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EAN : 9782354887919
421 pages
Gulf Stream Editeur (13/08/2020)
4.29/5   56 notes
Résumé :
Mona, lycéenne lumineuse, a tout pour être heureuse : une chouette famille, du talent pour le dessin – passion dont elle veut faire son métier – et depuis peu, un amoureux prévenant et merveilleux. Elle ne remarque pas qu’insidieusement, ce dernier l’enferme dans une étreinte malsaine, transformant son existence en cauchemar. Désormais, face au miroir, les traits tirés, qui aurait cru que Mona ressemblerait un jour à ce tableau qu’elle a tant étudié, celui de la Fem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Point de fuite, c'est d'abord un livre qui ne passe pas inaperçu. Rouge sur la tranche et une 1ere de couverture magnifique et poignante qui présage d'une histoire dramatique.

L'histoire correspond bien à cette toute première impression. Dès le début, on ressent une légère tension en filigrane sans comprendre forcément d'où ou plutôt de qui viendra le danger. Une façon subtile d'installer le climat et d'introduire les personnages petit à petit. Personnages auxquels le lecteur ne peut s'empêcher de s'attacher.

Et puis, en une phrase, on comprend tout et à partir de ce moment, on a le coeur qui se serre, on tremble pour Mona, on lui suggère de s'éloigner et on finit par lui crier, dans un silence assourdissant : "Sauve-toi, Mona ! "

Mais, le titre est là pour nous rappeler à l'ordre. Dans cette histoire, il n'y a point de fuite possible...
On s'en désespère mais Lya, la voisine de Mona, est là pour nous aider à comprendre et aussi pour donner un peu d'espoir à ce drame terrible qu'est la violence conjugale.


Un livre pour les ados déjà grands, poignant et fort bien écrit, qui traite d'une sujet très délicat. En effet, la violence dans le couple qu'elle soit physique et psychologique s'enveloppe souvent d'un silence oppressant lié à une culpabilité ressentie par les victimes .
Ce roman rend parfaitement compte de ce silence et permet de mieux comprendre l'incompréhensible et l'insupportable...
Et quand on sait qu'il est tiré de témoignages réels, cela donne encore plus froid dans le dos.
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Alerte à la pépite ! Ce roman grands ados/adultes m'a fait passer par un panel d'émotions. D'ailleurs, lorsque j'ai terminé cette lecture en fin de soirée, j'ai mis du temps à m'endormir et j'y ai repensé toute la journée du lendemain… Ce livre m'a marquée. Je félicite Marie Colot et Nancy Guilbert qui ont encore une fois réussi à me toucher avec leur plume fluide, entraînante et sensible. Les personnages dépeints sont tous développés, intéressants, complexes et crédibles. Ce fut un réel plaisir d'apprendre à les connaître et de suivre leur évolution au fil de l'intrigue. Celle qui m'a le plus bouleversée est évidemment Mona, cette jeune femme passionnée de dessin qui va vivre une véritable descente aux enfers…

L'oeuvre va aborder une pluie de thèmes : l'écologie, l'art, la photographie, le théâtre, la natation synchronisée, le sport de compétition, … Et surtout la violence psychologique et physique au sein d'un couple. Ma dernière lecture sur le sujet remonte au mois dernier avec la BD autobiographique très réussie de Sophie Lambda : « Tant pis pour l'amour : Ou comment j'ai survécu à un manipulateur ». On est dans le même cas de figure : les deux artistes, passionnées de dessin, vont tomber amoureuses d'un homme qui, petit à petit, va les manipuler et les rabaisser plus bas que terre, sans qu'elles puissent s'échapper. Suivre cette relation toxique m'a donné un pincement au coeur, en particulier lors des scènes en appartement ou que ce soit lors de la soirée d'anniversaire avec Marin, avec Batna ou encore le repas de famille. J'avais envie de hurler devant mon livre, frustrée par le manège malsain de ce bon orateur. Que ce soit la rencontre, la romance progressive ou la déchéance lente mais inexorable, j'ai ressenti énormément d'empathie pour l'héroïne. Bien qu'elle soit un personnage de roman, j'ai eu beaucoup d'attachement pour elle. J'avais envie de la protéger, de l'aider et de me battre pour elle. Car, ce type de relation n'est malheureusement pas une fiction : des monstres comme ça, il en existe des tonnes ! Je m'y suis déjà frottée, que ce soit dans le cadre d'une relation amoureuse ou au travail. Or, les auteures ont su donner de la crédibilité et de la consistance à ce tandem. En échangeant avec Nancy Guilbert, j'ai appris que certaines choses ou personnages n'étaient pas si éloignées de la réalité. Cela ne m'étonne pas, car j'ai parfois réellement eu l'impression de réalisme.

