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EAN : 9782756025698
334 pages
Delcourt (03/11/2011)
4.25/5   1978 notes
Résumé :
Guy Delisle et sa famille s'installent pour une année à Jérusalem. Mais pas évident de se repérer dans cette ville aux multiples visages, animée par les passions et les conflits depuis près de 4 000 ans. Au détour d'une ruelle, à la sortie d'un lieu saint, à la terrasse d'un café, le dessinateur laisse éclater des questions fondamentales et nous fait découvrir un Jérusalem comme on ne l'a jamais vu.

Autre résumé:
Comme il l'avait fait dans Chro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (237) Voir plus Ajouter une critique
4,25

sur 1978 notes
En connaisseur parfois lointain de certains genres de la bande dessinée, j'ai toujours vu ces Chroniques de Jérusalem comme un roman graphique intelligent puisant ses inspirations dans la forte actualité du conflit israélo-palestinien. Alors j'ai été ravi de l'offrir à quelqu'un, fan des récits contemporains qui semblait se remettre aux bandes dessinées et tout autant de lui emprunter quelques mois plus tard (merci à lui donc au passage !).

Difficile d'ajouter grand-chose de neuf aux nombreuses critiques élogieuses sur ces Chroniques de Guy Delisle. Que retenir vraiment de ce journal en fait ? Il est évident qu'ici est largement mis en valeur la montée sécuritaire en Israël (ce domaine est un des lobbyings dominants, c'est pour dire…), mais également la présence d'une opposition critique dans ce même État. Ce recul est intéressant, tout comme il l'est dans la volonté de faire ouvrir les yeux des gens sur le rôle bien souvent malsain des journalistes internationaux et des médias en général. C'est donc le témoignage qui est central ici, un témoignage d'un quasi anonyme (un père au foyer, auteur de bande dessinée, perdu dans une foule de considérations qu'il ne comprend pas ou peu) au sein d'un monde finalement hypermédiatisé, même si paradoxalement la pauvreté guette à chaque coin de rue. Car l'humanitaire, première raison pour l'auteur d'aller à Jérusalem pour suivre sa femme, reste là aussi primordial dans l'accès à des informations sur cet espace israélo-palestinien bien tourmenté.

On cultive donc les paradoxes dans ce roman graphique à l'apparence tout simple, mais qui soulève un nombre immense de considérations humanistes. Guy Delisle use encore de ses dessins improvisés et de son humour décalé pour nous rendre vivant et concret une situation tout de même aberrante pour une ville comme Jérusalem ! Ça donne en tout cas bien envie de découvrir l'avis de cet auteur, engagé à sa manière, sur Pyongyang, Shenzhen ou même la Birmanie.

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C'est le 3ème tome que je lis des aventures dessinées de Guy Delisle et sa tribu dans les coins pas les plus paisibles ou démocratiques de la planète, et j'aime ça.

Ici, on est à Jérusalem, où Nadège, administratrice MSF, a été nommée pour un an, emmenant avec elle son mari Guy, dessinateur-au-foyer, et leurs deux enfants, Louis et Alice. Donnant moins dans l'humour que Pyongyang par exemple (sauf le fusil anti-kangourou du zoo qui m'a enchantée), ces Chroniques relèvent à la fois du carnet de voyage, du reportage et du recueil d'anecdotes familiales.

Carnet de voyage d'abord, car Guy fait de nombreuses visites au fil de ses rencontres et de ses envies : lieux saints des trois religions, mais aussi check-points inquiétants, petits paradis cachés réservés aux initiés ou encore village des Samaritains aux oreilles pointues pour cause de consanguinité... Je dois avouer que, même si on perçoit toutes les tensions de ce pays pas vraiment en paix (et j'y viens), ça donne très envie de visiter Israël.

Reportage ensuite, qui nous montre l'imbroglio historique, géopolitique et religieux de cette région que se disputent deux peuples, à grand renfort de colons extrémistes d'un côté et de guerre des pierres de l'autre. Ça fait froid dans le dos de voir la situation actuelle, l'impossibilité pour les palestiniens de se déplacer, les contrôles incessants, la mort, la peur, la haine, mais aussi de comprendre les difficultés d'un processus de paix pas forcément souhaité par toute la population. Seule petite lueur d'optimisme, la grande liberté de ton des médias israéliens sur leur gouvernement ou les extrémistes sionistes.

