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3,89

sur 915 notes
La passion a parfois son lot de cocasseries et Désérable n'épargne pas son Vasco, personnage dévoré par la fièvre et prisonnier d'un triangle amoureux trop peu équilatéral. Devant un juge d'instruction, le narrateur et ami du damné se fait l'exégète d'un cahier rempli de poèmes qui servirait à élucider cette histoire de coeur vinaigrée. Tout le génie de ce roman réside dans la langue, qui se veut franche comme un french kiss et qui comblera assurément les amoureux de poésie française épris de romantisme patraque. Lauréat du Grand prix de l'Académie Française 2021, ce quatrième livre du jeune prodige de la Collection Blanche est sans doute l'un des plus bidonnant et brillant qu'il m'ait été donné de lire cette année!
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Et c'est parti, sans vergogne aucune, pour le 126eme avis sur ce roman qui n'a heureusement pas attendu ma petite personne pour être connu et reconnu.
D'ailleurs, pourquoi me fendre de ma première « critique » après presque 7 ans, justement sur ce roman-là, alors que j'en ai dévoré des plus retors, des plus galvanisants, des plus confidentiels (snobisme)? Et surtout, la vraie question, est-ce que quelqu'un en a vraiment quelque chose à foutre de mon avis ?
Et puis mince, ce site étant le seul réseau social que je m'accorde, j'ai bien le droit moi aussi à un nombrilisme ponctuel. Dont acte.

Si ceci apparait dans votre fil d'actualité, c'est qu'a priori vous avez déjà lu ce livre ou envisagez de le faire ( je disqualifie le clic au hasard et les quelques-uns qui auraient oublié de me supprimer de leurs amis depuis le temps), je vais donc vous épargner un résumé de mon cru, un schéma basique suffit : A (croit) aime(r) B, mais C débarque et nous fout un sacré bordel dans cette paire sans surprise.
Je sors de deux pavés passionnants que j'ai entrepris comme un hussard (précipitation, passion, à la limite de la maltraitance) et voilà que ce bouquin au poids modeste me donne du fil à retordre et poireaute 15 jours au pied de mon lit avant que j'arrive à lui faire rendre gorge. C'est pourtant pas mal écrit, ça file droit, un peu drôle, un peu cocasse, puis ça se veut un peu plus profond, un peu plus lyrique et pourtant rien n'y fait. Arrivé à la moitié, je me rends à l'évidence : je me fous royalement de ce qu'on me raconte. Déjà, elle, fofolle et sensible, lui et ses poèmes qu'on qualifierait de médiocres si on est dans un bon jour, et en plus on en a pas un pas deux mais une flopée, ça m'agace, j'ai l'impression que l'auteur nous a sorti ses journaux intimes de lycée et s'est dit tiens, si j'enrobais ces chefs-d'oeuvre adolescents dans une petite histoire. Allez, même si ça manque de personnages caractérisés, le narrateur ou le juge ont parfois des pointes d'humour. Ça passe, ça glisse. Mais ça n'adhère pas.

Artefacts publicitaires : coeur De Voltaire, pistolet de Verlaine, Bible de Gutenberg. A quoi cela sert-il ? Qu'est-ce que je peux ici lire de la passion qui n'a pas déjà été lu cent fois ailleurs? Et l'adultère n'est-il pas la quintessence de la bourgeoisie ? le charme est trop volatil pour m'enivrer ou me faire vibrer.
Je me suis surpris à la lecture du livre à repenser à ce magnifique film de Truffaut, la Peau Douce, où l'on ne sait jamais très bien si l'on assiste à une tragédie (fatum et classicisme) ou à un fait divers (le versant glauque, quotidien). L'intrigue du roman avance et petit à petit on sent le drame avancer, crescendo plutôt bien rendu pour le coup. Une légère angoisse nous pousse à aller jusqu'au bout. Lyrique ou sordide, tout est possible.

Et puis, la fin. On dirait une fin à la Amélie Nothomb, abrupte/absurde/lapidaire, bâclée dirons certains, alors que j'adore ces pirouettes moi. Donc, là, je dis oui et j'applaudis des deux mains. C'est concis, grotesque, inattendu et me donne rétrospectivement une autre saveur du roman. Ni tragédie ni fait divers, la vie serait-elle, in extremis, une farce ?
Mais nan, naïf que tu es, je ne me fais pas retourner aussi facilement, la farce garde quand même un arrière-goût fade de drame petit-bourgeois.
Il y a néanmoins une phrase qui m'a fait vibrer par surprise." Son souvenir est un soleil qui flambe en moi et ne veut pas s'éteindre."
Dommage, les mots ne sont pas de l'auteur mais de Verlaine après la mort de Rimbaud.
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Ce roman est léger mais puissant en même temps. La sensualité y est exacerbée et ne provient pas seulement du personnage de la jeune femme mais également du style de l'auteur : les mots sont choisis, les phrases magnifiques. C'est un livre que j'ai adoré, j'aurais pu annoter toutes les pages.