La narration donne évidemment la parole à la belle artiste, mais aussi à plusieurs protagonistes intéressants. On distingue par exemple Marin, alias « Curry », véritable ami dévoué, très engagé dans l'écologie. Je l'ai tout simplement adoré ! J'aurais aimé avec une amitié de longue date aussi forte que la leur. de ce fait, lorsque j'ai vu que leur relation se dégradait petit à petit à cause du petit-ami de Mona, j'ai eu une boule au ventre. Esther, la soeur du manipulateur, a été une très belle surprise. J'ai mis un peu de temps avant de l'apprécier pour ce qu'elle était réellement, mais j'ai fini par m'attacher à elle autant que l'héroïne. C'est une véritable battante, surtout si l'on regarde le contexte familial dans lequel elle évolue… Lya, la voisine, a également su trouver une place dans mon coeur. Ses interventions, son autodérision, sa douceur et sa vigilance m'ont émue. En revanche, j'ai eu un peu plus de mal avec Ycare (dont j'apprécie quand même le développement) et Cassien (très intéressant aussi, mais je reconnais que j'étais surtout focalisée sur Mona). Les chapitres sont généralement courts, vifs et percutants. On change souvent de narrateur. Cela apporte du rythme au récit.

Si vous n'avez pas peur de ce sombre sujet, je vous recommande ce one-shot « coup de poing ». La thématique principale est bien traitée, tandis que les personnages sonnent « vrai ». Une oeuvre bouleversante qu'on ne lâche pas, qui ne laisse pas de marbre et qu'il est important de lire, surtout si on a été victime d'un manipulateur. Dans tous les cas, cela peut servir de mise en garde pour faire face à des individus toxiques et au harcèlement, qu'il soit de nature physique comme psychologique…
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Mona, promise à de belles études en art, est une fille pétillante et lumineuse. Avec sa belle chevelure rousse, elle ne laisse pas les passants indifférents et attire souvent les regards admiratifs lors des séances photo qu'elle s'amuse à faire sur fond de monuments et paysages parisiens avec Marin, son ami d'enfance. Marin, lui, le seul art qui l'intéresse c'est justement la photo. Sa mission à lui, c'est plutôt de sauver la planète. Et il apprécie quand Mona accepte de l'accompagner aux manifestations.

Seulement voilà. Depuis sa rencontre avec Joshua au musée, Mona n'est plus la même. Marin ne l'intéresse plus, elle a mieux à faire. Elle est amoureuse, comme envoûtée par ce type. D'accord, il présente bien, c'est un véritable dandy. Et puis il a de la conversation. Il fait bonne impression. A tel point que les parents de Mona, réticents pour commencer, finissent par accepter qu'elle s'installe avec lui. La présence aux côtés de Mona de ce jeune homme passionné d'art lui aussi ne peut que lui être bénéfique pour la préparation de son concours d'entrée à l'ENSBA Paris (les Beaux Arts). Peu à peu les échanges entre Mona et Marin s'amenuisent pour aller jusqu'à disparaître complètement. Une relation toxique s'installe très vite entre Mona et Joshua. C'est lui qui mène le bal, Mona est sa poupée de chiffon. Petit à petit Mona perd pied, s'efface. Elle n'est plus que l'ombre d'elle même. Mais que se passe-t-il ? Jusqu'où cela va-t-il la mener ?

