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5/5   1 notes
Résumé :
Journal publié par les Amis de l' Oeuf sauvage et la halle Saint-Pierre, à l'occasion d'un exposition consacrée, en 2002, à Paris, à cet artiste, ami et "élève involontaire" de Dubuffet, comme Philippe Dereux l'explicite si bien dans l'extrait ci-dessous:

j'ai vécu avec Dubuffet une expérience extraordinaire et d'autant plus profonde qu'au moment où je la vivais j'en étais inconscient. Tout en exécutant les plus humbles besognes : chasse aux papillo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
*****Actualisé le 9 mai 2023, à l'occasion de l'exposition" la Fabuloserie " à la Halle Saint-Pierre, où on retrouve des oeuvres de Philippe DEREUX....

Vive les insomnies et les déménagements...l'occasion de faire ce que l'on peut rarement entreprendre faute de temps...l'inventaire, à un moment donné, de sa vie à travers un inventaire exhaustif de ses livres, de sa bibliothèque...Avec mes diverses expériences de "libraire moderne" et "d'ancien", j'ai beaucoup lu mais aussi fait des réserves d'écureuil, insensées !!!
Alors à la suite d'une nuit d'insomnie et de rédactions sur Babelio, j'ai poursuivi sur ma lancée et j'ai pris le temps de lire enfin un texte incroyable d'un artiste atypique, Philippe Dereux, que j'ai découvert en 2002 ou 2003. Dans son "Journal des épluchures", il explique tour à tour, avec fantaisie, gravité, simplicité , sa démarche d'artiste ainsi que sa vision de la vie, et ses questionnements sur l'existence ,la création....

Je suis donc retombée sur ce petit trésor... souvenir d'un exposition sensationnelle savourée au "musée d'art naïf" dans la halle Saint-Pierre, à Montmartre...consacrée à ce Monsieur incroyable: Philippe Dereux. J'oubliais l'essentiel: je suis abondamment t curieuse d'un certain "art brut"... je n'aime guère le terme... mais je n'en ai pas de meilleur sous la main.!!..

Cette exposition de tableaux fabuleux, très colorés, très vivants... étaient réalisés à partir d'épluchures de toutes sortes...Premier élément assez surprenant...et deuxième souvenir littéralement magique: une institutrice avait emmené sa classe (des petits de environ 6-7 ans) pour découvrir ces oeuvres , issues de leur, notre ... plus simple quotidien... et je n'oublierais jamais les frimousses réjouies, les questions qui fusaient, ainsi que leurs yeux écarquillés... Moult passages soulignés et très significatives d'une démarche unique et insolite. Faire du Merveilleux avec du banal... Ce talent n'est pas offert à tout le monde !

"Mes travaux d'épluchures, mes dessins, mes projets de sculptures ne sont pas une vengeance sur le monde mais une réconciliation. désormais mon coeur bat avec lui. Ni l'un ni l'autre nous ne sommes vaincus. Nous avons pu nous rencontrer, et c'est tout. (...)

J'ai enfin réalisé, et j'espère heureusement, cette crucifixion en épluchures dont je rêve depuis plusieurs années. Cela surtout parce qu'une épluchure de melon travaillée par le soleil lors du séchage était couverte de rides, de plis qui convenaient parfaitement au corps du Seigneur" (p.27)

"Aimer l'art est un don, comme croire" (p.22)

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Je ne résiste pas à faire un complément à cette note. Je suis entrain de lire le dernier roman de Linda Lê "Oeuvres vives",(éditions Christian Bourgois, 2014), regorgeant d'allusions "culturelles" et qu'elle n'est pas ma surprise, en parcourant ces lignes sur Philippe dereux: " Pendant des années, j'avais écrit des comptes rendus des spectacles qui n'attiraient pas les foules, des ouvrages publiés par des adversaires de l'académisme, des expositions d'art brut. (Ah ! Les épluchures de Philippe Dereux, ces assemblages d'ailes de papillons et de pelures de pommes de terre ou d'aubergines colorés à la gouache, qui faisaient non pas des compositions décoratives mais des objets artistiques non identifiés, propres à décontenancer ceux qui regimbaient devant les innovations des précurseurs.)





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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
j'ai vécu avec Dubuffet une expérience extraordinaire et d'autant plus profonde qu'au moment où je la vivais j'en étais inconscient. Tout en exécutant les plus humbles besognes : chasse aux papillons, jardinage, création de ce que nous avions appelé -le jardin vertical-, grenage des pierres lithographiques, imprimerie, ramassage et séchage des plantes, collage des -Eléments botaniques-, je m'imprégnais des techniques et de l'état d'esprit de celui qui n'aimerait sans doute pas que je l'appelle maintenant "mon bon maître". Pourtant, rétrospectivement, je constate qu'il en fut ainsi, et d'autant mieux que plusieurs fois par jour nous bavardions à propos de tous ces travaux, pour notre seul plaisir sans que jamais Dubuffet eût l'impression ou même l'idée de m'apprendre quoi que ce fût. Pouvais-je recevoir enseignement plus exaltant que celui-ci, d'autant plus sincère et profond qu'il était involontaire. ? (p. 21)
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Dans une discussion j'ai plus de plaisir à avoir tort que raison. J'ai ainsi l'impression d'avoir appris quelque chose. (...)


On commence par trouver des "trucs", ensuite on invente des théories pour les justifier, ce qui n'a rien de choquant. Le monde s'est fait en premier lieu, il n'a été pensé qu'ensuite. La mauvaise foi ne commence qu'à partir du moment où l'on tente de faire croire que l'on a pensé d'abord, agi ensuite. (p.30)
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"L'enfer c'est les autres", formule à la mode. L'enfer, c'est plutôt soi-même. Et, justement, ce serait les autres-ou simplement quelques-uns parmi les autres- qui rendraient l'enfer supportable. (p.21)
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User de couleurs vives m'apporte de la joie, me donne le désir de hausser le ton. Ainsi, tour à tour, couleur et joie se relaient et s'excitent pour me conduire aux rouges, aux jaunes les plus violents, aux bleus les plus éclatants. On dirait alors que la couleur est en moi et qu'elle demande à sourdre. Souvent je ferme les yeux et je vois la couleur. Elle est alors d'une puissance inégalable parce que je la rêve. J'imagine qu'aveugle je pourrais peindre, comme un musicien sourd compose. (p.14)
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Ce tableau est une fois de plus comme la musique, même concrète. Il ne représente rien. Il est dans sa joie, et c'est tout. Je peins pour les sens. J'ajouterais même : je peins pour les sens plus que pour l'esprit. (p.39)
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