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3,58

sur 581 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une Gourmandise !

Dévoré, englouti, ce petit volume ne m'a pas moins laissé sur les papilles ce fumet propre à la bonne table de mamie, cette saveur chère aux bons-vivants, cet irrésistible désir :
"Ce que je sais, c'est que le désir demeure la seule force authentiquement subversive. Quand l'oppresseur enfile le masque froid de la logique économique, il est plus important que jamais de préserver et d'entretenir la citerne du n'importe quoi, le merveilleux réservoir à girouettes."

Myriam est définitivement inspirée par le désir et sa force de vie, elle la déploie et anime ses parages comme un faisceaux lumineux, si bien que son désir se transmet, et la créativité, l'audace sont, deviennent une réalité intuitive.

Il y a un réel engagement dans la figure de Myriam, un engagement humain, social, vrai. Son côté fantasque et opiniâtre amène le lecteur à accepter sa propre fantaisie, ses bévues, ses remords ou regrets avec plus de déférence. Nous avons tous nos tares, notre vie file, filons avec elle...

Ce livre a sans conteste des vertu thérapeutiques !
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Ce roman est délicieux, tout d'abord parce qu'il est beaucoup question d'harmonie entres les rencontres, cet instant où tu sens que ce type ou cette fille vont entrer dans ta vie et y trouver leur place, paisiblement ; harmonie aussi des saveurs parce que "Chez moi" c'est le restaurant, l'espace repas que Myriam a décidé d'ouvrir, malgré le gouffre financier que cela a créé. Elle y dort, y travaille, y vit pour tenter de donner un peu de sens à sa vie déconstruite depuis 6 ans.

Myriam cette femme à l'amour brisé, mariée par hasard, enceinte par bonheur, heureuse maman trois jours puis, anéantie dans son élan maternel par une gifle, elle a perdu, à jamais, l'élan de l'instinct dévorant.

Myriam compose ses menus, voulant rassembler dans un même lieu jeunes et vieux, salariés et retraités, avec un objectif : celui d'oublier le profit dans ce restaurant de quartier où elle se laisse porter par la solidarité et les rencontres. Ce roman est fantasque mais aussi profondément grave parce que l'héroïne porte en elle la gravité des gens qui ont souffert, beaucoup, qui ont douté de leur identité, qui se sont perdus, sans se retrouver vraiment.

