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Citations sur La liberté ou l'amour (83)

Qu'elle est douce, aux coeurs amers, la solitude, qu'il est doux, le spectacle de l'abandon, aux âmes orgueilleuses.
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L'amour fut toujours de même le privilège de peu de gens, disposés à courir toutes les aventures et à risquer le peu de vie consentie aux mortels dans l'espoir de rencontrer enfin l'adversaire avec lequel on marche côte à côte, toujours sur la défensive, et pourtant à l'abandon.
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La reproduction est le propre de l'espèce, mais l'amour est le propre de l'individu.
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Il est de ces coïncidences qui, sans émouvoir les paysages, ont cependant plus d'importance que les digues et les phares, que la paix des frontières et le calme de la nature dans les solitudes désertiques à l'heure où passent les explorateurs.
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La brigade des jeux [4] (fin)
rappel [3]... Il est temps que celle que j’aime intervienne dans ce récit.

Dès qu’elle sera là, murmure un être surnaturel, dès qu’elle sera 1à, cette ville magnifique et ton héros intrépide et indomptable ne sauront plus pourquoi ton imagination leur offre un asile passager.

Silence ! Elle viendra avec ses jupons de soie, avec son corsage cerise, avec ses bottes fauves et son fard orangé, elle viendra telle que je l’aime et nous partirons librement à l’aventure.

Dès qu’elle sera là, murmure un être surnaturel, tu seras le galérien rive à son voisin de banc.

Qu’elle soit bénie, cette galère ! qu’ils seront beaux, les rivages que nous apercevrons ! qu’elle sera luxueuse la chaîne qui nous unira ! qu’elle sera libre, cette galère !

Corsaire Sanglot, de place en place, arrive devant la boutique d’un ébéniste. Ce ne sont que buffets de palissandre et fauteuils de chêne. Il se perd un long moment dans des couloirs où les salles à manger neuves succèdent aux chambres à coucher neuves. Il s’enivre du défilé monotone des lames de parquet soigneusement cirées. De temps à autre, la cage d’un ascenseur ouvrait son puits vide et suspect. Aux plafonds, des lustres périmés, chargés de cristaux, pendaient en grappes de Chanaan reflétant, à l’infini, le promeneur inattendu. Quand il sortit, au crépuscule, la chanson des fontaines publiques peuplait les rues de sirènes imaginaires. Elles s’enlaçaient, tournaient et se traînaient jusqu’aux pieds du corsaire. Muettes, elles imploraient du conquérant la chanson qui les rendrait aux limbes maritimes, mais lui, le gosier sec, ne troubla pas de sa voix les rues et les murs sonores car ses yeux lucides, plus lucides que les yeux de la réalité, discernaient par-delà le désert et les régions habitées l’ombre de la robe de celle que j’aime et à laquelle je n’ai pas cessé de penser depuis que ma plume, animée quoique partie du mouvement propre à l’ensemble, vole dans le ciel blafard du papier. Ma plume est une aile et sans cesse, soutenu par elle et par son ombre projetée sur le papier, chaque mot se précipite vers la catastrophe ou vers l’apothéose.

Je viens de parler du phénomène magique de l’écriture en tant que manifestation organique et optique du merveilleux. Pour ce qui est de la chimie, de l’alchimie de cette calligraphie reconnue belle par d’aucuns, et du seul point de vue, j’insiste et tant pis pour le pléonasme s’il y en a, calligraphique, je conseille aux calculateurs habitués au jeu des atomes de dénombrer les gouttes d’eau oculaires à travers lesquelles ces mots sont passés pour revenir sous une forme plastique se confronter à ma mémoire, de compter les gouttes de sang ou les fragments de gouttes de sang consumés à cette écriture.

Le Corsaire Sanglot marche toujours.

Enfin voici la femme dont j’annonçais la venue, les merveilleuses aventures vont s’enchaîner. Ils vont se heurter à, qu’importe.

