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3,58

sur 581 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle drôle de bonne femme Myriam! A l'âge où la plupart de ses congénères sont bien installées dans la vie, elle reprend tout à zéro. Elle n'a pas la quarantaine triomphante, c'est le moins qu'on puisse dire mais comme elle n'a plus rien à perdre, elle a l'audace du désespoir. Ouvrir un restaurant, seule et y dormir parce qu'elle n'a pas d'autre solution, Myriam relève avec brio ce pari un peu fou et trouve en chemin d'autres têtes brûlées qui vont l'aider à mener à bien cette aventure de la dernière chance.
Myriam est attachante et sa conception de la restauration qui est avant tout faite de partage et d'amour ne peut que toucher le lecteur au plus profond de ses tripes. Petit à petit nous nous lions d'amitié avec elle, elle nous révèle ses failles, son bannissement de la famille après une grosse erreur dont elle se tient pour responsable. Seule, lâchée par son mari, rejetée par son fils, Myriam relève courageusement la tête et entame devant nous une symphonie sans tambours ni trompettes, mais sa musique lyrique est toute empreinte d'émotions et de saveurs suaves.
Mangez-moi est un hymne à l'amour. Mitonner pour ceux qu'on aime est un acte d'amour, certes très quotidien, parfois trivial mais je suis persuadée que pour bien cuisiner il faut aimer les autres, en tout cas être dans ce don de soi.
Je me suis personnellement régalée à la lecture des belles phrases d'Agnès Desarthe, une écriture émouvante et très "punchy", oserais-je dire épicée? Un livre que j'ai gloutonné en quelques heures, hips!
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Myriam va ouvrir un restaurant... enfin, un restaurant, non pas vraiment, un lieu où l'on pourra se restaurer pour pas cher, permettre que les petits mangent tout comme les grands, au milieu d'eux, des choses qu'ils sont sûrs d'aimer, un lieu où ce qui reste sera repartagé comme vente à emporter ou à donner, un lieu de vie, un lieu pour se croiser, un lieu qu'elle a imaginé pour faire du bien aux autres en leur préparant à manger, un lieu qui lui donnera le plaisir d'être utile à l'autre ou... enfin bref, Myriam a plein d'idées, un compte en banque rouge perpétuellement et de l'énergie à revendre pour ce lieu qu'elle a acquis, à la fois lieu de travail, lieu de sa vie, lieu de rencontres, décor pour faire resurgir ses souvenirs.

Parce qu'on se rend vite compte que Myriam a connu une fêlure dans sa vie, quelque chose qui l'a détournée d'une vie bourgeoise qu'elle avait, quelque chose qui l'a révélée, lui a permis d'être pleinement celle qu'elle était au fond d'elle-même, au prix d'une grande douleur, mais aussi d'un grand enseignement.
Parce que juste avant de créer ce lieu " Chez moi" ( son nom veut tout dire), juste après sa vie aisée (et facile en apparence), Myriam faisait déjà la cuisine ...mais dans un cirque ! Pas commun, non ?


Un merveilleux livre, avec une écriture virevoltante qui mêlent réalités quotidiennes et rêves. Une des particularité d'Agnés Desarthe - et sans doute l'une des choses que je préfère - est qu'avec elle, la frontière entre le concret et l'imaginaire est fine, fine, comme une plume d'oiseau, comme un brin d'herbe.

Des rencontres, de celles dont on rêve, dans la vie parce qu'elles amènent échanges de points de vue, partages de culture, stimuli pour affronter la difficulté d'être et qu'elles construisent, apportent bienveillance et respect, curiosité pour l'autre quand on pourrait juste se contenter de le côtoyer.


Un livre qu'il ne faut pas trop raconter parce que sinon vous n'aurez pas la féerie d'avoir croisé Myriam, et Ben, et Ali et les autres, d'avoir essayé de voir quels sont les livres de l'étagère de "Chez moi", de vous régaler en pensées des associations culinaires qui égayent ces pages...



