JACQUES VAN ARTOIS.
Ce grand paysagiste naquit à Bruxelles en 1613 : son maître n'est pas connu ; on soupçonne seulement qu'il fut élève de Wildens Van Artois étudia dans les campagnes les variétés de la nature ; il observa dans les saisons différentes tout ce qui pouvait contribuer à la perfection de ses ouvrages. Continuellement le crayon à la main, il ne lui échappa pas le plus petit objet ; tout fut dessiné et rapporté sur la toile : les forêts et les campagnes sont les livres des paysagistes : il faut avoir des yeux faits exprès pour y lire les leçons que tant d'organes communs n'y aperçoivent jamais.
La réputation de ce peintre aurait rendu sa fortune considérable s'il avait borné son ambition à vivre en particulier; mais il ne se contenta pas de perdre son temps avec les grands, il eut la folie de les traiter chez lui avec profusion. Il était homme d'esprit; il fut recherché à ce titre et pour son talent. Il peignait avec une facilité singulière : il a fait beaucoup de tableaux ; il les vendait fort cher ; mais son peu d'économie le ruina. Il mourut pauvre, on ne sait pas en quelle année.
HERMAN ZACHT-LEEVEN -1609
Zacht-Leeven naquit en 1609 ; on ne connaît pas son maître ; ses premiers tableaux plurent autant que les derniers. Les con naisseurs aimèrent dans les premiers une imitation simple de la nature, et dans ses derniers le beau choix qu'il en sut faire. Zacht-Lceven n'a presque jamais fait de tableaux que de paysages connus, comme des environs d'Utrecht, où il a demeuré , et des bordsdu Rhin dont il n'était pas éloigné. Il dessinait avec une grande intelligence d'après nature et au crayon noir ; tout lui parut propre à être imité; il copiait jusqu'aux vues les moins intéressantes , qu'il avait l'art de rendre agréables. Malgré tout ce qu'il y ajoutait, on reconnaissait toujours les lieux qu'il avait voulu représenter. Aucun paysagiste flamand n'a peint avec plus de légèreté les cieux et les lointains ; une couleur excellente, une intelligence fine de la perspective aérienne rendent ses tableaux précieux. Il savait répandre de la vapeur et du flou dans ses ouvrages, dans le goût de
Wouwermans et de Berghem.