Se promener entre les lignes, c'est rêver un peu, saliver beaucoup, être émue souvent, avoir tous les sens en éveil et avoir le sentiment d'entendre et sentir les légumes qui rissolent, la cannelle qui embaume et le vin rouge qui embrume les idées.
Lien : http://leslecturesdalice.ove..
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Myriam est une jeune femme atypique.
Elle décide d'ouvrir un restaurant qu'elle appelle « Chez moi »
Après des débuts difficiles, elle prend ses marques, fait de nouvelles connaissances.
Mais toujours subsiste cette cicatrice en elle : depuis un évènement à scandale quelques années auparavant, elle n'a plus revu son fils.
C'est un roman très sympathique qui aiguise nos papilles.On irait bien manger chez Myriam !
Ca part quelquefois dans tous les sens et au début, j'étais parfois un peu agacée.
Et puis j'ai dévoré la deuxième moitié du livre.
Agnès Desarthe possède complètement son personnage.
Myriam est forte et fragile à la fois. C'est vraiment une belle personne, malgré ou grâce à ses excès.
Les personnages qui gravitent autour d'elle sont attachants aussi : son frère, les deux étudiantes, Ben le serveur, Vincent le fleuriste, Ali le jardinier……. le quartier du restaurant est très vivant et donne envie de s'y rendre.
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Très belle ambiance, un style fluide et agréable, on plonge dans l'histoire sans retenue.
J'ai lu ce livre il y a un moment mais il m'a beaucoup marquée. J'étais à une période de ma vie où je me posais beaucoup de questions sur un revirement professionnel. Ce livre donne de l'élan, les choses deviennent possibles sans en faire une niaiserie facile comme peuvent l'être certains livres de développement personnel.
A lire donc pour faire le plein de bonnes choses et de bonne humeur !
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C'est quand même bien, les bibliothèques. Parfois, on s'y retrouve le nez au vent, sans vraiment savoir ce qu'on cherche. Alors, l'air détaché, on prend, on soupèse, on repose. Et puis un titre vous happe. Là, c'était « Mangez-moi » ! Un ordre comminatoire que j'ai probablement traduit en « Lisez-moi ». Obéissant, je l'ai attrapé. Un petit résumé tout juste avalé, nous voilà partis, le livre et moi, pour quelques heures d'une compagnie ma foi réussie. L'histoire est drôle, de nombreuses trouvailles ponctuent le récit et, si quelques maladresses alourdissent parfois le style, l'ensemble est bien écrit et recèle même quelques pépites hilarantes. Les personnages sont globalement bien brossés et on est finalement satisfait de cette promenade digestive. Non, c'est quand même bien, les bibliothèques.
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Après avoir été ensorcelée par L'éternel fiancé, je pars à la découverte de l'oeuvre d'Agnès Desarthe et je commence mon périple par Mangez-moi.
Je ne suis pas particulièrement adepte des romans culinaires et ce n'est pas l'aspect du livre que j'ai préféré, même si je dois reconnaître que certains passages, écrits dans une langue imagée, voluptueuse et charnelle vous mettent l'eau à la bouche.
Le titre du livre est inspiré par le biscuit "mange-moi" de Lewis Caroll qui, dans Alice aux pays des merveilles, peut faire rétrécir ou grandir la petite fille. Or c'est bien un conte que nous offre l'auteure, avec une héroïne Myriam, dont on ne sait pas au fil des pages, si elle va se sortir grandie ou diminuée par les épreuves qu'elle traverse, par les contorsions qu'elle doit faire et par les rencontres qui jalonnent la création de son restaurant.
On retrouve cette idée très intéressante d'élasticité et de géométrie variable dans le temps et l'espace qui est présent dans L'éternel fiancé.
Nous découvrons petit-à-petit que Myriam a vécu des évènements traumatisants, autour de la naissance de son fils qu'elle pense ne pas aimer, avec son mari qui ne la comprend pas, la brutalise et l'expulse de leur vie.
Victime de relégation, expiant une faute qui l'exclut de sa famille, Myriam qui a touché le fond de la piscine, se relève et se lance dans le projet un peu fou d'ouvrir un restaurant, lieu de rendez-vous et d'ouverture aux autres.
Au travers de la démarche un peu cahotante de la résiliente Myriam, Agnès Desarthe nous offre une jolie parabole, pleine d'humanité et de poésie, aux confins du rêve.
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Agnès Desarthe s'en explique: ce "Mangez-moi" aux connotations ogresques, voire cannibaliques, c'est d'abord et surtout la phrase qui accompagne le biscuit magique de la merveilleuse Alice de Lewis Caroll - ce petit gâteau qui lui permet de grandir, ou de rapetisser. Et ce faisant de s'adapter, de s'ajuster... D'évoluer.
Et donc, le léger embarras du titre une fois levé, je conviens que c'est un très bon livre! Il explore avec finesse et sagacité le labyrinthe intérieur d'une femme verrouillée dans l'absence d'amour à l'égard de son enfant, et qui se sent "méchante"(ce n'est pas pour rien que Desarthe est la fille du pédopsychiatre Aldo Naouri!). Une femme qui chemin faisant s'est laissée piéger dans une impardonnable Transgression et se sent dévorée (eh eh eh!) par la honte et la culpabilité.
C'est en tout cas un livre remarquablement écrit, avec une belle attention aux gestes de la cuisine. Non dénué de pointes de poésie, ou d'humour, comme autant de ruades de l'inconscient. Par exemple dans ce dialogue à l'aide d'un alphabet en bois au cours duquel le petit garçon secrètement rejeté, en regard du mot "Maman", n'avait trouvé à composer qu'un mot incompréhensible.
A mes yeux, néanmoins, le récit manque d'ampleur, d'enracinement social, de foisonnement, et peut-être aussi de véracité. Plusieurs des personnages sont quand même un poil caricaturaux (la vieille tante tonitruante; le serveur Ben, si parfait qu'il en est irréel, et qu'il ressemble à un Archange omniscient, omnipotent, bien davantage qu'à un étudiant en Sciences Politiques; sans parler de cette Barbara, agrégée de mathématiques qui fera la paire avec lui...). Et je suis d'accord avec celles et ceux qui ont trouvé la fin beaucoup trop belle, trop incroyablement féérique pour être totalement crédible
Au total,cependant, un roman de très grande qualité: un peu maniériste , peut-être, et qui invite à des explorations savantes , mais pour cette raison même passionnant !
Moi, en tout cas, avec quelques micro-réserves, j'ai vraiment beaucoup aimé !
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j'ai dévoré ce restaurant et son auteure en quelques heures ; !!
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Afin de réaliser son rêve, Myriam est obligée de mentir à son banquier en ajoutant quelques fabulations sur son CV, pour le rendre riche et digne de confiance. L'emprunt dans la poche, elle peut monter sa petite affaire, un restaurant qu'elle appelle "Chez moi". le nom n'est pas anodin, il est une terre d'asile, une parcelle qui n'appartiendra qu'à elle. Cette chance qu'elle s'accorde, elle la peaufine les nuits d'insomnie en la souhaitant proche de ses idéaux. Elle ne veut pas d'un restaurant sans âme et froid, elle l'imagine chaleureux. le mieux serait qu'elle puisse choisir sa clientèle pour lui préparer avec amour des petits plats… Sa cuisine, elle la désire généreuse.