Un livre à garder pour les moments où la vie chahute trop, où le besoin d'évasion est nécessaire pour ne distiller que joie autour de soi quand on a, en réserve, que de la tristesse à partager.
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Un merveilleux bijou.
Myriam est fantasque et paumée. Un beau jour elle décide d'ouvrir un restaurant, sobrement nommé "Chez moi". En effet, cette dernière, totalement ruinée, s'en sert également comme lieu de vie. Au fur et à mesure que l'histoire avance, nous découvrons l'histoire de Myriam et pourquoi elle semble avoir été reniée par ses proches.
J'ai adoré ce roman, en particulier grâce au personnage de Myriam. C'est une quarantenaire qui doute et qui essaye de maintenir la tête hors de l'eau. Ce personnage est très bien écrit, on ressent de la sympathie pour elle. Pareil pour les autres personnages. Globalement je trouve la plume de l'auteure très belle.
Je ne regrette absolument pas d'avoir découvert ce livre et cette autrice.
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Myriam, la quarantaine , se lance un pari fou : ouvrir son restaurant...
Pour elle qui fut chargée de la cantine pour un cirque itinérant et qui a investi toutes ses économies, elle va devoir faire un numéro d'équilibriste pour jongler entre ses désirs de faire prospérer son affaire et la réalité de sa situation pour le moins assez bancale...
Une femme plutôt rêveuse qui défend coûte que coûte ses convictions, rattrapée malheureusement par ses erreurs passées qui viennent la hanter à chaque amélioration comme un rappel à l'ordre !!!
Un livre qui se dévore comme les bons petits plats de Myriam !!!
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Myriam, la narratrice, décide d'ouvrir un restaurant alors qu'elle n'a aucune expérience en la matière. Ce sera « Chez moi », un restaurant atypique, avec tarifs étudiants à vie et menus enfants vraiment élaborés. Une cuisine raffinée à la portée de tous. Et une restauratrice pour le moins anticonformiste.

Myriam est un personnage fantomatique, quasiment seul au monde. On sent qu'elle cache des blessures qui ne se révéleront qu'au fil de la lecture. Et j'aime ce côté insaisissable, cette intimité teintée de pudeur, ce personnage qui ne se livre pas tout à trac mais garde ses secrets, sa part d'ombre. Et c'est cette part de mystère qui environne Myriam qui la dote d'une psychologie élaborée, d'une profondeur rare.

J'ai adoré ! D'abord parce que c'est un roman gourmand. On salive presque à chaque page à la simple évocation d'une recette, dont les ingrédients font surgir tout un monde de saveurs ignorées, d'associations méconnues, toute une palette gustative que l'on testerait volontiers.

Enfin, le style lui-même a la saveur d'une dégustation : les mots sont comme des confiseries, délicats, chatoyants, savamment organisés. L'écriture est très travaillée et d'une infinie poésie. Il plane une certaine mélancolie sur ce récit. Myriam est désabusée, seule. Elle semble porter les marques d'une autre vie. Et les mots traduisent à la perfection sa tristesse mais aussi sa détermination. Mon édition numérique est d'ailleurs couverte de fluo correspondant à tous les passages qui m'ont marquée et dont je veux garder une trace pour les relire régulièrement, comme des paroles bienfaisantes !

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Quel titre alléchant, n'est-il pas ? Derrière cet appel à la gourmandise se trouve une galerie de personnages attachants, à commencer par Myriam, principale protagoniste, la quarantaine, dont le passé est quelque peu mystèrieux, embrumé par une faute "impardonnable". Cette femme, toujours grave mais fantasque, qui ouvre son restaurant comme d'autres changent de chemises, sonnée par la vie, a gardé ses utopies et continue à rêver de phalanstères... "Chez moi", ainsi appelle-t-elle en toute simplicité son restaurant et logis. Elle s'évertue à y réaliser une cuisine conviviale, ingénieuse et hors normes, car elle veut faire de "Chez moi" un restaurant pas comme un autre. On y croise, deux jeunes lycéennes, attelées à y résoudre leurs devoirs de philo, Vincent, un commerçant "voisin", fleuriste, amoureux de surcroît de l'inventive tenancière, Ben, jeune homme à l'ossature fine et légère, lui conférant un air maladroit de pantin, mais d'une douceur et d'une vivacité déconcertante.
Mangez-moi est une quête. Myriam cherche "à joindre les deux bouts", pas seulement financier pour sauver son affaire de la faillite, mais ceux de son histoire, son passé et son avenir, tel un sandwich, avec au milieu un présent qu'elle va apprendre à "dompter", une vie qu'elle va se réapproprier. Car Myriam a dû fuire et doit reprendre sa place et sa vie en main. Une claque aura suffi à la faire vaciller. Une claque qui aura suffi à faire disparaître son instinct maternel et qui ouvrira un long chemin de souffrance. L'écriture d'Agnès Desarthe est un régal, riche et généreuse et ses descriptions savoureuses et sensuelles. En la lisant, on sent presque l'odeur des mets et le tintement des casseroles ... Nous y sommes dans ce fameux restaurant et on y ressent la chaleur de Myriam.