Elle est vêtue de soie cerise, elle est grande, elle est, elle est, comment est- elle ?

Elle est là.

Je la vois dans tous les détails de sa nature splendide. Je vais la toucher, la caresser.

Corsaire Sanglot s’engage dans, Corsaire Sanglot commence à, Corsaire Sanglot, Corsaire Sanglot.

La femme que j’aime, la femme, ah ! j’allais écrire son nom. J’allais écrire « j’allais dire son nom ».

Compte, Robert Desnos, compte le nombre de fois que tu as employé les mots « merveilleux », « magnifique »…

Corsaire Sanglot ne se promène plus dans le magasin d’ameublement aux styles imités.

La femme que j’aime !
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La brigade des jeux [3]
...
Mais son esprit, pareil à la trace que laisse dans l’air un avion enflammé, interprétait à sa guise le paysage. Il revoyait le Christ accompagné de ses douze sirènes s’acheminant vers son destin ; un ciel d’ébène sur lequel se détache la croix rouge sang, à droite et à gauche des papyrus égyptiens, un débris de colonne grecque et son chapiteau au pied, à l’horizon des fils télégraphiques. Il imaginait encore le plongeur qui, dédaignant les huîtres perlières, cueillit l’éponge prédestinée, immense, et qui se signalait dans la nuit des eaux par une auréole verte.

Mais la bougie marine s’usait rapidement. Le corsaire remarqua qu’elle était le point de départ d’un arc-en-ciel, mais celui-ci, au lieu d’être vu de l’intérieur de sa circonférence comme un dôme, était vu de l’extérieur, de sorte qu’il s’éloignait comme deux cornes ou un croissant jusqu’à la surface où ses deux branches émergeaient à grande distance l’une de l’autre pour aller se rejoindre très haut dans l’atmosphère et y faire la joie des oiseaux fantômes, l’émerveillement des citadins et la mélancolie du petit garçon faiseur de bulles de savon. Celles-ci montent avec une fenêtre au flanc.

Il n’était plus question pour Corsaire Sanglot de rester au fond de l’océan. La bougie, en brûlant, laissant de grandes stalactites blanches qui oscillaient un instant puis montaient.

Il s’accrocha à l’une d’elles et ne tarda pas à nager sur une onde calme, en vue d’un port sans bateaux, dans un silence impressionnant.

Qu’elle vienne celle que j’aimerai, au lieu de vous raconter des histoires merveilleuses (j’allais dire à dormir debout). Ô satisfaction nocturne, angoisse de l’aube, émoi des confidences, tendresse du désir, ivresse de la lutte, merveilleux flottement des matinées d’après l’amour.

Vous lirez ou vous ne lirez pas, vous y prendrez de l’intérêt ou vous y trouverez de l’ennui, mais il faut que dans le moule d’une prose sensuelle j’exprime l’amour pour celle que j’aime. Je la vois, elle vient, elle m’ignore ou feint de m’ignorer. J’ai pourtant surpris dans sa parole quelque intonation tendre et certaine phrase me parut une allusion.

Je me rappelle qu’il y a quelques mois, cet hiver, dans un lieu ami, elle chantait. Elle chante à faire monter les larmes aux yeux et, ce soir-là, elle chantait une romance sentimentale dont le contenu m’importe peu. Je n’en ai retenu que l’air facile, un air de valse et deux phrases de refrain où l’héroïne déclarait son amour.

Elle tourna vers moi les yeux à cet instant, mais je n’ose y croire, ce regard fut-il un aveu. Ne me dites pas qu’elle est belle, elle est émouvante. Sa vue imprime à mon cœur un mouvement plus rapide, son absence emplit mon esprit.

Banalité ! Banalité ! Le voilà donc ce style sensuel ! La voici cette prose abondante. Qu’il y a loin de la plume à la bouche. Sois donc absurde, roman où je veux prétentieusement emprisonner mes aspirations robustes à l’amour, sois insuffisant, sois pauvre, sois décevant. Je sens se gonfler ma poitrine à l’approche de la bien connue. Je ferais l’amour devant trois cents personnes sans émoi, tant ceux qui m’entourent ont cessé de m’intéresser. Sois banal, récit tumultueux !