Autour de Mona, plusieurs personnages prêtent leur voix et leur expérience à ce récit. Marin bien sûr, mais aussi Esther la soeur de Joshua, Lya la voisine, et puis Cassien. Cassien le poète, personnage très central, mais à la fois si discret. Il m'a beaucoup touchée. L'extrême violence qu'il a vécue lui vaut d'écrire, encore et encore, pour exorciser la douleur. Très habilement, les autrices font entrer dans la danse les différents personnages, ou bien les font sortir. Alors que le comportement inacceptable de Joshua occupe la plus grande partie de l'histoire, le lecteur n'entre pas dans ses pensées. Ou plutôt si. On ne pense qu'à ça. C'en est obsédant, envahissant, comme sa relation avec Mona. Mais pourtant aucun chapitre ne lui est directement consacré. le roman comporte trois parties distinctes, dont les titres sont des noms de tableaux :

Les amants (début du printemps) huile sur toile de René Magritte, 1928 ( Ycare, Marin, Esther, Mona)

Le cri (fin de l'hiver, un an plus tard) tempera sur carton d'Edvard Munch, 1893 (Mona, Lya, Esther, Cassien, retour de Marin vers la fin)

La nuit étoilée (deux ans plus tard) huile sur toile de Vincent van Gogh, 1889 (Esther, Lya, Cassien, Marin, Mona)

Le récit est au présent, comme pour mieux faire sentir l'urgence de la situation. Situation de Mona dans le roman, mais aussi situation de toutes les personnes victimes de violences. Cette urgence qu'il y a à partir quand dans le même temps ce départ semble inconcevable. Point de fuite. C'est vraiment ça.

Dans ce roman choral, il est question de souffrance extrême, mais aussi d'écoute, de bienveillance, d'entraide et d'amitié.

Nancy Guilbert et Marie Colot sont de véritables brodeuses de mots, qu'elles ont toujours justes. le roman est construit comme la toile d'une araignée - araignée qui revient d'ailleurs à plusieurs reprises dans l'histoire - cette araignée qui effraie Mona, l'emprisonne et la paralyse peu à peu. Mais ici la toile s'apparente plutôt à un filet de sécurité, que les autrices élaborent et installent peu à peu pour Mona mais aussi pour le lecteur. S'il t'arrive la même chose un jour, tu auras les clefs, les indices, les outils.

p.290 Cassien "En cette fin d'après-midi de mars plutôt ensoleillée pour la saison, on se promène, tous les deux. On discute de tout et de rien, je lui lis mon dernier poème et elle me dit que Jeanne a raison, que je dois présenter mes textes, qu'ils sauveront des vies. Ces mots qu'elle emploie, "sauver des vies", me bouleversent et me piquent les yeux, c'est le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait."

Le tout sur fond d'art, de musées et de tableaux, comme pour apporter de la douceur et de la couleur à ce tableau si noir. Point de fuite, c'est aussi un terme artistique. le choix du titre est très judicieux, il fait tellement sens ! La couverture, ainsi que le livre lui-même, avec sa tranche rouge vif, sont magnifiques. On apprend toujours dans les oeuvres de Marie Colot et Nancy Guilbert et j'adore ça !

Le thème est malheureusement plus que d'actualité. J'ai commencé la lecture de ce roman le jour où les médias nous apprenaient le 39ème féminicide de l'année, une femme immolée par son ex-conjoint, le mardi 4 mai. Je termine cette chronique alors qu'il y a deux jours, une jeune femme de 22 ans a été poignardée à mort en pleine rue par son conjoint. le 43ème féminicide en France depuis le début de l'année.

