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4,17

sur 544 notes
Roman remarquable, inventif et éminemment politique, Viendra le temps du feu (ré)active, par le biais de somptueuses voix qui heurtent autant qu'elles passionnent, la puissance de la communauté, de la sororité contre l'autorité et la tyrannie. Une dystopie vraisemblable, consciente mais qui jamais ne perd espoir.
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Aux mots défendants, ceux qui se réclament d'un passé inavoué, dissimulé, le·a lecteur·rice suit la lutte nécessaire de six personnages, des indésirables qui provoquent des glissements à partir d'un territoire refoulé : leur corps, séquestrés dans une vie inhibée. L'exigence du roman chorale promet alors un rythme haletant et une réflexion fluide sur l'état oppressif, la violence policière mais aussi les amours marginales et l'amnésie des souvenirs douloureux. L'occasion pour l'autrice de nous inviter à poursuivre la lutte, survivre face au contrôle des frontières humaines et géographiques, au fond, plus fragiles qu'on nous le persuade.
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Ces récits sont des cris poignants, l'éclairante échappée que provoque la littérature dont le caractère éternel concentre un héritage et insuffle une énergie frénétique : le langage comme résistance toujours fidèle, une révérence. Wendy Delorme -dont j'acclamais déjà les précédents romans- offre ici une oeuvre puissante, étourdissante qui décrit aussi bien qu'elle conteste la chute implicite vers une société autoritaire, surveillée. Entremêlé d'intimité et de solidarité, Viendra le temps du feu révèle une sombre beauté, une image fine et éclairante de nos esprits indomptables. Indispensable.
Lien : https://ohaby.wordpress.com/..
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Ce que j'ai ressenti:

Cette lettre, FEU, doit rester encore un peu secrète. Parce que quand tu viendras, -et c'est certain que Viendra le temps du feu-, je le sais, tu feras tout disparaître. Tu emporteras, tout avec toi: l'heure, l'utopie, le printemps, les mots, la chronique…Voilà, pourquoi, j'aimerai attendre un peu, même si il ne reste guère de temps…

Je me rappelle ta chaleur. Je me rappelle ces femmes qui venaient auprès de toi, FEU. Il y avait Eve, Louise, Rosa, Grâce, l'enfant…Raphaël, également. Il y avait leurs mots, leurs espérances, leurs pleurs, qui flottaient, tels des fantômes autour de moi, de Toi, de nous. Chaque matin qui passe, me rappelle que l'avenir est plus compromis que la veille, plus difficile aussi. Dans ce monde ou dans l'autre…Et pourtant, j'aimerai m'arrêter pour un hommage sincère à cette communauté de femmes. Elles ont travaillé d'arrache-pied à édifier un espoir de sororité qui mérite lumière et reconnaissance. Qui mériterait que celui-ci traverse les frontières, les murs, les mémoires, l'indicible. Il faudrait que leurs douleurs arrivent jusqu'aux Autres, jusqu'à vous autres, jusqu'à laisser une trace indélébile. Que cet espoir soit chaleur, résistance, puissance, comme toi, FEU.

Tout comme Elles, j'ai le désir. le désir d'écrire, de lire, d'aimer. le désir de transmettre amour, tendresse, valeurs, à mes Soeurs. Je sais que tu es là, feu, sous la chair, dévorant, réconfortant, fertile, résistant. J'ai lu à travers leurs écrits, le refus de se soumettre, de procréer, d'agir contre leurs volontés. C'était fort, incandescent, puissant. Ce régime totalitaire qui les restreint, est une horreur. Il est si intemporel, si contemporain, si archaïque, qu'il peut se glisser, partout à l'insu ou à la vue de touxtes, c'est pour cela que certain.e.s prient, écrivent, luttent, résistent, pour que quand Viendra le temps, iel.les soi.ent prêt.es…Et alors, cette lettre pourra s'enflammer, avec…Là, je serai Joie…

C'est le matin. J'espère juste que ce ne sera pas le dernier. Pour que vienne un autre monde possible, il faut des poètes et des visionnaires comme Wendy. Des personnes capables d'écrire des histoires aussi, percutantes, embrasées, furieuses, sublimes. Des pages d'amour, de combats, d'émancipations, de libertés. Des vibrations qui restent, qui résistent au temps, qui enflamment nos corps et nos esprits. Des instants précieux de souvenirs revisités, de souffrances partagées, de résiliences solidaires. J'aimerai que tout s'embrase, quand Viendra le temps du feu, comme en effet-miroir, à mon coup de coeur super-mega-giga-extra-exponentiel, que j'ai pu ressentir avec cette lecture!

