de ce roman, je comprends ce que les gens aiment chez cet auteur. Il est juste. Il arrive à incarner une situation de manière à nous la faire vivre presque physiquement. Il décrit un moment, une pensée, une sensation en plusieurs pages là où d'autres n'auraient utilisé qu'une ligne. Il crée ainsi une empathie particulièrement forte.
Les qualités qui font de lui un artiste de la nouvelle, deviennent moins convaincantes lorsqu'il s'attaque au format roman. Plusieurs scènes, même de qualité, mises bout à bout, ne font pas forcément un grand roman. J'ai bien ressenti les émotions du personnage, je suis rentré dans son intimité mais son histoire ne m'a pas passionné. Je n'ai pas adhéré au scénario, empli de clichés et de raccourcis, et dépourvu de romanesque. Racontant les petites contrariétés de comédiens, je l'ai trouvé un peu trop excluant et malgré sa petite taille, je me suis ennuyé vers la fin.
Je garderai le souvenir d'un grand décrypteur de l'instant et je retenterai ma chance avec Philippe Delerm dans ses petites histoires, qui semblent lui correspondre un peu mieux.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Marie a été quittée par son compagnon. A 50 ans, la voilà qui doit apprivoiser la solitude, malgré la présence de sa petite-fille Léa dont elle aime s'occuper. Elle décide de passer tout l'été dans sa maison au Fahouët, en Bretagne. Elle y lira et pourra y exercer à distance son métier d'attachée de presse indépendante. Dans la maison voisine se sont installés cinq jeunes gens, Micka, Olivia, Jeanne, Louise et Joseph, qui préparent le concours d'entrée au Conservatoire de théâtre. Marie va bientôt sympathiser avec eux, et donner libre cours à sa fibre théâtrale qu'elle avait oubliée lorsque son fils avait abandonné sa carrière de comédien pour devenir architecte d'intérieur. Avec les cinq jeunes comédiens, elle va plonger dans l'écriture d'une pièce de théâtre, le Fil, à laquelle va même participer Léa. le projet la monopolise tant qu'elle va en négliger son travail, et même sa propre vie…

On ne comprend pas grand-chose au contenu de la pièce, tout au juste qu'il s'agit une sorte de mise en abîme sur le travail du comédien. Peu importe, l'essentiel est dans l'implication extrême de Marie, pour qui ce projet devient réellement vital. Elle fait fi de l'inquiétude de son fils, de son ex compagnon, de ses amis et collègues, rien ne compte plus que ce Fil qui semble si fragile.

Le roman est un peu longuet, et le style de Delerme parfois un peu emprunté : le grenier où "elle avait installé un futon et ses insomnies" par exemple, et des clichés agaçants – Marie porte un jean, des chaussures en toile et un pull marin… Un peu décevant donc.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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A 50 ans, Marie se retrouve seule. Elle montera avec de jeunes comédiens, le spectacle qu'elle avait imaginé pour son fils.
Que reste-t-il à créer quand on entame la seconde partie de sa vie ?.
Entre la Bretagne et Paris, l'auteur aborde le portrait fragile d'une femme en équilibre sur un fil.
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Disons qu'en comparaison avec d'autres livres que j'ai lus de Philippe Delerm, je dois avouer que ce n'est peut être pas son meilleur (à mes yeux), et je comprends les avis mitigés, MAIS... bien que j'aie trouvé cela un peu "inégal", j'ai été touchée par ce roman.

Il y a toujours cette nostalgie douce, cette vision de la vie chère à Philippe Delerm, simple mais grave aussi. Il sait depuis toujours décrire les équilibres précaires, les détails de ces moments passés à osciller entre volonté et résignation, ce fil, sur lequel nous avons et/ou aurons tous et toutes eu à marcher.

Certains passages peuvent paraître moins "crédibles", quoique la vie reste suffisamment surprenante... mais dans l'ensemble je me suis laissée emmener dans l'histoire, cette période charnière d'une vie, cet entre-deux, ces questionnements, entre craintes, bilan, fragilités, rejets, envies et bascules... et où la folie n'est pas loin.
Marie (à laquelle je ne me suis malheureusement pas trop attachée) a 50 ans (et ne connaît pas la "zénitude" "de l'âge", dont on nous rebat parfois un peu les oreilles...), elle se retrouve abandonnée par celui qu'elle aimait, a une adorable petite fille mais subit l'éloignement de son fils, voit un voisin-ami décliner, occupe un boulot d'attachée de presse qui ne lui convient plus, elle subit ces "attaques" et se raccroche (trop), du coup, à un projet qui lui tient à coeur/l'obsède dangereusement.

L'intégralité:
Lien : http://blablablamia.canalblo..
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Ce que j'ai préféré dans ce roman, c'est retrouver des allusions à A la recherche du temps perdu que je suis en train d'écouter, et notamment à un extrait lu par André Dussolier, disponible chez Thélème. Et c'est vraiment ce roman qui m'a fait me rendre compte que de nombreux romans mentionnaient cet auteur, je pense plus que tout autre auteur, que ce serait désormais toujours un plaisir pour moi de retrouver ces allusions à Tante Léonie ou a Bloch au détour des romans et qu'avoir lu Proust nous intégrait à un nouveau cercle de lecteurs. Par contre, je n'ai pas trouvé Marie très sympathique, sans doute parce que je me suis davantage identifiée à son fils qu'à elle et que le fait qu'elle ait des activités avec sa petite fille Léa dans le dos de son fils dont elle sait qu'il désapprouverait m'a déplu, tout comme m'a déplu ce rêve d'un fils comédien dont elle n'a pas su faire le deuil, ainsi que certaines de ses phrases:

Je crois avoir beaucoup fait pour Léa, et avec elle...

Bien sûr, il y a les belles phrases de Philippe Delerm mais j'aurais aimé un peu plus de consistance.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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