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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le nouveau roman graphique, une fois n'est pas coutume, ne s'appuie pas sur les souvenirs du dessinateur, scénariste. En effet, il raconte le rapt de l'humanitaire Christophe André enlevé en Tchétchènie en 1997, les 111 jours de sa captivité jusqu'à son évasion. Delisle prend son temps pour montrer les différentes phases ressentis par l'otage. On éprouve nous aussi une sorte d'écrasement, d'étouffement devant la répétition de ses journées, ces semaines passées sans aucune information. Et paradoxalement c'est peut-être sur cet aspect là que le bât blesse, en tout cas qu'une forme d'ennui gagne le lecteur. C'est forcément voulu par Delisle mais ce roman graphique (432 pages) aurait peut-être gagné à être plus resserré. Les 60 dernières pages racontant l'évasion de C. Henry apportent enfin le rythme qui fait parfois défaut. Cela n'enlève rien à la qualité de l'oeuvre bien évidemment et au talent de l'artiste.
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En 1997, Christophe André mène sa première mission humanitaire en Tchétchénie pour le compte de Médecin sans frontière. Dans la nuit du 1er au 2 juillet, des hommes s'infiltrent dans le bâtiment dans lequel il loge à Nazran et l'embarquent avec eux. C'est alors que commence sa vie d'otage qui durera près de quatre mois au terme desquels il parviendra finalement à échapper à ses ravisseurs. Ce sont les 111 jours de captivité que nous relate Guy Delisle dans son dernier roman graphique, un ouvrage imposant à la lecture duquel on ne ressort pas indemne. le pari de l'auteur était osé, raconter jour après jour le quotidien de cet otage passant l'essentiel de ses journées seul, attaché à un radiateur, n'ayant, à priori, rien de captivant. On se prend pourtant très vite au jeu grâce à l'empathie immédiate qu'on éprouve pour le personnage, un homme ordinaire qui ne comprend pas ce qu'il lui arrive, qui a peur, qui cherche à se rassurer, à s'occuper, à ne pas devenir fou. En nous plongeant dans la tête du protagoniste, l'auteur nous incite à nous mettre à notre tour à la place de cet otage et à réfléchir à la façon dont nous réagirions dans une situation similaire. Serait-on par exemple capable de maintenir, par fierté, une attitude indifférente à l'égard de nos geôliers ? Saurions-nous saisir la première opportunité pour nous échapper ? Arriverions-nous à rester sain d'esprit ?

On suit avec un mélange d'appréhension et d'impatience le décompte des jours, curieux de savoir quelle attitude le personnage va adopter face à telle ou telle situation, avec toujours cette obsédante question en tête : et nous, qu'aurions-nous fait dans les mêmes circonstances ? Quelques moments cruciaux mis à part, le quotidien de Christophe André se réduit cela dit pendant la majorité de l'ouvrage à une longue attente, sans qu'aucun événement notable ne vienne troubler son ennui. Un sentiment que le lecteur, bien qu'en en étant témoin, n'éprouve cela dit à aucun moment lui-même tant la tension née de l'attente et de l'espoir reste perceptible, même dans les moments les plus anodins. Les planches se succèdent donc et se ressemblent, avec parfois quelques éléments supplémentaires témoignant d'un infime changement. le décor est tellement minimaliste que seuls de subtiles jeux de couleurs permettent de temps à autre de nous informer des jours et des nuits qui passent. Pendant tout ce temps, ce sont les pensées du personnage qui nous occupent : ses questionnements, ses moments de désespoir ou d'euphorie, et surtout ses stratégies pour échapper à l'ennui et rester lui-même (stricte décompte des jours, jeu sur les batailles napoléoniennes qui le passionnent depuis longtemps, une petite touche d'humour par-ci par-là...).

Avec ce récit d'otage, Guy Delisle nous plonge jour après jour dans le calvaire vécu par Christophe André, sans chercher à nous épargner l'impatience et la tension due à l'attente interminable endurée par l'otage. le résultat aurait pu être ennuyeux au possible mais pousse au contraire le lecteur à l'introspection et à l'empathie envers tout ceux qui, en ce moment même et partout dans le monde, doivent endurer cette épreuve.
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La vie de Christophe André bascule une nuit de juillet 1997, lorsque, jeune membre d'une ONG basée à la frontière de la Tchétchénie, il est enlevé par des inconnus cagoulés qui l'emmènent vers une destination inconnue.