Je crois encore au merveilleux en amour, je crois à la réalité des rêves, je crois aux héroïnes de la nuit, aux belles de nuit pénétrant dans les cœurs et dans les lits. Voyez, je tends mes poignets aux menottes délicates, aux menottes de la femme élue, menottes d’acier, menottes de chair, menottes fatales. Jeune bagnard, il est temps de mettre un numéro sur ta bure et de river à ta cheville le boulet lourd des amours successives.

Corsaire Sanglot aborde au port. Le môle est en granit, la douane en marbre blanc. Et quel silence. De quoi parlé-je ? Du Corsaire Sanglot. Il aborde au port, le môle est de porphyre et la douane en lave fondue… et quel silence sur tout cela.

Corsaire Sanglot s’engage dans une avenue, parvient à une place, et là, la statue de Jack l’éventreur, grandeur nature, en habit et chapeau claque l’accueille. Des marchands d’éponges à tous les coins de rues offrent leurs vitrines pleines d’objets en liège et de bateaux dans des bouteilles. Toutes les vitres des avertisseurs d’incendie sont brisées. Toutes les persiennes sont closes. Sur tous les toits le platine des paratonnerres brille et attire des alouettes. Sur tous les toits flottent des oriflammes saugrenues.

Corsaire Sanglot marche dans la ville déserte.

Qu’elle est douce, aux cœurs amers, la solitude, qu’il est doux, le spectacle de l’abandon, aux âmes orgueilleuses. Je me réjouis de la lente promenade du héros dans la ville déserte où la statue de Jack l’éventreur indique seule qu’une population de haute culture morale vivait jadis. Dans ce port silencieux, sur ces boulevards aux perspectives parfaites, dans ces jardins magnifiques, qu’il se promène le héros du naufrage et le héros de l’amour.

Il est temps que celle que j’aime intervienne dans ce récit.
...
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La brigade des jeux [2]

...
Je l’attends ! Viendra-t-elle ? Depuis bientôt un an je passe sous ses fenêtres chaque nuit. Quand elle est en voyage, le lieu de sa résidence dessine sans cesse devant mes yeux clos les allées rêveuses où j’imagine sa promenade, les salles de baccara brillantes comme des lustres de cristal, les chambres d’hôtel si émouvantes avec leur fenêtre révélatrice, au premier matin, d’un nouveau panorama. L’amour qui me transporte prendra-t-il bientôt le nom de cette femme ?

Cependant, le navire, ballotté par les hautes vagues, ne tarda pas à se trouver en danger. Pour comble d’infortune, le feu se déclara dans les soutes. Une épaisse fumée s’éleva du poussier humide, suffocante et chaude. Certains se jetèrent par-dessus les bastingages, d’autres, malgré la témérité d’une pareille aventure, confièrent leur sort à un canot de sauvetage, tout menu dans la mer bouleversée.

Seul, Corsaire Sanglot resta à bord. Le navire s’inclina. Corsaire Sanglot remarqua la lucidité parfaite de son esprit qui lui permettait de noter nombre de faits en apparence insignifiants. Par exemple, le sifflement du vent bientôt transformé en beuglement quand, les cheminées atteignant presque l’horizontale, il s’engouffra d’aplomb jusqu’aux foyers ; le curieux spectacle de la fumée débordant comme un liquide et roulant doucement dans les vallonnements de l’eau les stigmates mobiles de l’huile brillamment colorée à la surface. Puis un bruit de friture s’amplifiant de minute en minute signala l’inondation des machines. Elles explosèrent en trois fois parmi des gerbes écumeuses, des plumeaux de fumée et le mouvement d’un entonnoir naissant. Le bateau se prit à tourner sur lui- même avec une grande rapidité et à s’enfoncer. Des épaves prirent doucement le parti de flotter puis, d’un seul coup, comme happé par une gigantesque bouche, l’épave s’engloutit.