Cette lettre, ne pourra pas être gravée, dans la pierre, mais pourvu, qu'elle égratigne la montagne! Cette lettre, c'est une déclaration enflammée, sincère, et potentiellement FEUx de joies, qui, j'espère arrivera jusqu'à vous. Maintenant, j'attends. Je rassemble les morceaux de mon être, l'air et les mots doux, la pluie et les caresses, la poésie et les nuits d'écriture. J'attends que tu viennes, FEU, car c'est certain, Viendra le temps du feu, et enfin, la liberté, je le sais, prendra son envol, nous mènera vers des terres plus accueillantes…

Bien à toi,

Stelphique.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Dans une dystopie caniculaire, nataliste et anti-culturelle, enclose dans des frontières punitives et excluantes, chacun et chacune doit contribuer par son travail et sa progéniture. Plusieurs personnes prennent la parole pour parler d'avant, quand le Pacte national n'avait pas été voté. « Personne ne devrait, selon la loi des autres, vivre une vie emmurée. » (p. 57) Rosa, Grâce, Raphaël, Ève et Louise se souviennent soit de cette ancienne communauté indépendante composée de soeurs, soit du temps où l'on pouvait lire ce que l'on voulait, soit de leurs sexualités désormais condamnables. « Mon récit commence comme s'achève mon histoire. C'est celle d'un grand massacre. D'une foule prisonnière, cerclée par la police. » (p. 61) Toutefois, comme dans toute société dysfonctionnelle, la résistance est inévitable : l'humanité n'accepte pas indéfiniment d'être étouffée. « Une main qui se pose sur la peau nue d'un bras, une page que l'on lit, pour soi ou à voix haute, sont les seuls remèdes à notre aliénation. » (p. 168)
Je découvre Wendy Delorme avec ce roman qui ne cache pas les hommages qu'il rend à des monuments de la littérature : La servante écarlate, Fahrenheit 451, Les guérillères et bien d'autres cités en fin d'ouvrage. C'est une lecture forte et militante qui écrit avec intelligence et délicatesse sur l'homosexualité et les identités sexuelles. Je retiens une phrase que je trouve lourde de sens : « Pour se protéger du monde, il faut devenir invisible, transparente. Qui n'a pas de contours ne devient jamais cible. » (p. 27)
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Immense coup de coeur pour ce roman de Wendy Delorme !
Si contemporain, à en frémir, si proche, à en sourire. Bouleversant.
Ce roman doit être une rencontre, un croisement, une bifurcation, une reconnaissance, une source, un ressourcement, un refuge, une fugue. Un Roman signal.
Peut-être verrez vous, apprendrez vous, vous souviendrez-vous.
Peut être, comme moi, dans les rues, dans les supermarchés, sur des quais de gare, peut être chercherez vous des visages reconnus. Eve, Louise,Paul, Rosa, Raphaël, Louis, Paul, ou bien Grâce...
L'écriture de Wendy Delorme a cette force incroyable : elle donne vie.
Je ne doute pas qu'ielles existent, parmi les Autres. Je crois en la survie d'une force vitale qui échappe, et échappera toujours à la férocité d'un « monde » qui nous condamne.
C'est un espoir, une richesse pour notre humanité. Prenons soin de nous. Gardons espoir.
Il s'agit de mémoire. de qui nous étions, qui nous deviendrons, qui nous sommes toujours.
En chacun.e.s d'entre nous. L'écriture est là. Les voix, les corps, les souffles de Vie, les révoltes, les colères, les silences, les résistances, les choix, les renoncements. L'amour, et l'espoir.
La survivance, une danse de lucioles, gardiennes du Feu.
L'écriture, la langue, les livres, le partage, le soin, la bienveillance. Ce commun, ce commun fragile et sauvage, hors du champs de la barbarie, du fascisme, hors du champs de la destruction.
Roman incroyable, ensemencé d'âmes venues de passé, de toutes les graines futures que nous portons en nous, malgré tout, quelque soit la noirceur des nuages qui obscurcie les cieux.
Je garde ce livre en mémoire. Une chanson douce, un poème partagé, un regard échangé.
Merci à Wendy Delorme pour ce livre. Pour les rives de ce fleuve, pour le Feu qui nous réchauffe, nous éclaire.
Merco à Paul B. Préciado, à Monique Wittig, à Rilke, à tant d'autres, à toutes celle.ux ( connu.es, inconnu.es, oubli.és, résistant.es, combattant.es…. ) qui depuis toujours prennent soin de notre Feu.