Là commence le récit de ses longs mois de captivité, mis en mots et en images avec une grande sobriété par G.Delisle, qui a recueilli son témoignage plusieurs années après.

Christophe est d'abord un peu sonné, hébété, perdu, mais confiant dans l'issue probablement rapide de cet "incident" de parcours.
Mais le temps passe, les jours s'enchainent, les lieux de captivité changent, voire se dégradent...et il ne se passe rien. Il est toujours là, seul, attaché à son radiateur, avec pour seule compagnie ses geôliers qui lui apportent sa maigre pitance deux fois par jour, puis le laissent à nouveau dans sa solitude sans repères.
Au milieu de ce néant, seuls le retiennent à la raison le maintien de son calendrier interne, et les grands batailles dont il aime à se rappeler le déroulement pour ne pas sombrer dans la folie.
Jusqu'à ce jour où l'incroyable advient : une possible fuite...

Le lecteur suit la captivité de Christophe jour après jour, dans sa peur, dans son ennui, suite interminable de cases et de planches que l'on tourne sur le vide, l'angoisse, la solitude et le silence. Tout est glauque, froid, sans couleurs ni relief.
Et puis tout s'accélère dans les 100 dernières pages, jusqu'au dénouement heureux, dont on regrette cependant qu'il n'apporte pas plus de réponses sur les enjeux de cet enlèvement, et les conséquences qu'il a pu avoir sur la vie de Christophe.

C'est une belle oeuvre, plutôt forte et très travaillée, mais pour une raison qui m'échappe, j'ai eu du mal à me sentir en totale empathie avec le personnage. Il m'a manqué un petit quelque chose, une étincelle dans tout ce bleu, ce froid, ce temps qui s'étire et ce silence.

J'en garde un sentiment un peu mitigé.
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Guy Delisle nous raconte l'enlèvement de l'humanitaire Christophe André enlevé en Tchétchènie en 1997, les 111 jours de sa captivité jusqu'à son évasion.

J'imagine que c'est la volonté de nous faire sentir étouffé, enfermé, oppressé par cette longue détention en image qui se répètent encore et encore.

Je n'ai pas été touchée par cette histoire. je n'en ai lu que du bien et je l'ai lu en moins d'une heure, amorphe dans mon divan... Long et sans émotion pour ma part. J'avais hâte au dénouement ultime.

Cela n'elève rien au talent de Delisle.
Mais je devrai en lire d'autres afin de pouvoir dire que j'aime cet auteur illustrateur ....
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J'adore les oeuvres de Guy Delisle, je les parcours toujours avec un immense plaisir. C'est pourquoi j'ai emprunté S'enfuit: Récit d'un otage sans hésiter à ma bibliothèque.
Contrairement aux autres romans graphiques de l'auteur, celui-ci ne raconte pas ses propres souvenirs, mais bien ceux du travailleur humanitaire Christophe André, enlevé en Tchétchènie en 1997. Bien que le talent de l'auteur y soit encore une fois indéniable, je n'y ai pas retrouvé le grand plaisir de la découverte d'un autre monde, d'une autre réalité, d'un certain voyage...

Le récit est littéralement l'exposition des faits connus par l'otage au moment des événements, soit pendant les 111 jours de sa captivité jusqu'à son évasion. Cela a des bons et des mauvais côtés: bien sûr, l'auteur prend le temps d'exposer les différentes phases d'émotions et de réflexion par lesquelles passe le captif. le lecteur est ainsi capable de ressentir l'incapacité à agir, l'impuissance, l'étouffement, la répétition des journées, le manque cruel d'information et de repères. le problème, c'est que cet ennui, cette lassitude, cette immobilité frappe également le lecteur. Il aurait peut-être été plus intéressant de voir en parallèle un autre point de vue afin d'avoir plus d'informations que le personnage captif. C'est quand même long 400 pages de répétitions et de manque d'informations!
Même si l'histoire reste intéressante, il manque nettement quelque chose pour qu'elle soit pleinement satisfaisante.
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L'idée de départ, raconter la prise d'otage de Christophe André sous forme de bande dessinée, était vraiment bien pensée. Par les traits de crayons très anguleux, la sobriété des dessins et l'utilisation de tonalités très sombres on parvient à ressentir la pression et la fragilité de la situation. Toutefois, Guy Delisle n'est pas parvenu à m'embarquer complètement avec lui. Il m'a manqué quelque chose pour pouvoir totalement adhérer et partager avec Christophe André ses peines et ses moments d'espoirs: par exemple comme ce moment fort lorsque l'otage parvient à toucher le mur du fond pour la première fois après des mois d'enfermement....N'étant pas habituée à ce format littéraire, peut-être sont-ce les phrases qui m'ont perturbées, trop courtes pour pouvoir m'accrocher, où le manque de détails sur l'état psychologique pendant la séquestration, l'évasion et après la libération...
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Après ses récits de voyage, auréolé d'un prix à Angoulême pour le dernier, Guy Delisle avait la délicate mission de parvenir à continuer son chemin différemment, au risque de moins plaire. Après des livres léger (et dispensables) sur son rôle de père, le voilà qui revient à l'humanitaire (et à moindre mesure au voyage) avec « S'enfuir », qui raconte le récit de Christophe André, enlevé dans le Caucase en 1997.

