Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies.
Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
Philippe Delerm/5
7 notes
Résumé :
«Terre de bruyère. Elle a donné son nom au sol qui la conçoit. C'est dire de quel prestige est habité la fleur éponyme, pourtant si simple, couvre sol de lande et de forêt. On en cueille un brin frêle. Les clochettes lilliputiennes ont le rose-mauve d'une fraîcheur à l'avance passée mélancolique, un trait de rouille infime sur les bords. Un signe, une histoire d'amour, un souvenir d'automne. »
Bruyère, pensée, coquelicot, pivoine, rose trémière, horte... >Voir plus
Bruyère, pensée, coquelicot, pivoine, rose trémière, horte... >Voir plus
étiquettes
Ajouter des étiquettes
Que lire après Le caractère de la bruyèreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3)
Ajouter une critique
Un livre très jolie qui met en valeur les textes de Philippe Delerm portrait de fleurs Bruyère, pensée, coquelicot, pivoine, rose trémière, hortensia, chrysanthème, jonquille, muguet, jacinthe, pissenlit, glaïeul, carotte sauvage.
A travers son écriture, il nous insuffle les odeurs et les couleurs des différentes fleurs grâce à des dessins d'aquarelle mise en valeurs.
On sent bien l'écrivain amoureux de notre belle nature, mettre en lumière dans ces textes son gout pour le naturel.
On est presque déçu quand arrive la fin du livre.
A travers son écriture, il nous insuffle les odeurs et les couleurs des différentes fleurs grâce à des dessins d'aquarelle mise en valeurs.
On sent bien l'écrivain amoureux de notre belle nature, mettre en lumière dans ces textes son gout pour le naturel.
On est presque déçu quand arrive la fin du livre.
Ce livre, petit par le format, grand par son contenu et la qualité de ses illustrations sort à point pour les fêtes de fin d'année. En textes courts, poétiques et/ou humoristique, l'auteur nous décrit plantes et fleurs de nos jardins et campagnes.
Tout est soigné dans ce volume, que ce soient les remarquables aquarelles de Martine Delerm, les pages aux angles arrondis et papier épais, ou encore la présentation générale, façon « carnet de notes », avec son élastique qui permet de le glisser dans la poche sans l'abîmer, pour de longues balades champêtres…
Il saura séduire tous les amoureux de la nature et des beaux mots, c'est certain.
http://lecturepassion.wordpress.com/2011/11/10/le-caractere-de-la-bruyere-philippe-delerm/
Tout est soigné dans ce volume, que ce soient les remarquables aquarelles de Martine Delerm, les pages aux angles arrondis et papier épais, ou encore la présentation générale, façon « carnet de notes », avec son élastique qui permet de le glisser dans la poche sans l'abîmer, pour de longues balades champêtres…
Il saura séduire tous les amoureux de la nature et des beaux mots, c'est certain.
http://lecturepassion.wordpress.com/2011/11/10/le-caractere-de-la-bruyere-philippe-delerm/
C'est un merveilleux petit livre, léger comme un souffle. Les aquarelles sont magnifiques, les textes aussi, c'est un petit trésor .
Citations et extraits (27)
Voir plus
Ajouter une citation
On plonge en vain les mains dans l'eau douce des jacinthes - on ne sera pas mouillé. On en retire, maladroit, tige après tige, de petits lampions aux clochettes étriquées, déchiquetées, sur leur tuteur de tubéreuse vert et blanc glacé.
Avec une herbe coupante et râpeuse on scelle ce bouquet.
Pas de remords
Sous les bouleaux la mare bleue n'a pas frémi.
Avec une herbe coupante et râpeuse on scelle ce bouquet.
Pas de remords
Sous les bouleaux la mare bleue n'a pas frémi.
Monet, Renoir en ont peint l'avalanche, l'ourlet immense, l'écume des prairies.
Mais si le coquelicot a le pouvoir d'irriguer le paysage, on reste confondu de sa faiblesse en l'approchant.
Une tige duveteuse des plus grêler, mais les pétales surtout sont surprenants.
Ils tiennent par miracle autour d'un pistil noir, et se flétrissent et se défont, tachent les mains qui les condamnent.
Ils veulent exister dans le regard. Vivre sans qu'on les touches.
Mais si le coquelicot a le pouvoir d'irriguer le paysage, on reste confondu de sa faiblesse en l'approchant.
Une tige duveteuse des plus grêler, mais les pétales surtout sont surprenants.
Ils tiennent par miracle autour d'un pistil noir, et se flétrissent et se défont, tachent les mains qui les condamnent.
Ils veulent exister dans le regard. Vivre sans qu'on les touches.
La fleur d'hortensia, considérée de près, n'est qu'une petite bonne femme qui sort de chez le coiffeur.
Elle en a la rotondité, la roseur échauffée par l'épreuve du casque, le volume un peu boursouflé.
Passe encore pour l'illusoire permanente, mais le pire est parfois qu'elle réclame une couleur et c'est alors du bleu, toujours.
Un bleu artificiel et très vite incertain.
Elle rêve d'élégance et reste au clan pataud des bichonnées.
Elle en a la rotondité, la roseur échauffée par l'épreuve du casque, le volume un peu boursouflé.
Passe encore pour l'illusoire permanente, mais le pire est parfois qu'elle réclame une couleur et c'est alors du bleu, toujours.
Un bleu artificiel et très vite incertain.
Elle rêve d'élégance et reste au clan pataud des bichonnées.
Et si l'on oubliait qu'il est la fleur des morts ?
Le chrysanthème est tellement emprisonné, en rangées infinie, dans des pots ronds, chez les fleuristes, dans les jardineries, dès qu'octobre s'avance.
On ne le choisit pas : en l'achetant, on s'acquitte du prix du souvenir.
Pourtant le chrysanthème est beau, d'une rousseur qui ne demanderait qu'à s'épanouir jusqu'à la sensualité.
Mais il est mort d'avance. Mort de l'idée de mort.
Le chrysanthème est tellement emprisonné, en rangées infinie, dans des pots ronds, chez les fleuristes, dans les jardineries, dès qu'octobre s'avance.
On ne le choisit pas : en l'achetant, on s'acquitte du prix du souvenir.
Pourtant le chrysanthème est beau, d'une rousseur qui ne demanderait qu'à s'épanouir jusqu'à la sensualité.
Mais il est mort d'avance. Mort de l'idée de mort.
Dans l'allée
flottaison des
capucines
vert à odeur de câpres
révérence d'ombrelle
naissance ébouriffée
rouge, orangé
vert de légumineuse
Jonquille
Carotte sauvage
Pensée
Liseron
Chèvrefeuille
Pois de senteur
flottaison des
capucines
vert à odeur de câpres
révérence d'ombrelle
naissance ébouriffée
rouge, orangé
vert de légumineuse
Jonquille
Carotte sauvage
Pensée
Liseron
Chèvrefeuille
Pois de senteur
Videos de Philippe Delerm (56)
Voir plusAjouter une vidéo
Les plus populaires : Littérature française
Voir plus
Les Dernières Actualités
Voir plus
Autres livres de Philippe Delerm (65)
Voir plus
Quiz
Voir plus
Delerm - La Première Gorgée de bière …
Complétez le titre : Les loukoums chez ….
L'Arabe
Madame Rosières
10 questions
60 lecteurs ont répondu
Thème : La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules de
Philippe DelermCréer un quiz sur ce livre60 lecteurs ont répondu