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EAN : 9782227483354
244 pages
Bayard Jeunesse (02/02/2012)
3.31/5   8 notes
Résumé :
Pour toute une partie des habitants de culture musulmane, le recours à un islam ostentatoire fonctionne comme une compensation à l'exclusion qu'ils vivent ou ressentent.


Avant de voir là une "montée de l'islam", constatons d'abord un échec de la République". À la lumière de plus de trente ans de travail avec les musulmans, Christian Delorme analyse sans concession la question de l'immigration aujourd'hui.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
" Tiens, un prêtre qui a écrit sur l'islam? Original ! Voilà qui promet d'être intéressant. "
C'est à peu près la réaction que j'ai eu lorsque j'ai vu le livre sur le présentoir de la médiathèque. Et je n'ai pas été déçue du voyage.

Au-delà de l'aspect purement pédagogique qui est indéniable, le premier point que je tiens à relever c'est : qu'est-ce que ça fait du bien de ne pas entendre parler de l'islam soit par des journalistes ou des politiques qui instrumentalisent cette question de société à des fins électoralistes dans des propos toujours plus alarmistes et/ou sensationnalistes ou encore par les ignorants du café du coin qui crient à l'invasion et je ne sais quel autre complot imaginaire ou par des jeunes "un peu" pommés qui n'ont trouvé que ça pour se faire remarquer, flatter leur ego et se différencier des autres.

Maintenant que j'ai pu "m'exprimer" , je vais pouvoir vous parler de cet "essai", qui est en fait un entretien avec Christian Delorme.
Certes, toutes les questions posées ne m'ont pas paru fondamentales, je n'étais pas d'accord avec tout ce qu'il disait et certaines parties étaient un peu trop théologiques à mon goût, mais passons.

Le plus grand mérite de ce point de vue "atypique", c'est qu'il se sert d'abord de son expérience personnelle (voyages et rencontres avec des familles musulmanes en France et au Maghreb) pour nous parler des musulmans. de même, il fait une distinction très claire entre les fondamentalistes est les autres (ouff !! pas d'amalgames!!). Et aussi, il différencie les habitues des différentes communautés musulmanes - choses que les médias ne font pas car ils nous poussent à croire que le terme "musulman" englobe une espèce de masse indifférenciée et indifférenciable tant sur le plan spatial que temporel.

Pour des gens de mon âge, j'ai trouvé très intéressants les rappels historiques et sur les contextes socio-politiques qu'il y avait en France dans les années 1960, 1970 et 1980. Tous ces rappels m'ont paru d'autant plus pertinents qu'ils sont systématiquement remis dans leur contexte.

Alors, c'est vrai que Christian Delorme nous parle de problèmes "épineux" autour de ce sujet qui ne pourront pas se régler en quelques lignes , encore moins avec des bonnes paroles, mais qui ne risquent pas non plus de s'arranger si tout le monde campe sur ses positions en refusant d'écouter toutes les voix et les nuances qui existent. Sa démarche fait parfaitement écho au célèbre pasteur Martin Luther King :
" We must learn to live together as brothers or perish together as fools".

( = nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères ou mourir ensemble comme des idiots)
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Dans ce livre intéressant,instructif et moderne, Christian DELORME,prêtre courageux,sincère,critique et authentique, on l'appelle ” l'ami des musulmans ” , nous raconte l' ISLAM sous la forme d'un entretien avec Antoine d' ABBUNDO , journaliste spécialiste des religions..
En rappelant que l' ISLAM est né sept siècles après le CHRISTIANISME, Christian DELORME nous précise que les musulmans et les chrétiens adorent le même Dieu Unique et que Marie , elle-même, a sa place dans l”islam..
Il bouscule et interpelle les uns et les autres, chrétiens et musulmans, précisant, entre autres choses que la tentation machiste existe aussi dans le christianisme mais en même temps il enveloppe d'espérance la logique et l' éthique de son action…Il démontre qu'il y a l'islam des gens, l'islam de la paix qui ,avant, pouvait être considéré comme une religion paisible voir même soumise car c'était la religion de peuples colonisés..
Et puis est né, vers 1970, l' islam de minorités fanatiques et totalitaires dont le but est de prendre le pouvoir sur la conscience des gens pour mieux les manipuler politiquement…
Christian DELORME mène, jusqu'au bout , sa réflexion logique sur le ” vivre ensemble ” des religions..

