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4,09

sur 392 notes
L'angle choisit par l'auteur pour ce roman lui ressemble totalement (on retrouve le même procédé dans ses romans précédents): inattendu, intelligent, sensé et plutôt original.

Fin 2022, alors que l'Iran traverse une crise politique majeure avec les manifestations en réaction à la mort de Mahsa Amini, Francois-Henri Deserable réalise le voyage qui lui tient à coeur depuis longtemps : il rendra hommage à Nicolas Bouvier, auteur-voyageur qui a raconté ses périples dans les années 50 dans son livre « l'usage du monde ».

Six semaines de voyage pour Francois-Henri, de nombreuses villes visitées et des rencontres - beaucoup de rencontres.

Sous une plume vivante, toujours enjouée et très drôle, FHD nous raconte la vie en Iran, les usages, les aspirations, l'espoir, la résignation, la colère et le courage merveilleux dont font preuve les iraniens, en particulier les jeunes et les femmes.

Femme, vie, liberté ! Mort au dictateur !
Autant de slogans qui coûtent cher à ceux qui les brandissent. Ils raisonnent cependant le soir, à Téhéran. Ce formidable écho se propage de maisons en balcons et continuent d'alimenter la résistance iranienne face à un régime qu'ils ne reconnaissent plus.

J'ai beaucoup aimé ce récit: j'ai appris, j'ai ri, j'ai voyagé.
A votre tour !
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Dans ce livre François-Henri Désérable nous raconte son récent voyage en Iran, entrepris pendant la période de manifestations qui a suivi la mort de Mahsa Amini. L'auteur cite régulièrement le nom de Nicolas Bouvier, qu'il semble considérer comme son maître spirituel, mais il y a une différence notable entre les deux. Bouvier ne parle pas de politique alors que Désérable témoigne sans arrêt des abus du régime iranien et de sa détestation par quasiment tous les Iraniens. Certains passages de ce livre sont un véritable brûlot contre le pouvoir iranien.

Mais c'est aussi un récit de voyage, à la manière de Nicolas Bouvier justement, et je dois dire que j'ai même pris plus de plaisir à lire ce livre que l'usage du monde auquel il fait régulièrement référence. Un des intérêts du livre est de nous faire découvrir le vrai visage de l'Iran, que beaucoup en Europe considèrent comme un pays arriéré, à l'image des mollahs qui le gouvernent. Les Iraniens que rencontre François-Henri Désérable sont ouverts sur le monde et peu sont des extrémistes religieux ; "la démocratie est soluble dans l'islam" lui dira un étudiant en théologie. Ils sont heureux de voir des étrangers pour que ceux-ci témoignent de la violence du pouvoir en place et de la répression qui s'abat sur la jeunesse.
La haine du régime est extrême, à ce sujet l'auteur cite une anecdote assez drôle : les Iraniens étaient heureux de la défaite de leur équipe de foot face aux États-Unis "car les joueurs avaient accepté de serrer la main du président". Ils n'en avaient rien à cirer que cette équipe se fasse éliminer dès le tour préliminaire, même par ces fils de chiens d'Américains (je cite).

Une des choses les plus impressionnantes du récit est le courage dont font preuve les manifestants. C'est leur vie qu'ils mettent en jeu quand ils descendent dans la rue, car la police tire à balles réelles, surtout hors de la capitale, dans les zones éloignées où personne ne révèle au monde ce qui se passe réellement. L'auteur apprend par exemple que la répression a fait 96 morts en une journée dans une ville du Balouchistan, et personne n'en a entendu parler (à noter qu'il s'agissait d'une ville sunnite, raison de plus pour les mollahs de sévir sans retenue). J'avais déjà constaté le courage de la jeunesse pour défier le pouvoir en lisant "Je vous écris de Téhéran" de Delphine Minoui. On retrouve les mêmes attitudes, les jeunes qui font la fête en se moquant des interdits du régime, qui vont manifester dans la rue malgré l'armée et qui s'expriment malgré l'omniprésence de la police en civil.