Lien : HTTP://lire-ecouter-voir.com
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Je me suis lancée dans la lecture de ce roman, après maintes hésitations. Etant moi même restauratrice, j'avais un peu peur de trouver mille idées reçues et trop légères sur la profession !!! et me voici clouée sur place, complètement subjuguée....
L'ensemble de l'histoire est fluide, passé et présent se mêlent pour nous amener à la découverte de la mystérieuse Myriam, et des différents démons qui la hantent. Petit clin d'oeil à nos contes d'enfances, dont Alice aux pays des Merveilles, Alice, Myriam... semblables...
Au delà de ces tourments, ce petit "Chez moi", qui pourrait être le mien, sourires.... La passion du partage, de la cuisine et des épices, ses difficultés en mode professionnel, sans plonger dans la lourdeur.
'Agnès Desarthe, (fille du pédiatre Aldo Naouri, épouse du cinéaste Dante Desarthe, fils du comédien Gérard Desarthe, soeur deLaurent Naouri, chanteur d'opéra, l'époux de Natalie Dessay).auteur que je découvre, et qui m'a émue par sa prose légère et profonde.
Un bonne idée de film à murmurer à l'oreille de son époux...
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Pousser la porte de Chez moi, le restaurant de Myriam, c'est entrer dans un monde douillet où se mêlent senteurs et saveurs, parfums de fleurs, de café torréfié, de chocolat… C'est avoir l'eau à la bouche, tous sens et papilles en éveil, et être ému souvent. C'est en tout cas ce que j'ai ressenti dans ce délicieux roman à l'ambiance douillette et au goût de résilience. L'auteur nous dépeint un très beau portrait de femme à travers une galerie de personnages attachants, autour de la bonne chère, cette cuisine qui unit et rassemble, et où le lien social se mêle au plaisir gustatif et à celui des sens. L'écriture elle-même est un régal : savoureuse et riche, elle mêle harmonieusement rêve, espoir, brin de folie, et surtout beaucoup d'amour. le style est imagé, poétique et on ressort très touché de cette gourmandise où cuisine et sentiments font décidément bon ménage.
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Enfin un livre français qui ne soit pas tristounet ! Enfin une autrice qui ne se perd pas dans son abyssal nombril !
Bon, j'exagère peut-être un peu, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre , vif, enlevé, plein d'une sorte de babillage, mais pas seulement, drôle et grave à la fois et dont la fin est à la hauteur du reste.
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Ce roman est arrivé chez moi presque par hasard... le résumé me tentait, mais sans plus... Et pourtant!... Ce roman est un vrai bonbon!... Un de ceux qui réconcilie avec le genre humain... J'ai suivi l'héroïne qui me racontait sa douleur sans rien en dire, je l'ai écouté et j'ai eu le coeur serré de la sentir si absente de sa vie depuis qu'elle a été prise en faute. Mais j'ai aussi eu le bonheur de la voir s'éveiller de nouveau, un tout petit peu, au bonheur...

Quand on ouvre "Mangez-Moi", on entre dans la vie de Myriam sur la pointe des pieds... On assiste à ses premiers pas de restauratrice qui ne cherche qu'à donner du bonheur par la nourriture. Elle cuisine avec l'amour qu'elle n'a plus su donner à son enfant. Tous ceux qui l'approche tombent, si ce n'est en amour, tout du moins en adoration devant cette femme à l'apparence si solide, si posée...Elle réussi à créer un lieu de rendez-vous chaleureux et apaisant alors qu'elle même est plus que tourmentée.

La suite sur mon blog...
Lien : http://lepetitparadisdevilys..
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