Astrid Shriqui Garain
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Futur (proche) post-apocalyptique
Les actions humaines - autant que l'inaction politique - a entrainé un changement climatique rapide et dramatique, ce qu'il reste de la planète est soit désertique soit empoisonné. Les nations survivantes n'ont pas résisté à la tentation du repli totalitaire, enfermant les populations dans des cités murées, liberticides et acculturées.
Tournant le dos à la résignation et malgré les risques mortels qu'ils et elles courent, des résistances naissent et se développent: une sororité hors les murs survit dans la nature et accueille les migrants, des femmes déterminées à ne pas faire d'enfant pour ne pas nourrir le système, des hommes fuyant ou des gens organisant l'extinction de la cité… parce que nécessairement viendra le temps du feu
Roman dystopique qui reprend les thèmes de 1984, Farenheit est la servante écarlate, en ajoutant beaucoup de références contemporaines (Paul Preciado, notamment), on ne peut cependant le réduire à un amalgame d'influences. Par la narration chorale, l'autrice (que je ne connais pas mais que je viens de noter dans ma liste des autrices à suivre) donne à ses personnages une dimension humaine incroyablement vivante et réelle, tout en restant poétique.
Parce que la Révolution peut également passer par là.
Un roman incontournable aujourd'hui.
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En renouvelant les divers scenarios des romans dystopiques, Wendy Delorme s'inscrit dans la lignée des meilleurs auteurs.
Le contexte de la dystopie est ici écologique : il semblerait que la vie soit quasi impossible au-delà des frontières et les réfugiés climatiques sont refoulés sans ménagement. Un régime totalitaire qui détruit les livres et considère les femmes comme de simples reproductrices : ces injonctions sont classiques dans cette littérature de genre. La poche de résistance qui se met en place... Là aussi, le scénario reste classique.

Mais là où l'auteure invente un nouveau combat éminemment politique, c'est dans cet hymne a la sororite éminemment poétique.
La sensualité de l'écriture de Wendy Delorme inscrit les femmes à la fois dans un univers de guerrières et dans l'humanité des corps. Car elles ont été capables d'inventer une communauté inclusive, en marge d'une société ostracisante.
Certes le paradis est perdu et les guerrières sont à terre, mais l'espoir demeure tant que les minorités sont capables de solidarité.
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Le climat va mal, la terre va mal, la population souffre de la négligence des gouvernements face aux question liées à l'environnement. Maintenant, il est trop tard. Il faut essayer de survivre. Alors les frontières se ferment. La population est parquée. Tu ne peux en sortir si tu es une femme. Tu peux sortir mais tu ne pourras jamais revenir pour ta famille si tu es un homme. de toute façon, on dit qu'on ne survit pas à l'extérieur. Qu'il n'y a plus rien. Mais jamais personne n'est revenu pour en attester. Faut-il en conclure que c'est la vérité? Ou juste que la sécurité intérieure tire à vue?

Louise et Raphaël sont nés à l'intérieur. Ils approchent des 25 ans et n'ont toujours pas procréé. Enfin, on dit "contribuer" aujourd'hui car il faut repeupler le monde afin que notre espèce ne s'éteignent pas. Bien qu'ils s'aiment d'un amour inconditionnel, ils ne veulent ni l'un ni l'autre avoir d'enfant. Car leurs parents ont connu le monde d'avant. Celui où les jeunes se battaient pour le climat et où tout a dérapé. Ils rêvent tous deux d'un monde à nouveau libre. D'un monde où on ne détruirait pas les minorité et où on ne serait pas obligé de se conformer pour survivre, où on ne serait entravé par des chaînes militaires pour notre "sécurité" à coup de couvre feu, de suivi médicaux, de destruction des livres du monde d'avant pour n'avoir que des romans qui correspondent au monde d'après et de frontières sous haute sécurité.

Comment se faire entendre quand on fait partie d'une minorité?

Eve, Rosa et Grâce sont soeurs. Des soeurs de coeur qui se sont trouvées après avoir fui le monde de la dictature. Elles ont habité dans la forêt, en vivant de ce que la nature avait à offrir. Grâce à vu ce que l'ont a fait aux jeunes qui se battaient pour la climat, elle y était. Rosa a vu son village se faire envahir et changer avec l'arrivée des colons des villes. Eve a refusé la domination du patriarcat. Toutes se sont trouvées et ont vécu plus ou moins longtemps ensemble jusqu'à ce qu'on ne les tolère plus. Jusqu'à ce que le gouvernement décide qu'il voulait leur terre. Alors elles ont fui de nouveau. Chacune fera part de son vécu.

Comment exister quand on appartient à une minorité?

La route de chacun sera amené à se croiser. Ils auront le choix de fuir ou de se rencontrer. de se battre ou de s'abandonner. de se lever ou de se terrer. Leur existence, leurs choix.