L'usure d'un monde est donc à la fois un récit de voyage et un livre militant. de plus il est écrit avec humour, ce qui donne une raison de plus de ne pas le manquer.
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Plongée au coeur de l'Iran en 2022, période de l'émergence de la révolte des femmes et de leurs revendications de liberté. L'auteur fait du tourisme officiellement avec l'oeil averti du journaliste ecrivain. Ce n'est jamais grave, ni triste, mais instructif et souvent drôle.
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recit journalistique d'un homme qui parcourt l'Iran, il nous fait approcher les paysages, les modes de vie, les hommes mais tout ceci en surface. J'aurais aimé que l'on aille plus profondement dans les problèmes de vie courante, de condition des femmes, des bouleversements dûs aux ayatollahs....Mais le livre est court et c'est une première approche plus aisée à lire.
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Depuis que, petite, j'ai entendu l'histoire d'Alexandre le Grand, de son destin, son itinéraire, de la Perse, surtout, etc., je suis fascinée par la Perse… l'Iran donc, aussi. de tous les reportages du National Geographic vus ou lus, ce grand pays m'attire.
Il y a une grosse décennie, j'ai trouvé un livre, un récit de voyage de l'écrivain suisse Nicolas Bouvier qui, en Fiat 500, est parti de Genève pour se rendre vers la passe de Khyder/Khaiber qui se situe entre l'Afghanistan et le Pakistan et donc a traversé l'Iran. J'avais été encore sous le charme… j'ai donc toujours un oeil et une oreille sur ce qui se passe dans ce pays…
Donc, quand un nouvel ouvrage de Désérable sort, en tant qu'admiratrice de l'auteur, j'ai foncé dessus… ouvrage qui parle de son voyage et séjour en Iran fin 2022…
Quarante jours à traverser ce pays, riche de traditions, en pleine répression et soulèvement d'une partie de la population après la mort de Mahsa Amini… Il établit un constat clinique mais avec sa verve poétique habituelle, de ce pays, République islamiste qui réprime son peuple dans un bain de sang et de tortures… et quand un pays, quel qu'il soit, châtie ainsi, c'est qu'il est aux abois… prêt à rompre… après la lecture de ce roman, on ne peut que partager l'espoir d'une population, trop souvent opprimée qui aspire à la liberté de respecter ses us et coutumes et d'échanger avec le monde sa brillante culture, son humour, ses us et coutumes si étonnants, sa liberté de pensée et son passé glorieux.
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Malgré les interdictions formelles du ministère des affaires étrangères, l'auteur embarque pour l'Iran, on est fin 2022, l'affaire Mahsa Amini soulève le peuple, c'est dangereux mais il y va quand même.
Il nous raconte le courage d'un peuple, sa colère, mais aussi sa résignation.
Il nous fait voyager avec lui, nous fait découvrir les grandes villes, partage son ressenti, nous décrit le quotidien des habitants, nous parle des rencontres intéressantes qu'il a pu faire pendant la durée de son séjour.
Une lecture instructive.
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Heureuse de retrouver François-Henri Désérable après l'émouvant "Un certain M. Piekielny" et l'amour fou de "Mon maître et mon vainqueur".
Désolée de savoir que jamais je ne visiterai l'Iran et ses merveilles.
Hâte de lire "L'usage du monde", de Nicolas Bouvier.
"L'usure d'un monde" est un assez court récit du périple de FH Désérable en Iran sur les traces de Nicolas Bouvier, alors qu'une grande partie des Iraniens et surtout des Iraniennes manifestent leur haine du régime des mollahs et leur désir de liberté au risque de leur vie (84 ou 87 % l'abhorrent).
En 150 pages, il réussit à nous faire toucher du doigt la main mise du religieux le plus archaïque sur une population jeune, souvent éduquée et avide de liberté, leur courage et leurs prises de risques quotidiennes, le soutien à bon compte de certaines occidentales (se couper une mèche de cheveux...) et surtout le fait que les mollahs sont prêts à tout pour conserver le pouvoir.
Il est à noter que si la République Islamique d'Iran a été exclue en novembre 2022 de la Commission de la condition de la femme des Nations unies (un minimum !), elle est toujours un membre actif de l'ONU.
Mais il y a toujours cet humour, ces petites blagues (comme dirait mon petit-fils), que j'ai apprécié dans ses précédents romans.
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Pour rendre hommage à l'écrivain voyageur qu'il admire tant, François-Henri Désérable décide de se rendre en Iran. Il en ramène un récit de voyage d'autant plus passionnant que ce pays est loin d'attirer les touristes, que son voyage se situe au plus fort des manifestations des femmes contre le port du voile obligatoire et qu'aucun journaliste n'était sur place pour témoigner !

L'usure d'un monde : Une traversée de l'Iran transporte dans un des pays les plus fermés au monde aux vestiges de l'Antiquité méconnus et à l'architecture religieuse grandiose.

L'usage du monde est le récit de voyage de Nicoles Bouvier (1929-1998) écrivain, et Thierry Vernet, peintre, partis en 1953 de Suisse pour rejoindre le Japon en voiture. le voyage dura quatre ans, mais le livre raconte leurs deux premières années. Publié au départ à compte d'auteur, le livre attira de plus en plus de lecteurs curieux par le type de voyage et les pays traversés. À 23 ans, pour Nicolas Bouvier, ce voyage fut une “respiration”, et un “catalyseur” pour se découvrir.