L'histoire d'amour inhérente au livre n'est pas racontée comme une histoire d'amour et c'est ce qui m'a le plus plu, et avec cela le fait d'avoir très souvent souri en lisant ce livre.
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un excellent roman avec une passion dévorante qui se retrouve confronté à une autre réalité. En relisant ma première phrase, j'ai honte de la pauvreté de mon style, tant celui de l'auteur est foisonnant, brillant. L'intensité du roman grandit, temporisé régulièrement par une histoire parallèle dans le bureau d'un juge où un entretien qui s'y déroule nous met dans le doute. L'histoire évolue, illustrée de citations poétiques, d'évènements advenus à Rimbaud et Verlaine. La chute est inattendue.
Bref un roman coup de coeur et qui pour moi a une qualité supplémentaire, il m'a donné l'envie de lire de la poésie. Celle que l'école nous ingurgitait de force alors que, dégustée avec plaisir elle nous emmène loin. Je file à la maison de la presse trouver une anthologie de la poésie.
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Le Roman dont on a beaucoup parlé lors de la rentrée littéraire 2021 mais comme il s'agissait d'une histoire d'amour je l'avais écarté car moi et les histoires d'amour…. Mais j'avais eu vent qu'il s'agissait d'une manière originale de relater une passion amoureuse alors j'ai attendu qu'il soit disponible à la bibliothèque et j'ai fait la connaissance avec l'écriture (érudite) de François-Henri Désérable et bien m'en a pris car ce qui retient, pour moi, ici c'est l'option prise par l'auteur de la raconter.

Mais reprenons depuis le début : le fond de l'histoire est assez banal : le fameux triangle amoureux : la femme, Tina, le mari Edgar et l'amant Vasco mais s'ajoute un quatrième personnage : le narrateur qui pourrait être l'auteur lui-même face à un juge (que l'on rapproche, pour ceux qui ont lu, à celui du roman de Tanguy Viel Article 353 du code précisant même son côté « humaniste » des fois que l'on ait pas compris…) qui est en possession d'un cahier Clairefontaine dans lequel figurent des haïkus et poèmes écrits par Vasco sans autre explication de celui-ci sur les faits qui lui sont reprochés et que l'on découvre qu'en toute fin du roman. le juge demande au narrateur, ami de Vasco, de lui confesser ce qu'il sait de cette relation dont il se sent partie prenante puisqu'il est celui qui a présenté Tina à Vasco, que c'est ainsi que les deux amants vont vivre une folle passion amoureuse qui conduira Vasco à se procurer une arme au passé sulfureux et à se retrouver en prison….

Pour l'histoire d'amour, rien de bien original sauf qu'elle baigne dans un environnement littéraire, Tina étant comédienne et passionnée de poésie et que Vasco travaille à la BNF, a accès à des ouvrages précieux et possède une maîtrise des haïkus, des versets, le sens de la mise en scène. François-Henri Désérable mêle à une écriture de qualité indéniable, riche, agrémentée d'un soupçon d'humour, parsemant de quelques grains de connaissances historiques sur Voltaire, Verlaine, Rimbaud etc… sans oublier quelques clichés photographiques pour appuyer ses dires qui font toute l'originalité de ce roman. Au fil des pages cela devient une sorte de récit tragi-comique d'une relation adultère dont Vasco sera le « fou d'amour » ne s'interdisant aucun subterfuge pour conserver l'amour de Tina.

C'est justement ce que j'ai aimé dans ce roman : la construction, le ton de la narration et son originalité, la manière de s'inclure soi-même et de faire régulièrement des apartés personnels ou avec le juge et parfois le greffier. Si la situation de Vasco n'était pas si tragique on pourrait presque en rire de tous les stratagèmes utilisés (pas très crédibles d'ailleurs mais bien imaginés) pour séduire et récupérer la belle Tina car on le sait les histoires d'amour finissent mal en général et face à un mari et deux enfants (et un futur mariage) il doit faire preuve d'imagination et d'originalité mais parfois à trop en faire cela décrédibilise l'ensemble. Et puis on sent le plaisir que l'auteur a pris à le faire (ou tout du moins on ressent une certaine jouissance dans la narration) à faire de ses personnages des pantins dont il s'amuse à tirer les ficelles, à se mettre lui-même en scène et à faire de son interlocuteur, le juge, une sorte témoin-complice.

Oui j'ai aimé mais uniquement pour la forme, le ton et l'originalité du propos car l'histoire d'amour en elle-même n'est qu'un prétexte à un exercice de style ma foi réussi et plaisant à lire, une lecture finalement plus distrayante que tragique et j'avoue avoir longtemps hésité à savoir si j'avais aimé ou beaucoup aimé vu l'engouement général mais oui j'ai aimé, il est court, original, érudit mais je n'ai pas eu le petit « frisson » que je ressens lors de la lecture ou une fois le livre refermé, signe d'un plaisir plus intense.
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C'est une histoire d'amour mais pas gnangnan pour un sou, écrit avec beaucoup de style, du rythme et jamais ennuyeux. Les personnages sont incarnés, il y a des passages très drôles, et une mise en scène presque cinématographique.
Le propos est léger mais attachant, on passe un très bon moment.
Je vais de ce pas me plonger dans les premiers pas de cet auteur talentueux.
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Voilà un roman plein de poésie.
J'ai aimé Tina qui joue dans une pièce de théâtre mettant en scène Verlaine et Rimbaud. J'ai aimé les références à ces deux poètes.