Dans une note en fin d'ouvrage, Nancy et Marie rappellent, pour toutes les victimes de violences, hommes et femmes, que cette violence soit physique ou psychologique (jusqu'à l'emprise) les coordonnées d'associations, les numéros de téléphone utiles en France comme en Belgique ainsi que les sites internet accessibles.

En fin d'ouvrage figure également un index de toutes les oeuvres d'art citées tout au long du roman. J'ai très envie d'en faire un padlet !

Je veux dire ici un immense MERCI à Marie et Nancy pour cette nouvelle oeuvre belle et utile à la fois. Bravo à vous deux pour cette nouvelle prouesse, vous alliez à merveille et avec une grande subtilité l'utile à l'agréable, l'indispensable vérité à l'indicible, la souffrance à la beauté. Et tout cela à quatre mains. Quelle chance pour nous, lecteurs, de vous avoir !

Lien : http://lamaisonlivre.canalbl..
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"Point de fuite" aborde un thème peu commun en littérature ado : les violences conjugales ; l'emprise physique et psychologique qu'un partenaire peut avoir sur l'autre.
Je ne saurais dire si lire une telle histoire permettrait aux personnes vivant une telle situation de mieux en comprendre les tenants et les aboutissants. Il est bien exprimé dans ce roman qu'elles ont toujours l'impression que leur vécu est différent.
En revanche, beaucoup d'éléments m'ont dérangée dans la forme. le language "d'jeune", très employé dans les dialogues et dans les échanges de SMS ne sonne pas juste à mes oreilles. Pareil pour l'utilisation de mots anglais qui me semblent toujours tomber comme un cheveu sur la soupe.
Il y a aussi une accumulation de drames : la violence familiale vécue par Esther, les compagnons brutaux de Jody et Mona, Cassien rescapé du génocide du Rwanda, et la totalité des parents sont défaillants... Ça fait beaucoup. Ça fait trop ! Je ne crois pas qu'il faille nécessairement avoir été victime de violences pour être sensible au malheur des autres. Cela m'a fait l'effet d'un catalogue des horreurs, parfois injustifié. Selon moi, le point de départ était suffisamment fort pour ne pas avoir besoin d'en rajouter dans le pathos.
Ma lecture a clairement été plombée par cette surenchère, qui a fini par me lasser. Dommage !
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Je suis devant ma page de blog et je ne sais pas par quoi commencer. Dois-je privilégier la narration ? En chapitres courts, l'écriture fluide, les changements de point de vue qui en font un roman choral ? Ou bien plutôt les personnages ? Ou encore le fond tout simplement et l'ensemble des thématiques abordées dans ce roman ?

Commençons par un petit Trigger Warning. Ce roman, en abordant une relation toxique, peut parfaitement perturber bon nombre de personnes par sa violence verbale et physique par exemple. Je mets particulièrement en garde les personnes qui auraient pu avoir vécu ce genre de choses. A destination des grands ados ou des adultes, c'est toutefois un remarquable roman qui peut vous aider à prévenir ce genre de relations, mieux observer votre prochain, et pourquoi pas vous aider à agir. Ne pensez pas que des sujets soient trop durs ou trop complexes, ce sont des sujets qui existent, qui bouleversent certes, mais qui sont réalistes, des maux de notre époque dont il faut prendre conscience pour mieux les combattre.

Alors oui j'ai adoré Point de fuite. C'est un roman qui dit beaucoup de choses. Qui dit l'amour, qui dit la haine, qui dit l'amitié et la violence, qui dit les silences et les solitudes. A travers ses différents personnages, on observe petit à petit la toile se former autour de Mona avec en son centre une araignée, insidieuse et charismatique. Pris dans les fils : Marin, le meilleur ami de Mona, écologiste et dévoué ; Lya, la voisine de palier ayant échapper au pire avec son ex-compagnon ; Cassien, rescapé du massacre au Rwanda et devenu poète – écrivain ; Esther, la soeur de l'araignée, presque championne de gymnastique aquatique ; Ycare, l'araignée elle-même (dont on a peu de chapitre). Tout ce beau monde finit par se croiser à un moment ou un autre navigant entre présent et passé, violence et tendresse.