François-Henri Désérable, lui, est arrivé à Téhéran par avion, le ministère des Affaires étrangères lui déconseillant de maintenir son séjour. Partant sur les traces de Bouvier, il partage les détails, les rencontres et ses observations sur cet Iran et ses merveilles.

L'usure du temps : Une traversée de l'Iran est un petit bijou de découvertes d'un pays que nous ne connaîtrons pas, de personnes que nous ne rencontrerons pas mais dès le livre refermé font désormais partie de notre univers.

Car, comment oublier l'écho de Téhéran, le « Zan, Zendegui, Azadi » (Femme, Vie, Liberté) et la chanson de Shervin Hajipour, mais aussi le mariage temporaire au gré des envies sexuelles (pour les hommes, bien sûr), la vision d'une lapidation racontée lors d'une rencontre et la politesse iranienne, etc.

François-Henri Désérable témoigne aussi d'une révolution, maintenant maîtrisée dans le sang, d'une colère, devenue aujourd'hui plus discrète, mais, la rage ne peut s'étouffer mème si la police des moeurs sévit de nouveau en Iran. Mais, comme les Iraniens ne cessaient de le répéter ” Derrière chaque personne qui meurt battent mille autres coeurs.”

Avec beaucoup de plaisir, j'ai découvert ce récit de voyage de François-Henri Désérable, qui au-delà du témoignage, invite au plaisir de découvrir et la joie de connaître !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Je viens de terminer la lecture de L'Usure d'un monde, attirée par l'admiration que je porte à Nicolas Bouvier, tous ses récits de voyage, en particulier l'Usage u monde qu'il mit 10 ans à écrire, relisant, réinventant ses notes, peaufinant son récit. C'est à mes yeux un, Le, chef d'oeuvre du genre.
FHD en citant des passages de NB ne fait que marquer le fossé entre les 2 proses; que n'a-t-il pris un peu plus de temps pour travailler ses portraits, pour rendre hommage au peuple iranien. Il donne souvent l'impression de s'amuser, de faire son intéressant ( c'est ainsi que je nomme le livre dans mon esprit et que j'en parle à mes amis "FH fait son intéressant"). Il livre des images sans originalité, se moquant d'un journaliste français qui écrit sur l'Iran depuis la France pour pouvoir écrire justement( alors que lui, FH, y va! sans vouloir surtout être repéré comme journaliste)
Fanfaron pourrait le qualifier.
a la fin de ma lecture je ne sais plus quelle était son intention de départ. Pourquoi ne pas écrire un hommage à Bouvier qui soit digne de lui!
Lisez, relisez "L'usage du monde" et tous les autres récits de Nicolas Bouvier, savourez son style!
N'y avait-il pas d'autre candidat pour le prix Nicolas Bouvier 2023? ou alors le titre en miroir de celui de Nicolas Bouvier a-t-il suffi à désigner le lauréat 2023
Désolée de m'inscrire en faux contre ces critiques louangeuses, je suis une lectrice habituée aux récits de voyage, infiniment déçue par celui-c ( j'avais beaucoup aimé Un certain Monsieur Piekelny)
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« Le problème, je vais vous dire, c'est que vous avez, d'un côté, un peuple déterminé à chasser du pouvoir un régime corrompu, et de l'autre un régime corrompu déterminé à s'y maintenir. Et les hommes qui composent ce régime ne reculeront devant rien, croyez-moi. Mais nous non plus. Et le bruit de leurs balles aura bien du mal à recouvrir celui de nos voix. »

A l'automne 2022, François-Henri Désérable décide de traverser un Iran plus refermé que jamais. Poursuivant les traces de deux suisses visitant ces mêmes terres soixante-dix ans plus tôt et dont Nicolas Bouvier tirera « L'usage du monde » paru en 1963, c'est un pays complexe qu'il rencontre. La mort de Mahsa Amini a déclenché des vagues de manifestations sévèrement réprimées par le régime des mollahs. Les Gardiens de la révolution veillent et frappent, les arrestations arbitraires sont quotidiennes et la diplomatie des otages installée. Terre de la grande Histoire, de religions et de traditions ou de soulèvement et de combat politique ? Tout à la fois. Ce magnifique récit donne à entrevoir l'âme d'un peuple complexe, son combat viscéral, ses souvenirs et ses espoirs. Il dépeint par tant de touches les multiples versants de son humanité.

« Derrière chaque personne qui meurt battent mille autres coeurs. »

Sans posture ni fausse candeur, la plume attentive de l'auteur nous guide avec intelligence, humour et engagement dans ce voyage tout en nuances et paradoxes où les sens du lecteur sont aiguisés en même temps que son acuité. Un livre poétique autant qu'il est important.
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