Un bon livre, bien construit, bien écrit et très clair
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En plus du parcours d'amitié tissé par Christian Delorme , des analyses
pertinentes sur l'islam . Beaucoup de renseignements historiques,
qui sont les Salafistes ou les frères musulmans , important à connaître par les temps qui courent . Une démarche originale , à rebours des à priori .
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
C'est une grande question que celle de la foi populaire. Elle n'est pas toujours très "orthodoxe", mais elle s'avère souvent plus profonde ! (...) instinctif, domestique, qui n'est ni dogmatique ni ritualiste. Cet islam manifeste un abandon total dans les mains de Dieu. Il se nourrit d'une conviction : il existe un au-delà de la vie, et Dieu nous demandera des comptes sur ce qu'on aura vécu, la bienveillance à l'égard des autres étant un critère du jugement. Loin de la jurisprudence religieuse, ces familles populaires maghrébines étaient surtout attentives à la manière concrète et ouverte de vivre la foi. Une phrase revenait sans cesse dans nos conversations : " Il n'y a qu'un Dieu et nous avons le même malgré nos façons différentes de l'appeler et de le prier. "
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Il faut refuser la guerre des civilisations que certains cherchent à créer, qu'il s'agisse de courants fondamentalistes musulmans ou de courants fondamentalistes chrétiens, ou encore de groupes qui conjuguent populisme d'extrême droite et radicalisme laïque. (...) Nous ne sommes plus dans un monde où les sociétés peuvent s'ignorer. Les marchandises, les informations, les hommes doivent pouvoir circuler. Aujourd'hui, tous les pays, toutes les cultures se fécondent mutuellement. Il ne peut plus y avoir de modèle unique de civilisation comme on a cru un temps qu'il pouvait en exister un.
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Nous souffrons de trois phénomènes. D'abord, du poids de trente années de chômage massif qui touche en priorité les plus fragiles de la société et donc les groupes issus de l'immigration. Ce chômage a grippé (...) les mécanismes traditionnels de l'intégration que sont l'école et le travail. Cela a conduit au développement de la violence, de la marginalisation, de l'économie parallèle dans toute une partie de nos banlieues populaires. Du même coup s'est développée une vision extrêmement négative de l'immigration et des familles musulmanes.
Le deuxième facteur défavorable tient à l'actualité mondiale. Depuis la révolution en Iran, depuis la guerre en Afghanistan, une violence terrible s'est déchaînée dans le monde musulman. (...) Puis elle s'est exportée dans notre monde : on pense aux attentats de New York, de Madrid ou de Londres. Cela rejaillit de manière négative sur les musulmans qui sont en France.
Enfin, troisième phénomène aggravant : l'attitude de certains musulmans de notre pays qui se sentent, à tort ou à raison, stigmatisés. Ceux-là ne croient plus en la République. Ils se replient sur des comportements revendicatifs, voire ouvertement agressifs. Ou alors ils se réfugient dans un monde parallèle où l'islam sert de citoyenneté de substitution, de compensation. (...) Oisiveté, délinquance, terrorisme international, repli identitaire : tout cela donne un cocktail explosif.
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Le Maroc donnait l'image d'une société traditionnelle, presque féodale, où le temps paraissait immuable. Au contraire, dans la société algérienne des années 1970, on ne parle que d'industrialisation, de réforme agraire, de progrès. La dimension islamique se fait moins sentir. C'est le temps où le président Houari Boumediene prétend conjuguer socialisme étatique et islam moderne.
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Il faut être conscient que, dans les années 1960, l'islam n'est perçu nulle part comme une menace pour qui que ce soit. La guerre d'indépendance de l'Algérie, même si elle provient en partie du Mouvement des oulémas (les savants religieux), a été menée au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et pas au nom de l'islam.
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Vidéo de Christian Delorme
Les matins - L?Etat est-il toujours garant de la laïcité ? .Delphine Horvilleur Rabbin du MJLF Directrice de la rédaction du magazine Tenou?a Charles Coutel Professeur à l'Université d'Artois à Arras, directeur de l'Institut des faits religieux, membre du Comité Laïcité République Malek Chebel Anthropologue et Philosophe Auteur notamment de : Dictionnaire amoureux de l?islam (Plon) Christian Delorme (par téléphone) Prêtre français du diocèse de Lyon, très impliqué dans le dialogue inter-religieux.
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