Enfin, et là c'est beaucoup plus léger, histoires de famille, de Tom et Jerry, de parc, de poussette, de ras-le-bol, de vacances, de logistique comme il y en a forcément quand on a deux petits enfants...
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En août 2008, Guy s'apprête à passer une année à Jérusalem avec sa femme, Nadège, qui travaille pour Médecins Sans frontières et ses deux enfants. Pendant que cette dernière est prise par son boulot, lui dessine. Auteur de profession, il croque partout où il va quand il le peut. Car la vie à Jérusalem n'est pas des plus faciles. La situation politique est très complexe en Israël et sa vie au quotidien s'en fait ressentir. de la découverte des alentours, des richesses historiques, de ses habitants, de ses plages, de sa guerre qui bat encore son plein, des risques encourus par la population, Guy rapportera de cette année riche en rebondissements des souvenirs pleins la tête... et un magnifique album...

Tel un carnet de voyage, Guy Delisle nous raconte ici l'année passée en Israël et nous livre un album à la hauteur de ses expériences qu'il a su retranscrire avec beaucoup de tact et d'émotions. Il nous raconte sa vie d'expatriés au milieu d'autres expatriés en essayant de comprendre le conflit israëlo-palestinien autant que cela puisse se faire.
Des dessins épurés, des planches magnifiques, un trait grossier mais stylisé, des couleurs assez neutres variant selon l'histoire... tout concourt à un album incomparable et incontournable.
Enrichissant, spontané, enlevé, singulier mais ô combien remarquable, cet album est une vraie bulle d'oxygène!

Chroniques de Jérusalem... pour un périple au coeur de la tourmente...
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La vie n'est pas simple à Jérusalem. le canadien Guy Delisle est bien payé pour le savoir. Il a passé un an (en 1988) à sillonner la ville et ses environs, souvent accompagné de ses jeunes enfants, plus rarement de son épouse, membre de médecins sans frontière.

Après le manque de repères des premiers moments, Delisle apprivoise ce lieu essentiel pour les religions chrétienne, juive et musulmane. Il ironise et s'amuse des rapports très codifiés de ces communautés religieuses et des disputes et démêlés générés par leur cohabitation. Au centre du conflit israélo-palestinien, il prend aussi conscience du durcissement de la position israélienne qui enferme la population palestinienne et limite sa circulation ; ce qui provoque une grande tension mais aussi des situations ubuesques plutôt comiques.

Carnet de voyage aux dessins simples, peu colorés mais expressifs, les Chroniques de Jérusalem apportent un éclairage important sur les rapports entre Israéliens et Palestiniens, sur l'organisation de la vie pratique, sur la prise de conscience de certains Israéliens ou sur le fonctionnement des ONG. Un témoignage qui ne prend parti mais atteste avec humour (et un brin de racisme, personne n'est parfait) de l'extrême complexité de la situation de ce coin du monde.
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Sujet brûlant, fascinant et tragique, le conflit israélo-palestinien semble inextricable. Chroniques de Jérusalem est le troisième livre limpide et marquant que je lis sur le sujet après le très sérieux Géopolitique de Jérusalem de Frédéric Encel et La maison au citronnier de Sandy Tolan.

Mais Chroniques de Jérusalem apporte un peu de légèreté face à un sujet aussi lourd grâce au regard plein d'humilité et d'humour de Guy Delisle. Il retrace son séjour dans Jérusalem en 2011, une manière de s'approprier un sujet par l'intime, sans aucune prétention.Toutes les anecdotes montrent la complexité de la situation qui règne au quotidien dans cette ville sous hautes tensions politiques.
Chez Sempé, le personnage semble parfois écrasé par le poids la ville mais Guy Delisle fait corps avec elle et s'approprie les lieux avec son carnet de dessins. Cela lui permet de faire des rencontres, hors des sentiers battus.

Une bienveillante curiosité qui fait le régal du lecteur.

