Avec justesse et ... sagesse, Arnaud Desjardin expose son expérience, celle d'une vie passée à fréquenter les sages d'Orient (Inde, Afghanistan, Japon). Sachant qu'il s'adresse à un public occidental (et même français) il s'adapte ; son but, étant de montrer qu'il existe un chemin différent de celui que suit la majorité, le chemin du coeur qui passe par une prise de conscience de la valeur de l'Homme. Si, pour un lecteur averti, on ne découvre pas de "secrets" nouveaux, on peut apprécier certains passages intéressants(comme celui sur l'émotion) et ces vérités, mêmes déjà entendues font du bien, il reste à les appliquer, c'est à dire à se transformer.
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Un livre qui fait du bien ! Nous devrions l'avoir sur notre table de chevet pour nous rappeler autant que nécessaire, le besoin de se retrouver avec soi-même !
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L'émotion est une perturbation intérieure. Elle naît du refus de ce qui est. Vous projetez vos peurs et vos désirs sur la réalité, vous déformez les faits, vous interprétez en fonction de l'émotion la situation dans laquelle vous êtes impliqué. Vous ne vivez plus dans le monde réel mais dans votre monde entièrement subjectif. Vous êtes à la merci de l'émotion, incapable de voir les faits tels qu'ils sont, emporté par elle et susceptible de n'importe quelle réaction impulsive et désastreuse pour vous et pour les autres. L'émotion vous manipule comme une marionnette dont on tire les fils. C'est un statut d'esclave. Mais, en attendant que les émotions aient disparu, remplacées par ce que je nomme les "sentiments", le chemin passe par les émotions. Ce n'est pas contradictoire.
Qu'est-ce qui fait que vous lisez aujourd'hui ce livre plutôt qu'un autre? Ce qui paraît évident ne l'est peut-être pas tant. Vous ne liriez pas ce genre d'ouvrages si vous étiez entièrement satisfait, si vous ne ressentiez aucun manque nulle part.
Le point de départ, c'est une insatisfaction. Y a-t-il jamais eu un homme qui soit pleinement comblé à chaque instant de sa vie et qui n'ait jamais souhaité autre chose que ce qui lui a été donné? C'est l'essence même de la condition humaine : une impression d'incomplétude, d'imperfection, de mécontentement. A partir de cette condition, les hommes ont toujours été poussés à agir pour combler leur frustration et pour satisfaire leurs demandes ou rassurer leurs peurs. C'était vrai autrefois, et ça l'est peut-être encore plus aujourd'hui où - c'est une banalité de le dire - les circonstances mêmes de l'existence sont plus éprouvantes qu'une vie calme, paisible et surtout sans grand changement. Chaque changement nous demande un effort d'adaptation qui nous coûte, physiquement, émotionnellement et intellectuellement.
Nous voyons bien les ravages de la bonne volonté, nous voyons bien que dans tous les camps, même les plus opposés, des êtres courageux et sincères se heurtent les uns aux autres. Jetez un coup d'oeil autour de vous et vous verrez quel mal les hommes peuvent se faire les uns aux autres au nom du bien tel qu'ils le conçoivent. Est-ce qu'un doute ne se lève pas en vous? Pourquoi est-ce que j'aurais nécessairement raison plutôt que ceux de l'autre camp? N'y-a-t-il pas quelque part une erreur fondamentale, une ignorance, un aveuglement pour que, malgré tant de bonne volonté partout - à part quelques sadiques tyrans et tortionnaires - il y ait encore tant de souffrances et qu'il semble s'en préparer autant?
Nous observons partout des divisions, à l'instar de ce qui se passe en politique. Il suffit de voir les divisions et subdivisions des partis ou les scissions à l'intérieur de mouvements qui se réclament tous d'une même idéologie. Et, comme l'a dit le Bouddha, une doctrine qui ne conduit pas à la sérénité, à la paix de l'esprit, à la liberté, à la compréhension, mais qui conduit à attiser les passions, qui conduit à la violence, ne peut pas être La Doctrine. Chacun pense avoir raison, chacun pense que les autres se trompent.
Un animal ne se donne du mal que dans la mesure où un homme l'y oblige pour le dresser, mais l'homme, lui, est capable de faire des efforts parfois héroïques.
Marc de Smedt - Oui, chacun de nous peut se transformer
Marc de Smedt nous parle du livre d'Arnaud Desjardins : "Oui, chacun de nous peut se transformer", paru aux éditions Clés / Albin Michel.