Elle descendit une trentaine de mètres en ralentissant progressivement et s’arrêta, flottant dans une tombe calme. Le tumulte ne parvenait pas jusque-là. Corsaire Sanglot ouvrit les yeux. Un sous-marin voguait avec circonspection à quelque distance. Des poissons charnus virevoltaient. Des algues poussaient jusque là leurs rameaux tentaculaires. Corsaire Sanglot se pencha pour voir le fond. Il lui apparut uniformément jaune bistre avec la consistance du papier buvard ou du sable humide, à une profondeur qu’il estima ne pas dépasser cent mètres.

Malgré la pénombre de ces profondeurs, l’ombre projetée des poissons se mouvait distinctement sur le fond. Corsaire Sanglot s’apprêta à descendre. Ce n’était pas chose aisée en raison d’une illusion d’optique qui faisait que son image reflétée dans l’élément liquide s’interposait constamment entre lui et son but. Mais il ferma les yeux, tendit les mains violemment en avant, ouvrit les yeux et saisit les mains de son reflet. Celui-ci, en s’éloignant, reproduit de couche en couche d’eau, l’entraîna rapidement jusqu’au fond. Il y eut un heurt mou. Corsaire Sanglot était enfoui jusqu’au cou dans un immense champ d’éponges. Elles pouvaient être trois ou quatre cent mille. Des hippocampes troublés dans leur sommeil surgirent de tous côtés en même temps qu’une gigantesque bougie allumée de l’espèce dite marine. À la lueur, les vallonnements tendres des éponges s’éclairèrent à perte de vue. Leurs mamelons prirent un relief extraordinaire et Corsaire Sanglot se fraya parmi eux un chemin difficile. Il atteignit enfin la bougie. Celle-ci surgissait d’une espèce de clairière appelée, un écriteau de corail en faisait foi, « Éclaircie de l’éponge mystique », une troupe d’hippocampes se jouait là, sur un sol fait de petits galets noirs. Douze squelettes de sirènes y reposaient, couchés côte à côte. Devant ce cimetière Corsaire Sanglot éprouva un grand soulagement. Il contemplerait un instant cette place sacrée, puis, dans la prairie des éponges, il irait se coucher pour toujours. Il distinguait des uniformes de marins de nationalités diverses, des squelettes en smokings et en robes de soirée.
...
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La brigade des jeux [1]


Où est-il le temps des galères et celui des caravelles ? Il est loin comme une minute de sable dans le trébuchet du destin.

Le nouveau corsaire vêtu d’un smoking est à l’avant de son yacht rapide qui de son sillage blanc singeant les princesses des cours périmées, heurte dans sa course tantôt le corps des naufragés errant depuis des semaines, tantôt le coffre mystérieux promené entre deux eaux par des courants doux à la suite d’une tentative de cambriolage sur un transatlantique, tantôt, enveloppé d’un ridicule drapeau, le corps de celui qui décéda avant d’arriver au port, tantôt la troublante arête-squelette d’une sirène défunte pour avoir, une nuit, traversé sans son diadème de méduses les eaux d’une tempête éclairées par un phare puissant perdu loin des côtes et proie des oiseaux fantômes.

Car il y a des fantômes d’oiseaux. Ceux-ci, dès que le jour se lève, montent plus haut que les alouettes et l’ombre à peine perceptible de leurs ailes tamise doucement la lumière du soleil. Bonheur alors à la poitrinaire abritée de la sorte ! Sa respiration reposera sur un mol oreiller d’air tranquille et son fiancé, attentif au frémissement de ses lèvres, distinguera distinctement sur elles un sourire de lac. Parfois, ces grands oiseaux protecteurs, morts depuis les dernières années des périodes géologiques où les hommes apparurent, sentent leurs ailes se replier et se tordre, un grand tourbillon naît de leur souffrance et les fossoyeurs appuyés sur leur pelle calculent mentalement le nombre de morts qui les séparent du repos gagné à la sueur de leur corps.