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critiques presse (10)
LePoint
24 janvier 2012
Au fil de ces 300 pages où se mêlent (auto)dérision, gravité et même une certaine grâce, Delisle […] fait corps avec ce bout de terre que partagent dans un même amour du sacré, par-delà les guerres et les incompréhensions, juifs, musulmans, orthodoxes et chrétiens.
Lire la critique sur le site : LePoint
BullesEtOnomatopees
18 janvier 2012
A travers ces Chroniques de Jérusalem, Guy Delisle accomplit un fabuleux travail de témoignage. […] On n’en sort peut-être pas plus savant, mais sans aucun doute plus humble, et plus impliqué que jamais dans le devenir de ces peuples qui devraient pouvoir évoluer ensemble.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Lexpress
10 janvier 2012
Entre sourire et larmes, l'oeil précis de Delisle et son dessin réduit à l'essentiel amènent à se concentrer sur l'absurdité des règles de (dys)fonctionnement d'un pays qu'on appellera comme on veut, Israël, Palestine ou la Lune.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Culturebox
14 décembre 2011
On y retrouve la complexité de la cohabitation entre Israéliens et Palestiniens à travers le quotidien.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Lexpress
07 décembre 2011
Delisle possède un grand talent, celui de savoir expliquer et de raconter avec une légèreté qui n'exclut jamais le point de vue artistique.
Lire la critique sur le site : Lexpress
BoDoi
07 décembre 2011
Au final, la grande force de Chroniques de Jérusalem est de faire le point de manière claire, ludique, pédagogique et intelligente sur une des zones de conflit les plus complexes du globe. Et rien que cela, c’est un exploit.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
05 décembre 2011
Les chroniques de Jérusalem devraient réjouir tous les amateurs de voyages au long cours et autres passionnés de maçonnerie à travers les âges.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
05 décembre 2011
Par une succession de petits tableaux de quelques planches, Guy Delisle parvient à nous décrire "son Israël" et "sa Jérusalem", à parler beaucoup de lui aussi, bien sûr, et des activités qu’il a eues là-bas. A équilibrer le grave et le polémique à coups d’humour et de superficiel...
Lire la critique sur le site : Sceneario
Actualitte
28 novembre 2011
Chronique d'un séjour en Israël, son livre est aussi un témoignage sur le fonctionnement des ONG et la mentalité des expatriés : les humanitaires, diplomates et journalistes rencontrés constituent des mines d'information qui fournissent des éclairages très divers. À l'arrivée, Chroniques de Jérusalem est un mélange tout à fait réussi de reportage "soft" et de quotidien prosaïque !!
Lire la critique sur le site : Actualitte
Bibliobs
21 novembre 2011
Teintées par la vie la plus ordinaire, par ses rencontres avec des dessinateurs locaux ou des étudiants, ses observations sur la ville trois fois sainte, qui offrent au passage une belle leçon de géopolitique, dégagent une poésie extraordinaire.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (107) Voir plus Ajouter une citation
(conversation avec une psy dans un bar)
- Tu vois, les enfants battus auront tendance à recréer le même schéma en battant à leur tour leurs enfants.
- oui
- On peut imaginer que la même structure de fonctionnement s'applique également à un peuple.
-oui
- Les juifs en Israël produiraient sur un autre peuple les tourments qu'ils ont subis pendant des générations, comme un enfant battu.
-euh...
Attends, si tous les peuples qui sont persécutés aujourd'hui se mettent à persécuter un autre peuple demain, on n'est pas sortis de l'auberge !
y'a plus de fin.
- Tu reprends une bière ?
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L'église orthodoxe russe Maria Magdalena possède sept toits en or qui brillent de mille feux. Mais bon, quand on sait ce que ça coûte en vies humaines, pour obtenir ce résultat, on est moins enthousiaste...

