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3,89

sur 915 notes
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Il y a d'abord cette histoire d'amour. Une rencontre, un peu par hasard sur un quai parisien, puis les rendez-vous qui s'enchaînent, un appartement qu'on emménage à deux, des jumeaux qui pointent le bout de leur nez, et un mariage à l'horizon. Il y a aussi cette histoire de passions. Une rencontre par le biais d'amis communs, des rendez-vous où l'on parle poésie et littérature, des chambres d'hôtels où les corps s'apprivoisent et des nuits volées au quotidien où la soif de l'autre est intarissable. Tina vit ces deux histoires. Pourquoi choisir ? Ce serait faire souffrir ? Ce serait s'abandonner, s'effacer, disparaître dans un choix qui ne serait forcément pas le bon… Alors, l'un va décider pour elle. L'autre va se battre pour la reconquérir…

Mon maître et mon vainqueur est un roman qu'on lit avec un sourire dans le coeur. Parce que c'est une histoire d'amours impossibles, de passions de corps et d'esprits, de regrets et de dépendances…

Et puis parfois, c'est le chagrin qui chemine doucement aux côtés de ces petits bonheurs simples. Parce que c'est une histoire d'adultère et de mensonges, de trahisons et de faux semblants, de blessures qu'on inflige implacablement…

Mon maître et mon vainqueur est un roman où la poésie est un personnage à part. Elle vit dans l'ombre des passions, des douleurs, des amitiés et des jugements. Elle éclaire celle qui doute, celui qui espère et celui qui condamne…

Le trio amoureux qui vit dans ces pages est moderne et léger. Mais il rejoue les anciennes tragédies, et le triomphe n'est pas toujours là où on l'attend…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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« il en va des coupons de réduction comme de l'amour : ils portent en eux un terme, une échéance, le désamour est immanent à l'amour comme la date d'expiration l'est au coupon de réduction…»

C'est la question qui sous-tend tout le livre. Quelle aventure amoureuse va survivre à l'autre ? Celle de Tina et Edgar, le couple légitime, ou celle de Vasco et Tina, les amants passionnels de la BNF ? Pour le savoir, il vous suffit de lire ces 200 pages de pur bonheur, délectable chronique d'une passion amoureuse. Un roman tout en humour, finesse et poésie. Avec Verlaine et Rimbaud en personnages secondaires.
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C'est « je » qui parle et c'est « je » qui est l'ami de Vasco et de Tina. Et c'est bien entendu « je » qui est le confident de ces amants dont « je » les écoute comme un confesseur et, c'est toujours « je » qui raconte l'histoire devant le juge.

Tina est une femme qui aime son mari plus qu'elle ne le démontre, mais, comme Verlaine qu'elle considère comme un semblable et un frère, elle veut échapper au réel.

Et Vasco est bien présent pour endosser ce rôle d'échappatoire, mais il reçoit des menaces d'Edgar le futur mari de Tina. Les menaces sont tellement sérieuses qu'il en ressent le besoin de se procurer une arme à feu.

Pourtant [elle n'était pas du tout son genre ; il n'avait jamais été le sien. Ils n'avaient rien pour se plaire ; ils se plurent pourtant, s'aimèrent, souffrirent de s'être aimés, se désaimèrent, souffrirent de s'être désaimés, se retrouvèrent…]

C'est dans un cahier où la poésie fait rage que le juge essaye de comprendre l'histoire…

François-Henri Désérable a écrit ce roman avec une très grande ferveur où la qualité littéraire peut ressembler à un classique sous sa belle forme poétique. La volupté qui s'en dégage nous laisse nous ensevelir sous les mots. Des passages sont agréablement crus. Une histoire d'amour dont la morale est à chercher dans ce livre que l'on soit romantique ou non. Une très belle réussite – un grand coup de coeur !

En lice pour le prix interallié et le prix du roman de l'Académie française.