Bien sûr Mona reste « l'héroïne » de cette histoire, c'est sa descente aux enfers, son désarroi, sa peur, sa culpabilité que l'on suit, mais les autres ne sont pas que des faire valoir, au contraire chacun a son rôle à jouer, sa place dans la narration, et aucun n'est cousu de fils blancs. Ainsi j'ai particulièrement aimé Cassien pour sa délicatesse et sa poésie qui donne un aspect plus tendre et des respirations dans le récit ; mais Lya aussi pour sa force de caractère, sa bravoure, et son humour qui tente de percer les ténèbres ; enfin Esther m'a agréablement surprise alors qu'elle m'était plutôt indifférente au départ. Leur présence, ce qu'ils apportent autant à Mona qu'à l'intrigue, prouve aussi qu'il est difficile de s'en sortir seul et qu'il est souvent indispensable qu'il y ait une personne qui ouvre les yeux à ta place, qui comprenne avant que tu en es conscience que quelque chose cloche.

Le personnage de Mona est quant à lui extrêmement réaliste. Parfois même trop. J'avais l'impression de glisser à ses côtés, de trébucher, sans m'en rendre compte je me suis complètement imprégnée de ce personnage, m'en suis peinturluré le coeur et le visage jusqu'à en avoir la gorge serrée, à refermer le livre les mains tremblantes. Pourtant, évidemment, Mona n'est pas un personnage auquel on a envie de ressembler, dont on envie la place, les pouvoirs magiques ou que sais-je, mais les autrices ont réussi à lui donner de la tangibilité et l'ont investi du souvenir de millier de femmes à travers le monde, subissant les mêmes choses en silence. Elles ont remarquablement dessiner son corps en transformation, sa perte de poids, ses cernes, sa perte de repères, le resserrement progressif de son monde autour d'une seule et même personne, bourreau et amant, martyre et salaud. Je le redis mais l'impression de glisser, de chavirer était extrêmement forte. le pire étant que, comme dans Trancher d'Amélie Cordonnier, Mona a une certaine conscience de ce qui se passe, des fois où il va trop loin, le refoule une fois, puis quand il jure qu'il ne recommencera pas, accepte, une fois, deux fois, jusqu'à ce que ça devienne « sa » faute s'il pète les plombs. Alors lorsqu'Esther hurle dans un téléphone « je vais le tuer », je ressentais tellement sa rage et sa colère !

On est loin des statistiques, des données chiffrées, des petites citations qui nous interpellent parfois dans la rue, sur ces femmes battues, tuées, réduites au silence. Impossible de se dire « mais pourquoi ? pourquoi ne part-elle pas ? » comme on peut l'entendre par fois. Marie Colot et Nancy Guilbert refusent le jugement et l'égoïsme de cette pensée pour nous offrir de la compassion et un « comment l'aider » au pourquoi.