Pour garder tout son éclat, un toit en or doit être refait tous les 20ans...La technique utilisée consiste a fixer l'or à l'aide d'une préparation au mercure qu'on fera évaporer par la suite. Le problème, c'est que les vapeurs de mercure sont extrèmement nocives pour la santé. Alors on a eu l'idée d'aller dans les prisons russes proposer à de condamnés à mort de participer à la rénovation du lieu saint.
Le prisonnier pouvait escompter un ou deux années de sursis avant de succomber des suites de son travail.
Mais les traditions se perdent. La dernière couche a été obtenue par une technique de galvanisation beaucoup plus coûteuse, mais les soeurs ont préféré mettre la main à la poche pour économiser des vies plutôt que des roubles.
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Louis termine à 14h30 avec un week-end samedi et dimanche (juif + chrétien).
Nadège travaille toute la journée avec un week-end vendredi et samedi (musulman + juif).
Alice termine à 13h00 avec un week-end vendredi, samedi et dimanche (musulman + juif + chrétien).
Quant à moi, je fais comme je peux quand je le peux.

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Je vais la chercher à pied.
On prend le minibus.
Je roule jusqu’au centre-ville.
Je passe chercher Louis.
On revient en minibus.
Et je rentre à la maison.
Bref, la vie exaltante de la femme au foyer.

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Quand on voit le spectacle qu’offre la religion dans le coin, ça donne pas trop envie d’être croyant.
Ah, merci mon Dieu de m’avoir fait athée.

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Videos de Guy Delisle (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guy Delisle
Le combat d'un homme pour la liberté de la presse
En 2018, après avoir été victime d'une tentative d'enlèvement et d'assassinat dans son pays d'origine, le journaliste d'investigation Taha Siddiqui trouve refuge en France. À travers ce roman graphique, et en compagnie d'Hubert Maury, il revient sur sa jeunesse, son parcours, et son combat pour la liberté de la presse. Quand les parents de Taha quittent le Pakistan pour l'Arabie Saoudite c'est dans l'espoir d'une vie meilleure. Au pays de la Mecque, le quotidien du petit Taha est déjà régi par un islam rigoriste mais quand son père se radicalise, les choses se corsent. C'en est fini des coloriages de Batman et Superman, place à des livres moins profanes. Désormais les super-héros de Taha seront les leaders religieux ! En pleine Guerre du Golfe, la police des moeurs commence à sévir et bientôt il faudra aussi renoncer au foot de rue. C'est en l'an 2000 qu'une brèche s'ouvre... La famille se réinstalle alors au Pakistan où l'armée a pris le pouvoir. À l'âge de 16 ans, Taha rêve de faire des études d'arts, mais son père a d'autres projets pour ce fils qui rechigne à suivre le droit chemin. En attendant, Taha va découvrir une Société faite d'interdits que la jeunesse s'efforce de contourner. Jamais il ne s'est senti aussi libre malgré l'insécurité ambiante. Les attentats du 11 septembre vont profondément l'impacter, tout comme son entrée à l'université. Après avoir connu l'école coranique et la censure, Taha va progressivement s'émanciper et trouver sa voie… il sera journaliste et débutera sa carrière sur une chaîne « hérétique » au grand dam de son père ! Sa détermination, sa foi en son métier et son engagement politique feront de lui une cible comme tant d'autres condisciples à travers le monde.
Véritable chronique d'enfance et d'adolescence, Dissident Club retrace avec un humour libérateur et décomplexé le quotidien d'un jeune homme aux prises avec les fondamentalistes religieux ainsi que son combat pour un accès à l'information et la liberté d'expression. Coécrit et mis en scène par Hubert Maury, ancien diplomate devenu auteur de bandes dessinées, ce roman graphique aussi réjouissant qu'édifiant nous offre une vision limpide du Pakistan sur les trente dernières années ainsi qu'une certaine réflexion sur la religion, ses dérives et les fractures d'une communauté. Un témoignage touchant et sensible qui nous rappelle aussi bien L'Arabe du Futur que le travail de Guy Delisle.
Aujourd'hui Taha Siddiqui (Prix Albert-Londres 2014) et sa famille vivent à Paris. Taha a ouvert en 2020 The Dissident Club, un café & bar où les dissidents du monde entier se retrouvent pour échanger et qui propose régulièrement des conférences, des expositions et des projections.
Un album en partenariat avec Reporters sans frontières et France Info.
https://www.glenat.com/1000-feuilles/dissident-club-9782344042717
+ Lire la suite
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