Il est impératif que les employeurs et dirigeants prennent toutes leurs responsabilités en agissant à plusieurs niveaux, notamment en développant une stratégie et en pratiquant un management valorisant les personnes qui s'engagent et sanctionnant celles qui refusent de s'inscrire dans une production collective, garante de la qualité du service rendu à l'usager, respectueuse de son intégrité et de sa dignité. Il est donc primordial de mieux appréhender ce que doit être, justement, la place de l'usager.
Nous pensons qu'un management bientraitant des équipes mobilise chez elles une attention et une énergie positive qu'elles peuvent ensuite mettre au service de l'usager, ce qui va dans le sens d'une meilleure prise en charge. En effet, au même titre que l'on nous fait confiance et que l'on reconnaît nos compétences, ne sommes-nous pas plus à même de soutenir les compétences des usagers ?
La responsabilité individuelle relève autant du champ professionnel que du champ éthique. Lorsqu'on dénonce des situations inadmissibles, il ne s'agit pas de délation, mais bien d'une obligation contractuelle et déontologique imposant une application sans faille des droits et des devoirs des professionnels et des usagers...pour un respect absolu de la dignité humaine à tous les niveaux.
C'est cette passion qui nous fait tenir le coup dans ce monde dur, violent, hostile, fou... C'est cette passions que nous nous devons d'entretenir. C'est cette passion qui nous permet de réaliser une certaine utopie : croire que rien n'est jamais perdu, que tout et tous peuvent aller mieux, s'en sortir, être sauvés. Sans passion nous n'irions plus qu'au boulot faire nos heures en attendant la paye et la retraite. Nous serions perdus, nous serions malades à notre tour. Cette passions doit être le carburant qui nous anime, elle doit nous permettre de chaque jour remettre le métier sur l'ouvrage, de faire vivre cette institution dans un cadre relationnel agréable, dans la convivialité et dans la certitude de réaliser une œuvre juste.
Un professionnel écouté et entendu ne sera-t-il pas plus à même d'écouter à son tour l'usager (ainsi que ses collègues) ? Un professionnel se sentant acteur dans le projet d'établissement n'aura-t-il pas tendance à davantage considérer l'enfant pris dans sa singularité comme un partenaire actif, sujet de soin et non objet de soin ?