J'ai aimé Tina encore, cette femme écartelée entre son amour pour son mari et ses jumeaux et sa passion pour Vasco. Un Vasco prêt à tout pour sa belle.
J'ai aimé l'humour du narrateur décrivant ce drame passionnel, les faits qu'il élude mais raconte au lecteur.
J'ai aimé les leitmotivs : à côté de chez lui/elle/moi, c'est-à-dire pas loin de chez moi/lui/elle ; Tina qui est toujours à ça en rapprochant son pouce de son index.
Pleins de citations :
Pour l'amour conjugal : pesanteur du tête-à-tête quotidien, inévitable effet de routine, inopportune irruption du trivial, etc. Et c'est en dépit de cela qu'il faut tirer du beau, voire du sublime.
Parce que la poésie prévaut sur la vraie vie.
Et ça, Orwell ne l'avait pas prévu. Il avait prévu pas mal de chose, Orwell, mais pas ça. Pas que nos moindres faits et gestes, pas que chacune de nos paroles seraient consignés dans un petit objet qu'on aurait sur soi en permanence, qu'on trimballerait partout, de notre plein gré.
Son souvenir est un soleil qui flambe en moi et ne veut pas s'éteindre, voilà les motsqu'à eus Veraline en apprenant la mort de Rimbaud.
Lien : https://alexmotamots.fr/mon-..
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Voici un magnifique roman pour commencer cette année 2022 !
Le narrateur raconte à un juge l'histoire d'amour entre ses deux amis, Vasco et Tina. On comprend dès le début que quelque chose de grave est arrivé, un crime peut-être, mais l'auteur ne nous le révèlera qu'à la toute fin. Tout le long du récit, le narrateur ajoute avec humour des commentaires à l'attention du lecteur.
François-Henri Désérable sait mener le lecteur par le bout du nez. Il ménage le suspense, va de rebondissement en rebondissement. Je me suis totalement laissée embarquer dans son histoire, imprévisible et prenante, très bien écrite.
Tina est comédienne, passionnée par Verlaine et Rimbaud. Vasco est bibliothécaire à la BnF (Bibliothèque nationale de France) et tombe sous le charme de Tina lors d'un dîner chez leur ami commun. Mais Tina est sur le point de se marier à Edgar. Elle aime son futur mari, il lui apporte une stabilité émotionnelle. Ils ont deux enfants, des jumeaux.
C'est donc l'histoire d'une passion amoureuse, du désir de Tina, l'auteur décrit leurs ébats, mais aussi des remords de la jeune femme car elle trompe Edgar.
Vasco consigne leur histoire dans un cahier sous forme de poèmes. C'est ce cahier que le juge a entre les mains et tente de comprendre la signification des vers avec l'aide du narrateur.
L'exergue nous renseigne sur l'origine du titre :
« Est-il sensible ou moqueur,
Ton coeur ?
Je n'en sais rien, mais je rends grâce à la nature
D'avoir fait de ton coeur mon maître et mon vainqueur. »
Paul Verlaine
J'ai beaucoup aimé le rapport à la littérature et l'écriture, notamment les insertions de poèmes. Cela me donne envie de lire et relire les poèmes de Verlaine et Rimbaud. François-Henri Désérable nous offre aussi une visite de la BnF, ce qui ne peut que me plaire en tant que bibliothécaire ! Bref un très bon moment de lecture. Je découvre cet auteur que je n'avais pas encore lu et dont je lirai très certainement d'autres de ses romans.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Le témoignage d'un amour impossible sur fond de poésie, des personnages presque anachroniques (s'ils n'étaient pas pourvus de smartphones), en fait intemporels, une visite inédite de la Bibliothèque nationale de France, du suspense, de l'originalité, une écriture élégante même dans les moments les plus crus, font les ingrédients de la recette parfaitement réussie de ce nouveau roman de François-Henri Désérable.

Un très bon moment de lecture, qui est passé peut-être un peu trop vite (ce qui finalement est plutôt bon signe !).
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💡Je découvre pour la première fois cet auteur qui me laisse sans voix.
En pleine ataraxie tout au long de ce livre, j'aurais voulu ne jamais mettre un terme à sa lecture.

🌸Dans ce livre vous retrouvez Vasco, éperdument amoureux de Tina, cette jeune femme qui se dévoile sans pudeur avec une allégresse endiablée et qui a fondé une famille avec Edgar, riche homme qui travaille au ministère des Finances. Et enfin le narrateur, confident et ami de Vasco et de Tina.
Celui-ci retrace tout au long de l'histoire, la vie tumultueuse et adultère de Vasco et de Tina devant un juge. Vasco, désespéré, romantique et follement romanesque va tout tenter pour la persuader de vivre avec lui. Mais celle ci, va préférer choisir ses intérêts à ses sentiments.

✨Ce roman poétique nous plonge dans le saint des saints de l'intime de cet adultère.
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