L'histoire :
Léa vit une vie de lycéenne, banale, avec des histoires de filles, banales. Elle a une meilleure amie, Mina, qui est tout son contraire ; Léa est timide, effacée, Mina est remuante et enjouée.
Un jour, débarque dans leur classe, Thaïg, un étrange garçon qui raconte qu'il a été dans le coma pendant plusieurs mois, et qu'il en est revenu différent, marqué à jamais par le Pays bleu, là où on se retrouve quand on est dans le coma ou .... mort.
Toutes les filles de la classe, toutes sans exception, tombent sous le charme du "garçon bleu". Léa est amoureuse de lui, et chaque attention qu'il lui accorde, chaque instant passé avec lui deviennent un événement à chérir.
Mais un jour tout bascule :
le garçon bleu disparait et Léa se sent comme morte. Elle ne veut plus quitter sa chambre, et ne pense qu'à ses souvenirs avec lui et ne souhaite qu'une chose, le rejoindre au Pays bleu...
L'auteure,
Aurélia Demarlier, 29 ans, est belge. C'est son premier livre. Son style est simple, très fleur bleue, très girly (on aime Twilight et No Doubt...), hyper aseptisé : ça sent la Soupline et le gloss à la fraise.
Les personnages et l'univers qu'elle décrit ne sont pas antipathiques, mais ils sont un peu plats. Seule Mina, caractère solaire, est vraiment attachante, mais son personnage n'est pas assez développé. Tous, à part Léa, ne sont là que pour remplir l'histoire... On n'a l'impression de lire un livre, pas de partager la vie de Léa. C'est consensuel.
Il y a aussi cette façon de penser, pleine de sophismes, de logique tronquée, comme pour refléter le mode de pensée des ados, mais qui sonne faux, et tellement débilitante : les jeunes filles en fleurs sont-elles réellement censées penser de telles âneries ? - Extrait : Cependant, aujourd'hui je m'ennuie profondément. L'ennui vous pousse parfois à commettre des choses absurdes qui violent vos principes fondamentaux. ça me fait penser que, peut-être, ces hommes qui commettent des meurtres ou des braquages sont en fait simplement des gens qui s'ennuient profondément dans leur existence. Il n'y a rien de bien à regarder à la télé, leur femme ne leur fait plus la conversation depuis longtemps, alors ils se disent : "Tiens, et si je faisais quelque chose de vraiment dingue !" Une façon de rendre sa vie aussi palpitante qu'un thriller. Bon d'accord, ce qui se passe dans la tête d'un criminel est sans doute plus complexe, mais je suis sûre que l'ennui joue un rôle. La preuve, c'est qu'en Chine, où les ouvriers sont contraints de travailler non stop, le taux de criminalité est très bas. Forcément, quand on est occupé dix-huit heures sur vingt-quatre à coudre des semelles, on n'a pas le temps de préméditer un meurtre. -
[A la toute fin, un événement vient tout remettre en question, malheureusement ce "twist" arrive un peu tard. de fait, il ajoute un aspect "fini à la hâte", précipité à l'histoire.]
Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre (je remercie d'ailleurs les éditions 'Alice-Tertio pour leur envoi, ainsi que Babelio et l'opération Masse critique qui nous permettent chaque mois de découvrir de nouveaux auteurs et ouvrages), mais je ne peux pas dire que je l'ai aimé.
Je l'ai lu, curieuse de savoir si mon hypothèse au sujet du garçon bleu allait se révéler exacte, et puis les descriptions du Pays bleu étaient assez réussies, mais très vite je me suis ennuyée, ça tournait un peu en rond.
Je n'ai pas été particulièrement touchée par les personnages, je ne les ai pas trouvé attachants, et j'avais même envie de claquer cette pauvre Léa, et surtout l'auteure, pour assimiler toutes les jeunes filles à des niaises sans personnalité ni cervelle.
La lecture de ce livre arrive juste après celle de Lait de Tigre de Stefanie de Velasco, une autre histoire d'adolescentes, et le fossé entre les deux est immense : Stephanie décrivait un monde qui semblait vrai, des personnages qui semblaient vivants, et l'on ne doutait pas de la réalité de ces jeunes filles, elles étaient denses et intenses. Chaque personnage, même succinctement décrit, prenait vie. Chez Aurélia, tout est lisse, attendu, consensuel, trop affecté, trop "imaginé".
On peut ne pas être trash et être quand même intense. On peut être poétique sans sombrer dans le mielleux.
Cette lecture peut convenir à de très jeunes filles, ayant de préférence un goût prononcé pour le bleu holyday, No Doubt et Twilight.