Myriam a une quarantaine d'années et déjà, elle est bien fatiguée, lasse de cette vie qui tangue sur un fil. Que s'est-il passé ? Dans la journée, elle se donne à fond dans cette périlleuse entreprise, mais le soir, lorsqu'elle baisse son rideau de fer et qu'elle s'écroule sur son sac de couchage, elle retrouve son passé si douloureux et pesant…

Une petite salle, des meubles de bric et de broc, une bibliothèque, un divan, une cuisine ouverte, une première journée d'incertitudes, un lendemain d'inauguration avec la famille, et voici ses premiers clients qui arrivent un peu à tâtons. Deux jeunes lycéennes qui prendront pension chez elle par la suite, et son voisin fleuriste qu'elle accepte malgré sa mauvaise haleine. Marianne les adopte sans contrepartie. Les filles ont des hanches dodues et ne font pas les mijaurées, elles aiment saucer, elles sont gourmandes, jeunes et fraîches. Vincent lui apporte des fleurs sur le déclin qu'elle met dans des carafons. Et bientôt Ben, un étudiant qui se passionne pour le restaurant et qui se propose comme serveur. Ben apporte à Myriam les bases qui lui manquent ; côté cuisine, rien à redire, mais côté gestion, c'est une catastrophe !
Sur un cahier, elle note ses concepts et se motive. Sa seule ambition, c'est de retrouver une atmosphère familiale. En cuisinant, elle a les gestes de sa grand-mère et ceux de toutes les ménagères. C'est l'amour maternel qui renaît.

Le quartier s'anime chez elle, ceux qui viennent déjeuner, ceux qui viennent souper et ceux qui passent pour un café dans la journée. Ça s'étire, ça devient un foyer. Comme à l'époque où elle travaillait en tant que cantinière dans un cirque, Mr. Slimane, dans sa camionnette bleue, lui apporte les produits de son jardin, des fruits et des légumes de qualité. le restaurant dégage l'humanité que Myriam recherchait, elle peut enfin se permettre une petite part de bonheur, c'est tout ce qu'elle s'autorise car les spectres du passé continuent à la perturber.

Petit à petit, au fil de cette lecture qui se pare de plats alléchants, nous découvrons la peine secrète de Myriam. Elle se confie seulement à nous, timidement, et sans le savoir, amorce une guérison.

Soupes, petites salades, herbes parfumées, boulettes de viande, terrines, daubes mais aussi une cuisine raffinée comme… "dos de cabillaud au jus de mûres et aux mousserons, mille-feuille d'aubergine et d'agneau, tourte blanche au fromage, aux raisins et cognac…", Myriam nous enchante, partage, et se donne. "Mangez-moi" pense-t-elle… Celle qui veut garder ses distances, se livre avec abnégation comme une offrande.

C'est un très beau portrait de femme qu'Agnès Desarthe nous raconte. Poignant avec une poésie légère et gastronome, riche en sentiments, en désirs, en espoirs, le roman est une quête. Myriam recherche une légitimation et l'exploration douloureuse se fait dans la confidence. Elle ne se connaît pas, elle est humble alors qu'elle est solaire. L'amour ne se trompera pas… il l'a reconnaîtra.
A ses côtés, de bonnes âmes sont ses anges gardiens. le cocon est doux, amical avec une once de sensualité.

Je vous recommande cette belle histoire.
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On a vraiment envie d'y aller, dans le restaurant de Myriam, au nom si évocateur : Chez moi. On sent une atmosphère conviviale, familiale, où tout le monde a plaisir à s'y retrouver autour de bons plats originaux et raffinés. Avec la vie passée chaotique de Myriam en toile de fond, ce roman se lit d'une traite, à la fois pour savoir quel est son secret si inavouable, mais également pour le plaisir de la retrouver elle et ses nouveaux amis qui ont su lui redonner goût à la vie.
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