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Je ne pensais pas qu'un jour, j'allais être attirée par la couverture d'un livre de chez Gallimard et pourtant, cette jaquette de présentation m'a charmée suffisamment pour me donner envie de découvrir son contenu. Cette jeune femme rêveuse, qui prend un bain en compagnie de son bien-aimé, envoie une image très sensuelle et j'ai toujours rêvé secrètement d'une telle scène, mais qui voulez-vous, mon mari est plus attiré par le bois que par le papier, mais entre les deux il n'y a que quelque pas me direz-vous (clin d'oeil) .
Bref, avec un tel visuel et un titre emprunté d'un poème à Verlaine, ce livre ne pouvait que me plaire et ce fut le cas ! J'ai adoré cette histoire d'amour passionnante, piquante et dévorante que j'ai lue d'une traite.
le narrateur, est un ami commun de nos amants maudits, car l'amour entre cet homme et cette femme est sublime mais surtout destructeur, puisque Vasco aime Tina et Tina aime Vasco, mais elle aime aussi Edgar qui est le père de ses enfants et son futur mari. Dans ce triangle amoureux, Vasco est tellement épris de Tina qu'il est prêt à tout, même à commettre l'impensable pour la dérober à sa vie de famille.
Alors, quand cet employé de la BnF est retrouvé en possession d'une arme et d'un journal intime plus que compromettant, "l'ami" est appelé par monsieur le juge (un peu poète) pour témoigner, déchiffrer l'indéchiffrable et révéler les petites cachotteries des deux amants.
J'ai adoré le côté tragédie comique, un peu burlesque, ou l'humour pointe son nez alors que le suspense va crescendo et où l'histoire nous est dévoilée par petites bouchées pour mieux la savourer. J'étais sous le charme de ces deux êtres qui se rencontrent et se donnent sans pudeur au sous-sol de la BnF ou dans la chambre nr 42, sans aucune pensée pour le monde extérieur, tellement à l'aise dans leur nid fait d'amour et de poésie. J'ai trouvé leur relation sauvage, crue, provocante et excessive parfois, cet amour à la saveur unique qui occupe leurs bouches, leurs corps et leur coeur.
La plume de F.-H. Déserable est poétique, sensible, sensuelle et évocatrice. Un pur bonheur de trouver tant de clins d'oeil au monde littéraire dans un si petit livre !
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Dans le bureau du juge de « L'article 353 du Code Pénal » emprunté à Tanguy Viel, la passion se raconte dans tout ce qu'elle a d'excessif et d'absurde jusqu'à l'ultime désespoir. le burlesque prend le pas sur l'amour dans un Vaudeville habile où l'amant, Vasco (mais ne serait-ce pas plutôt le narrateur tant il semble touché), Vasco disais-je, est en proie aux vils tourments de sentiments intenses pour Tina, une jeune comédienne mariée et mère de deux enfants. L'inconséquence s'immisce dans le rationnel déboulonné par la violence des émotions.

On rit à imaginer les scènes décrites au juge par l'ami de Vasco puis l'on s'émeut des poèmes laissés sur un cahier oscillant entre moquerie et compassion dans ce roman tragico-comique où finalement le chagrin suinte entre les lignes. Parce qu'au fond, même si l'on s'amuse de l'extravagance de ce récit, il reste un homme à la peine si furieuse qu'il piétine son amour-propre et commet ce qui le conduira en prison. Roman de la passion amoureuse, lauréat du Grand Prix du roman de l'Académie Française 2021 – prix amplement mérité – riche d'une culture littéraire et d'un amour de la langue, « Mon maitre et mon vainqueur » offre une lecture savoureuse, fine et réjouissante à ne surtout pas bouder en cette rentrée littéraire tant elle vaut le détour.
(Elle m'a d'ailleurs valu un grand moment de solitude lorsque j'ai éclaté de rire dans le train un matin alors que Vasco et Tina testaient une table de la BNF …)

Une lecture jouissive.
Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Il est fou d'elle. Mais, elle est sur le point de se marier, avec un autre, et avec deux enfants. Leur rencontre est folle, passionnée, fougueuse, presque suicidaire. Est-ce que le récit de leur ami commun, témoin de leur secret, convoqué chez un juge d'instruction, nous fait présager du pire ? d'une fin terrible ? Parce que dans ce roman c'est cet ami qui raconte tout. Il y a des amours dévastateurs à la Verlaine et Rimbaud - ca tombe bien ils sont aussi au coeur du roman, L'écriture est superbe, les poèmes qui accompagnent le récit sont particulièrement faits sur mesure et d'autant plus appréciable (mon préféré ? A la fin du chapitre 12). Bref, on est captivé par cette histoire.
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Des histoires d'amour, des histoires de passion, combien y en a-t-il eu d'écrites ?
Des milliers sans doute.
S'atteler à une nouvelle et intéresser le lecteur, c'est un pari audacieux.
Pour cela il faut trouver une forme originale, c'est le cas ici.
Et il faut surtout un grand talent d'écrivain et c'est encore le cas.
Autant dire que j'ai fort apprécié cette lecture .
L'histoire d'amour dont il est question est racontée par l'ami de l'amoureux.
L'amoureux, c'est Vasco qui se prend d'une folle passion pour Tina.
Passion réciproque mais Tina doit épouser Edgar qu'elle aime.
Le narrateur est dans le bureau du juge qui veut comprendre la personnalité de Vasco et la teneur de cette relation.
Jusqu'au bout on se demandera ce qui s'est passé.
Et c'est bougrement bien écrit.
Un style impeccable, pertinent, de l'humour, de la finesse, de la subtilité, de la poésie.
Les personnages ont tous une forte personnalité et une part indéniable de folie passionnelle.
Verlaine et Rimbaud ont une belle place dans cette histoire où Vasco se dévoile à travers ses poèmes.
Je ne connais pas du tout cet auteur mais je vais tenter ses autres livres.
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Hommage à la langue française, à la poésie d'hier et d'aujourd'hui, autant que revisite drolatique du trio amoureux, Mon maître et mon vainqueur se savoure. Porté par des phrases longues et déliées, ce récit haché d'une passion amoureuse vue par un tiers a une originalité discrète mais assumée qui en fait un roman intelligent et érudit mais jamais inaccessible (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/11/04/mon-maitre-et-mon-vainqueur-francois-henri-deserable/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Ce qu'il reste d'une histoire d'amour, raconté comme un fait divers devant un juge et un greffier, par un témoin, un ami des deux parties.
le roman nous plonge dans la fougue et la passion amoureuse d'une liaison adultère. Et le fait très bien! Séduction par poèmes, drôlerie et érotisme, jeux de mots et langage de style, références littéraires mondaines et nichées, le narrateur a tout pour savoir raconter les déboirs de ces trois là et ne nous passe rien sous silence.
Tout est dans le style décalé, et virevoltant. Un écrivain qui sait incontestablement manier les mots et les histoires. Je devrais bien garder une place au chaud pour continuer de découvrir cet auteur.
Et un superbe titre.

