Les amitiés sauvages

Tout ça, l’arrivée en groupe après l’apéro, la salle noire, le concert où l’on se perd, les potes qui valdinguent et (re)trouvent des gens improbables, les cigarettes sur le trottoir, les dernières bières, la transpiration qui rafraîchit suent le déjà-vu. Mais ce soir on a ajouté une couche: on a perdu Séb. On espère qu’il est simplement rentré. Mais on se connaît, on connaît notre pote, malgré nos rencontres plus rares ces derniers temps. On doit appeler Véro. Pas besoin de tirer au sort, il y a une téméraire parmi nous, Vous faites vraiment chier les mecs, vous êtes tous pareils, vous avez quoi avec le téléphone, putain. Véro répond rapidement, elle ne dort certainement pas, Soph lui pose la question fatidique, Séb est avec toi? On n’entend plus grand chose, mauvais point, Soph confirme avec une moue déjà agacée, elle ne s’est jamais très bien entendue avec Véro et ce n’est pas maintenant à une heure du mat' avec ce téléphone pourri que cela va s’arranger. Soph nous
baragouine des trucs, on ne comprend rien, à part, Faites chier, des paroles rapportées? Puis Soph, Mais non, viens pas, il va rentrer attends-le, elle éloigne le téléphone, des cris, semble-t-il, Elle a raccroché, elle attend une demi-heure à la maison et elle vient nous rejoindre. On fronce les sourcils, le nez et tout ce qui peut l’être. Je me lève, Je vais chercher des bières pendant qu’il en est encore temps. Je vois les regards s’illuminer à part celui de Frnk qui s’est endormi sur l’épaule de Marc.