Comment se trouver quand on appartient à une minorité?

Wendy Delorme a réuni plusieurs questions dans un roman chorale qui donne de la voix aux minorités, à celleux qui ont peur de ne plus exister par un trop plein de contrôle, à celleux qui refusent de perdre leur identité et leurs convictions, à l'humain dans toute sa complexité. le monde n'est ni blanc ni noir, il doit être composé d'une infinité de couleurs pour survivre, être capable de se remettre en question pour avancer, se confronter aux contraintes pour rester humble.

Un roman coup de coeur qui n'est pas sans rappeler la servante écarlate par certains aspects, 1984 paraît-il (que je n'ai pas lu), Fahrenheit 451 avec toute la question de la culture et du contrôle des esprits. le tout lié à des événements d'actualité. Et des références, vous en trouverez beaucoup.
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« […] écrire c'est aussi traduire l'expérience de nos corps en ce monde, quand les chairs sont muettes, que la conscience n'est plus. Remanier le langage, réinventer les mots, les rendre caressants, les faire se reproduire, et puis donner naissance à d'autres mondes possibles. Notre histoire nous survit, pourvu qu'elle soit écrit, pourvu qu'on puisse la lire. »
Les mots incandescents et poétiques de Wendy Delorme ont cette puissance : celle de donner à voir ce que notre monde pourrait devenir. Elle fait un petit (si petit) pas de côté et surgit devant nos yeux effarés une société autoritaire, née de la répression du soulèvement de la jeunesse face au dérèglement climatique (la Grande disparition), qui se construit autour d'un « Pacte national » qui régule, empêche, interdit et contraint. Les corps, les coeurs, les livres.
Mais des femmes, des hommes tentent malgré tout de dire, de lutter, d'exister et de se libérer. de l'autre côté du fleuve, à la marge du cauchemar, il y a cette communauté de femmes, Eve, Grâce, Rosa et les autres. Si on massacre celles qui osent l'amour et la sororité, que reste-t-il ?
Le feu, voilà ce qu'il reste. le feu, les mots, la tendresse. Oui, Wendy Delorme enflamme les désirs, réveille les consciences, donne corps à notre récit. Elle tisse avec une intelligence implacable les textes qui comptent ("Les guerrières" de Monique Wittig, Sarah Waters, Paul Preciado et bien d'autres), les références à Atwood ou Bradbury, avec l'urgence de notre présent, et c'est explosif, plein d'espoir.

Une dystopie éco-féministe oui, mais surtout le roman d'une voix unique ❤️
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Bon, ça commençait mal ! Au début de ce roman, il n'y a pas vraiment d'histoire. On ne comprend pas trop ce qui se passe mais on est plus dans des souvenirs, des ressentis et ce n'est pas accrocheur.

Cependant, à partir du milieu du récit, ça démarre ! J'ai enfin pu m'attacher aux personnages, pu découvrir avec curiosité leur histoire et ce qui va se passer ensuite. Les différents personnages de ce roman choral vont, bien sûr, finir par avoir un destin qui s'entrelace et j'aime toujours beaucoup ces moments.

Mais plus généralement, on découvre comment la société en est arrivée là. Parce que presque avant d'être un récit sur un certain nombre de personnage en rébellion, c'est peut-être finalement plus un récit de ce que pourrait devenir notre monde. La définition d'une dystopie en fait. Et je peux vous dire que les parallèles avec notre réalité, notre vie en 2022, sont nombreux et effrayants !

C'est une ode à la liberté, aux luttes contre les puissants, contre les conventions, une ode à l'amour, le vrai, celui qui fait souffrir. C'est un livre finalement beau et réussi :)
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Dans cette dystopie polyphonique, six voix racontent le passé dans une communauté autonome de soeurs qui vivaient en harmonie avec la nature et le présent dans un régime totalitaire qui oppresse ses citoyens, entre obligation à la reproduction et répression de l'homosexualité, le tout sur fond d'inaction climatique totale. Les frontières sont fermées, les véléités de communauté et de réflexion sont avortées. Bref, toute ressemblance avec nos sociétés occidentales actuelles est strictement exploitée.

Cet excellent roman éco-féministe est à la fois une dénonciation des dérives totalitaires de nos sociétés capitalistes et une ode à la liberté qui mêle des chants, des récits de communion avec la nature et de sexualité lesbienne exprimant un amour pur et bestial.

Un appel à la révolution et surtout à l'ouverture aux livres, la première porte d'entrée vers la liberté !

Lien : https://tomtomlatomate.wordp..
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