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Ce roman au titre poétique révèle le plan drague le plus original de la littérature française.
Infaillible pour qui possède le passe BnF pour la Grande Réserve des manuscrits historiques (il faut au minimum le grade de conservateur) et veut séduire une jeune comédienne entichée de Verlaine !
Une table de consultation de bonnes dimensions, des futons de lecture (ou berceaux : coussins à rouler autour des livres anciens pour les protéger) pour le confort des ébats ; je ne fais pas de dessin mais croyez-moi l'auteur s'amuse bien à décrire la scène et nous à la lire !

À défaut de dessin, chacun des hauts faits (et ils sont nombreux) de la geste amoureuse de Vasco (le personnage qui a des problèmes avec la justice) est ponctué d'un bout rimé, haïku, sonnet, ou quatrain, plus ou moins original, plus ou moins explicite, plus ou moins réussi !

Les poèmes de Vasco ainsi que quelques photos bizarres, pas très pro, sont versés au dossier d'enquête (!) sur une passion adultère (côté Tina) et mortifère (côté Vasco) ; ils en illustrent les débordements, les dérapages, les débuts, la fin.
L'ami-confident de Vasco (aussi narrateur, également ami avec Tina — mais pas avec Edgar le mari, on s'en doute) les commente dans le bureau d'un juge d'instruction (que les lecteurs de Tanguy Viel reconnaîtront), après des faits que l'on imagine difficilement au début mais qui se révèlent de plus en plus surprenants jusqu'à la fin.
Il y a aussi un revolver (et quel revolver !) mais je ne peux pas en dire plus... (je rappelle qu'en cliquant/passant sur l'illustration de ce billet, vous pouvez lire la quatrième de couverture)

Évidemment tout ça n'est pas très sérieux, pas vraiment tragique, souvent burlesque.
Et surtout, le ton pince-sans-rire et faux-jeton du narrateur-écrivain et témoin de justice est irrésistible, tout comme ses digressions et pas de côté.
Il raconte, explique-t-il au juge : “ un amour fou, désespéré, romantique en diable et follement romanesque, ou complètement con — là-dessus les avis pourront être assez divergents ! ”

Derrière les bons mots, les variations virtuoses autour de “coeur”, les morceaux de bravoure (je ne dévoile rien exprès), les quasi fautes de goût (ce que je préfère), j'ai aimé imaginer le sourire gamin de François-Henri Désérable ; j'ai cru entendre ses “je les ai bien eus !” (les lecteurs ? les critiques ?), savoureuse revanche après son irréprochable et inoubliable (malheureusement sauf dans les palmarès 2017) Monsieur Piekielny ; ses leçons moqueuses : “ça leur (aux lecteurs ? aux critiques ?) apprendra — mais pas sûr— à toujours vouloir confondre auteur et narrateur, fiction et autofiction, et à voir partout des hommages à la grande littérature”.
Et voilà, Mon maître et mon vainqueur, un roman divertissant, un roman-plaisir, joueur, construit avec malice, écrit avec élégance et brio.

Je m'aperçois que si j'avais fait une chronique de L'Anomalie l'an dernier j'aurais sans doute utilisé ces mêmes mots clé ! — les deux romans sont très très différents dans le fond comme la forme, mais le plaisir de lecture est du même ordre et aussi grand.
Et je suis pas peu fière de ne pas avoir utilisé les qualitatifs tant galvaudés : jouissif et jubilatoire...
Lien : https://tillybayardrichard.t..
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