Un récit très chargé en émotions, qui déroule trois années de la vie d'un adolescent à qui on diagnostique un ostéosarcome.
Florent a quinze ans, deux soeurs, des copains, il joue au foot et à la PlayStation. Un gamin comme tant d'autres, qui profite de la vie, auprès de parents affectueux et protecteurs.
Alors rien ne peut expliquer pourquoi un lent et douloureux processus va venir s'installer dans ce corps et lui infliger des blessures physiques, morales, psychologiques, et contre lesquelles il va devoir lutter.
Car comme on le dit souvent, il faut combattre le mal qui vous ronge. Ne pas se laisser abattre, réagir.
Le patient, sa famille, ses proches, les soignants, tout le monde se doit de mener une guerre. Mobilisation générale, jour et nuit, à la maison, à l'hôpital, aucun répit, aucune trêve. Des torrents d'amour, d'inquiétude, d'espoirs et d'incertitude. Des traitements, des examens, des rendez-vous, des rémissions et des rechutes.
Et une mère, celle qui a voulu raconter ce qu'elle a traversé, espérant que sa présence auprès de son enfant lui éviterait le pire.
Une mère qui se révolte, submergée par le chagrin, la colère, la douleur.
On devine aussi la culpabilité, le sentiment d'impuissance, le découragement et la fatigue parfois.
Les relations avec le corps médical sont ambivalentes. Les sentiments négatifs sont projetés sur ceux qui devraient avoir le pouvoir de guérir.
Pour Florent, ils ont échoué. C'est impardonnable. C'est injuste. C'est inacceptable. Pire encore, ils l'ont fait souffrir, avec leurs rayons, leurs chimios, leurs opérations, leur manque d'empathie.
Enfin, ce récit se termine par un questionnement sur la conduite à adopter quand on comprend que la guerre est perdue. Qui peut décider du moment où tout s'arrêtera ? Comment supporter l'insupportable : la mort de son fils ?
Comment, ensuite, supporter l'absence? Comment surmonter les sentiments de perte, les souvenirs douloureux de la maladie ?
L'auteur du récit ne nous épargne pas. On sent que sa douleur est encore vive. La consolation que la foi religieuse pouvait apporter, faite de résignation et d'espoir de résurrection, est devenue obsolète.
Il reste alors une chance de s'apaiser en livrant ce témoignage, pour faire revivre ce fils en s'adressant à des inconnus.
D'habitude, ce sont plutôt des médecins qui écrivent des livres. Ici, c'est une longue lettre qui leur est adressée. Puissent-ils prendre le temps de la lire.
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