Au soir, les oiseaux fantômes regagnent leur nid dans les glaciers transparents et le crépuscule est plein du bruissement de leur vol de rêve et les échos, parfois, de leur cri qui, sans le secours de l’appareil auditif, retentit longuement dans l’âme des solitaires.

Cependant, les restes funéraires des sirènes ne restent pas insensibles à ces migrations horaires. D’une nage saccadée, leur squelette remonte le cours des fleuves jusqu’aux sources montagneuses. Une étreinte mythologique unit leurs débris calcaires au spectre ailé puis le cours des fleuves se fait plus rapide pour les ramener à la mer.

Quand l’étrave d’un bateau rencontre le squelette d’une sirène, l’eau devient immédiatement phosphorescente, puis l’écume de la mer se solidifie en forme de ces pipes si renommées dans les villes de l’intérieur. Les pêcheurs en ramènent de grandes quantités dans leurs filets et cela jusqu’à ce que le squelette même de la sirène soit ramené sur le pont.
...
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Le rapport du circuit des hirondelles, des flèches et des serpents volants à la femme aux habits bleu de ciel est comparable au point de conjugaison de trois rayons de soleil réfléchis par des miroirs de métal précieux. Si vous y mettez le doigt, une brûlure circulaire y attachera son chaton indélébile. Mais elle, la femme aux habits bleus de ciel (c'est toujours la même) ? je ne me lasse pas d'en parler et de la déguiser en ayant soin de dissimuler à vos yeux les pinces de homard violet qui lui tiennent lieu de pieds.
Les petits serpents ont sifflé à mon oreille ; j'ai prononcé au hasard deux lettres, les initiales de la femme aux habits bleu de ciel, aux seins nus, aux pinces de homard en guise de pieds.

Deuil pour Deuil, 1924.
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L'étoile du Nord à l'étoile du Sud envoie ce télégramme ! « Décapite à l'instant ta comète rouge et ta comète violette qui te trahissent. — L'étoile du Nord ». L'étoile du Sud assombrit son regard et penche sa tête brune sur son cou charmant. Le régiment féminin des comètes à ses pieds s'amuse et voltige : jolis canaris dans la cage des éclipses. Devra-t-elle déparer son mobile trésor de sa belle rouge, de sa belle violette ? Ces deux comètes qui, légèrement, dès cinq heures du soir relèvent une jupe de taffetas sur un genou de lune : la belle rouge aux lèvres humides, amie des adultères et que plus d'un amant délaissé découvrit, blottie dans son lit, les cils longs et faignant d'être inanimée, la belle rouge enfin aux robes bleue sombre, aux yeux bleu sombre, au cœur bleu sombre comme une méduse perdue, loin de toutes les côtes, dans un courant tiède hanté par les bateaux fantômes. Et la belle violette donc ! la belle violette aux cheveux roux, à la belle voilette, au lobe des oreilles écarlate, mangeuse d'oursins, et dont les crimes prestigieux ont lentement déposé des larmes d'un sang admirable et admiré des cieux entiers sur sa robe, sur sa précieuse robe. Les étranglera-t-elle de ses doigts de diamant, elle, la charmante étoile du Sud, suivant le perfide conseil de l'étoile du Nord, la magique, tentatrice et adorable étoile du Nord dont un diamant remplace le téton à la pointe d'un sein chaud et blanc comme le reflet du soleil à midi ? Timonières, comètes violette et rouge, timonières du bateau fantôme où guidez-vous votre cargaison de putains et de squelettes dont le superbe accouplement apporte aux régions que vous traversez le réconfort de l'amour éternel ? Séductrices ! La voilette de la violette est le filet de pêche et le genou de la rouge sert de boussole.

In Deuil pour Deuil, 1924.
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