En résumé

Point de fuite est un roman bouleversant dont il est difficile de sortir indemne. La dernière page refermée ce sont des larmes aquarelles et des poings froissés qui viennent nous dessiner de la colère et de la tristesse au ventre. Parce que Mona est une personne comme tout le monde, parce que ce ne sont pas que des statistiques mais des personnages dont on s'imprègne, éponge sur tache d'encre, et parce que Marie Colot et Nacy Guilbert nous rendent cette histoire tangible, réelle, puissante. Un coup de coeur percutant qui ouvre les yeux sur les relations toxiques et les pièges dans lesquels tombent parfois les femmes sans s'en rendre compte, véritable descente aux enfers; avec ce qu'il faut de poésie et d'amitié pour nous rendre l'indicible supportable.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Dans tous les cas, Marin, on ne porte jamais quelqu'un sur ses épaules, parce qu'on finit par tomber avec elle, mais on reste là, à côté. Et si on voit que ce n'est pas suffisant, parce qu'on sent une urgence, on demande de l'aide à quelqu'un de compétent, dont c'est le métier.
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Dans mon carnet de croquis, je dessine pendant des heures, partout et n'importe quoi. Des inconnus qui lisent leur journal, ma mère au téléphone et mon père fourré dans ses guides de voyage, un baiser d'Adri et Mathis, une casserole en feu, une canette abandonnée dans la cour du lycée ou le prof qui explique des théorèmes sans intérêt. Je croque mon quotidien à longueur de journée, mon crayon bien taillé entre les doigts. C'est plus sain qu'une cigarette, plus addictif aussi, je crois.
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Être sous l'emprise de quelqu'un, Marin, c'est perdre la liberté de penser et d'agir par soi-même. L'autre colonise ton esprit au point où tu ne te crois plus capable de rien sans lui. C'est faux, mais tu n'en sais rien parce que ton corps et ton esprit sont trop affaiblis. Tu es englué.
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Dans la voiture, Joshua pousse un gros soupir.
- Ce repas était d'un pénible ! Tu aurais pu essayer d'écourter. Je donne ma première conférence mercredi et je n'ai pas de temps à perdre, surtout avec des gens aussi insignifiants. J'ignore lequel des quatre est le plus désespérant. Ta soeur qui parle de bébé ? Mathis et son sourire de ravi de la crèche ? Tes parents, ces parvenus qui se prennent pour des globe-trotters alors qu'ils n'y connaissent rien ? Vivement dans quinze jours, qu'ils soient dans l'avion et nous fichent la paix !
Pendant qu'il déverse son venin, la voiture accélère et l'aiguille grimpe sur le compteur.
- J'aimerais que tu conduises moins vite, s'il te plait.
- Ta gueule ! Tu l'as fermée toute la soirée et tu l'ouvres pour me donner des ordres ?
Ses pupilles sont en feu. Je détourne immédiatement le regard. Je veux qu'il fixe la route, je ne veux pas d'accident, pas de problème, juste le calme, le calme, oui, le calme et le silence.
Pendant que Joshua fonce, en hurlant sur les véhicules qui le ralentissent, mon portable bipe.
Adri : C'était hyper chouette cette soirée avec vous :-) Vous êtes un couple magnifique et vous êtes trop bien assortis. Je sais que je me répète, mais tu as de la chance, soeurette ! Profite à fond
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756. Je compte en silence jusqu’à 756 et, enfin, sa colère s’arrête. D’habitude elle se calme aux alentours de 500. J’en ai déjà passé quelques soirs à compter, compter, compter. C’est ma technique pour penser à autre chose, pour tenir bon et me convaincre que ça s’arrêtera bientôt. Et ça s’arrête toujours, comme un tour de montagnes russes se termine à l’arrivée. Pendant ses crises, il m’embarque de force dans son wagon, sans ceinture de sécurité. Il roule à vive allure, il hurle dans les descentes et je reçois tous les chocs. Ceux des mots, ignobles, coupants, rageurs. Ceux des gestes de trop. Les premiers étaient presque doux, à peine visibles. Autour du poignet ou dans le bas du dos. Des accidents, pas grand chose. Une bouscule qui tourne mal. […] Ce soir, une fois de plus, je ne reconnais pas l’homme que j’aime. Et j’ai envie de m’enfuir, de le planter là avec ses méchancetés, quelques heures ou juste quelques minutes, pour qu’il comprenne qu’il dépasse les bornes et que ça suffit. Jamais, je n’en ai la force ni le courage. Toujours, j’endure en attendant l’accalmie. Parce qu’il est capable du pire comme du meilleur et que, dans un couple, comme il aime me l’expliquer, il n’y a jamais qu’un seul coupable.
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Vidéo de Marie Colot
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