Un roman épistolaire et trois personnages.
Le premier, c'est Oscar , un écrivain qui ayant croisé l'actrice Rebecca Latte, se permet de critiquer son physique vieillissant...
La réponse de Rebecca sera cash :"
Cher connard.."
S'en suivra des mails où chacun se confiera et une amitié improbable naitra. ( Faut dire que c'est le grand vide autour d'eux...)
Il faut dire aussi, qu'ils ont beaucoup de points communs, à commencer par leur enfance, Rebecca était l'amie de Corinne, la grande soeur d'Oscar et puis, ils ont pas mal d'heures de vol, une addiction à certaines substances et le désir d'arrêter plus ou moins.
Le troisième personnage est Zoë Katana, qui tient un blog féministe, et qui par le biais de #metoo, va dénoncer Oscar du temps où elle était son attachée de presse. Oscar va se prendre la vague en pleine face et se plaindra à Rebecca, de ce traitement , qui en tant que féministe, va ouvrir les yeux d'Oscar sur son attitude passée .
Entre féminisme, mouvement #metoo, la jeunesse qui s'enfuit pour l'une, l'autre qui peut pas "pécho"les meufs bonnes vu qu'il est trop vilain , les réunions aux Narcotiques Anonymes , et le Coronavirus qui s'invite dans ce roman ,
Virginie Despentes nous brosse le portrait d'une certaine France.
Le journal L'Express parle de "roman (qui ) est le florilège de nos préoccupations dans la France Post Covid"...
Pas convaincue par cette phrase... la France , c'est vite dit... On est tout de même dans l'entre-soi !
Paris/ le même quartier /le milieu de l'édition ( un écrivain, son ex-attachée de presse devenue blogueuse à succés ) et celui du cinéma avec une actrice.
Et bien, je ne me suis pas reconnue dans les tribulations de
Virginie Despentes ! On a quand même affaire, entre Oscar et Rebecca, à des alcooliques, drogués, ayant très bien réussi socialement et professionnellemnt mais n'étant pas heureux pour autant, et surtout, très, très, très nombrilistes..
( Oscar qui a une fille adolescente, n'a pas instauré de relation digne de ce nom avec elle, et bien que sobre , n'y arrive toujours pas. Il aurait mieux vallu qu'il adopte un chien, en gros, c'est moins de boulot, moins de conflits ! )
Tous les passages sur la drogue et l'alcool et les séances aux NA, m'ont saoulée (sans mauvais jeu de mot ). Sur ce point-là, je trouve que
Virginie Despentes se répéte, et n'évolue pas.
La relation entre l'écrivain et l'actrice, me parait dans son commencement, assez artificielle, du point de vue scénaristique.
Comment , alors que tout commence par des "insultes", en arrivent-ils à se confier autant, l'un à l'autre ? ( J'aurais compris si ça avait été des anciens amis ou amants qui reprennent contact ).
Leurs écrits tournent en roue libre ( ni formules de politesse au début, ou d'au-revoir à la fin ) et on a plus l'impression de deux monologues que d'échanges véritables . Leurs propos sont comme un gros "dégueulis verbal": moi, moi, moi... Jamais, ils ne rebondissent sur ce que l'autre vit, ou si peu...
Pensées éparses, sans queue ni tête, propos politiques, observations mêlés à ce qu'ils vivent dans leur quotidien. On passe de l'un à l'autre, sur le même ton,
Virginie Despentes, n'arrivant,absolument pas, à se couler dans la peau de tel ou tel personnage. Tout le monde écrit pareil : homme, femmes.
Au niveau de l'action dans ce livre , c'est encéphalogramme plat ! Un trajet pour Barcelone que l'une appréhende ( car il y a port du masque obligatoire durant la durée du trajet), et un séjour en maison de campagne pour l'autre...
Et sinon, que du bla bla...
Alors, bien sûr , c'est
Virginie Despentes toujours aussi cash. Des fois, ça interpelle, dés fois ça fait mouche, ça amuse, ça questionne. Et je me suis surprise à guetter les fulgurances, les phrases choc, comme autant de petits cailloux qui me traçaient un chemin.
Virginie Despentes fait du Despentes, mais ça tourne un peu en rond , si vous voulez mon avis...