Nouveauté chez Guy Delisle : aucune once d'humour ne parsème le livre. L'auteur opte pour un ton factuel pour ce récit d'otage. Pas de mise en situation non plus. On commence dès l'enlèvement, on finit à la libération. On ne connaît pas grand-chose de Christophe. C'est un peu dommage de n'avoir pas développé un peu plus son parcours, car le personnage ressemble à un être lambda. Finalement, ça pourrait être n'importe qui. C'est peut-être voulu par Delisle, mais ça manque d'empathie.

Le récit est évidemment glaçant et prenant de par la situation. Christophe est menotté à un radiateur pendant des mois dans une pièce vide doté d'un unique matelas. On ressent sa souffrance (toute intérieur) et le quotidien rythmé par les repas et les pauses pipi. On ne va pas se mentir, la lassitude s'installe vite. Il faudra qu'il s'enfuie pour que l'intérêt revienne.

À la lecture, on se demande si la bande dessinée était le meilleur médium pour traiter cette histoire. le lieu est vide, unique. Il n'y a presque pas de paroles échangées ou de mouvements… le pavé est énorme, mais pouvait-il en être autrement ? Au final, on ressent bien l'ennui comme l'otage que nous suivons.

Au niveau du dessin, Guy Delisle développe son style simple et efficace. Vu le dépouillement des lieux, on le sent à l'aise ! La colorisation en bichromie, froide, est adapté à l'ouvrage. Par contre, en représentant son personnage majoritairement sans que l'on voie ses yeux est peut-être une erreur. Christophe, malgré la narration, est passif mais paraît aussi indifférent.

« S'enfuir » ne m'a pas beaucoup passionné. Lorsqu'il est dans l'action, au début et à la fin, l'ouvrage se lit avec tension. Puis, la lassitude s'installe pendant une bonne partie du livre. Il ne se passe rien, aucune péripétie. On peut être admiratif de la prise de risque de Delisle de traiter un sujet si difficile, mais la réussite n'est pas forcément au rendez-vous. Reste le suspense de la fuite qui tient mine de rien le lecteur en haleine.

Lien : http://blogbrother.fr/senfuir/
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Le récit d'otage en Tchétchénie durant les années 1990. Sobre, poignant, angoissant. Delisle parvient à retranscrire l'attente et la folie qui veille, lorsqu'un homme est enfermé, privé de liberté (mais par de penser, heureusement) et au lendemain incertain. le courage de cet homme ordinaire pour oser s'enfuir est vraiment exceptionnel.
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Un roman graphique de 400 pages dessiné en tons gris bleuté. L'intrigue est captivante et le personnage, un français travaillant pour une ONG, plutôt attachant.
Le seul hic de cette histoire qui tourne autour de l'enfermement de Christophe, prisonnier d'un groupe de Tchétchènes. le récit se répète inlassablement en milieu du livre et devient lassant : paillasse, menottes, soupe, toilettes. L'ouvrage aurait mérité d'être resserré.
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Très peu lecteur de bandes dessinées, j'ai lu l'ouvrage du québécois Guy Delisle avec plaisir. La répétition de certaines vignettes, loin de lasser, témoigne efficacement de la lenteur des journées d'isolement du personnage principal. J'aurais tout au plus aimé un peu plus de couleurs (le choix du dessinateur est assez monochrome, c'est sans doute un choix artistique). le résultat est tout de même concluant, puisque cette lecture me donne envie de découvrir, à l'occasion, les autres titres de l'auteur.
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